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Jacques Abbadie

Jean-Jacques Abbadie, plus communément appelé Jacques Abbadie, né le , baptisé le même jour au temple protestant, à Nay et mort à 73 ans le (date anglaise du calendrier Julien ou date du calendrier grégorien utilisé en Europe), était un pasteur, écrivain et théologien protestant. Il a été enterré le dans l'ancien cimetière du Marylebone, et en 1911 l'inscription de sa tombe était encore lisible.

Jacques Abbadie
Fonction
Dean of Killaloe and Clonfert (en)
Ă  partir de
Autres informations
Date de baptĂŞme
Conflit
Guerre williamite en Irlande (en)

Biographie

Après avoir reçu sa première instruction par les soins du moraliste Jean La Placette , alors pasteur à Nay, l’indigence de ses parents, Pierre Abbadie et Violente de Fortaner, ne leur ayant pas permis de faire les frais de son éducation, ce furent les chefs des églises de sa province qui s’en chargèrent. Abbadie alla ainsi compléter ses études à l'académie de Puylaurens et à l'académie de Saumur. Il arrivait fréquemment aux étudiants de changer d'Académie et c'est à Sedan que Jacques Abbadie âgé de 24 ans, passa son doctorat en théologie. Il y fut reçu le .

Il fut d’abord prédicateur à Saumur en 1680. Quoique l’édit de Nantes ne fût pas encore révoqué, le gouvernement préludait à ce coup d’État par des persécutions partielles qui déterminaient chaque jour de nouvelles émigrations. Le grand électeur Frédéric-Guillaume Ier qui, contrairement à la majorité des Brandebourgeois, qui étaient luthériens, était de confession calviniste, accordait aux réfugiés français une généreuse hospitalité dans ses États de Brandebourg, où Jacques Abbadie eut l'occasion de prêcher le Nouvel An devant la princesse Marie, épouse du Prince d'Orange. Lorsqu’il chargea, en 1684, son ambassadeur à Paris, le comte d’Espense, de lui envoyer un ministre pour lui confier la direction spirituelle de la colonie naissante, le choix de son Grand Écuyer tomba sur Abbadie.

L’Église française de Berlin ne comptait alors encore que peu de membres, et le service religieux se faisait encore dans la maison du comte d’Espense. Après quelques années à Berlin en tant que ministre d’une église protestante française, où il eut beaucoup de succès comme prédicateur, la congrégation des réfugiés français s’agrandit progressivement à partir de l’émigration provoquée par la révocation de l’édit de Nantes en 1685. Lorsque la résidence du comte d’Espense n’y suffit plus, l’électeur donna l’ordre de réparer l’ancienne chapelle de son palais pour l’usage de cette assemblée dont les services étaient fréquemment suivis par les jeunes membres de sa famille et les réfugiés jouirent de cette faveur jusqu’à sa mort. En possession de toute la confiance de ce prince, qu’il avait su gagner par son noble caractère autant que par ses rares talents, Abbadie se servit toujours de son crédit dans l’intérêt de ses malheureux compatriotes qui n’arrivaient le plus souvent au lieu du refuge que dans le plus profond dénuement[1].

Pendant les années 1684, 1686 et 1688, il fit plusieurs voyages en Hollande, dans le but surtout de donner ses soins à diverses publications et, entre autres, à son célèbre traité intitulé La Vérité de la religion chrétienne, le plus estimé de ses ouvrages. Durant les sept ou huit ans qu’il passa à Berlin[2], Abbadie utilisa sa faveur croissante avec l’électeur pour soulager la détresse des réfugiés en provenance de France, surtout ceux de sa province natale du Béarn. Il continua à occuper son pastorat à Berlin jusqu’à la mort de la grand électeur, survenue du . Cette année là, l'Eglise française de Berlin, qui venait d'avoir son septième pasteur connaissait des conflits internes. C'était le reflet d'une divergence d'idées entre ceux qui croyaient en un rapide retour en France et ceux qui n'y croyaient pas. Jacques Abbadie prit alors partie contre cinq autres pasteurs pour une solution d'adaptation appelé en Angleterre ; conformisme. Il publia en un ouvrage complétant son Traité de vérité de la religion chrétienne par le Traité de la divinité de nôtre seigneur Jésus Christ. Cet ouvrage obtint un bon succès en Europe.

