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Famille Sforza

La famille Sforza ou Sforce est une famille romagnole de premier plan de la Renaissance, particulièrement active dans le duché de Milan.

Giacomo Attendolo (1369-1424), dit « Sforza »

Histoire

Cette famille a été fondée par Giacomo Attendolo, né à Cotignola près de Ravenne en 1369 et mort en 1424.

Originaire de Romagne, ce condottiere sert les rois angevins de Naples. Le condottiere Alberico da Barbiano le surnomme « Sforza », ce qui signifie « Le Fort » en français car c'était un homme doué pour les combats. À sa mort, Jeanne II de Naples souhaite que son surnom se perpétue[1]. Il est le plus connu de cette dynastie de condottieri.

Armoiries et emblématique

Les armoiries primitives des Sforza sont, comme souvent au Moyen Âge, des armoiries parlantes. La maison porte « un lion d'or, armé et lampassé de gueules, tenant un coing d'or tigé et feuillé de sinople sur champ d'azur ». Le coing (cotogno en dialecte de Romagne) rappelait la ville d'origine de la famille (Cotignola). Le lion serait une concession de l'empereur Robert de Wittelsbach en 1401. L'écu était complété par un cimier rappelant un épisode de la vie de Francesco Sforza au cours duquel le condottiere s'était vu offrir par le marquis de Ferrare une de ses bagues, ornée d'un gros diamant. Le cimier représentait donc un buste de dragon à tête de vieillard tendant de ses mains une bague ornée d'un diamant, les ailes chargées d'anneaux d'or.

La branche milanaise, pour manifester sa filiation avec les Visconti, qui exerçaient la seigneurie sur Milan avant elle, adopta de nouvelles armoiries, associant celles de l'Empire et des Visconti sous différentes formes : en écartelé, en parti, avec l'Empire en chef... Il reprit de façon générale de nombreux éléments de l'emblématique des Visconti, comme la tourterelle, le soleil ardent, le linge noué, etc. Par la suite, les Sforza enrichirent cette emblématique, avec notamment les boutefeux ardents portant des seaux d'eau.

  • Armoiries primitives des Sforza, le lion au coing (pomma de cotogno) Ă©voquant la ville de Cotignola.
    Armoiries primitives des Sforza, le lion au coing (pomma de cotogno) Ă©voquant la ville de Cotignola.
  • Armoiries des Sforza de Milan, Ă©cartelĂ©es de l'Empire et de Visconti.
    Armoiries des Sforza de Milan, écartelées de l'Empire et de Visconti.
  • Armoiries des Sforza et des Visconti.
    Armoiries des Sforza et des Visconti.
  • La colombe des Visconti sur un guidon de Maximilien Sforza.
    La colombe des Visconti sur un guidon de Maximilien Sforza.
  • La razza, soleil ardent des Visconti reprise par les Sforza.
    La razza, soleil ardent des Visconti reprise par les Sforza.
  • Les armes des Sforza de Milan encadrĂ©es par les devises aux boutefeux et seaux.
    Les armes des Sforza de Milan encadrées par les devises aux boutefeux et seaux.

Branches de la maison

Giacomo Muzio Attendolo eut de nombreux enfants, légitimes ou illégitimes, qui se répartirent son héritage. Trois d'entre eux se distinguent particulièrement et fondèrent chacun une des branches principales de la maison :

  • Bosio, issu de son premier mariage avec Antonia Salimbeni, hĂ©rita de la seigneurie familiale de Cotignola et de plusieurs autres fiefs. Il devint Ă©galement le premier comte de Santa Fiora de la maison Sforza en Ă©pousant en 1439 Cecilia Aldobrandeschi, hĂ©ritière de ce comtĂ©.
  • Francesco, fils illĂ©gitime nĂ© de sa liaison avec Lucia Terzani, devint duc de Milan en 1450 suite Ă  son mariage avec Blanche Marie Visconti en 1441, fille bâtarde et unique hĂ©ritière de Philippe Marie Visconti.
  • Alessandro, frère cadet de Francesco, devint seigneur de Pesaro en 1444 après avoir rachetĂ© la citĂ© Ă  Galeazzo Malatesta.

Les comtes de Santa Fiora

Il s'agit de la branche aînée légitime, quoiqu'elle ne soit pas la plus puissante. Elle atteint son apogée au XVIe siècle en s'alliant à la famille du pape Paul III. Elle compta à cette époque trois cardinaux, Guido Ascanio, Francesco et Federico (au siècle suivant), ainsi qu'un chevalier de la Toison d'or, Sforza Sforza. Elle déclina au XVIIe siècle sous la pression des puissants voisins du comté, les Médicis.

