Accueil🇫🇷Chercher

Jacques Mercier (1776-1858)

Jacques « La Haye Â» Mercier, nĂ© le [1] Ă  Paris oĂą il est mort le , est un industriel et un homme politique français.

Jacques Mercier
Fonctions
Député de l'Orne
-
Maire d'Alençon
-
Président
Conseil général de l'Orne (d)
-
Député de l'Orne
-
Député de l'Orne
-
Président
Conseil général de l'Orne (d)
-
Maire d'Alençon
-
Conseiller municipal d'Alençon
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
Surnom
« La Haye Â»
Nationalité
Activités
Enfant
Parentèle
Jean Clogenson (gendre)
Autres informations
Distinction

Biographie

Le « point d'Alençon Â»

Issu d'une famille originaire de Saint-Nicolas-des-Bois, près d'Alençon, son père, Thomas Mercier, dit « La Haye Â» (1729-1819), Ă©tait Ă©cuyer, fourrier des logis de la Reine puis procureur du duc de Montmorency, et devenu un riche fabricant et nĂ©gociant de toiles et surtout de dentelles : le fameux « point d'Alençon ». Un de ses biographes dira que sa fortune avait « une origine bizarre et qui donna fort Ă  causer aux commères normandes ».

Mercier reprend en 1798, à la mort de son oncle, la direction de la fabrique du point d'Alençon fondée par son père en 1760. Il ouvre par la suite une filature à vapeur de coton, de chanvre et d'étoupe, première installation de ce type à Alençon.

Vers 1825, il installe les premiers tissages mécaniques permettant ainsi à l'industrie toilière de se redresser. Malgré ses efforts, le secteur périclitait. Il eut beau, vers 1830, tenter de ranimer la production de la manufacture de dentelle installée dans son château de Lonrai (que son père avait racheté, le , au duc de Montmorency), en faisant appliquer du point d'Alençon sur un tulle mécanique, il se retrouva, dès 1844, très endetté.

Son activité professionnelle l'avait conduit au sein du conseil des manufactures. On le retrouve ensuite président du tribunal de commerce (par intermittence de 1818 à 1847).

L'engagement politique à Alençon

S'intéressant à la vie de la cité, Mercier s'investit dans la politique départementale, puis municipale : nommé conseiller général, en 1801, il devint président du conseil général de l'Orne en 1810. Révoqué à la seconde Restauration, il réintégra le conseil après les Trois Glorieuses.

La mairie d'Alençon.

Membre du conseil municipal d'Alençon depuis 1804, l'Empereur l'appela au poste de maire de la ville en 1808. Mercier reçoit Napoléon Ier en 1811 : il obtint de ce dernier un décret autorisant la construction d'un palais de justice et l'installation d'un lycée pour deux cents pensionnaires. Le jour du départ de Napoléon, il invite les conseillers en espérant que les souverains « ne pourront voir dans cette démarche du conseil municipal qu'une nouvelle preuve du sincère et respectueux attachement qu'il leur porte ».

Pourtant, Mercier, fait baron de l'Empire en 1811, ira offrir ses services Ă  Louis XVIII, après l'abdication de Fontainebleau (). Quatre jours plus tard, les membres du conseil municipal « spontanĂ©ment rĂ©unis sous la prĂ©sidence de M. le baron Mercier, maire, [...] jurent amour, respect et fidĂ©litĂ© inviolable » au roi restaurĂ©. De plus, le conseil fit dĂ©baptiser les places « Bonaparte Â» (actuelle « Foch Â») et « NapolĂ©on Â» (actuelle « Marguerite de Lorraine Â») pour leur substituer les noms de « Bourbon Â» et de « Saint-LĂ©onard Â». Le maire est alors fait chevalier de la LĂ©gion d'honneur.

La halle aux blés d'Alençon.

À une époque où les édiles municipaux ne savent plus à quel souverain se vouer, le conseil alençonnais avec Jacques Mercier à sa tête, jura « obéissance aux constitutions de l'Empire et fidélité à l'Empereur » de retour de l'Île d'Elbe (1815).

Mercier exerça sa fonction de maire jusqu'en . Dans les mêmes temps, il avait été élu représentant à la Chambre des Cent-Jours () par le collège du département de l'Orne[2].

