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Ingrid Newkirk

Ingrid Newkirk née le est une militante britannique pour les droits des animaux, présidente de People for the Ethical Treatment of Animals, communément appelé PETA, la plus grande organisation mondiale pour les droits des animaux[1].

Ingrid Newkirk
Ingrid NewKirk en 2007.
Biographie
Naissance
Noms de naissance
Ingrid Elizabeth Ward, Ingrid Elizabeth Ward
Nationalité
Domicile
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Organisation
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Distinction
Prix Ahimsa (en)

Newkirk est engagĂ©e dans la protection des animaux depuis 1972. Elle fonde PETA en avec Alex Pacheco. L’organisation attire l’attention en 1981, alors que Pacheco et Newkirk mettent en place un stratagĂšme pour photographier 17 macaques dans un laboratoire de recherche de Silver Spring dans le Maryland, suivi d’un raid policier et de la crĂ©ation d’un amendement en 1985 Ă  l’Animal Welfare Act de 1966 (en). Newkirk a depuis menĂ© de nombreuses campagnes pour l’interdiction de l’utilisation d’animaux dans les crash tests, pour mettre un terme Ă  l’utilisation des animaux dans les tests sur les animaux pour les cosmĂ©tiques et pour Ă©lever les normes du bien-ĂȘtre animal dans l’industrie de la viande[2] - [3].

Biographie

Alex Pacheco.

Ingrid Newkirk est nĂ©e en Angleterre, dans les Orcades, et a vĂ©cu Ă  Ware, dans le Hertfordshire. Sa famille dĂ©mĂ©nage en Inde, Ă  New Delhi quand elle a sept ans. Son pĂšre y travaille pour le gouvernement et sa mĂšre est une bĂ©nĂ©vole dans la colonie de lĂ©preux de MĂšre Teresa. Newkirk y aide sa mĂšre Ă  prĂ©parer les pilules et Ă  rouler les bandages, Ă  prĂ©parer des jouets pour les orphelins et Ă  nourrir les mendiants. Elle dit que c’est cette expĂ©rience qui lui a appris que tout ĂȘtre dans le besoin, incluant les animaux, mĂ©ritait une attention[4]. L’expĂ©rience qu’elle dit ĂȘtre la plus significative est celle de sa tentative de sauver un chien qui venait d’ĂȘtre torturĂ© gratuitement et de l’avoir vu mourir dans ses bras[5]. À 18 ans, sa famille s'installe en Floride. À vingt-deux ans, aprĂšs avoir rĂ©cupĂ©rĂ© des chatons dans la rue qu’elle apportait Ă  un abri pour les animaux abandonnĂ©s, la responsable lui dit « Venez Ă  l’arriĂšre du bĂątiment, nous allons les installer ». Elle crut qu’elle voulait dire qu’elle allait leur trouver un endroit pour eux dans l’abri. Mais quand cette personne est revenue et qu’elle lui a demandĂ© « Puis-je les voir une derniĂšre fois avant de partir ? », la responsable l’a regardĂ©e avec Ă©tonnement : « de quoi vous parlez ? ils sont tous morts ! ». C’est alors qu’elle dĂ©clare avoir dĂ©cidĂ© de faire quelque chose de concret en travaillant dans les abris pour animaux abandonnĂ©s[6].

Elle travailla dans des abris, oĂč elle dĂ©clare avoir observĂ© la maltraitance des animaux et divers abus physiques.

« J'allais continuellement au bureau et je disais « John donne des coups de pied aux chiens et les met dans des congĂ©lateurs » ou encore « Ils marchent sur les animaux et les Ă©crasent comme des grappes de raisin, et ils s'en moquent ! ». À la fin, j'arrivais tĂŽt au travail, avant les autres, et je tuais les animaux de mes propres mains. Je ne pouvais plus supporter de les voir endurer tout ça. J'ai dĂ» en tuer des milliers, Ă  raison d'une douzaine tous les jours. Ces gens prenaient plaisir Ă  les faire souffrir. En rentrant chez moi le soir, je pleurais en pensant Ă  cela. Et je ressentais profondĂ©ment que ça ne pouvait pas ĂȘtre juste[6]. »

Un des singes de Silver Spring utilisé pour des expérimentations.

MalgrĂ© ce qu'elle prĂ©sente comme une passion pour la viande, elle devient alors vĂ©gĂ©tarienne, puis rencontre Alex Pacheco en 1980 dans un abri du District of Columbia. C'est ce dernier qui lui parle le premier des droits des animaux et lui fait lire le livre de Peter Singer, La LibĂ©ration animale. En mars de cette mĂȘme annĂ©e, Pacheco et Newkirk dĂ©cident de fonder une organisation pour Ă©duquer le public amĂ©ricain sur le sujet[7]. L'affaire des singes de Silver Spring propulse leur petite organisation de trois membres au statut d'entreprise internationale[8].

