Jacques de Trivulce
Jacques de Trivulce (ou Jean-Jacques), en italien Gian Giacomo Trivulzio, né en 1440 à Milan et mort en 1518 à Arpajon, est un condottiere guelfe qui s'illustra aux côtés des armées françaises dans les premières guerres d'Italie. Il était issu d’une noble famille de Milan et fut marquis de Vigevano.
Jacques de Trivulce | ||
Titre | Marquis de Vigevano | |
---|---|---|
Allégeance | Duché de Milan, Royaume de Sicile, Royaume de France |
|
Grade militaire | lieutenant-général | |
Commandement | Avant-garde française | |
Gouvernement militaire | Lyonnais, Bourgogne | |
Conflits | Guerres d'Italie | |
Faits d'armes | journée de Fornoue, Prise d'Alessandria, conquête du duché de Milan (1499), bataille d'Agnadel (1509), Bataille de Novare (1513), bataille de Marignan | |
Distinctions | Maréchal de France | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Gian Giacomo Trivulzio | |
Naissance | Milan, Duché de Milan |
|
Décès | Arpajon, Royaume de France |
|
Enfants | MĂ©rite de Trivulce | |
Biographie
Ayant rallié le parti guelfe[1], il fut banni de Lombardie et entra au service de Ferdinand II d'Aragon, roi de Naples.
Lors de l’expédition de Charles VIII, il se joignit ouvertement aux Français, leur livra Capoue en 1495. Élevé au rang de chevalier de l'ordre de Saint-Michel en 1495, il reçut le commandement de l’avant-garde avec le maréchal de Gié à la journée de Fornoue. Promu lieutenant général de l’armée du roi en Lombardie, il prit Alexandrie et défit Ludovic Sforza, duc de Milan.
Sous Louis XII, en 1499, il conquit le duché de Milan et par l’occasion détruisit les moules du monument Sforza; il fut nommé gouverneur de la ville après le 6 octobre jusqu'au [2], et reçoit le bâton de maréchal de France le . Il accompagna Louis XII à l’entrée solennelle que ce prince fit dans Gênes le .
Trivulce se couvrit d’honneur et de gloire aux batailles d’Agnadel le , de Novare en juin 1513 et de Marignan les 13 et . Mais il échoua devant Brescia et cessa dès lors ses activités militaires.
Lieutenant-général en Dauphiné le . Il avait été nommé gouverneur de Lyon en 1507[3], puis commandant ou lieutenant en Bourgogne en octobre de la même année[4].
Après avoir implanté des rizières en Italie, il eut le projet d'en établir dans le Comtat Venaissin, dans le sud de la France, où il avait acheté une ferme à une famille juive sur le territoire d'Entraigues-sur-la-Sorgue. Le , il avait acquis, de la Chambre Apostolique de Carpentras, cent saumées d'hermas et de marais sur le territoire d'Entraigues, puis le , il en obtint 200 de plus[5]. Des travaux d'aménagement de rizières sont réalisés mais le risque d'inondation et d'épidémie liée aux eaux stagnantes ont raison des efforts entrepris.
Il mourut à Châtres (ancien nom d'Arpajon) en décembre 1518.
« Lorsqu'il se vit mourir, dit Brantôme, il fit mettre son épée toute nue près de lui, et la tint en lieu de croix et aussi que les diables lui voyant ainsi en la main, eussent peur. »
Il fut inhumé en l’église San Nazarro de Milan, sous l’épitaphe qu’il avait composée lui-même : « Ici repose Jacques de Trivulce qui jamais auparavant ne s’était reposé ».
Sa fille, Mérite de Trivulce, appelée aussi Marthe de Trivulce, épouse de Louis Ier de Bouliers, seigneur de Centallo, Demonte et Roccasparvera dans la province de Coni dans le Piémont en Italie et propriétaire du château de La Tour d'Aigues dans le Vaucluse, est à l'origine de l'enquête royale sur le massacre des Vaudois du Luberon, par une plainte déposée en 1547[6].
Annexes
Article connexe
Bibliographie
- Carlo Rosmini, Histoire des entreprises militaires et de la vie de Jean-Jacques Trivulce, surnommé le Grand, en quinze livres (Milan, 1815, 2 vol.).
- Léon-Gabriel Pélissier, « La politique de Trivulce au début du règne de Louis XII et de Ludovic Sforza (1498-1500) », Revue des questions historiques, t. XII (29e année),‎ , p. 5-47 (lire en ligne).
- Marino Viganò, « Jean-Jacques Trivulce (1442-1518) », dans Cédric Michon (dir.), Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire. L'univers de la cour », , 668 p. (ISBN 978-2-7535-1313-6, présentation en ligne, lire en ligne), p. 145-153.
Notes et références
- Les souverains de Milan, depuis les Visconti jusqu'aux Sforza Ă©taient gibelins, c'est-Ă -dire partisans de l'empereur contre le pape.
- Jean Duquesne (préf. Michel Antoine), Dictionnaire des gouverneurs de province : novembre 1315-février 1791, Paris, Christian, , 331 p. (ISBN 978-2-864-96099-7, OCLC 53216067)
- Association des amis du Musée d'histoire militaire de Lyon et de sa région (Lyon, Rhône),, Les gouverneurs de Lyon, 1310-2010 : le gouvernement militaire territorial, Lyon/Lyon, Ed. Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 255 p. (ISBN 978-2-84147-226-0 et 2841472264, OCLC 758287729, lire en ligne)
- Jean Duquesne Op.cit. p. 153.
- « La culture du Riz dans le Sud-Est de la France avant le XIXe siècle », par H. Chobaut de l'Académie de Vaucluse
- Collection des ordonnances des rois de France : 2 janvier 1546 - mars 1547, Académie des sciences morales et politiques, Imprimerie nationale, 1892.
- Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com