Dès lors, Abbadie ne résista plus aux instances du maréchal de Schomberg , il quitta Berlin définitivement à l'automne 1689 pour le retrouver en Irlande car il était également réfugié en Prusse, celui-ci le pressait, au nom de son amitié, de l’accompagner en Angleterre, où il suivit le prince d’Orange, futur Guillaume III, mais le maréchal périt à la bataille de la Boyne, en 1690, où l’armée de Jacques II fut mise en déroute.

La mort de son protecteur, qui l’avait emmené avec lui en Irlande sur la fin de l’été de 1689, l’ayant engagé à repasser en Angleterre, Abbadie fut nommé pasteur, à Londres, de l’Église française dite de la Savoie, qui avait été fondée vers l’an 1641. Il en remplit les devoirs avec son zèle et son dévouement accoutumés, publiant une version révisée de la traduction française de la liturgie anglaise utilisée dans cette église, avec une épître dédicatoire à George I. Il fut souvent désigné pour faire des discours à l’occasion, tant à Londres qu’à Dublin, mais son manque de facilité en anglais empêcha son élévation en Angleterre, tout comme elle l’exclut également du doyenné de Saint-Patrick, à Dublin, à laquelle le roi Guillaume III voulait le promouvoir, jusqu’à ce que le dérangement de sa santé affectée par le dévouement à ses fonctions dans l’Église de Savoie et du climat anglais, lui fasse désirer de changer d’air. En , il publia chez Van Der Slaart à Rotterdam un nouvel ouvrage : Art de ce connaître sois même ou recherche des sources de la morale où l'auteur conclut a l'immortalité de l'âme. Il allait entreprendre un ouvrage à la foi politique et religieux pour répondre aux détracteurs du Prince Guillaume d'Orange. C'est la Défense de la nation britannique ou les droits de Dieu, de la nature et de la société publiée sous forme de cinq longues lettres qui pose la question de savoir si les Rois ont le pouvoir absolu sur leurs sujets.

A la fin des combats d'Irlande, Jacques Abbadie revint en France où il y avait une vingtaine d'églises huguenotes ,il fut rattaché à la plus ancienne, celle de Savoie. Il publia en le Panégyrique de Marie, Reine d'Angleterre, Ecosse, France, Irlande. En , fut déjoué une tentative d'assassinat contre le Roi Guillaume. Jacques Abbadie dont l'autorité morale était unanimement reconnue fut chargé par le roi d'en expliquer toute la trame dans un ouvrage qui serait lut dans l'Europe entière; c'est L'Histoire de la dernière conspiration d'Angleterre, parut à l'été 1696. Il accepta alors, en 1699, le doyenné de Killaloe, en Irlande, dont il fut pourvu à la recommandation du roi Guillaume III, dont il s’était attiré la faveur grâce à sa Défense de la nation britannique défendant la révolution de 1688 contre Bayle. En , Jacques Abbadie prêcha le sermon La Théologie de Saint Paul ou le pure Christianisme expliqué, imprimé chez Jacques Fabre à Dublin. En 1717, il reprit sa plume si longuement délaissée et publia un Traité de la vérité de la religion chrétienne réformé. En 1719, il publia une version française de la liturgie anglicane car il demeuré toujours un conformiste.

Abbadie consacra les dernières années de sa vie, entre l’Angleterre et la Hollande, où étaient imprimés la plupart de ses ouvrages, à l’écriture, à la prédication et à l’accomplissement – pas trop assidu, car il était souvent absent de son décanat – des devoirs ordinaires de son bénéfice. Ainsi, s’étant rendu en Hollande en 1720 pour y voir sa Vérité< dans les presses, il resta, après cela, plus de trois ans à Amsterdam, pendant la préparation du Triomphe et d’autres ouvrages, ne retournant en Irlande qu’en 1723. En cette année là il publia Le triomphe de la providence, en quatre petits volumes à Amsterdam. Ses revenus de doyen de Killaloe étaient si modestes qu’ils ne lui permettaient pas d’engager un secrétaire. Après que l’archevêque d’Armagh, Hugh Boulter, eut fait appel en vain au lord lieutenant d’Irlande, Lord Carteret, en son nom, il lui donna une lettre d’introduction pour l’évêque de Londres.