L'affaire des singes de Silver Spring

L'Ă©tĂ© 1981, Pacheco obtint un poste de bĂ©nĂ©vole Ă  l'Institute of Behavioral Research Ă  Silver Spring dans le Maryland dans le but cachĂ© d'obtenir du matĂ©riau pour les campagnes de PETA. Edward Taub, un psychologue, faisait ses recherches Ă  l'aide de dix-sept singes. AprĂšs leur avoir coupĂ© les ganglions rachidiens, Taub les avaient immobilisĂ©s pour leur infliger des chocs Ă©lectriques, alors qu'ils ne recevaient plus de nourriture et cela dans le but de les contraindre Ă  essayer d'utiliser leur bras, bien qu'en l'absence de ganglions, les singes ne sentaient plus leur prĂ©sence[9]. Pacheco se rendit dans le laboratoire de nuit Ă  de nombreuses occasions, prenant des photos et escortant les scientifiques pour rĂ©colter leurs tĂ©moignages[10]. Pendant ce temps, Newkirk Ă©tait sur le siĂšge arriĂšre d'une voiture Ă  l'extĂ©rieur, cachĂ©e dans une boite en carton percĂ©e de deux trous pour qu'elle puisse voir, et utilisant un Talkie-walkie afin de prĂ©venir Pacheco si quelqu'un approchait le laboratoire[11]. Les conditions de vie des singes, telles qu'elles furent rapportĂ©es par les clichĂ©s de Pacheco, Ă©taient choquantes. La police fut alertĂ©e, les singes retirĂ©s du laboratoire et Taub inculpĂ© sous des chefs d'accusation en rapport avec la cruautĂ© envers les animaux. Taub se dĂ©fendit en dĂ©clarant qu'il s'agissait d'un coup montĂ© par Newkirk et Pacheco et que le dĂ©cor de plusieurs des photographies avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© par leurs soins[12] Le National Institutes of Health,qui avait soutenu la recherche de Taub, fut parmi les scientifiques qui critiquĂšrent les conditions de dĂ©tention des singes, bien qu'ils changĂšrent d'avis quand les accusations contre Taub furent abandonnĂ©es en appel[8]. L'affaire rendit cĂ©lĂšbre les deux fondateurs et certaines de leurs images, publiĂ©es en premiĂšre page de grands mĂ©dias, sont devenues des icones de la lutte pour les droits des animaux[13]. PETA devint alors une organisation internationalement connue du mouvement pour les animaux et Newkirk devint sa prĂ©sidente, notable pour son franc-parler[7] (citation : « Il n'y a pas de fondement rationnel Ă  l'affirmation que l'ĂȘtre humain possĂšde des droits spĂ©ciaux. Un rat est un cochon qui est un chien qui est un garçon. Ce sont tous des animaux »[14], « Les ĂȘtres humains se sont rĂ©pandus comme un cancer. Nous sommes le pire dĂ©sastre sur la face de la Terre »[15], « Est-ce que je prĂ©fĂ©rerais que les laboratoires de recherche utilisant des animaux soient rĂ©duits Ă  un tas de cendres ? Oui ! »[16]).

Image publique et critiques

Newkirk et sa cause provoquent de nombreuses réactions.

Newkirk a été critiquée pour certains de ses arguments, comme sa relative compréhension des activistes incendiant des bùtiments au nom de la défense des animaux, sans pourtant cautionner de telles actions[17].

« Je soutiens complÚtement le fait d'extraire les animaux de leur situation comme je l'aurais fait pour des esclaves humains, des enfants exploités ou encore des esclaves sexuels. Mais je ne soutiens pas le fait de brûler les bùtiments. Je préférerais que ces immeubles n'existent pas, donc, je comprends à un certain niveau. Je n'aime pas l'idée que ces lieux soient encore debout si c'est pour faire du mal à qui que ce soit. »

Elle fut critiquĂ©e lorsqu'elle Ă©crivit Ă  Yasser Arafat en 2003 pour protester contre l'utilisation d'un Ăąne pour un attentat-suicide. Il lui Ă©tait principalement reprochĂ© qu'elle donne la prioritĂ© Ă  la vie d'un Ăąne par rapport Ă  celle d'un ĂȘtre humain. Ce Ă  quoi elle rĂ©pondit : « Il y a plein de groupes qui s'occupent des humains, notre cause s'appelle « pour un traitement Ă©thique des animaux »[6].