  • Bosio Ier (1410-1476), comte de Santa Fiora, comte de Cotignola, seigneur de Castell'Arquato
    • Francesco de Cotignola, comte de Cotignola
    • Sforzino de Castell'Arquato, seigneur de Castell'Arquato
  • Guido de Santa Fiora, comte de Santa Fiora
  • Giovanni de Santa Fiora, comte de Santa Fiora
  • Federico I de Santa Fiora, comte de Santa Fiora
  • Bosio II de Santa Fiora, comte de Santa Fiora
    • Sforza de Castell'Arquato, (1520-1575), marquis de Castell'Arquato, chevalier de l'ordre de la Toison d'or (1556)
      • Francesco de Varzi, comte de Cotignola, marquis de Varzi
  • Mario Ier de Santa Fiora, comte de Santa Fiora
  • Federico II de Santa Fiora, comte de Santa Fiora
  • Alessandro de Segni, duc de Segni
    • Mario II de Santa Fiora, duc d'Onano, comte de Santa Fiora
      • Ludovico d'Onano, duc d'Onano
    • Paolo II de Proceno, marquis de Proceno
      • Francesco de Santa Fiora, duc d'Onano, comte de Santa Fiora
      • Federico de Segni, duc de Segni, rameau Sforza-Cesarini

Les ducs de Segni

Cette branche des comtes de Santa Fiora porte le nom de Sforza-Cesarini depuis le mariage de Federigo Sforza (1651-1712) et de Livia Cesarini (morte en 1712). Cette branche est encore subsistante au début du XXIe siècle.

Les ducs de Milan

Ludovic Sforza dit « le More ».

Le fils illégitime de Muzio Attendolo, Francesco Sforza (1401-1466) marié à Blanche Marie Visconti, unique descendante du duc de Milan, Philippe Marie Visconti, reprit le titre de duc de Milan en 1450 après la disparition de ce dernier et de la République ambrosienne (1447-1450).

Ludovic Sforza (1452-1508), Ludovico il Moro, connu pour avoir pris Léonard de Vinci à son service, fut battu en 1500 par l'armée française de Louis XII.

Après que les Français eurent été rejetés par les troupes impériales et les Suisses, Maximilien Sforza, fils de Ludovic, devint duc de Milan, jusqu'au retour des Français et de François Ier qui l'emprisonna. La disparition de François II sans héritier provoqua le retour du fief à son suzerain, l'empereur Charles Quint. Ce dernier en investit son propre fils dès 1540, faisant passer le Milanais dans la couronne d'Espagne.

Les seigneurs de Pesaro

La famille s'unit aux Borgia, avec le mariage arrangé de Lucrèce Borgia (1480-1519) avec Giovanni Sforza (qui est le fils illégitime de Costanzo Ier Sforza).

Arbre généalogique des Sforza

Giacomo (Muzio) Attendolo, surnommé Sforza
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├─>Bosio Ier, comte de Cotignola, premier comte de Santa Fiora
│ x Cecilia Aldobrandeschi, comtesse de Santa Fiora et Pitigliano
│ │
│ └─>Comtes de Santa Fiora puis rameau Sforza-Cesarini
│
├─>François Ier (1401-1466), duc de Milan 1450-66
│ x Blanche Marie, fille de Philippe Marie Visconti
│ │
│ ├─>Galéas Marie (1443–1476), duc de Milan 1466-76
│ │ │
│ │ ├─>Catherine (1463-1509), princesse de Forlì
│ │ │ x Jean de Médicis le Popolano
│ │ │ │
│ │ │ └─>Grands-ducs de Toscane
│ │ │
│ │ ├─>Jean Galéas (1469-1494), duc de Milan 1476-94 sous la régence de sa mère Bonne de Savoie
│ │ │ x Isabelle de Naples, puis de son oncle Ludovic le More
│ │ │ │
│ │ │ │
│ │ │ ├─>François II, comte de Pavie puis abbé
│ │ │ │
│ │ │ └─>Bona (1494-1557)
│ │ │   x Sigismond Ier de Pologne
│ │ │   │
│ │ │   └─>Rois de Pologne
│ │ │
│ │ └─>Blanche-Marie (1472–1510)
│ │   x Maximilien Ier empereur
│ │
│ ├─>Ippolita Maria (1446-1484)
│ │ x Alphonse II d'Aragon de Naples
│ │
│ ├─>Ludovic Marie le More (1452–1508) duc de Milan 1494-99 et 1500
│ │ │
│ │ └─>Maximilien (1493-1530), duc de Milan 1512–15
│ │ │
│ │ └─>François II Marie (1495-1535), dernier duc de Milan (1521-24), (1525-26) et (1529-35)
│ │
│ └─>Ascanio (1455-1505), cardinal
│
└─>Alessandro, premier seigneur de Pesaro
 x Constance de Varano
 │
 └─>Costanzo Ier (1447-1483), seigneur de Pesaro
   │
   ├─>Giovanni (1466-1510), seigneur de Pesaro
   | xMaddalena Gonzaga
   │ x Lucrèce Borgia
   │ x Ginevra Tiepolo
   │ └─>Costanzo II (1510-1512), seigneur de Pesaro
   │
   └─> Galeas (1470-1519), dernier seigneur de Pesaro

Notes

  1. Terra e identità, revue n° 34 de janvier-mars 2007, p 13.

Voir aussi

Articles connexes

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