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Jean-Baptiste Baillon

Jean-Baptiste Baillon, mort le à Paris, est un horloger français.

Jean-Baptiste Baillon
Biographie
Décès
Nom de naissance
Jean-Baptiste Baillon
Nom officiel
Jean-Baptiste Baillon de Fontenay
Activité

Biographie

Issu d’une dynastie d’horlogers, Baillon était le fils de l’horloger parisien renommé Jean-Baptiste II (mort en 1757), et petit-fils de l’horloger originaire de Rouen, Jean-Baptiste I. Reçu maître horloger en 1727, il tenait boutique était sur la place Dauphine et, ensuite, rue Dauphine mais, fait exceptionnel, faisait fabriquer ses montres dans une manufacture à Saint-Germain, où plusieurs horlogers travaillaient pour lui, et que Jean Jodin dirigea, de 1748 à 1757[1].

Ayant achetĂ© successivement, pour une somme très importante, pour lui et ses descendants, le prestigieux titre de « Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Reine Â», « Premier valet de Chambre de la Reine Â», puis « Premier valet de Chambre Â» et « Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Dauphine Â» Marie-Antoinette en 1770, il eut droit, au bout de 25 ans, Ă  la noble distinction d’un deuxième nom et choisit « de Fontenay Â», qui n’apparait cependant que sur une montre exposĂ©e au musĂ©e GalilĂ©e Ă  Florence, certainement comme exceptionnel et mĂ©morable.

La famille royale espagnole, le Garde-Meuble de la Couronne et les membres de la haute société parisienne étaient au nombre de ses clients. Ferdinand Berthoud, en 1753, dans une Lettre sur l'horlogerie contenant quelques remarques sur les principales parties de cet art et sur les personnes qui ont le plus contribué à le perfectionner, décrit l’importance de son atelier de Saint-Germain-en-Laye :

« Sa maison est un Magasin de l'Horlogerie la plus belle et la plus riche. Le Diamant sert non seulement à décorer ses montres, mais même des Pendules ; Il en a fait dont les Boetes étoïent de petits Cartels d'Or, ornés de fleurs de Diamans imitant la Nature… Sa maison de St-Germain est une espèce de Manufacture. Elle est remplie d'Ouvriers continuellement occupés pour lui… puisque lui seul fait une bonne partie de l'Horlogerie. »

L'Esprit des journaux françois et Ă©trangers par une sociĂ©tĂ© de gens de lettres de 1781 indique ses spĂ©cialitĂ©s Ă  une Ă©poque oĂą le style Louis XV est tout Ă  fait abandonnĂ© :

« les horlogers de Paris, jaloux de la réputation de Julien le Roi tâcherent de le surpasser ; entre autres B. Baillon, horloger de la reine, fit tout ce qu'il put, & réussit à répondre, au caprice des femmes, en variétés d'horlogerie accompagnées de bijouteries ; voilà l'époque de la perte de simplicité de la construction des montres françoises, & de l'établissement de la frivolité dans des machines […][2]. »

L'ampleur de sa production l’ayant conduit à numéroter les mouvements de ses pendules, les numéros figurent lors de l'inventaire de son fonds, qui a été dispersé aux enchères en 1772, ce qui restait, le et les jours suivants, Baillon ayant cessé son activité et fermé sa manufacture de Saint-Germain, en 1765[3]. À sa mort, en 1772, il était très riche[4]. Le duc de Luynes rapporte qu’un de ses enfants fut ondoyé par la reine[5]. Son fils, homonyme et horloger comme lui, né en 1753, ne lui a survécu que d’un an.

Ses créations sont exposées, entre autres, au musée des Arts et Métiers de Paris et du musée du Louvre, au Palais de Versailles, au musée Paul-Dupuy de Toulouse, aux musées royaux des beaux-arts de Belgique de Bruxelles, au musée Galilée de Florence, aux Victoria and Albert Museum et Science Museum de Londres et au Metropolitan Museum of Art de New York.

