Jacques Calvet
Jacques Calvet, né le à Boulogne-Billancourt et mort le à Dieppe, est un homme d'affaires français. Il a notamment dirigé le groupe PSA Peugeot Citroën de 1984 à 1997.
Président-directeur général Groupe PSA | |
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Président BNP Paribas | |
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Directeur général BNP Paribas | |
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Directeur de cabinet Valéry Giscard d'Estaing | |
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Naissance | |
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Décès |
(Ă 88 ans) Dieppe |
Nom de naissance |
Jacques Yves Jean Calvet |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père |
Louis Calvet (d) |
A travaillé pour |
Groupe PSA ( - BNP Paribas (- Cour des comptes de France (Ă partir de ) |
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Distinctions |
Parcours
Jacques Calvet est diplômé de la faculté de droit et de Institut d'études politiques de Paris. Il a été élève de l'ENA de 1955 à 1957 dans la même promotion que celle d’Édouard Balladur, Jérôme Monod et Jean Dromer.
Au service de l'État (1959-1982)
Jacques Calvet entre en 1957 à la Cour des comptes. De 1959 à 1974, il travaille dans les différents cabinets ministériels de Valéry Giscard d'Estaing, y occupant successivement les postes de chargé de mission, conseiller technique, directeur adjoint puis directeur du cabinet à partir de 1970 jusqu'en 1974. Dans cette dernière période, il est surnommé le « vice-ministre »[1] du fait de son rôle important.
En 1974, après l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République Française, il rejoint la BNP, alors banque nationalisée. Il en devient directeur général en 1976 puis y succède à la présidence à Pierre Ledoux en 1979. Mais en 1982 il apprend un matin à la radio qu'il est débarqué de la banque par la nouvelle majorité socialiste qui applique son programme de nationalisation de la BNP.
Aux commandes du groupe PSA Peugeot-Talbot Citroën (1982-1997)
Repéré et approché par François Gautier, Jacques Calvet est engagé par la famille Peugeot en 1982 pour redresser le groupe PSA, qui est à ce moment-là en situation délicate à la suite des conséquences financières du rachat périlleux des actifs de Chrysler Europe. Il ne prend la présidence du directoire du groupe que deux ans plus tard. PSA est alors en état d’urgence, endetté comme jamais.
PDG emblématique du groupe de 1984 à 1997, Jacques Calvet restructure profondément l'entreprise recentré sur deux marques Peugeot et Citroën. Il met fin à la marque Talbot. Il parvient à en faire un constructeur automobile européen de premier plan. Pour résumer son action : « Le groupe qu'il a trouvé en 1982 était en quasi-faillite avec 30,5 milliards de dettes. Il le laisse, en 1997, avec 17,6 milliards de fonds propres. L'action a dépassé les 1 200 francs en 1989, année où le groupe gagne 10,3 milliards[1]. » Cette restructuration a été assez dure puisque les effectifs du groupe ont diminué de 50 % sur la période dans un contexte de grèves difficiles[1]. Il lance avec succès les modèles Peugeot 205 et 405 et Citroën BX et AX, qui marquent la résurrection du groupe. En 1996, il entame les négociations ECIA avec l'équipementier Bertrand Faure qui permet la création de la société FAURECIA en février 1997
Jacques Calvet cultive en parallèle une vocation politique. Le sauvetage de PSA se fait dans un contexte de confrontation avec la gauche. En 1987, le président Mitterrand lui aurait dit « Vous êtes mon plus dangereux adversaire[1] ». C'est le premier chef d'entreprise à participer, le 3 octobre 1988, à l'émission politique télévisuelle L'Heure de vérité. Se positionnant sans cesse comme défenseur de l’automobile française dans ses discours ou entretiens, il part ensuite en guerre contre les « technocrates de Bruxelles », s’en prenant avec passion à l’ouverture des frontières européennes aux voitures japonaises, à la monnaie unique et aux dévaluations compétitives en Europe. Il prend part au mouvement contre le traité de Maastricht de 1992.
En 1997, son successeur Ă la direction de PSA est Jean-Martin Folz[2].
1997-2000
Lors des élections législatives de 1997, Jacques Calvet brigue l'investiture du RPR pour la circonscription de Levallois-Perret Clichy, mais n'est pas investi et ne se présente donc pas.
Il occupe ensuite des postes de conseils extérieurs dans différentes grandes sociétés françaises (Société Générale, Groupe André, Galeries Lafayette).
En 1999, il est le parrain de la deuxième promotion de l'École de guerre économique[3].
Controverse avec le Canard enchainé
En 1989, il intente un procès au journal satirique Le Canard enchaîné qui avait publié sa feuille de déclaration de revenu, faisant état d'une forte augmentation de ses revenus[5]. L'affaire ira jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme, qui condamnera la France pour « violation de l’article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme » (liberté de la presse).
2020
Afin de lui rendre hommage le Tennis Club de Veulettes-sur-Mer renomma le cours numéro 2 à son nom et à celui de sa femme "Court Jacques & Françoise Calvet". Cette action a été voulue par le président du club en place pour les nombreux services rendus.
Références
- Jean-Claude Daumas, Dictionnaire historique des patrons français, Paris, Flammarion, , 1613 p. (ISBN 978-2-08-122834-4, lire en ligne), p. 139-141
- « Retraite forcée pour Jacques Calvet. Le patron de PSA abandonne ce soir les rênes du groupe à Jean-Martin Folz. », sur Libération (consulté le )
- « Les parrains de promotion - Formations Intelligence économique Cyber Sûreté », sur www.ege.fr (consulté le )
- « Jacques Calvet, ancien PDG de Peugeot-Citroën, est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Le scandale de la rémunération du patron de Peugeot... Jacques Calvet », sur France Info (consulté le )
Liens externes
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :