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Imperator (paquebot)

Le SS Imperator est un paquebot transatlantique allemand mis en service pour la compagnie Hamburg America Line (aussi appelée HAPAG) par les chantiers navals AG Vulcan de Hambourg en 1913. Il est le premier d'une série de trois paquebots transatlantiques allemands, qui comprend le Vaterland et le Bismarck. À la suite de la Première Guerre mondiale, l’Imperator, cédé au Royaume-Uni au titre des dommages de guerre, est renommé RMS Berengaria et affecté à la Cunard Line. Il est victime d'un incendie en 1938, ce qui entraîne sa démolition, terminée en 1946. Jusqu’à la mise en service de son sister-ship le Vaterland, l’Imperator fut le plus grand paquebot du monde.

Imperator
illustration de Imperator (paquebot)
L’Imperator au lancement de sa carrière. On peut remarquer sa figure de proue qui ne résista qu'à deux traversées.

Autres noms Imperator (1913 -1921)
Berengaria (1921 - 1938)
Type Paquebot transatlantique
Classe Imperator-class ocean liner (en)
Histoire
Chantier naval A.G. Vulkan, Hambourg
Quille posée 1910
Lancement
Mise en service
Statut DĂ©moli de 1938 Ă  1946
Équipage
Équipage 1 180 (1332 lors de la traversĂ©e inaugurale)
Caractéristiques techniques
Longueur 277,10 m (280 avec la figure de proue)
Maître-bau 29,90 m
Tirant d'eau 10,72m
DĂ©placement 57 000 tonnes
Tonnage 52 117 tjb
Propulsion Turbines à vapeur actionnant quatre hélices de 5 mètres
Puissance 63 000hp (74 000 HP maximum)
Vitesse 24 nœuds
Caractéristiques commerciales
Pont 11
Passagers 4 234 (4 986 lors de la traversĂ©e inaugurale)
Carrière
Propriétaire Hamburg-Amerikanische-Packetfahrt-Actien-Gesellschaft
Armateur HAPAG
Cunard Line
Pavillon Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Coût 40 millions de mark

Histoire

Conception et construction

La poupe de l’Imperator peu avant son lancement.

L’idĂ©e de la construction de trois navires gĂ©ants pour le compte de la HAPAG est nĂ©e sous l'impulsion de son prĂ©sident Albert Ballin. En effet, la compagnie n'a alors pour paquebot de marque que le Deutschland, mis en service en 1900 et peu apprĂ©ciĂ© Ă  cause des vibrations engendrĂ©es par sa vitesse. Elle doit Ă©galement concurrencer le quatuor de la Norddeutscher Lloyd (Kaiser Wilhelm der Grosse, Kaiser Wilhelm II, Kronprinz Wilhelm et Kronprinzessin Cecilie) et surtout les rĂ©cents gĂ©ants britanniques de la Cunard (Lusitania et Mauretania) et de la White Star (Olympic et Titanic). L’idĂ©e est donc de surpasser par la taille ces paquebots qui, pour les deux derniers, atteignent presque les 270 mètres, tout en offrant un luxe supĂ©rieur. Un autre enjeu survient durant leur construction, celui de la sĂ©curitĂ©, mis en Ă©vidence par le naufrage du Titanic.

Figure de proue de l’Imperator.

Le premier navire du trio doit d'abord être nommé Europa, mais avant son lancement, son nom est changé en Imperator. Son lancement a lieu le à Hambourg en présence de l'empereur Guillaume II en personne. Le navire est alors le plus long du monde. En effet, durant sa construction, les dirigeants de la compagnie ont eu vent de la construction de l’Aquitania de la Cunard, qui est censé être plus long de quelques centimètres. Pour remédier à ce problème, les constructeurs ajoutent en dernière minute une figure de proue en forme d’aigle. Cet aigle porte la couronne impériale et tient entre ses serres un globe terrestre arborant la mention « Mein Felt ist die Welt » (« Mon terrain est la Terre », qui est également le slogan de la compagnie). Cette figure de proue permet au navire de gagner trois mètres. Elle ne reste cependant en place que durant deux traversées, après quoi une tempête en arrache les ailes et entraîne son retrait. Il s'avéra que cette figure de proue n'était pas nécessaire, l’Imperator étant déjà plus long que l’Aquitania sans elle[1] - [2].

