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Jean-Nicolas Desandrouins

Jean-Nicolas Desandrouins (aussi écrit Desandroüins), né le à Verdun, France, mort le , à Paris, est un officier et ingénieur militaire français.

Biographie

Jean-Nicolas Desandrouins est le fils aîné de Benoît-Nicolas des Androüins (1704-1761), écuyer, seigneur de Dombasle, près de Verdun, conseiller du roi en sa cour au Parlement de Metz, et de Marie-Scholastique Hallot (1706-1748), son épouse.

Il fit des Ă©tudes classiques au collège des jĂ©suites de Verdun, et en 1746, reçut une commission de lieutenant dans le rĂ©giment de Beauce. Son rĂ©giment prend part Ă  la guerre de Succession d'Autriche. Sous les ordres du marĂ©chal de Belle-ĂŽle, les Français repoussent les Austro-Sardes en Provence, occupe le comtĂ© de Nice et Villefranche. Sous le commandement du chevalier de Belle-ĂŽle, son rĂ©giment fait partie d'un corps d'armĂ©e qui doit attaquer Turin en partant de Briançon. Le corps d'armĂ©e est arrĂŞtĂ© au col de l'Assiette. Après la bataille du col de l'Assiette, le , on a comptĂ© 5 000 morts et blessĂ©s du cĂ´tĂ© Français comte 77 et 50 blessĂ©s pour l'armĂ©e sarde. Après la conclusion du traitĂ© d'Aix-la-Chapelle (1748), il demande en 1749 de faire partie du Corps des ingĂ©nieurs du roi. Le comte de LĂ©vis, colonel du rĂ©giment de Beauce donna un tĂ©moignage flatteur de ses qualitĂ©s.

Il est entré à l’école de génie militaire de Mézières. Il est diplômé avec distinction et admis dans le corps des ingénieurs en 1752. Il est envoyé à Dunkerque à la sortie de l'école. Sa commission d'ingénieur ordinaire lui a été expédié au nom du roi le . Il y reste 3 ans.

Canada

En 1756, Desandrouins fut promu capitaine en second et envoyé au Canada à titre d’adjoint de Jean-Claude-Henri de Lombard de Combles. Arrivé à Québec le , il arriva à Québec et fut envoyé au Fort Frontenac un mois plus tard. Une fois là-bas, il y dressa des plans pour l’amélioration des défenses. Le , il alla au Fort Chouaguen avec François-Marc-Antoine Le Mercier, en vue de l’attaque du Général Louis-Joseph de Montcalm. Après la mort de Lombard le , Desandrouins, seul ingénieur régulier sur place, joua un rôle décisif dans le siège et la prise de Chouaguen (ou Oswego). Il construisit en un jour une voie d’approche pour l’artillerie de Le Mercier, à travers une région boisée et partiellement marécageuse, et le colonel François-Charles de Bourlamaque accepta ses avis sur l’emplacement des tranchées après que celles qu’avait creusées le capitaine Pierre Pouchot furent jugées vulnérables au feu de l’artillerie britannique. Après la prise d'Oswego, Jean-Nicolas Desandrouins est horrifié par la conduite des Indiens, il écrit : « Je ne vous parle pas des horreurs et des cruautés des Sauvages. L'idée que l'on en a en France est très juste à cet égard. Il est malheureux de faire la guerre avec de pareilles gens, surtout quand ils sont ivres, situation où rien n'arrête leur fureur. »

Desandrouins contribua grandement aux victoires de Montcalm en 1757 et 1758 fut tout aussi importante. En 1757, il fit une reconnaissance au Fort William Henry et, pendant le siège, il dirigea le creusage des tranchées d’approche par 300 hommes se relayant au travail jour et nuit sous le feu de l’ennemi. Après avoir passé l’hiver à Québec, Desandrouins se rendit au fort Carillon afin d’y aider Nicolas Sarrebource de Pontleroy à reconnaître les lieux, préparer les fortifications de campagne et conseiller les commandants de l’infanterie sur la manière de fortifier le champ de bataille. La vitesse avec laquelle Desandrouins travailla sous le feu ennemi pendant l’attaque du général britannique James Abercrombie, le , lui valut la croix de Saint-Louis.

Pendant l’hiver de 1758–1759, Desandrouins prépara des rapports sur l’état de Carillon et du Canada en général. En 1759, à titre de premier ingénieur du Colonel François Charles de Bourlamaque, il construisit de nouveaux ouvrages de défense dans la région du Richelieu et du lac Champlain pour arrêter la marche prudente de l’armée de Jeffery Amherst. De la mi- au mois de , il eut la responsabilité de la construction et le commandement du Fort Lévis. Comme ingénieur et aide de camp de Lévis, il dirigea le creusage des tranchées pendant le siège de Québec. Lorsque le Général François Gaston de Lévis retraita en remontant le fleuve jusqu’à Montréal, Desandrouins apporta son aide lors de combats d’attente à Sorel.

