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Hiroshima, mon amour

Hiroshima, mon amour (äșŒćć››æ™‚é–“ăźæƒ…äș‹, NijĆ«yoji-kan no jƍji, litt. Une liaison de 24 heures) est un film franco-japonais d'Alain Resnais sorti en 1959. Le scĂ©nario est signĂ© de la romanciĂšre Marguerite Duras, qui y Ă©voque le thĂšme de la mĂ©moire, riche dans son Ɠuvre.

Hiroshima, mon amour
Description de l'image Hiroshima mon amour.png.
RĂ©alisation Alain Resnais
Scénario Marguerite Duras
Musique Georges Delerue
Giovanni Fusco
Acteurs principaux
Sociétés de production Argos Films
Como Films
Daiei Motion Picture Company LTD
Pathé Overseas Productions
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau du Japon Japon
Genre Drame
Romance
Durée 91 minutes
Sortie 1959

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Retraçant la rencontre d'une Française et d'un Japonais à Hiroshima quatorze années aprÚs les bombardements atomiques, le film déjoue les codes traditionnels de la narration cinématographique. Hiroshima mon amour se présente à la fois comme une fiction évoquant la guerre et les bombes lancées sur la ville, un poÚme d'amour et de mort et un appel à la réconciliation entre les peuples.

Son retentissement est mondial. Présenté en sélection officielle au Festival de Cannes en 1959, il est accusé par certains d'offenser les sensibilités américaines par son propos centré sur les exactions des bombes atomiques. D'autres, parmi lesquels André Malraux, Claude Chabrol ou Jean-Luc Godard, célÚbrent l'un des plus beaux films qu'il leur ait été donné de voir. Il lance la carriÚre de Resnais, qui s'inscrira dans le contexte du groupe de la Rive gauche, qui avec des cinéastes comme Chris Marker ou AgnÚs Varda se distinguera de la Nouvelle Vague par ses prises de position proches de celles de la gauche non communiste.

Synopsis

La premiĂšre partie du film prĂ©sente Ă  la façon d'un documentaire les retombĂ©es des bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki sur la population japonaise ; les narrateurs de ce chapitre sont les protagonistes qui n'ont pas encore Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s, et qu'expose la seconde partie du film. Une actrice française se rend Ă  Hiroshima, afin d'y tourner un film sur la paix. Elle y rencontre un architecte japonais, ancien conscrit dont la famille a disparu sous les bombes, qui devient momentanĂ©ment son amant, mais aussi son confident. Alors qu'ils s'apprĂȘtent Ă  se quitter, il lui expose sa vie et lui rĂ©pĂšte qu'elle n'a « rien vu Ă  Hiroshima ». Elle lui parle de son adolescence Ă  Nevers pendant la Seconde Guerre mondiale, de son amour pour un soldat allemand et de l'humiliation qu'elle a subie Ă  la LibĂ©ration de la France lorsqu'elle a Ă©tĂ© tondue. Leurs Ă©changes sur les thĂšmes de la mĂ©moire et de l'oubli nous sont prĂ©sentĂ©s par fragments tout au long des 36 heures de la diĂ©gĂšse.

Fiche technique

Les vestiges d'Hiroshima aprÚs le bombardement : quelques immeubles isolés tels que ceux vus dans le film.

Distribution

Production

Le scénario : du documentaire à la fiction

Le scĂ©nario d’Hiroshima mon amour est d'abord censĂ© naĂźtre de Françoise Sagan, auteur au succĂšs fulgurant Ă  la fin des annĂ©es 1950. Le producteur Antoine Dauma envisage en effet en 1958 de lui confier l'Ă©criture d'une fiction sur la bombe atomique, mais il Ă©choue Ă  plusieurs reprises Ă  lui faire part de son projet : l'Ă©crivain oublie une premiĂšre fois, puis lors d'une seconde occasion, de se rendre au rendez-vous parisien qui a Ă©tĂ© fixĂ© avec le producteur et Alain Resnais, dont la carriĂšre vient d'ĂȘtre lancĂ©e par Nuit et Brouillard et qui est alors pressenti pour la rĂ©alisation. Simone de Beauvoir est un temps envisagĂ©e pour remplacer Sagan mais, sur la suggestion de Resnais, c'est vers Marguerite Duras que la production se tourne ensuite. Resnais apprĂ©cie son Ɠuvre thĂ©Ăątrale et a autrefois songĂ© Ă  adapter Moderato cantabile au grand Ă©cran[2]. L'Ă©poque commence alors Ă  ĂȘtre propice Ă  la collaboration entre les milieux de la littĂ©rature et du cinĂ©ma et ce projet ne fait que marquer le dĂ©but des incursions de Duras dans la crĂ©ation cinĂ©matographique[3].

L'acteur Eiji Okada (ici en 1954), choisi pour interpréter le pan japonais du film.