Sous pavillon allemand

L’Imperator durant sa carrière sous pavillon allemand.

L’Imperator entame son voyage inaugural entre Cuxhaven et New York le . Son intĂ©rieur est des plus luxueux. Les cabines sont pour la plupart pourvues de salles de bains, et certaines suites proposent une vĂ©randa. Il comporte Ă©galement un salon de 900 m2 dĂ©corĂ© d’un buste du Kaiser. Cependant, le paquebot roule beaucoup et son avenir commercial est sujet Ă  caution. On lui donne mĂŞme le surnom d’« empereur boiteux », notamment par les Britanniques (jeu de mots « Limperator », limp signifiant « boiter Â» en anglais). Au retour de son voyage inaugural, il est emmenĂ© en cale sèche pour subir une première refonte. Les superstructures et les cheminĂ©es sont modifiĂ©es, et du lest est ajoutĂ© dans les fonds. On remplace mĂŞme les statues de l’Empereur par des exemplaires plus petits et lĂ©gers, en plâtre. Si la refonte attĂ©nue le problème, elle ne l'Ă©radique pas pour autant.

N’étant pas conçu pour atteindre plus de 24 nĹ“uds, l’Imperator ne peut battre le record Ă©tabli quatre ans plus tĂ´t par le Mauretania et remporter le Ruban bleu. En , le navire est rejoint par son sister-ship le Vaterland, mais leur carrière est de courte durĂ©e. En effet, la Première Guerre mondiale Ă©clate durant l'Ă©tĂ©.

Première Guerre mondiale

L’Imperator échappe au sort de son jumeau et d’autres navires de la compagnie (ainsi que de plusieurs des membres du quatuor de la Norddeutscher Lloyd) qui sont piégés aux États-Unis et réquisitionnés par la suite. En effet, alors qu’il se préparait à partir pour New York lors du début des hostilités, le paquebot est mis à quai à Hambourg pour la durée des hostilités.

Avec la signature de l’Armistice puis du TraitĂ© de Versailles en 1919, les Allemands sont contraints de le donner Ă  la marine amĂ©ricaine au titre de compensation des dommages de guerre, et il devient un navire de transport de troupes sous le nom d’USS Imperator. Avec son jumeau (devenu entre-temps le Leviathan), ils sillonnent l’Atlantique, ramenant d’Europe quelque 25 000 soldats.

Sous pavillon britannique

Le Berengaria en service.

Le navire est finalement donné à la Cunard Line, pour compenser la perte du Lusitania. Il est rebaptisé RMS Berengaria, du nom de l’épouse de Richard Cœur de Lion, Bérangère de Navarre[3]. Le troisième navire de la série, le Bismarck est quant à lui cédé à la White Star Line où il prend le nom de Majestic. Sa décoration est revue pour correspondre aux attentes de sa nouvelle clientèle, et le navire prend la mer, dans un premier temps sous le commandement d’Arthur Rostron (commandant du Carpathia, navire qui vint aux secours des naufragés du Titanic). Le début des années 1920 est pour lui un âge d’or. Avec le Mauretania et l’Aquitania, ils forment les « Big Three » opérant dans l’Atlantique Nord face au trio de la White Star[4]. Durant cette période, il transporte des célébrités telles que Douglas Fairbanks, la reine de Roumanie et le prince de Galles.

La Grande Dépression entraîne une baisse du trafic transatlantique. Le navire est transféré dans les Caraïbes et les Bermudes pour des croisières. Cependant, des problèmes électriques répétés accroissent les risques d'incendie. En 1938, un incendie plus important incite la compagnie à le retirer du service et à le faire démolir. Cependant, il faut attendre 1946 pour que le navire soit totalement démoli.

Notes et références

  1. Antoine Resche, Une ligne mythique : paquebots français et britanniques sur l'atlantique nord et 1890 et 1940, dl 2021 (ISBN 978-2-37109-100-9 et 2-37109-100-6, OCLC 1253340354, lire en ligne), p. 118
  2. « Il était une fois les Grands Paquebots : Imperator (1912-1938) », sur www.geocities.ws (consulté le )
  3. Berengaria en anglais.
  4. Ce trio est formé de l’Olympic, du Majestic et de l’Homeric.

Voir aussi

Bibliographie

  • Olivier le Goff, Les Plus Beaux Paquebots du monde, Solar, 1998

Articles connexes

Liens externes

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