Son grand œuvre, qu’il avait commencé à l’âge de vingt-deux ans, intitulé Traité de la vérité de la religion chrétienne, dont les deux volumes parurent à Rotterdam en 1684 et furent continués, en 1689, par le Traité de la divinité de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, produisit une profonde sensation : « Il y a fort longtemps, écrivait Bayle, qu’on n’a fait un livre où il y ait plus de force et plus d’étendue d’esprit, plus de grands raisonnements et plus d’éloquence. » Bussy mandait à la marquise de Sévigné : « Nous le lisons à présent et nous trouvons qu’il n’y a que ce livre à lire au monde. » Et elle lui répondait : « C’est le plus divin de tous les livres ; cette estime est générale. Je ne crois pas qu’un homme ait jamais parlé de la religion comme cet homme-là. » Élève de Jean La Placette, nourri de Pascal, un peu trop étranger à l’histoire comme tous les cartésiens, il a eu de la foi la conception intellectualiste de son temps, mais il insiste de préférence sur les raisons psychologiques et morales de ses convictions.

Âgé Jacques Abbadie voulut quitter Dublin pour revenir à Londres. Il emménagea dans la banlieue de Marylebone, où vivait une communauté protestante. C'est là qu'il mourut le , il fut enterré le 27 du même mois dans l'ancien cimetière de Marylebone Il avait 71 ans. En 1911, l'inscription de sa tombe était encore visible, aujourd'hui elle ne l'est plus.