Elle fut Ă©galement critiquĂ©e pour la pratique de son organisation d'euthanasier des animaux pour lesquels aucun abri ne pouvait ĂȘtre trouvĂ©, ce qui est considĂ©rĂ© comme contradictoire avec la cause dĂ©fendue. Debra Saunders, une critique de Newkirk, dĂ©clare que : « PETA part Ă  l'assaut de ceux qui tuent des animaux pour se nourrir ou pour la recherche scientifique, mais leur organisation tue des animaux pour une raison aussi importante que le manque de place pour les garder ! »[18]

PETA rĂ©pond que l'euthanasie est la mĂ©thode la plus humaine pour les animaux qui ont Ă©tĂ© forcĂ©s Ă  ĂȘtre en cage pendant de longues pĂ©riodes ou pour ceux qui ont des maladies graves[19].

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Ingrid Newkirk » (voir la liste des auteurs).
  1. « Ingrid Newkirk: Animal Rights Crusader », Encyclopaedia Britannica’s Advocacy for Animals.
  2. « After losing ‘Shameway’ label, Safeway now praised by PETA », Business Times, 22 fĂ©vrier 2008.
  3. Exemples d’investigations :
  4. Daniel Redwood, « Making Kind Choices », healthy.net, p. 1.
  5. Consulter :
    • au sujet du chien : Kathy Snow Guillermo, Monkey Business, National Press Books, 1993, p. 34-37 ;
    • au sujet de ses commentaires au Financial Times : Suzanne Glass, « The Peta principal »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le ), Financial Times, 7 novembre 2008. ConsultĂ© le 1er juillet 2010.
  6. Michael Specter, « The Extremist: The woman behind the most successful radical group in America », The New Yorker, .
  7. Jeffrey Schwartz et Sharon Begley, The Mind and the Brain: Neuroplasticity and the Power of Mental Force, HarperCollins, 2002, p. 161.
  8. Voir :
  9. David Johnson, « Review of The Mind and the Brain: Neuroplasticity and the Power of Mental Force », curledup.com ; voir aussi Norman Doidge, The Brain That Changes Itself, Viking Penguin, 2007, p. 141.
  10. Peter Carlson, « The Great Silver Spring Monkey Debate », The Washington Post Magazine, .
  11. Kathy Snow Guillermo, Monkey Business, National Press Books, 1993, p. 25.
  12. Consulter :
    • pour le point de vue de Taub, (en) Holden C, « Scientist convicted for monkey neglect », Science, vol. 214, no 4526,‎ , p. 1218–1220 (PMID 6795719, DOI 10.1126/science.6795719) ;
    • pour les charges contre Taub et la dĂ©fense de ce dernier, voir Peter Carlson, « The Great Silver Spring Monkey Debate », The Washington Post Magazine, ;
    • Taub v. State, 296, Md 439 (1983).
  13. Larry Carbone, What Animal Want: Expertise and Advocacy in Laboratory Animal Welfare Policy, Oxford University Press, 2004, p. 76, figure 4.2.
  14. Ingrid Newkirk, Washingtonian Magazine, août 1986.
  15. Ingrid Newkirk, Washingtonian Magazine, février 1990.
  16. Ingrid Newkirk, New York Daily News, décembre 1997.
  17. Ingrid Newkirk, « The ALF: Who, Why, and What? », Terrorists or Freedom Fighters? Reflections on the Liberation of Animals, Best, Steven & Nocella, Anthony J (eds), Lantern 2004, p. 341.
  18. Debra J. Saunders, « Better dead than fed, PETA says », San Francisco Chronicle, 23 juin 2005.
  19. PETA Media Center - Factsheets - Euthanasia: The Compassionate Option.

Voir aussi

Bibliographie

  • The PETA Practical Guide to Animal Rights - Simple Acts of Kindness to Help Animals in Trouble. St. Martin's Griffin, May 2009 (ISBN 978-0-312-55994-6)
  • Peta 2005 Shopping Guide For Caring Consumers: A Guide To Products That Are Not Tested On Animals. Book Publishing Company (TN), October 30, 2004 (ISBN 1-57067-166-4)
  • Speaking Up For the Animals. DVD, PETA, June 1, 2004.
  • Animal Rights Weekend Warrior. Lantern Books, March 1, 2003 (ISBN 1-59056-048-5)
  • Free the Animals: The Story of the Animal Liberation Front. Lantern Books, 2000 (ISBN 1-930051-22-0)
  • (en) Lisa A. Kemmerer (prĂ©f. Carol J. Adams), « Ingrid Newkirk », dans Sister Species : Women, Animals, and Social Justice, University of Illinois Press, , 208 p. (ISBN 978-0-252-07811-8, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).

Liens externes

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