France

Après la capitulation de la colonie, Desandrouins retourna en France où il poursuivit avec distinction sa carrière dans le génie pendant encore 31 ans. De 1761 à 1780, il servit d’abord à Malte, puis à divers endroits en France. Il construisit toutes sortes d’ouvrages, dont un canal, un hôpital et un pont. Promu lieutenant-colonel en 1774 et colonel en 1779.

Guerre d'indépendance des États-Unis

Le , la France et les États-Unis représentés par Vergennes et Benjamin Franklin, signent un traité d'alliance. Il prévoit l'envoi de soutien militaire pour toute attaque par les forces britanniques et une « paix éternelle ». Il est doublé d'un traité d'Amitié et de Commerce franco-américain. La guerre entre le royaume de France et la Grande-Bretagne est déclarée un mois plus tard. Le premier combat entre la France et l'Angleterre a lieu sur mer, le 17 juin 1778, entre la Belle Poule et la frégate anglaise HMS Arethusa.

L'échec des opérations combinées entre les forces amenées par le comte d'Estaing et celles de George Washington au siège de Savannah ainsi que l'impuissance de l'escadre franco-espagnole dans la Manche sous le commandement du comte d'Orvilliers vont amener le chevalier de La Luzerne à proposer à Washington une intervention terrestre de l'armée française aux États-Unis.

Une armĂ©e sous le commandement du comte de Rochambeau est regroupĂ© pour aller aides les Insurgents en AmĂ©rique. Le colonel Desandrouins est dĂ©signĂ© pour commander les ingĂ©nieurs du roi qui en font partie. Cette armĂ©e est forte de 5 300 hommes et 450 officiers, faisant deux brigades. Une brigade comprend le rĂ©giment de Bourbonnais, le rĂ©giment d'Angoumois, et le rĂ©giment de Saintonge. L'autre brigade comprend le rĂ©giment de Soissonnais, le rĂ©giment Royal-Deux-Ponts et la LĂ©gion de Lauzun. L'armĂ©e comprend aussi un fort dĂ©tachement du rĂ©giment d'Auxonne-artillerie. Le dĂ©tachement du gĂ©nie sous le commandement de Desandrouins comprend des mineurs du gĂ©nie. Une flotte comprenant 7 vaisseaux de ligne, 2 frĂ©gates et 3 corvettes et 32 transports de troupe, soit un total de 7 000 marins, sous le commandement du chevalier de Ternay est regroupĂ©e pour transporter l'armĂ©e auxiliaire du comte de Rochambeau. Elle quitte le port de Brest le . Le , elle arrive Ă  Newport. Les premiers travaux du gĂ©nie ont consistĂ© Ă  assurer la dĂ©fense de Newport contre une attaque britannique par terre et par mer par l'amiral Rodney.

L'armĂ©e du comte de Rochambeau a quittĂ© Newport le , celle de George Washington a quittĂ© ses quartiers d'hiver le 18. Elle se sont rejointes Ă  Philsburg le . Washington souhaitaient attaquer New York, Rochambeau dĂ©fendait l'attaque de l'armĂ©e de Lord Cornwallis Ă  Yorktown. Rochambeau a fait remarquer Ă  Washington que les forces rĂ©unies des AmĂ©ricains et des Français, 8 000 hommes, Ă©taient insuffisantes pour attaquer New York qui avait reçu un renfort de 3 000 hommes. Rochambeau lui fait remarquer que l'escadre du comte de Grasse va se prĂ©senter devant la baie de Chesapeake. Finalement Washington accepte d'attaquer l'armĂ©e de Lord Cornwallis Ă  Yorktown, Rochambeau lui ayant proposĂ© de se mettre sous ses ordres. L'armĂ©e ayant campĂ© trois semaines Ă  proximitĂ© de New York, Desandrouins y a tracĂ© les campements. Le les deux armĂ©es se mettent en route pour Yorktown. L'escadre de l'amiral de Grasse a fermĂ© la baie de Chesapeake et amenĂ© de Saint-Domingue un corps de 3 300 hommes commandĂ©s par le marquis de Saint-Simon. Yorktown est investi le .

La maladie l’a empêché de diriger les ingénieurs du génie pendant le siège de Yorktown, en Virginie, il est remplacé par le lieutenant-colonel Guillaume Quérenet de La Combe, qui agit sous les ordres de du Portail qui commande le Corps des ingénieurs des États-Unis. Ses services lui ont valu non seulement une pension spéciale de la France mais aussi une place comme membre de la Société des Cincinnati, une organisation militaire et patriotique américaine.