Publications

  • Sermons sur divers textes de l’Écriture, Leyde, 1680, in-8°. — Ces Sermons, au nombre de quatre, ont Ă©tĂ© rĂ©imprimĂ©s plusieurs fois. Quelques autres prononcĂ©s dans des occasions solennelles, et parmi lesquels il y en a qui Ă©taient dĂ©jĂ  arrivĂ©s en 1727 a leur 14e Ă©dition, ont paru sĂ©parĂ©ment a des Ă©poques plus ou moins Ă©loignĂ©es. Ils ont Ă©tĂ© tous rĂ©unis avec les PanĂ©gyriques de notre auteur, Ă  Amsterdam 1760 en 5 vol. in-8°, et sont prĂ©cĂ©dĂ©s d’un Essai historique sur sa vie et ses ouvrages.
  • PanĂ©gyrique de Monseigneur l’électeur de Brandebourg, Berlin et Rotterdam, 1684, in-4° et in-8°. — Cet Ă©loge a Ă©tĂ© traduit en italien par Gregorib Leti, qui l’a insĂ©rĂ© dans son Histoire du Brandebourg. Bayle en avait dit tant de bien dans ses Nouvelles de la RĂ©r publique des lettres, qu’Abbadie lui Ă©crivit, en le remerciant, qu’il avait fait le panĂ©gyrique de son PanĂ©gyrique.
  • La VĂ©ritĂ© de la religion chrĂ©tienne, Rotterdam, 1684 [lire en ligne] — Cet ouvrage a eu de nombreuses Ă©ditions ; celle de 1688 renferme des additions considĂ©rables. Il a Ă©tĂ© traduit en plusieurs langues : en anglais, par H. Lussan ; Londres 1694, 2 vol. in-8°, et plusieurs fois depuis ; en allemand, par C. L. Billerbeck, qui y a ajoutĂ© des notes et des prolĂ©gomènes, Francfort, 1715, et par Hahn qui l’a Ă©galement annotĂ©, Karlsruhe, 1776, in-8°. - Il est divisĂ© en 2 parties. Dans la 1er, l’auteur descend de cette proposition, Il y a un Dieu, Ă  cette autre, JĂ©sus, fils de Marie, est le Messie promis. Dans la 2e partie, de cette proposition, Il y a aujourd’hui des ChrĂ©tiens dans le monde, il remonte Ă  cette autre, Il y a un Dieu, d’oĂą chacun est amenĂ© Ă  conclure que la Religion chrĂ©tienne est vĂ©ritable. Comme Grotius, dont il suivit les traces, Abbadie sentait qu’avant d’entreprendre de prouver la vĂ©ritĂ© des dogmes du christianisme, il fallait commencer par Ă©tablir solidement la divinitĂ© du christianisme lui-mĂŞme ; cependant il ne sut pas se renfermer aussi strictement que l’auteur du traitĂ© De verd relig. christ., dans les limites de l’apologĂ©tique ou de l’exposition scientifique des principes sur lesquels repose la divinitĂ© de la religion chrĂ©tienne. Il se laisse quelquefois entraĂ®ner par l’intĂ©rĂŞt du sujet Ă  prendre la dĂ©fense de certains dogmes, rentrant ainsi dans la polĂ©mique et enlevant par lĂ  Ă  son ouvrage ce caractère de gĂ©nĂ©ralitĂ© qui doit distinguer avant tout les Ă©crits apologĂ©tiques et en faire comme le patrimoine, non d’une secte religieuse, mais de tous les chrĂ©tiens. Ă€ cela près, son livre est supĂ©rieur sous le rapport de la forme et du fond Ă  celui de Grotius. Élève de Jean La Placette, nourri de Pascal, un peu trop Ă©tranger Ă  l’histoire comme tous les cartĂ©siens, il a eu de la foi la conception intellectualiste de son temps, mais il insiste de prĂ©fĂ©rence sur les raisons psychologiques et morales de ses convictions. « Depuis longtemps, dit un critique, il n’avait pas paru de livre oĂą il y eĂ»t plus de force et plus d’esprit, plus de raisonnement et plus d’éloquence. » Cet Ă©loge n’a rien d’exagĂ©rĂ©. Bayle Ă©crit dans ses Nouvelles de la RĂ©publique des Lettres (oct. et nov. 1684) : « Il y a fort longtemps, Ă©crivait Bayle, qu’on n’a fait un livre oĂą il y ait plus de force et plus d’étendue d’esprit, plus de grands raisonnements et plus d’éloquence. » Les Acta Eruditorum (mars 1685), le Journal des Savans (avril 1722), rendent Ă  Abbadie le mĂŞme tĂ©moignage. Des catholiques mĂŞme fanatiques dont la cĂ©lèbre marquise de SĂ©vignĂ©, poussaient jusqu’à l’enthousiasme leur admiration. « C’est le plus divin de tous les livres ; cette estime est gĂ©nĂ©rale. Je ne crois pas qu’un homme ait jamais parlĂ© de la religion comme cet homme-lĂ . » Ă©crivait-elle Ă  Bussy-Rabutin, et l’auteur de l’Histoire amoureuse des Gaules, alors âgĂ© d’environ 70 ans, lui rĂ©pondait sur le mĂŞme ton : « Nous le lisons Ă  prĂ©sent et nous trouvons qu’il n’y a que ce livre Ă  lire au monde. » Quelques jours après, il reprenait la plume, tant son cĹ“ur dĂ©bordait : « C’est un livre divin, lui Ă©crivait il de nouveau, je ne dis pas seulement pour la matière, mais encore pour la forme. Je ne veux plus lire que ce livre-lĂ  pour ce qui regarde mon salut. Jusques ici, continue-t-il, je n’ai point Ă©tĂ© touchĂ© de tous les autres livres qui parlent de Dieu, et j’en vois bien aujourd’hui la raison ; c’est que la source m’en paraissait douteuse ; mais la voyant claire et nette dans le livre d’Abbadie, il me fait valoir tout ce que je n’estimais pas. Encore une fois, c’est un livre admirable, il me peint tout ce qu’il me dit, et en un mot, il force ma raison Ă  ne pas douter de ce qui lui paraissait incroyable. » Le duc de Montausier, s’entretenant un jour de l’ouvrage d’Abbadie avec l’ambassadeur de l’électeur de Brandebourg, Spanheim : « la seule chose qui me chagrine, lui dit-il, c’est que l’auteur de ce livre soit Ă  Berlin. » Et en effet, c’était lĂ  une rĂ©flexion pĂ©nible qui devait venir Ă  l’esprit de toute personne soucieuse de la grandeur et de la gloire de son pays.