Alain Resnais apparaĂźt alors comme la « nouvelle conscience du cinĂ©ma français » et ses producteurs voudraient le voir enchaĂźner, aprĂšs des documentaires sur Guernica et sur les camps d'extermination nazis, avec une enquĂȘte sur les bombardements des villes japonaises[2]. C'est le gouvernement français qui tient Ă  un documentaire et tente d'en passer la commande Ă  Chris Marker, lequel dĂ©clinera[4]. Un titre est mĂȘme dĂ©jĂ  avancĂ© : « Pikadon », transcription du nom japonais de l'Ă©clair atomique. Le rĂ©alisateur voit cependant le projet autrement : depuis des mois qu'il Ă©tudie la chose sous tous les angles, notamment avec l'aide de Chris Marker et en visionnant nombre d'archives ainsi qu'en se rendant au Japon, il est parvenu Ă  la conclusion qu'un tel documentaire n'aurait rien d'inĂ©dit[2]. Le risque est grand de trop se rapprocher de son rĂ©cent documentaire sur l'Holocauste, Nuit et Brouillard[5], et de solides documentaires japonais existent dĂ©jĂ  sur le sujet[4].

Sur l'injonction de Marker, Resnais rencontre Duras Ă  une terrasse pour rĂ©flĂ©chir aux Ă©lĂ©ments novateurs pouvant ĂȘtre apportĂ©s autour d'Hiroshima. Alors qu'un avion les survole, tous deux rĂ©alisent que rien n'a changĂ© depuis la chute des bombes : le potentiel de leur dĂ©vastation existe toujours[4]. Et Resnais de proposer Ă  Duras « une histoire d'amour d'oĂč l'angoisse atomique ne serait pas absente[2] », une histoire d'amour qui servirait de lentille pour ancrer les dangers de la bombe dans le prĂ©sent[4]. « Je lui ai parlĂ© de cette notion de personnages qui ne seraient pas des hĂ©ros, qui ne participeraient pas Ă  l'action mais en seraient des tĂ©moins, ce que nous sommes dans la majoritĂ© des cas devant les catastrophes : des spectateurs », se souvient-il[2].

« Faites de la littĂ©rature. Oubliez la camĂ©ra », enjoint donc le rĂ©alisateur Ă  sa scĂ©nariste, Ă  qui il rend rĂ©guliĂšrement visite pour « voir » ce qu'elle met au jour, tout comme les personnages du futur film se partageront leurs visions. Il lui demande Ă©galement des biographies fournies de chaque personnage, dont seuls quelques minces Ă©lĂ©ments seront Ă©noncĂ©s dans le film : « Resnais voulait, en ne montrant qu'un aspect parmi les cent aspects d'une mĂȘme chose, ĂȘtre conscient de sa « faillite » de ne pouvoir en montrer qu'une parmi cent », tĂ©moigne l'auteur. C'est ainsi que les personnages ne portent pas de nom, dans une vision Ă©galitaire de ce monde d'aprĂšs la bombe[2]. Les Ă©changes entre Duras et Resnais se poursuivront par voie Ă©pistolaire quand Resnais se rendra au Japon pour les repĂ©rages.

Le script

Il s'agit de la premiĂšre collaboration entre Alain Resnais et la scripte Sylvette Baudrot avec qui il travaillera sur de nombreux films[6]. Il a dĂ©clarĂ© Ă  ce propos « Sans Sylvette Baudrot, je ne sais pas ce qui me serait arrivĂ©[6]. » En effet, le film se tournant au Japon, elle se charge des contacts humains avec les Japonais sans mĂȘme parler leur langue, et, grĂące Ă  son expĂ©rience, elle permet au rĂ©alisateur, dont c'est le deuxiĂšme long mĂ©trage, d'Ă©viter de nombreuses complications sur le tournage[6]. Alain Resnais avait par exemple Ă©crit une scĂšne oĂč un chien dans une rue d'Hiroshima sautait dans la pĂ©niche du restaurant et, suivi par la camĂ©ra, la faisait entrer dans la salle[6]. Sylvette Baudrot a fait remarquer au rĂ©alisateur qu'il faudrait alors emmener le mĂȘme chien d'Hiroshima oĂč Ă©tait tournĂ©e la scĂšne de la rue, Ă  Tokyo oĂč serait filmĂ© l'intĂ©rieur du restaurant, ce qui a incitĂ© Resnais Ă  abandonner cette idĂ©e[6].

Production et tournage

Plaque commémorant le tournage du film à Nevers.