En 1820, il fait voter l'établissement du champ de foire d'Alençon (inscrit parmi les sites classés en 1933) sur l'ancien cimetière Saint-Blaise. À l'origine de la construction de la halle aux blés, il y fit construire à proximité d'élégantes maisons de commerce (1828) ainsi qu'un théâtre, démoli en 1951.

Maire provisoire du au , il est démissionnaire, étant élu député le précédent, mais il est immédiatement nommé par le préfet membre de la commission municipale.

Député de l'Orne

Après le retour de Gand de Louis XVIII, il vécut quelques années éloigné de la politique. Ses idées libérales le désignèrent au renouvellement quinquennal du , au choix de ses concitoyens ; mais il échoua dans le 1er arrondissement de l'Orne (Alençon) : avec 129 voix contre 164 à l'élu, M. Thiboult-Dupuisac. Il fut plus heureux aux élections du , et fut élu député par 131 voix[3] contre 99 voix à M. Château-Thierry-Dubreuil. Il siégea dans l'opposition constitutionnelle et vota l'adresse des 221 contre le ministère Polignac.

RĂ©Ă©lu le par 145 voix[4] contre 112 Ă  M. de Chambray ; le par 145 voix[5] contre 39 voix au comte Bonet, il contribua Ă  l'Ă©tablissement de la Monarchie de Juillet, vota pour les ministres, et obtint de nombreuses faveurs pour sa famille. Cette attitude le fit Ă©chouer aux Ă©lections du avec 107 voix contre l'Ă©lu, M. Libert.

Le baron Mercier revint alors à l'opposition et fut de nouveau et successivement réélu dans son arrondissement le , par 135 voix[6] ; le , par 137 voix[7] ; le , par 147 voix[8] contre 124 voix à M. Druet-Desvaux. Il siégea obstinément à gauche, repoussa l'adresse de 1839, combattit le ministère Molé, vota contre la dotation du duc de Nemours, pour les incompatibilités et l'adjonction des capacités, contre l'indemnité Pritchard.

Bien que sa situation professionnelle fĂ»t des plus difficiles (il se retrouve, dès 1844, très endettĂ©), il se porta nĂ©anmoins candidat Ă  l'AssemblĂ©e constituante, le , dans une Ă©lection partielle dans l'Orne, il Ă©choua avec 4 143 voix, contre 10 619 Ă  l'Ă©lu, M. de VaudorĂ©, 9 734 Ă  Louis-NapolĂ©on Bonaparte, 7 853 Ă  Hippolyte Passy et 6 248 Ă  M. Berryer-Fontaine.

Il se rallia alors Ă  la politique du prince-prĂ©sident et fut Ă©lu dĂ©putĂ© au Corps lĂ©gislatif, dans la 1re circonscription de l'Orne, avec l'appui officiel, le , par 25 514 voix[9] contre 2 432 Ă  Pierre-Louis Roederer et 541 Ă  Jacques-Matthieu-Louis Druet-Desvaux. Ardent impĂ©rialiste, il soutint Ă©nergiquement le pouvoir, dĂ©clara, le , que « si le ministère de la Police n'existait pas, il faudrait l'inventer », et rĂ©pondit un jour au prĂ©sident qui l'interrompait : « Mais laissez-moi donc parler, moi, je ne suis pas de l'opposition ». RĂ©Ă©lu, le , par 17 969 voix[10], il ne cessa de figurer parmi les fidèles du Second Empire.

Il mourut un mois après avoir été renversé par une voiture en sortant du Corps législatif et fut inhumé au cimetière de Lonrai.

Paul de Chazot remplaça Mercier à l'Assemblée.

Vie familiale

Jacques fut l'unique fils de Thomas Mercier, dit La Haye (, Saint-Nicolas-des-Bois-, Lonrai), écuyer, fourrier des logis de la Reine et procureur du duc de Montmorency, riche fabricant et négociant de toiles et surtout de dentelles, issu du premier mariage de ce dernier avec sa cousine Anne Françoise Mercier (1750-1776).

Il épousa le (Noisy-le-Grand) Olympe Madeleine Le Couteleux de La Noray du Molay (, Paris- (ou 1867), Alençon), fille de Barthélémy Jean Louis Le Couteulx de La Noraye (, Paris-, Noisy-le-Grand), banquier, directeur de la banque Le Couteulx à Paris, Secrétaire de la chambre et du cabinet du Roi.