  • RĂ©flexions sur la prĂ©sence rĂ©elle du corps de J.-Ch. dans l’Eucharistie comprises en diverses lettres, La Haye, 1685 lire en ligne sur Gallica ; Rotterdam, 1713 — Ces lettres sont au nombre de quatre. Dans la 1re, l’auteur traite de la manducation du corps de J.-Ch., et examinĂ© le 6e chapitre de S. Jean ; dans la 2e, il expose la doctrine de la prĂ©sence rĂ©elle et rĂ©pond Ă  quelques difficultĂ©s d’Arnaud ; dans la 5e, il attaque l’adoration de l’Eucharistie ; dans la 4e enfin, il rapporte un certain nombre de pensĂ©es que les ApĂ´tres ont pu avoir, plus raisonnables et plus naturelles que celles de la transsubstantiation, lorsque J.-Ch. institua ce sacrement. — Les deux Ă©ditions qui ont paru de cet ouvrage, sont dĂ©clarĂ©es dĂ©fectueuses dans le Projet de rĂ©impression des ouvrages d’Abbadie, publiĂ© Ă  Londres, en 1727, sous les yeux de l’auteur. Mais ChauffepiĂ© nie qu’Abbadie ait dĂ©savouĂ© l’édition de 1685, comme l’avancent, les auteurs anglais du dictionnaire qu’il a traduit et annotĂ©. « Elle a tous les caractères, dit-il, d’un ouvrage avouĂ© par son auteur, puisque l’on trouve Ă  la tĂŞte une Épitre dĂ©dicatoire Ă  l’électeur de Brandebourg et un Avertissement de l’auteur. »
  • Les caractères du ChrĂ©tien et du Christianisme, marquĂ©s dans 3 sermons sur divers textes de l’Écriture avec des rĂ©flexions sur les afflictions de l’Église, La Haye, 1686 et 1697, in-12. — Dans le premier de ces sermons, l’auteur traite de la spiritualitĂ© du culte de Dieu ; dans le 2e des souffrances auxquelles l’Évangile expose l’homme, et dans le 5, du renouvellement de ceux qui suivent J.-Ch. « Un esprit vaste et Ă©levĂ© comme celui que M. Abbadie fait paraitre dans son TraitĂ© de la religion chrĂ©tienne, dit Bayle, ne peut que dire de grandes choses sur trois sujets aussi sublimes que ceux-lĂ . »
  • Sermon prononcĂ© Ă  l’occasion du couronnement de l’électeur de Brandebourg, , Berlin, 1688, in-12.
  • TraitĂ© de la divinitĂ© de NĂ´tre-Seigneur Jesus-Christ, Rotterdam, 1689, lire en ligne sur Gallica ; trad. en anglais par M. Booth, Londres, 1802 [lire en ligne] — L’auteur revient dans cet ouvrage sur les principes qu’il avait dĂ©jĂ  exposĂ©s dans son traitĂ© sĂ»r la VĂ©ritĂ© de la religion chrĂ©tienne. C’est au sujet de ce livre que Paul Pellisson dit dans son traitĂ© posthume sur l’Eucharistie : « Seigneur, ce n’est pas sans vous qu’on combat pour vous avec tant de force, daignez l’éclairer de plus en plus, etc. »
  • L’Art de se connaĂ®tre soi-mĂŞme, ou Recherche sur les sources de la morale, Rotterdam, 1692 lire en ligne sur Gallica ; Lyon, 1701, in-12; nouv. Ă©dit., : avec des notes explicatives ou critiques, par M. L… (Lacoste), thĂ©ologal et vicaire gĂ©n. du diocèse de Dijon, Dijon, 1826, in-12. — Cet ouvrage a Ă©tĂ© traduit en anglais et en allemand. Il est divisĂ©, en deux parties. La 1re traite de la nature ; de l’homme, de ses perfections, de ses devoirs, de sa fin ; dans la 2e, l’auteur recherche l’origine de la corruption humaine. Ce qu’Abbadie dit du principe des actions vertueuses qu’il fait consister dans l’amour de soi, fut attaquĂ© par D. Lami, dans son traitĂ© sur la Connaissance de soi-mĂŞme, lequel prit cet amour pour l’amour-propre ou l’égoĂŻsme. Mais il fut dĂ©fendu victorieusement par Malebranche dans son traitĂ© de l’Amour de Dieu.
  • DĂ©fense de la nation Britannique, oĂą les Droits de Dieu, de la nature et de la sociĂ©tĂ© sont clairement Ă©tablis du sujet de la rĂ©volution d’Angleterre contre l’auteur de l’Avis important aux RĂ©fugiĂ©s [i.e. Bayle], Londres, 1693 lire en ligne sur Gallica
  • PanĂ©gyrique de Marie, reine d’Angleterre, d’Écosse, de France et d’Irlande, de glorieuse mĂ©moire, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  Kensington le , Amsterdam, 1695, in-12 lire en ligne sur Gallica ; trad. en anglais, Londres, 1695, in-4°.
  • Histoire de la dernière conspiration d’Angleterre avec le dĂ©tail des diverses entreprises contre le roi et la nation qui ont prĂ©cĂ©dĂ© ce dernier attentat, Londres, 1696, in-8°; rĂ©imprimĂ© en Hollande et trad. en anglais. — Cet ouvrage fut Ă©crit par Abbadie Ă  la demande du roi Guillaume et sur les mĂ©moires qui lui furent fournis par lord Portland et sir William Trumball, alors secrĂ©taires d’État.