Le film est une co-production de compagnies françaises et japonaises, qui stipulent Ă  la rĂ©daction du contrat que l'Ă©quipe de tournage devra inclure des techniciens de chaque pays, que les scĂšnes prendront place au Japon aussi bien qu'en France, et que les deux rĂŽles principaux devront ĂȘtre attribuĂ©s Ă  un acteur de chaque pays[5]. Le financement trouvĂ© est nĂ©anmoins bien fragile : Resnais n'est en fin de compte capable de n'engager qu'un seul technicien français, en la personne de Sylvette Baudrot, qui, non seulement scripte, finira par occuper les postes de photographe de plateau, assistante Ă  la rĂ©alisation et double lumiĂšre de Riva[7].

Alain Resnais s'interroge sur la présence à l'écran d'Eiji Okada, déjà engagé pour interpréter l'homme japonais, et va assister à trois projections de ses films : « De cette triple expérience, Okada me semble bien sortir vainqueur. Ouf ! Défauts : il est petit, un peu trapu, les mains et la démarche sont sans beauté particuliÚre. Qualités : le regard est intelligent, le jeu trÚs varié et précis (un peu style John Garfield), le sourire, trÚs sympa, il gifle trÚs bien, sait embrasser western style. Les deux profils sont bons et il ne présente que rarement cette espÚce de mollesse de la joue qui nous avait inquiétés à Paris », écrit-il ainsi[7].

Le tournage se fait dans un trÚs court laps de temps : deux semaines au Japon suffiront en [2]. Riva et Baudrot ne s'envolent de Paris que le [7]. Dans un premier temps, Resnais visite la ville et continue d'échanger avec Duras restée en France : il lui envoie des lettres accompagnées des photos prises sur place tandis qu'elle lui répond par des enregistrements sonores dans lesquels elle propose de nouvelles répliques. En attendant l'arrivée de l'interprÚte principale, Emmanuelle Riva, Resnais use d'une marionnette en bois qu'il conduit au son des bandes que lui a envoyées Duras[2]. L'usage des décors au Japon ne se fait pas sans erreur, comme s'en rendra compte à son premier visionnage l'historien du cinéma et nippophile Donald Richie : dans les scÚnes se déroulant en station de train, les allocutions en japonais indiquant les heures de départs et d'arrivées des convois ne correspondent pas à la période de la journée durant laquelle les scÚnes sont censées prendre place. Il arrive également que l'on voie des figurants entrer dans des boutiques supposément fermées en repoussant des norens, ces rideaux pendant à la porte d'entrée, alors que ceux-ci signifient invariablement que le bùtiment auquel ils sont accrochés est ouvert[8].

La derniÚre scÚne du film, qui réunit les deux personnages à la terrasse d'un café, fait usage d'un plan d'ensemble rare dans la réalisation de Resnais et laisse apparaßtre le nom de l'établissement : le « Casablanca ». James Monaco, biographe de Resnais, y voit une claire référence au célÚbre Casablanca de Michael Curtiz, sorti en 1942. Tout comme dans le film américain, l'histoire d'amour entre les deux personnages qui luttent avec leurs souvenirs d'une guerre lointaine paraßt impossible ; et leur derniÚre rencontre prend place dans un café, en plein milieu de la ville, le temps d'échanger des réflexions sur leurs responsabilités respectives[5].

La majoritĂ© des autres prises de vue du film, notamment toutes celles du dĂ©but en excluant les scĂšnes d'amour, sont des travellings. Au contraire de Jalal Toufic, l'artiste Silvia Kolbowski qui recrĂ©e en 2006 certaines scĂšnes du film sous la forme de photographies estime que l'absence de champ-contrechamp permet au spectateur de questionner les regards des personnages en prenant la place de la camĂ©ra, voire du rĂ©alisateur lui-mĂȘme. Ce statut privilĂ©giĂ© a du sens, dans un film qui mĂ©lange images d'archive et images inĂ©dites, ou encore souffrances rĂ©elles et souffrances recrĂ©Ă©es[4].

Accueil

RĂ©compenses et distinctions

  • Festival de Cannes 1959 : SĂ©lection officielle[9]
  • Prix MĂ©liĂšs en 1959.
  • Grand Prix de l’Union de la critique de cinĂ©ma en 1960.
  • Prix de la FĂ©dĂ©ration internationale de la presse cinĂ©matographique.
  • Prix de la sociĂ©tĂ© des Ă©crivains de cinĂ©ma et de tĂ©lĂ©vision.
  • Prix de la FĂ©dĂ©ration socialiste des cinĂ©-clubs.
  • « Victoire 1959 » attribuĂ©e par les journaux Le Figaro, CinĂ©monde et Le Film français, aprĂšs un rĂ©fĂ©rendum auprĂšs des professionnels du film.