Œuvres répertoriées

Montpellier Cabrières-Sabatier 066
  • Pendule Ă  l'Ă©lĂ©phant en bronze. La partie supĂ©rieure d'un singe tenant une ombrelle. Le cadran avec indication des heures et des minutes est signĂ© ainsi que le mouvement « Jean-Baptiste Baillon... Ă  Paris no 1562 Â» et est flanquĂ© de fleurettes, feuilles d'acanthe.
  • 1749, cartel donnĂ© par la reine au sieur Capperon, son chirurgien dentiste, mouvement numĂ©rotĂ© 2753. Provenance : Vente chez Sotheby's Paris, Important mobilier, objets d'art, tableaux et dessins anciens, porcelaine de chine, Paris, Galerie Charpentier, jeudi , 2004, lot 80 .
  • Porte-montre au cheval en porcelaine de Chine cĂ©ladon, la montre Ă  cadran Ă  chiffres romains et arabes dans un entourage de feuillage et fleurs en porcelaine. Cadran signĂ© J.-B. Baillon, mouvement inscrit « Baptiste Baillon no 3280 Â». Provenance : vente Ă  Paris, Galerie Georges Petit, , puis vente Piasa, Objets d'art et bel ameublement, lot 18, .
  • Avant 1753, montre de Samuel-Jacques Bernard comte de Coubert : « Une montre faite par Baillon, plate [...] pendante avec une chaĂ®ne d'or Ă  laquelle sont attachĂ©s trois cachets, l'un d'une pierre d'ametiste gravĂ© aux armes dudit deffunt [sic] montĂ©e en or et garnie de petits diamants au karat, l'autre d'une agathe onix montĂ©e en or avec une teste de more ayant un collier de petis [sic] diamants au karat, et le troisième d'une cornaline montĂ©e en or, pesant ensemble quatre cent vingt livres Â».
  • , « le Sr Baillon, horloger de la Reine avoit Ă©tĂ© chargĂ© d'envoyer deux pendules Ă  Fontainebleau, & d'en tenir deux Ă  la barrière des Gobelins, vers la mĂŞme heure, afin de mesurer le tems que Lord Powertscourt employerait Ă  sa course Â» (Voir La Clef du Cabinet des Princes de l'Europe, lire en ligne
  • Pendule rĂ©gulateur en gaine de marqueterie de bois de rose, bronzes fondus ciselĂ©s et dorĂ©s. PrĂ©fecture de l'Oise lire en ligne
  • RĂ©gulateur de parquet dans le salon d'angle de l'hĂ´tel Cabrières-Sabatier d'Espeyran Ă  Montpellier.

Notes

  1. (de) « Baillon, Jean Baptiste » (consulté le ).
  2. L’esprit des journaux françois et étrangers, par une Société de gens de lettres, Paris, Valade, 1781 lire en ligne.
  3. (en) « Jean-Baptiste III Albert Baillon » (consulté le ).
  4. Sa fortune a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  384 000 livres.
  5. Louis Dussieux, Mémoires du Duc de Luynes sur la cour de Louis XV : (1735 - 1758), Paris, Firmin Didot frères, fils et cie. (lire en ligne), p. 453.

Sources

Sources imprimées

  • Ferdinand Berthoud, « Lettre sur l'horlogerie contenant quelques remarques sur les principales parties de cet art et sur les personnes qui ont le plus contribuĂ© Ă  le perfectionner Â» Journal HelvĂ©tique, .
  • MĂ©moires du duc de Luynes sur la cour de Louis XV, Paris, Firmin Didot frères, 1863, t. XIII, 1735-1758, p. 9 lire en ligne
  • La Clef du Cabinet des Princes de l'Europe, Luxembourg, , p. 10 lire en ligne
  • Vente considĂ©rable du fonds d'horlogerie de M. Jean-Baptiste Baillon, Ă©cuyer, valet de chambre de Madame la Dauphine et son horloger, imp. de L. Jorry, 1773, 2 p.
  • L'Esprit des journaux françois et Ă©trangers par une sociĂ©tĂ© de gens de lettres, Paris, 10e annĂ©e, t. III, , p. 373 lire en ligne

Sources manuscrites

  • Archives dĂ©partementales du Puy de DĂ´me, 1 C 7397, , correspondance de M. Rossignol avec M. Baillon, horloger de la Reine Ă  Paris, au sujet d'une rĂ©paration de montre.
  • Archives nationales (centre de Paris), Minutier central, LXXXVIII, 629, , inventaire après dĂ©cès de Samuel-Jacques Bernard comte de Coubert, lot 747.

Bibliographie

  • J.-D. Augarde, Les Ouvriers du Temps, Genève, 1996, p. 272
  • Germain Bapst, Inventaire de Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France, 1883, 276 p.
  • Eric Bruton, Clocks and watches, 1400-1900, Praeger, 1967, p. 183
  • MusĂ©e Carnavalet, Collection Henriette Bouvier, lĂ©guĂ©e au MusĂ©e Carnavalet, Paris, 1968, no 120.
  • Sotheby's Paris, Important mobilier, objets d'art, tableaux et dessins anciens, porcelaine de chine, Paris, Galerie Charpentier, jeudi , 2004, 304 p.
  • Janet Zapata, Tobin D'Ambrosio (Anna), Bigelow Taylor (John), Jewels of time: watches from the Munson-Williams-Proctor Arts Institute, Munson-Williams Proctor Arts Institute, 2001, 116 p.
  • Revue du Louvre, no 26, 1976, p. 217.

Liens externes

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