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Homme de Kibish

L'Homme de Kibish est le nom donnĂ© Ă  deux squelettes humains fossiles partiels, Omo Kibish 1 et Omo Kibish 2, appartenant Ă  l'espèce Homo sapiens, dĂ©couverts en 1967 par l'Ă©quipe de Richard Leakey près de Kibish, dans la basse vallĂ©e de l'Omo, en Éthiopie. Ils figurent parmi les plus anciens fossiles connus d'Homo sapiens, avec une datation publiĂ©e en 2022 d'environ 235 000 ans avant le prĂ©sent (AP).

Homme de Kibish
Image illustrative de l’article Homme de Kibish
Reproduction du crâne Omo Kibish 1
(Musée des civilisations noires de Dakar)
CoordonnĂ©es 4° 48′ 01,27″ nord, 35° 58′ 01,45″ est
Pays Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie
Région Région des nations, nationalités et peuples du Sud
Zone Sud Omo
Vallée Omo
Localité voisine Kibish
DatĂ© de environ 235 000 ans AP
Période géologique Pléistocène moyen
Époque géologique Paléolithique moyen
DĂ©couvert le 1967
DĂ©couvreur(s) Ă©quipe de Richard Leakey
Nom commun Omo Kibish 1 et 2
Identifié à Homo sapiens
Géolocalisation sur la carte : Éthiopie
(Voir situation sur carte : Éthiopie)
Homme de Kibish

Historique

Les deux individus fossiles ont été découverts en 1967 par l'équipe de Richard Leakey près de Kibish, dans la basse vallée de l'Omo, non loin du lac Turkana, dans le Sud de l'Éthiopie, dans deux localités différentes du même membre stratigraphique (membre I) : Omo Kibish 1 à Kamoya’s Hominid Site (KHS) et Omo Kibish 2 à Paul’s Hominid Site (PHS)[1].

Seuls quelques outils lithiques, attribués au Middle Stone Age, ont été trouvés en association avec les restes fossiles[1].

La calotte crânienne Omo Kibish 2

Description

Omo Kibish I consiste en une partie significative du squelette, incluant une bonne partie de la calotte crânienne, des éléments fragmentaires de la face et de la mandibule, et de nombreux éléments postcrâniens. Omo Kibish II est une calotte crânienne presque complète[1].

Leur morphologie diffère. Le crâne d'Omo 1, quoique fragmentaire, semble avoir une forme proche de celle d'un crâne d'Homme moderne, avec un neurocrâne globulaire, une nuque arrondie vers le bas, et une partie conservée de la symphyse mandibulaire qui évoque un menton. Le neurocrâne d'Omo 2 a une forme plus allongée, avec une nuque encore élevée, ce qui est une morphologie plus archaïque[1].

Datation

Pendant près de 40 ans, Omo 1 et Omo 2 n'ont eu qu'une datation approximative d'environ 130 000 ans avant le prĂ©sent (AP). Des ossements fossiles dĂ©couverts en 1997 par Timothy White Ă  Herto, dans la vallĂ©e de l'Awash, en Éthiopie, et datĂ©s en 2003 d'environ 157 000 ans AP, avaient alors pu prĂ©tendre ĂŞtre les plus anciens ossements d'Homo sapiens connus, sous le nom d'Homo sapiens idaltu ou Homme de Herto.

Ce n'est qu'en 2005, avec une nouvelle Ă©tude rĂ©alisĂ©e par Ian McDougall et son Ă©quipe, Ă  partir des sĂ©diments dans lesquels avaient Ă©tĂ© trouvĂ©s les deux crânes, que ceux-ci ont Ă©tĂ© datĂ©s d'environ 195 000 ans AP, devenant ainsi les plus anciens fossiles d'Homo sapiens connus Ă  cette Ă©poque[2].

Une Ă©tude de janvier 2022 a repoussĂ© la datation d'Omo Kibish 1 Ă  au moins 233 000 Â± 22 000 ans AP[3].

Analyse

D'après l'étude de 2022, il est possible qu'Omo 1 et Omo 2 ne soient pas réellement contemporains et appartiennent à deux populations distinctes, ce qui permettrait d'expliquer leur différence de morphologie.

Omo Kibish 1 est le troisième plus ancien Homo sapiens fossile connu Ă  ce jour, après l'Homme de Djebel Irhoud, au Maroc, datĂ© en 2017 d'environ 300 000 ans AP, sensiblement plus archaĂŻque avec un neurocrâne plus allongĂ©[4], et l'Homme de Florisbad, datĂ© en 1996 d'environ 260 000 ans AP[5], qui semble un peu plus moderne que l'Homme de Djebel Irhoud.

Notes et références

  1. (en) John G. Fleagle, Zelalem Assefa, Francis H. Brown et John J. Shea, « Paleoanthropology of the Kibish Formation, southern Ethiopia: Introductio », Journal of Human Evolution,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Ian McDougall, Francis H. Brown et John G. Fleagle, « Stratigraphic placement and age of modern humans from Kibish, Ethiopia », Nature, vol. 433,‎ , p. 733–736 (lire en ligne)
  3. (en) Céline M. Vidal et al., « Age of the oldest known Homo sapiens from eastern Africa », Nature, vol. 601,‎ , p. 579–583 (lire en ligne)
  4. (en) Jean-Jacques Hublin, Abdelouahed Ben-Ncer et al., « New fossils from Jebel Irhoud, Morocco and the pan-African origin of Homo sapiens », Nature, vol. 546, no 289,‎ , p. 289–292 (DOI 10.1038/nature22336)
  5. (en) Rainer Grün, James S. Brink et al., « Direct dating of Florisbad hominid », Nature, vol. 382, no 6591,‎ , p. 500–501 (DOI 10.1038/382500a0, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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