Hiroshima mon amour est sĂ©lectionnĂ© pour ĂȘtre prĂ©sentĂ© en sĂ©lection officielle au Festival de Cannes de 1959, au grand dam du MinistĂšre des Affaires Ă©trangĂšres français qui s'y oppose pour mĂ©nager les sensibilitĂ©s du gouvernement amĂ©ricain ; le film est en effet considĂ©rĂ© comme un rĂ©quisitoire contre les exactions des bombes atomiques[10]. La dĂ©lĂ©gation amĂ©ricaine obtient finalement gain de cause et le film est Ă©cartĂ© de la sĂ©lection officielle mais reste diffusĂ© hors compĂ©tition[11]. AndrĂ© Malraux, alors Ministre de la Culture, estime pour sa part n'avoir jamais vu de plus beau film[2]. Alain Resnais choisit notamment d'y relativiser son rĂŽle au regard de celui de Marguerite Duras : « J'ai cherchĂ© surtout Ă  recrĂ©er l'univers romanesque de Marguerite Duras. Elle est aussi bien l'auteur d' Hiroshima mon amour que moi[7] ».

Accueil critique et public

Hiroshima mon amour est considĂ©rĂ© par la majoritĂ© des critiques comme un chef-d’Ɠuvre. Il bĂ©nĂ©ficie par exemple de 95 % de critiques positives sur Rotten Tomatoes[12] et d'une note de 8,0/10 sur IMDb[13]. Les critiques Ă©voquent en effet l' « Ă©criture Ă©clatĂ©e et les dialogues incantatoires [qui] ouvraient des voies nouvelles au langage cinĂ©matographique » et parlent d'un texte qui est « restĂ© cĂ©lĂšbre pour sa musique, pour le balancement des contraires[14]. » Les Cahiers du cinĂ©ma soulignent quant Ă  eux la modernitĂ© du film qui a « bouleversĂ© l'histoire du cinĂ©ma[15] », tout comme Le Figaroscope qui y voit « un chef-d'Ɠuvre envoĂ»tant du 7e art[16] ».

Jean-Luc Godard a déclaré avoir été jaloux du film : « Je me souviens avoir été trÚs jaloux de Hiroshima mon amour. Je me disais : "ça c'est bien et ça nous a échappé, on n'a pas de contrÎle là dessus." »[17].

Pour Claude Chabrol, Hiroshima mon amour est le « plus beau film qu['il ait] vu depuis 500 ans[18]. »

Avec le recul historique, Jean-Michel Frodon, dans sa somme sur le cinéma français, le qualifie de « film véritablement exceptionnel »[19].

Michel Ciment cite le film dans sa « cinĂ©mathĂšque imaginaire » : « Avec Hiroshima, mon amour, j'ai eu la sensation de n'avoir jamais vu cela au cinĂ©ma, j'en tremblais. Resnais a fait avec ce film un peu comme Picasso avec Les Demoiselles d'Avignon. Il y avait lĂ  un objet cinĂ©matographique qui rendait tout le reste classique. Il y avait une rĂ©elle nouveautĂ© qui m'avait Ă  l'Ă©poque complĂštement Ă©lectrisĂ©. Cette rĂ©flexion sur l'histoire, le fait de mĂȘler l'intime, qui d'ailleurs Ă  l'Ă©poque avait beaucoup choquĂ©, l'individuel au collectif, l'histoire et le destin individuel, dans un style absolument soufflant de fluiditĂ© m'a complĂštement bouleversĂ©. J'ai eu l'impression qu'on ne faisait plus du cinĂ©ma de la mĂȘme façon. »[20].

Toutefois, le critique Michel Mourlet, trouve le film « ennuyeux, nul et laid ». À propos d'Hiroshima mon amour et L'annĂ©e derniĂšre Ă  Marienbad, il Ă©crit : « Aucune connaissance de l'acteur, aucun empire sur le dĂ©cor, les Ă©lĂ©ments, aucun sens du rĂ©cit, rien que de pauvres petits essais d'intellectuels qui jouent gravement Ă  faire du cinĂ©ma »[21].

Le film totalise 255 000 entrĂ©es en salles en France[22].

Postérité

L'actrice principale Emmanuelle Riva en 1962, quelques années aprÚs le tournage du film.

« Hiroshima mon amour, c'est notre jeunesse. C'est le grand coup de tonnerre, le film qui incarnera aussitÎt pour les contemporains la modernité absolue. »

— Dominique Noguez, 2009[7]

En 2009, plusieurs experts de l'Ɠuvre de Duras et du Japon publient aux Ă©ditions Gallimard un recueil de commentaires accompagnant les photographies prises par Emmanuelle Riva au Japon les semaines avant le tournage, et seulement retrouvĂ©es dans une malle chez l'actrice. Celles-ci rejoignent les nombreux souvenirs conservĂ©s par Sylvette Baudrot lors son sĂ©jour nippon, dont les menus gastronomiques du vol Air France la menant avec Riva vers le Hiroshima[7].

H Story, Ɠuvre du rĂ©alisateur Nobuhiro Suwa, sortie en 2001, est un film inspirĂ© de Hiroshima mon amour, racontant l'histoire du tournage d'un remake du film d'Alain Resnais.