Dans l’intervalle de cette publication et de la suivante, Abbadie donna ses soins à une révision de la traduction en français de la Liturgie de l’Église anglicane, en tête de laquelle il mit une Épitre dédicatoire au roi George Ier, Londres, 1719, in-8°.

  • La VĂ©ritĂ© de la religion chrĂ©tienne rĂ©formĂ©e, Rotterdam, 1718, 2v. in-8°. — Cet ouvrage est divisĂ© en 4 parties. Dans la première, l’auteur rĂ©fute la doctrine de la transsubstantiation ; dans la 2e, il combat l’autoritĂ© du Pape ; dans la 3e, il examine la doctrine du purgatoire, et dans la 4e, il, traite du culte des saints, de l’adoration des images, des reliques, etc., cherchant Ă  prouver que les doctrines romaines sont clairement prĂ©dites dans l’Apocalypse. Ce traitĂ© fut traduit en anglais, selon Robert Watt, par le Dr Henry), Ă©vĂŞque de Dromore, pour l’instruction des catholiques romains de son diocèse. C’est avec raison que ChauffepiĂ© relève Ă  cette occasion une erreur du P. Niceron, qui attribue Ă  ce prĂ©lat, qu’ils nomment tous deux le Dr Lambert, la traduction du cĂ©lèbre traitĂ© sur la vĂ©ritĂ© de la religion chrĂ©tienne. QuĂ©rard, selon qui cet ouvrage d’Abbadie aurait paru en 1717, in-8°, Rotterdam, et la table seule des chapitres du 2e tome aurait Ă©tĂ© publiĂ©e, en tĂŞte du 1er volume, se trompe.
  • Le Triomphe de la Providence et de la Religion, ou l’ouverture des sept sceaux par le fils de Dieu, avec une nouvelle et très sensible dĂ©monstration de la vĂ©ritĂ© de la religion chrĂ©tienne, Amsterdam, 1721, en 2 vol. selon les uns, ou en 5 selon d’autres ; 1723, 4 vol. in-12. — Cet ouvrage fait suite au prĂ©cĂ©dent. Les jugements qu’on en a portĂ©s sont très divers. Nous ne nous arrĂŞterons pas au sentiment de Voltaire qui probablement n’en a jamais rien lu que le titre. Mais de très bons esprits, compĂ©tents dans la matière, ont accusĂ© Abbadie d’être devenu un enthousiaste. « On trouve dans cet ouvrage, lit-on dans la Bibliothèque Angloise, t. XV, deux traitĂ©s qui paraissent ĂŞtre tout Ă  fait du gout du public, l’examen de l’arianisme au 3e tome et l’examen du purgatoire au dernier. Mais le commentaire historique sur la première partie de la RĂ©vĂ©lation de S. Jean est de tout l’ouvrage ce qui mĂ©rite le plus d’attention. Car on y prouve la vĂ©ritĂ© de la religion par des oracles dĂ©jĂ  accomplis, des oracles obscurs en eux-mĂŞmes, mais si clairs avec la clef de l’Écriture et de l’évènement, si suivis d’ailleurs, si liĂ©s les uns aux autres, 1 et par lĂ  mĂŞme si sensibles qu’il n’est pas facile Ă  des gens de bon sens non prĂ©venus de rĂ©sister Ă  cette Ă©vidence. Le lecteur qui s’y trouve comme transportĂ© dans un monde nouveau, en jugera par lui-mĂŞme ; mais qu’il ne s’attende pas Ă  des recherches curieuses sur l’avenir. Car on ne touche pas aux prophĂ©ties qui ne sont pas encore accomplies ; on s’arrĂŞte uniquement Ă  celles qui le sont. » Nous sommes portĂ© Ă  croire que cette apprĂ©ciation est due Ă  l’auteur lui-mĂŞme. Abbadie, dans ce dernier de ses ouvrages, s’attache Ă  rĂ©futer sur plusieurs points l’explication de l’Apocalypse par Bossuet.