Retour en France

En , à la suite d’un désastreux naufrage au large de Curaçao, il perdit plusieurs de ses effets, et en particulier une grande partie de ses papiers personnels, Desandrouins rentra en France. Nommé directeur des fortifications de Brest en 1785, il fut promu maréchal de camp en 1788. Trois ans plus tard, toutefois, à l’instar d’autres officiers d’expérience du corps de génie, le gouvernement révolutionnaire le força de prendre sa retraite. Les revenus de Desandrouins étant fortement réduits par suite d’une nouvelle politique relative aux pensions, on pensait à le nommer membre d’un comité chargé des fortifications de Paris, mais il mourut avant de pouvoir y être nommé.

Contributions

Les écrits, cartes et plans de Desandrouins, qui nous sont parvenus, constituent une source utile de renseignements sur la guerre de Sept Ans en Amérique du Nord. Même si ses commentaires sur le Canada reflètent le préjugé de l’armée régulière française à l’endroit des Canadiens et des Amérindiens, il n’en demeure pas moins un observateur pénétrant des événements et des conditions de son époque. À l’exemple d’autres officiers du génie, jouissant en général d’une instruction supérieure, il joua un rôle important dans l’état-major en conseillant les commandants en des matières qui ne relevaient pas directement de sa compétence.

  • Journal du siège du fort Georges, apellĂ© par les Anglois William Henry, scituĂ© au fond du lac St. Sacrement, avec la description de ce fort et du camp retranchĂ© des ennemis, 1757 (lire en ligne)
  • Plan du terrein Ă  la rive gauche de la rivière de James vis-Ă -vis Jamestown en Virginie ou s'est livrĂ© le combat du entre l'armĂ©e amĂ©ricaine commandĂ©e par le Mis. de La Fayette et l'armĂ©e angloise aux ordres du Lord Cornwallis (lire en ligne)
  • ArmĂ©e de Rochambeau, 1782. Carte de Williamsburg, rĂ©gion de la Virginie, oĂą les armĂ©es française et amĂ©ricaine campèrent en (lire en ligne)

Famille

Les des Androüins appartiennent à un ancien lignage noble de Verdun. Honoré Vaultrin Simonon des Androüins (†1432) a été maître échevin et citain de Metz.

  • Ferdinand des AndroĂĽins (vers 1585- ) mariĂ© avec Nicole Thognard,
    • Jean Nicolas des AndroĂĽins (vers 1615-1695) mariĂ© avant 1643 avec Marie des Guyot (vers 1610-1695)
      • Jean JĂ©rĂ©mie des AndroĂĽins (vers 1660-1719) mariĂ© en premières noces, en 1695, avec Jacqueline Nicole de CondĂ© (1674-1696), en secondes noces, en 1699, avec Barbe Françoise Hilaire (1676-1744),
        • BenoĂ®t-Nicolas des AndroĂĽins (1704-1761), seigneur de Dombasle en partie, mariĂ© avec Marie-Scholastique Hallot (1706-1748), fille de Jean Hallot, avocat en parlement, et de Marguerite Joly,
          • Jean-Nicolas DesandroĂĽins (1729-1792)
          • Marguerite-Ursule des AndroĂĽins (1729-1767) mariĂ©e en 1758 avec Jean-Baptiste Henry Laurent Le Bourgeois du Cherray (1726-1777)
          • Marie-Barbe-Françoise des AndroĂĽins (vers 1731- ) mariĂ© en 1758 avec Jacques Dominique Laurent Le Bourgeois de Cherray (1725-1802)
          • Charles-Louis-Nicolas des AndroĂĽins (1732-1761), gardes du corps de Louis XV
        • "Françoise" Marie des AndroĂĽins (1699- ) mariĂ©e Ă  Jean-François Wolter de Neurbourg, conseiller au Parlement de Metz
          • BenoĂ®t Nicolas Wolter de Neurbourg (1726-1804), lieutenant dans la compagnie des Cent-Suisses,il reçoit brevet de colonel en 1766, nommĂ© brigadier d'infanterie le , marĂ©chal de camp le . Il est dĂ©putĂ© de la noblesse Ă  l'assemblĂ©e provinciale des Trois-ÉvĂŞchĂ©s et du Clermontois en 1787.
        • Nicole-Prudente des AndroĂĽins (1707-vers 1793) mariĂ©e Ă  Charles Hallot, son cousin, substitut du procureur du roi Ă  Verdun

Annexes

Bibliographie

  • AbbĂ© Charles Nicolas Gabriel, Le marĂ©chal de camp Desandrouins 1729-1792, imprimerie RenvĂ©-Lallemant, Verdun, 1887 ; 416 pages (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • « Desandrouins ou des Androuins (Jean-Nicolas) », dans Ludovic de Contenson, La SociĂ©tĂ© des Cincinnati de France et la guerre d'AmĂ©rique (1778-1783), Ă©ditions Auguste Picard, Paris, 1934, p. 169 (lire en ligne)

Article connexe

Liens externes

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