Restauration

Le film est restaurĂ© en 2013 Ă  temps pour ĂȘtre projetĂ© au Festival de Cannes[10]. À l'aide de la pellicule de film originale, atteinte Ă  certains endroits par la moisissure, et d'un interpositif permettant de remplacer des sĂ©quences disparues ou trop abĂźmĂ©es de la pellicule, l'Ă©quipe de restauration parvient Ă  obtenir un rendu en 4K respectant le grain original. Ce dernier critĂšre prĂ©occupe Alain Resnais, sollicitĂ© pour donner son opinion, et qui visionnera le film Ă  plusieurs Ă©tapes de la restauration. Le directeur de la photographie Renato Berta se rend jusqu'Ă  Bologne pour renseigner sur l'Ă©quipe sur la correction couleur des films de Resnais, avec qui il a souvent travaillĂ© : l'exercice est le plus dĂ©licat du processus de restauration, car il s'agit de respecter chaque nuance et contraste du noir au blanc propre au film tournĂ© plus de cinquante ans plus tĂŽt[23].

Analyse

Ce film, comme Nuit et Brouillard, participe du devoir de mĂ©moire et rappelle, mĂȘme si cela peut paraĂźtre dĂ©risoire par rapport aux souffrances des blessĂ©s d'Hiroshima, l'injustice qui a frappĂ©, Ă  la libĂ©ration de Nevers, le soldat allemand, tuĂ©, et la Française, tondue[24], pour avoir Ă©tĂ© coupables d'amour.

Le film s'inscrit dans la rĂ©flexion obsessionnelle menĂ©e par l'auteur sur la mĂ©moire, tant collective qu'individuelle, et sa forme cinĂ©matographique. Il l'avait entamĂ©e avant Hiroshima, notamment avec les deux documentaires Nuit et Brouillard et Les statues meurent aussi (corĂ©alisĂ© avec Chris Marker), et il la poursuivra avec ses deux longs-mĂ©trages suivants : L'AnnĂ©e derniĂšre Ă  Marienbad, coĂ©crit cette fois avec Alain Robbe-Grillet, et Muriel ou le Temps d'un retour, mĂȘlant aussi la gĂ©ographie d'une ville au souvenir d'un grand traumatisme historique (la Guerre d'AlgĂ©rie, tout juste achevĂ©e alors), coĂ©crit avec Jean Cayrol. Ceux-ci sont rejoints par le roman Un barrage contre le Pacifique de Duras.

Dans Table ronde sur Hiroshima, les critiques des Cahiers du cinéma soulignent le fait que ce film n'a jamais eu aucun précédent dans l'histoire du cinéma, ainsi que sa parenté avec la modernité dans d'autres arts (cubisme, Stravinsky, nouveau roman).

Alain Resnais et Marguerite Duras n'étant pas d'accord sur la fin du film (à savoir si elle allait rester ou non à Hiroshima), ils ont décidé de la laisser ouverte.

Les paragraphes suivants proposent une analyse conjointe du scĂ©nario de Marguerite Duras et du film d'Alain Resnais, puisque le scĂ©nario publiĂ© en tant qu'Ɠuvre littĂ©raire n'est pas dissociable du long-mĂ©trage.

Un film sur l'amour

ConfrontĂ©e Ă  la sortie du film Ă  des critiques sur son contenu, Marguerite Duras le prĂ©cise de nouveau dans une lettre ouverte : « Nous n'avons eu, en faisant ce film, aucun objectif patriotique ou antipatriotique. Nous avons voulu faire un film sur l'amour. Nous avons voulu peindre les pires conditions de l'amour, les conditions les plus communĂ©ment blĂąmĂ©es, les plus rĂ©prĂ©hensibles, les plus inadmissibles. Un mĂȘme aveuglement rĂšgne du fait de la guerre sur Nevers et sur Hiroshima. » Un mĂȘme aveuglement, dont l'on retrouve une trace dans l'un des titres initialement envisagĂ©s pour le film : Tu n'as rien vu[2].

Les scÚnes d'amour prennent place dans des lieux clos et étroits : un lit et une douche d'hotel, en majeure partie avec des gros plans ou des plans immobiles, ce qui limite les coûts de production[4].

  • Panorama de la ville française de Nevers de nos jours.
    Panorama de la ville française de Nevers de nos jours.
  • Panorama de la ville japonaise d'Hiroshima dans les annĂ©es 1910 : vue sur le Palais d’exposition industrielle de la prĂ©fecture, connu aprĂšs les bombardements sous le nom de DĂŽme de Genbaku.
    Panorama de la ville japonaise d'Hiroshima dans les annĂ©es 1910 : vue sur le Palais d’exposition industrielle de la prĂ©fecture, connu aprĂšs les bombardements sous le nom de DĂŽme de Genbaku.

