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Menton (anatomie)

Chez l'être humain, le menton (du latin mentum) est la partie saillante à la pointe de la mandibule du visage située sous la bouche. Constituant anatomiquement parlant une protubérance osseuse au niveau de la limite antéro-inférieure de la symphyse mandibulaire[1], il est plus ou moins marqué selon les individus. On peut aussi remarquer dans certains cas une absence du menton. Malgré ces importantes variations morphologiques, il est toujours considéré comme saillant chez l’homme moderne, sauf cas pathologiques.

La fossette mentonnière (exemple chez William McKinley) est créée par la traction du ligament séparant les deux muscles de la houppe du menton.
Anatomie du menton.

Le mouvement volontaire de saillie mentonnière est assurée par l’extrémité de la sous-unité corporéale de l’os mandibulaire et par le muscle releveur du menton (aussi nommé houppe du menton ou incisif inférieur). Ce petit muscle est un faisceau de fibres musculaires conoïdes, implanté de chaque côté de la symphyse du menton au niveau des incisives. Il permet de relever la peau en la fronçant. La sensibilité cutanée est assurée par la branche V3 du nerf trijumeau passant via le foramen ovale.

La génioplastie est la chirurgie esthétique du menton.

Anatomie

Le menton est composé d'une éminence mentonnière (appelée aussi protubérance mentonnière) qui forme un triangle à base nettement élargie, délimitée par des bosses ou saillies situées latéralement sur l’éminence mentonnière, les tubercules mentonniers.

Évolution

Le menton est, dit-on, « le sale de l'Homme Â». Cette caractĂ©ristique distinctive peut ĂŞtre due Ă  une autapomorphie d’Homo sapiens, mais elle apparaĂ®t en fait chez le genre Homo, quoique l'Homme de NĂ©andertal, cousin de l'Homo sapiens, en soit dĂ©pourvu. Les HominoĂŻdes non humains ont par contre une mâchoire infĂ©rieure incurvĂ©e Ă  l'intĂ©rieur, d'oĂą la prĂ©sence Ă  cet endroit d'une bordure saillante, appelĂ©e bord simien (en)[2].

Il est dû à une résorption importante du tissu osseux au niveau de la surface antérieure du processus alvéolaire, sous les incisives[3].

Les raisons de la mise en place du menton et de son intérêt adaptatif restent à l’heure actuelle débattues et plusieurs hypothèses ont été émises : réduction des pressions et torsions importantes subies par la mandibule lors de la mastication ; conservation de la position verticale des dents dans une face particulièrement orthognathe, et donc plus rétractée que celles des autres primates (notamment des autres hominidés) ; alternativement ou additionnellement, le menton peut être un exemple de sélection sexuelle ; aucun intérêt adaptatif (conservation de gènes du développement pléiotropiques)[4].

Dimorphisme sexuel

Chez l'ĂŞtre humain, le dimorphisme sexuel, peut-ĂŞtre dĂ» Ă  la sĂ©lection sexuelle[5], se traduit par des diffĂ©rences anatomiques, notamment une mâchoire carrĂ©e et un petit menton chez les hommes (en liaison avec une production plus importante de testostĂ©rone), un bas du visage plus fin et un menton plus prononcĂ© chez les femmes[6]. Selon une Ă©tude anthropologique en 2014, les caractères faciaux de l'homme moderne se seraient fĂ©minisĂ©s, pour tendre vers une mâchoire plus prognathe et un menton plus proĂ©minent depuis les 80 000 dernières annĂ©es, phĂ©nomène liĂ© Ă  la baisse gĂ©nĂ©rale des niveaux de testostĂ©rone chez les hommes qui ont dĂ©veloppĂ© des interactions sociales empreintes de moins de violence et de plus de tolĂ©rance[6].

Notes et références

  1. (en) Timothy G. Bromage, « On ontogenetic and phylogenetic origins of the human chin », American Journal of Physical Anthropology, vol. 83, no 2,‎ , p. 263-264 (DOI 10.1002/ajpa.1330830214).
  2. (en) JH Schwartz, I. Tattersall, « The human chin revisited: what is it and who has it? », J Hum Evol, vol. 38, no 3,‎ , p. 367-409 (DOI 10.1006/jhev.1999.0339).
  3. (en) Donald H. Enlow, Mark G. Hans, Essentials of facial growth, Saunders, , p. 55.
  4. (en) Daniel E. Lieberman, The evolution of the human head, Harvard University Press, , p. 262-263.
  5. Pascal Picq, Philippe Brenot, Le Sexe, l'Homme et l'Évolution, Odile Jacob, , p. 87.
  6. (en) Robert L. Cieri, Steven E. Churchill, Robert G. Franciscus, Jingzhi Tan and Brian Hare, « Craniofacial Feminization, Social Tolerance, and the Origins of Behavioral Modernity », Current Anthropology, vol. 55, no 4,‎ , p. 419-443.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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