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Homme d'Eliye Springs

L'Homme d'Eliye Springs (notĂ© KNM-ES-11693) est le nom donnĂ© Ă  un crâne fossile d'Homo sapiens, dĂ©couvert en 1983 Ă  Eliye Springs, sur la rive occidentale du Lac Turkana, au Kenya. Il est estimĂ© âgĂ© de 200 000 Ă  300 000 ans sur la base de sa morphologie, car sa dĂ©couverte en surface n'a pas permis d'avancer une datation fondĂ©e sur la stratigraphie.

Homme d'Eliye Springs
Image illustrative de l’article Homme d'Eliye Springs
Le lac Turkana (Kenya)
CoordonnĂ©es 3° 14′ 09″ nord, 36° 01′ 20″ est
Pays Drapeau du Kenya Kenya
Comté Turkana
Vallée Lac Turkana
Localité voisine Eliye Springs
Daté de 200 000 à 300 000 ans
Période géologique Pléistocène moyen
Époque géologique Paléolithique moyen
DĂ©couvert le 1983
DĂ©couvreur(s) Till Darnhofer
Identifiant KNM-ES-11693
Ă‚ge adulte
Identifié à Homo sapiens
GĂ©olocalisation sur la carte : Kenya
(Voir situation sur carte : Kenya)
Homme d'Eliye Springs

Historique

Le crâne fossile a été découvert en 1983, affleurant sur une plage de la station balnéaire d'Eliye Springs, au Kenya, par deux touristes allemands, M. et Mme Till Darnhofer. Il a été étudié par Günther Bräuer et Richard Leakey, qui ont publié leur analyse en 1986.
La découverte du crâne hors contexte stratigraphique a empêché toute datation fondée sur les roches sous-jacentes ou sur les fossiles de paléofaune environnants[1].

Description

Le crâne d'Eliye Springs est peu déformé et passablement complet. Il lui manque le relief sus-orbitaire, une partie des os nasaux, l'essentiel du maxillaire et toute la mandibule[1].
Il présente une mosaïque de caractères archaïques et dérivés qui rendaient, à l'époque de sa découverte, son attribution peu aisée.

Le crâne est long et large, avec une voute assez basse. L'os frontal est modĂ©rĂ©ment pentu. Le volume endocrânien est estimĂ© entre 1 300 et 1 450 cm3, ce qui est comparable Ă  l'homme moderne[2].

Attribution

L'ensemble des caractères analysés avaient amené Günther Bräuer et Richard Leakey à classer ce fossile en 1986 parmi les Homo sapiens archaïques, plutôt que parmi les Homo rhodesiensis[2].

En 2019, une Ă©tude des palĂ©oanthropologues français AurĂ©lien Mounier (CNRS-MNHN) et argentine Marta MirazĂłn Larh (universitĂ© de Cambridge), publiĂ©e dans la revue Nature, a recherchĂ©, parmi les plus anciens fossiles africains connus attribuĂ©s Ă  l'espèce Homo sapiens, lesquels prĂ©figuraient le mieux la morphologie finalement acquise par l'Homme moderne. Ayant analysĂ© de nombreux crânes fossiles d'hommes modernes, cette Ă©tude propose une morphologie virtuelle du dernier ancĂŞtre commun de l'humanitĂ© actuelle, et la compare, en morphomĂ©trie 3D, aux 5 crânes africains les plus complets datĂ©s d'au moins 200 000 ans : Irhoud 1 (Maroc), Florisbad (Afrique du Sud), Eliye Springs, Omo Kibish 2 (Éthiopie), et LH 18 (Tanzanie). Le crâne de Florisbad est jugĂ© le plus proche de notre ancĂŞtre virtuel, devant celui d'Eliye Springs[3] - [4]. Cette Ă©tude confirme l'appartenance de l'Homme d'Eliye Springs Ă  l'espèce Homo sapiens.

Références

  1. (en) Bernard Wood (dir.), Amanda Henry, et al., Wiley-Blackwell Encyclopedia of Human Evolution, Royaume-Uni, 2011, lire en ligne
  2. (en) Günther Bräuer & Richard Leakey, The ES-11693 Cranium from Eliye Springs, West Turkana, Kenya, Journal of Human Evolution, n° 15, p 289-312, 1986, lire en ligne
  3. (en) Aurélien Mounier et Marta Mirazón Lahr, « Deciphering African late middle Pleistocene hominin diversity and the origin of our species », Nature,‎ (lire en ligne)
  4. Laure Cailloce, « À quoi ressemblait l’ancêtre d’Homo sapiens ? », Le Journal du CNRS,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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