De leur mariage, dont Guillaume François (1782-1832), député du Calvados, fils de Jacques-Guillaume Thouret), fut le témoin, naquirent :

  • Thomas Louis (, Paris-, Paris), 2e baron Mercier, sous-prĂ©fet d’Alès (), PrĂ©fet du Vaucluse (), PrĂ©fet du Finistère (), PrĂ©fet de la Manche (), PrĂ©fet de l'Oise (), PrĂ©fet du Pas-de-Calais (), DĂ©putĂ© de la Mayenne (1852-1870), Chevalier (), puis, Officier (), puis Commandeur de la LĂ©gion d'honneur (), mariĂ© le avec Alexandrine Roederer (, Spoleto-, Senlis), fille du baron de l'Empire, prĂ©fet et pair de France Antoine-Marie Roederer, dont :
    • Pierre Louis Lucien (, Alençon-, Aignan), 3e baron Mercier, sous-prĂ©fet de Mortain (), sous-prĂ©fet d’Yvetot (), sous-prĂ©fet de Langres (), sous-prĂ©fet de Châteaudun (), sous-prĂ©fet de Saintes (), secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la prĂ©fecture de la Gironde (), sous-prĂ©fet de Vienne (Isère) (), sous-prĂ©fet de Saint-Denis (-), chevalier de la LĂ©gion d'honneur, mariĂ© avec AthĂ©naĂŻs Delecey de RĂ©court, dont :
    • Pierre Thomas Marie Antoine (, Langres), 4e baron Mercier, Capitaine au 2e rĂ©giment de cuirassiers, chevalier de la LĂ©gion d'honneur, mariĂ© le avec Charlotte JosĂ©phine Marie Suzanne de Reyniac, dont :
      • Pierre Rieul Marie Joseph Antoine (nĂ© le , Senlis) ;
      • Hubert Marie Joseph Lucien François (nĂ© le , Cernay (Seine-et-Oise) ;
      • Jean Albert Marie Joseph Vincent (nĂ© le , LunĂ©ville) ;
      • ainsi qu'une fille ;
      • et deux autres garçons ;
    • AdĂ©laĂŻde Gabrielle (nĂ©e le ), mariĂ©e en 1847 avec Paul Guibourg (nĂ© le ), sous-prĂ©fet de BĂ©thune (-1853), sous-prĂ©fet de Fontainebleau (-), chevalier de la LĂ©gion d'honneur ;
  • Élise Madeleine (, Alençon--Paris), mariĂ©e le avec Jean Clogenson, conseiller Ă  la Cour d'appel de Rouen ;
  • Sophie Madeleine (, Alençon-, Paris), mariĂ©e le avec Charles Just HouĂ«l, prĂ©sident du tribunal de Louviers ;
  • Charles Oscar (, Alençon-, Brest), receveur des finances, mariĂ© le avec Antoinette Potier, dont :
    • un fils ;
  • Anne-Camille (, Alençon--Paris), mariĂ©e le (Lonrai) avec Nelzir Allard (, Parthenay--Paris), polytechnicien (1815), gĂ©nĂ©ral de division du gĂ©nie, DĂ©putĂ© des Deux-Sèvres (1837-1848), prĂ©sident de section au Conseil d'État sous le Second Empire, Chevalier (), officier (), commandeur (), puis Grand officier de la LĂ©gion d’honneur (), dont postĂ©ritĂ©.

Fonctions

Titres

Distinctions

Règlement d'armoiries

« Coupé : au I parti d'azur au chevron d'or accompagné de trois colombes d'argent et du quartier des Barons Maires ; au II d'or au lion d'azur.[12] »

Hommage, honneurs ou mentions

  • Une rue d'Alençon, situĂ©e dans le quartier du Champ-Perrier, porte son nom depuis 1963.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. http://www.culture.gouv.fr/LH/LH165/PG/FRDAFAN83_OL1832033V007.htm Extrait du Registre des actes de naissance
  2. 47 voix, 91 votants.
  3. 234 votants et 263 inscrits
  4. 257 votants, 277 inscrits.
  5. 193 votants, 258 inscrits.
  6. 256 votants, 308 inscrits.
  7. 261 votants.
  8. 277 votants, 297 inscrits.
  9. 29 483 votants, 45 976 inscrits.
  10. 20 158 votants, 43 428 inscrits.
  11. « Cote LH/1832/33 », base Léonore, ministère français de la Culture
  12. Source : www.labanquedublason2.com
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.