On ne sait quel degré de confiance on doit ajouter à Robert Watt, qui, dans son grand Dictionnaire bibliographique, attribue encore à Abbadie trois publications dont aucun biographe ne fait mention. Ce sont : Commentaire sur les Révélations (sans date, ni lieu d’impression) ; Accomplissement des prophéties dans la personne de J.-Ch., trad. en anglais, Londres, 1810, in-12 ; Antidote souverain contre le poison de l’arianisme, trad. en angl. (sans date, ni lieu d’impression). Il est à supposer que ces ouvrages ne sont que des traductions de parties détachées du livre d’Abbadie sur le Triomphe de la Providence.

Dans l’édition complète de ses œuvres, annoncée en 1727, en 4 vol. in-4°, mais restée à l’état de projet, devaient en outre être comprises plusieurs publications tout à fait inédites, entre autres une Nouvelle manière de prouver l’immortalité de l’âme, et des Notes sur le commentaire philosophique (de Bayle) ; mais à sa mort il ne s’est rien trouvé dans ses papiers. « Cela, dit Chauffepié, ne surprendra pas ceux qui savent que ce savant méditait avec tant de force qu’il avait quelquefois ses ouvrages tout composés en tête et ne les écrivait qu’à mesure qu’il les faisait imprimer. »

Notes et références

Crédit d'auteurs : cet article est en totalité issu de Eugène et Émile Haag, La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale, t. 1, Joël Cherbuliez, 1846, p. 7-11, le texte étant entré dans le domaine public.

  1. A. H. Grant, « Abbadie, Jacques (or James) », Dictionary of National Biography, Londres, Smith, Elder, & co, 1885, vol. I, p. 1.
  2. Son arrivée dans cette ville a été diversement datée à 1680 et 1681.

Annexes

Sources

  • Eugène et Émile Haag, La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la rĂ©formation jusqu'Ă  la reconnaissance du principe de la libertĂ© des cultes par l'AssemblĂ©e nationale ; ouvrage prĂ©cĂ©dĂ© d'une Notice historique sur le protestantisme en France ; suivi des Pièces justificatives et rĂ©digĂ© sur des documents en grande partie inĂ©dits, t. I, Paris, JoĂ«l Cherbuliez, in-8°, 1846, p. 7-11 lire en ligne sur Gallica

Bibliographie

Liens externes

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