D'aprÚs Silvia Kolbowski, l'histoire de Nevers (symbolisée par la Française et le soldat allemand) hante la protagoniste qui a refoulé cette blessure mémorielle sous la forme d'un détachement émotionnel ; ces souvenirs ne remonteront à la surface qu'avec l'autorisation d'Hiroshima (sous la forme du Japonais). Les deux villes paraissent chacune avoir besoin d'entendre le traumatisme de l'autre[4].

Croisée des antithÚses

Hiroshima mon amour est une Ɠuvre oĂč l'antithĂšse est prĂ©sente dĂšs le titre. Hiroshima, ville dĂ©figurĂ©e et martyrisĂ©e par la guerre, est juxtaposĂ©e au vocatif amoureux : mon amour. Dans le souci de montrer l’universalitĂ© de l’humanitĂ©, les oppositions permettent Ă  Resnais et Duras de pointer les diffĂ©rences mais surtout la continuitĂ© qui les unit. Quatre oppositions majeures sont prĂ©sentes dans le film : la fiction et le document historique, l’Orient et l’Occident, l’amour et la mort, le silence et la parole.

Nevers, se rapprochant de l’adverbe anglais never, et Hiroshima, proche de l’ire et de l’éros jouent sur une onomastique antithĂ©tique[25] : l’absence face Ă  l’excĂšs. Comme le motif du fleuve, le travelling identique effectuĂ© dans les deux villes les place dans un rapport d’égalitĂ© alors que les diffĂ©rentes focales utilisĂ©es les sĂ©parent[26]. Une focale courte est utilisĂ©e pour Hiroshima et une focale longue pour Nevers. La focale longue apporte une distance Ă  l’image et place celle-ci dans un temps plus Ă©loignĂ© oĂč les mouvements sont ralentis. Les deux endroits s’opposent par ces moyens techniques qui concourent Ă©galement Ă  opposer deux temporalitĂ©s inhĂ©rentes aux deux villes. L’amour et la mort s’opposent et insĂšrent dans le film une dimension lyrique. La Française peut ĂȘtre assimilĂ©e Ă  une figure de morte amoureuse[25]. La fameuse rĂ©plique « Tu me tues. Tu me fais du bien » agglomĂšre les notions d’amour pouvant ĂȘtre la cause d’un « bien » et de mort. Cette tension entre amour et mort collabore au lyrisme de Hiroshima mon amour et est un leitmotiv de l’Ɠuvre de Marguerite Duras. L’amour est vouĂ© Ă  l’échec comme dans L’Amant.

Une des manifestations antithĂ©tiques de Hiroshima mon amour est l’ambivalence entre silence et parole. Le discours est souvent emphatique et proche de l’incantation. Une des tirades de la Française est remarquable :

« Les femmes risquent d’accoucher d’enfants mal venus, de monstres, mais ça continue.
Les hommes risquent d’ĂȘtre frappĂ©s de stĂ©rilitĂ©, mais ça continue.
La pluie fait peur.
Des pluies de cendres sur les eaux du Pacifique.
Les eaux du Pacifique tuent.
Des pĂȘcheurs du Pacifique sont morts.
La nourriture fait peur.
On jette la nourriture d’une ville entiùre.
On enterre la nourriture de villes entiĂšres.
Une ville entiĂšre se met en colĂšre.
Des villes entiÚres se mettent en colÚre[Script 1]. »

L’emphase repose ici sur la gradation, les effets de rĂ©pĂ©titions et de dĂ©rivations. Face Ă  l’emphase, les silences et les Ă©changes brefs sont frĂ©quents. Le point de suspension jalonne les dialogues et permet de faire jaillir la parole au milieu du silence, du rien mais aussi de l’indicible.

L’Ɠuvre se rĂ©vĂšle fidĂšle Ă  l’idĂ©e de double continuitĂ© Ă©voquĂ©e par Resnais. Les Ă©lĂ©ments antithĂ©tiques et les tensions qui naissent de ces oppositions permettent de tendre vers l’universalitĂ©[27].

Le feuilletage temporel

Cette tension vers l'universel s'exprime aussi dans l’Ɠuvre par le brouillage des frontiĂšres entre les trois temps du rĂ©cit que sont le prĂ©sent de l'intrigue principale entre la Française et le Japonais, le passĂ© du bombardement atomique et le passĂ© plus lointain de la Française Ă  Nevers. Dans le scĂ©nario on peut lire par exemple, hors du dialogue, dans les indications scĂ©nographiques de Duras :

« Banlieue. Rails. Banlieue. Banalité universelle. »

— (Marguerite Duras, Hiroshima mon amour, Folio, Gallimard, p.35.)

Pour exprimer cette "banalitĂ© universelle", Resnais choisit de mĂȘler dans le film des images de la banlieue de Nevers avec celles de la banlieue d'Hiroshima. Cette superposition des lieux implique la superposition des temps ; le passĂ© nivernais s'immisce dans le prĂ©sent par des effets de montage qui vont faire se succĂ©der sans transition deux plans appartenant Ă  ces deux temps diffĂ©rents.

