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Jean Burger

Jean Burger ( à Metz - à Nordhausen), alias « Mario », est un résistant français. Militant communiste, il créa le groupe de résistance « Mario » en Moselle annexée par le IIIe Reich avant d'être arrêté et déporté.

Jean Burger
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  38 ans)
Nordhausen
Nationalité
Activité
Stèle commémorative à Magdebourg

Biographie

Jeunesse et engagement

Issu d'une famille assez aisée de commerçants grainetiers, Jean Burger naît le , à Metz, une ville animée d'Alsace-Lorraine[1]. En 1919, l'Alsace-Moselle est rétrocédée à la France. Attiré par les études, Jean Burger devient instituteur et enseigne dans le bassin industriel lorrain[2]. Il milite rapidement au Parti communiste français, et devient secrétaire départemental pour la Moselle du mouvement antifasciste « Paix et Liberté[3] ».

En , Jean Burger est mobilisé au 460e régiment de pionniers. Il reste cantonné sur la ligne Maginot, où il est fait prisonnier le . Alors que la Moselle est annexée au Reich allemand, son frère réussit à le faire évader, à la Pentecôte 1941[2].

Charles Hoeffel, militant du PC et des cheminots CGT, le met en contact avec Georges Wodli, membre du comitĂ© central du Parti communiste, qui lui demande d’organiser la rĂ©sistance communiste en Moselle[4]. Jean Burger crĂ©e ainsi le groupe de rĂ©sistance « Mario », dont l’activitĂ© revĂŞt des aspects multiples : impression et diffusion de tracts, rĂ©cupĂ©ration d'armes, aide aux prisonniers et aux rĂ©fractaires, mais aussi sabotages[4]. 3 000 hommes et femmes auraient participĂ© aux activitĂ©s du groupe Mario, et parmi les 752 « membres potentiels » de Mario, on compte 22 % d'Ă©trangers[4].

Arrestation et déportation

Les arrestations massives en Moselle commencent en . Elles sont facilitées par le fait que la Gestapo a pu s'emparer, en , des dossiers des Renseignements généraux. Le , Jean Burger est arrêté par les Allemands à Metz. Ces derniers mettent en place une souricière leur permettant d’arrêter plusieurs résistants, qui n’avaient pu être prévenus à temps de l’arrestation de « Mario »[4]. À l'arrivée des troupes américaines, fin 1944, le groupe Mario a pratiquement cessé d'exister[4].

Après son arrestation, Jean Burger est torturé par la Gestapo messine. Il est transféré à la prison militaire de Metz, puis au camp d'internement du fort de Queuleu, avant d'être transféré, en , au camp de Dachau[2], d'où il ne tarde pas à être dirigé vers Auschwitz-Monowitz. Finalement, le , atteint d'une pneumonie, Jean Burger est mortellement blessé par des bombes américaines dans une caserne de chars désaffectée (la Boelcke-Kaserne (en)), annexe du camp de Dora, un mouroir où on laissait les déportés trop faibles ou malades pour travailler.

Hommage posthume

En hommage à Jean Burger, plusieurs rues et bâtiments de Moselle portent son nom. À Metz, la rue menant au Fort de Queuleu est nommée « Allée Jean-Burger ». Depuis 2012, une école primaire du quartier de Plantières Queuleu porte également son nom. On trouve aussi une « rue Jean-Burger » à Fontoy, à Falck, à Hettange-Grande, à Stiring-Wendel, à Sarralbe, à Saint-Julien-lès-Metz, à Woippy, à Rozérieulles, à Vitry-sur-Orne ainsi qu'à Algrange. La commune de Thionville a quant à elle donné son nom à un gymnase, et celle d'Hayange à une place. Le collège de Moyeuvre-Grande porte également son nom, ainsi que la place du marché de Hagondange et la place jouxtant la mairie de Rosselange.

Distinctions

Il est reconnu « Mort en déportation »[5].

Jean Burger obtient Ă  titre posthume plusieurs distinctions honorifiques[3] :

Notes et références

  1. L’Express, no 2937, du 18 au , dossier « Metz en 1900 ».
  2. Pierre Schill, L'itinéraire de Jean Burger alias Mario, l'Humanité, 15 février 2007.
  3. Pierre Schill, « BURGER Jean, Marie, Charles (« Mario » dans la Résistance) », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr.
  4. Bernard Le Marrec, Gérard Le Marrec : Les années noires, la Moselle annexée par Hitler, Éditions Serpenoise, 1990 (p.252-253) (ISBN 2-87692-062-X).
  5. « Base des morts en déportation (1939-1945 - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Bernard Le Marrec ; GĂ©rard Le Marrec : Les annĂ©es noires, la Moselle annexĂ©e par Hitler, Éditions Serpenoises, 1990 (pp. 252-253) (ISBN 2-87692-062-X).
  • LĂ©on Burger : Le groupe Mario, une page de la RĂ©sistance lorraine, Hellenbrand, 1965 et 2e Ă©dition en 1985 . (LĂ©on est le frère de Jean)
  • Eugène Heiser : La TragĂ©die lorraine, Tome I, Pierron, 1984.
  • Marcel Neigert : Internements et dĂ©portations en Lorraine, UniversitĂ© de Metz, 1978.
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, article Jean Burger, CDROM, 2000.
  • CĂ©dric Neveu: La RĂ©sistance en Moselle annexĂ©e, Le groupe MARIO, Éditions du Quotidien, 2015

Liens externes

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