De la mĂȘme maniĂšre, au dĂ©but du film, une scĂšne nous montre le Japonais allongĂ© dans le lit, la camĂ©ra est centrĂ©e sur sa main lorsque apparaĂźt brusquement Ă  l'Ă©cran une autre main, ensanglantĂ©e, celle du soldat allemand (premier amour de la Française Ă  Nevers), agonisant sur un quai de gare. L'effet de brouillage est d'autant plus accentuĂ© que le spectateur, Ă  ce moment du film, ne dispose pas encore des informations nĂ©cessaires pour identifier cet Allemand mourant qui apparaĂźt pour la premiĂšre fois. Le montage force donc la participation du spectateur qui devra, a posteriori, rĂ©organiser le rĂ©cit pour comprendre que ce qu'il prenait pour une superposition d'images sans logique apparente Ă©tait une rĂ©miniscence de la Française qui, voyant la main de son amant japonais, se rappelle celle de son premier amour[25].

Le feuilletage temporel invite donc Ă  une rĂ©flexion sur l'amour et se retrouve au sein mĂȘme du dialogue, dans les mots de Riva :

« ... Je te rencontre. Je me souviens de toi. Qui es-tu ? »

— (Marguerite Duras, Hiroshima mon amour, Folio, Gallimard, p.35)

Une fois de plus passĂ© et prĂ©sent sont mĂȘlĂ©s par l'identification des figures de l'Allemand et du Japonais au sein du dialogue, dans une vision de l'amour hĂ©ritiĂšre du Banquet de Platon : les histoires d'amour sont les mĂȘmes et se rĂ©pĂštent, l'on aime toujours la mĂȘme personne bien que l'objet aimĂ©, ici allemand ou japonais, puisse changer.

Le problĂšme de la conversation

La conversation est l'un des médiums de la résurgence du souvenir dans Hiroshima mon amour. Il s'opÚre un paradoxe entre la forme résolument présente de la conversation et son thÚme tourné vers le passé.

Écrire un scĂ©nario de cinĂ©ma revient assez sommairement Ă  rĂ©diger une forme dialoguĂ©e qui imite une conversation, interaction verbale entre plusieurs personnages. L'originalitĂ© de l'Ă©criture scĂ©naristique de Marguerite Duras rĂ©side dans son refus de rendre plausible et rĂ©aliste la conversation qui anime le Japonais et la Française dans Hiroshima mon amour. La conversation mise en scĂšne est si travaillĂ©e au niveau de la langue qu'elle relĂšve d'un style trop littĂ©raire et trop Ă©crit pour se prĂȘter au caractĂšre naturel et imprĂ©visible de l'oral lorsque l'on s'exprime. L'absence d'Ă©panorthose lors des longues prises de parole des personnages, associĂ©e aux multiples figures de style prĂ©sentes au sein parfois d'une mĂȘme rĂ©plique, assez peu probable lorsqu'on parle avec vivacitĂ© et spontanĂ©itĂ©, ainsi que la rĂ©pĂ©tition du lieu d'Ă©nonciation « Ă  Hiroshima » entre les personnages, surprennent le spectateur qui ne reconnaĂźt pas le ton quotidien que prend une conversation traditionnelle au cinĂ©ma. Les voix rĂ©citatives des acteurs dans la mise en scĂšne d'Alain Resnais ne font qu'accentuer le fait que le scĂ©nario de Marguerite Duras ne cherche pas Ă  reproduire un Ă©change conventionnel entre la Française et le Japonais.

Dans un dialogue fictionnel, comme dans une conversation rĂ©elle, les personnages sont supposĂ©s interagir l'un avec l'autre, chaque rĂ©plique est adressĂ©e par un Ă©metteur pour un destinataire. Dans ce scĂ©nario, non seulement les rĂ©pliques de l'homme et de la femme ne paraissent jamais vraiment se rĂ©pondre par manque de cohĂ©rence et effet de dĂ©calage mais aussi les traces de la fonction phatique du langage brillent par leur absence, comme si les personnages ne s'appelaient jamais et Ă©taient posĂ©s l'un en face de l'autre arbitrairement. Ils monologuent intĂ©rieurement chacun de leur cĂŽtĂ© plus qu'ils ne se parlent. De plus, l'homme et la femme n'ont pas d'idiolecte propre, ils s'expriment quasiment de la mĂȘme maniĂšre en s'Ă©changeant des tournures syntaxiques, parfois des phrases entiĂšres, l'un avec l'autre, souvent de façon suivie, comme s'ils lisaient un « texte parlĂ© » qui ne leur appartenait pas. Or dans une conversation, chaque participant est censĂ© ĂȘtre caractĂ©risĂ© par des faits de langue individuels[28].

Ces divers paradoxes entre la forme dialoguĂ©e du scĂ©nario, les attentes d'une conversation normale et le contenu rĂ©el du scĂ©nario de Marguerite Duras amĂšnent nĂ©cessairement des flottements d'identification gĂ©nĂ©rique[29]. Une des possibilitĂ©s d'interprĂ©tation du scĂ©nario d'Hiroshima mon amour est d'en faire une lecture Ă  haute voix d'un mĂȘme texte que deux personnages se partagent. Face Ă  un scĂ©nario littĂ©raire, qui prĂ©figure le mouvement de la Nouvelle Vague, la figure de style qu'est la mĂ©taphore s'impose Ă  la fois dans l’Ɠuvre de Duras et dans le film.

Un nouveau systÚme de représentation

Au dĂ©triment du modĂšle du film politique et historique, Marguerite Duras et Alain Resnais vont construire « un film sur l'idĂ©e de la bombe, prĂ©sente en arriĂšre-fond, qui ne serait pas prĂ©sente Ă  l'Ă©cran[30] ». Afin de faire renaĂźtre l'horreur et la violence, ils privilĂ©gient le recours Ă  l'Ă©vocation en utilisant la figure de la mĂ©taphore. De mĂȘme que la vie doit se reconstruire sur les ruines d'Hiroshima, le langage se reconstruit, par le biais de la mĂ©taphore, sur les ruines des anciens rĂ©fĂ©rents.

Paul RicƓur prĂ©cise que « le pouvoir de la mĂ©taphore serait de briser une catĂ©gorisation antĂ©rieure, afin d'Ă©tablir de nouvelles frontiĂšres logiques sur les ruines des prĂ©cĂ©dentes»[31]. Le choix de placer le film dans la perspective d'une histoire d'amour est un premier indice de ce changement de rĂ©fĂ©rence pour parler de la bombe d'Hiroshima. Le scĂ©nario s'ouvre sur « deux Ă©paules nues », « comme trempĂ©es de cendre, de pluie, de rosĂ©e ou de sueur, comme on veut Â». Cette image, associĂ©e Ă  celle du champignon de la bombe H de Bikini, uniquement prĂ©sente dans le scĂ©nario, devient mĂ©taphorique et rend visible toute la violence de la bombe atomique. Les corps en mouvement deviennent les comparants du champignon dans un systĂšme de mĂ©taphore filĂ©e qui active la fonction symbolique et Ă©vocatrice de la figure. À l'Ă©cran, ce sont les cinq plans de corps enlacĂ©s en fondu enchaĂźnĂ© qui s'assimilent Ă  cette figure littĂ©raire pour reprĂ©senter la fission nuclĂ©aire. Le fondu mĂȘle les premiers corps aux seconds afin qu'ils ne fassent plus qu'un, les corps des amants Ă©voquant ainsi de façon symbolique les corps abĂźmĂ©s par la bombe.

Un jeu d'analogie de la métaphore se dévoile dont la construction repose majoritairement sur des effets de symétrie et de dissymétrie que l'on remarque avec la présence du chat blanc de la Place de la Paix à Hiroshima qui devient le double métaphorique du chat noir de la cave de Nevers, ou encore avec l'image de la pluie tombant le soir sur Hiroshima qui s'associe aux pluies de cendre et à la pluie le long des murs de la cave de Nevers[32]. Ces jeux d'analogies poursuivent l'idée que l'histoire personnelle des deux amants devient une nouvelle référence symbolique pour parler de la guerre.

ParallĂšlement, il faut souligner le pouvoir imageant de la mĂ©taphore. GrĂące Ă  sa puissance poĂ©tique elle permet de reprĂ©senter l'irreprĂ©sentable. En ce sens, la lumiĂšre aveuglante des « dix-mille soleils » activĂ©s « sur la place de la Paix » Ă  Hiroshima est la mĂ©taphore de cette insuffisance des rĂ©fĂ©rences communes de la langue Ă  exprimer ce qui ne peut l'ĂȘtre et illustre la nĂ©cessitĂ© d'avoir recours au langage poĂ©tique pour reprĂ©senter l’indicible.

Notes et références

Notes

    Citations issues du script

    • (fr) Marguerite Duras, Hiroshima mon amour, Paris, Gallimard, , rĂ©Ă©d. coll. « Folio »
    1. Duras 1960, p. 21

    Références

    1. Marguerite Duras, Hiroshima mon amour : Scénario et dialogues, Paris, Gallimard, , 176 p. (ISBN 978-2-07-036009-3), Prologue.
    2. Marine Landrot, « L'amour, aprĂšs l'apocalypse », TĂ©lĂ©rama, no 3419,‎ , p. 28-30.
    3. Raphaëlle Leyris, « "Il n'y a pas un seul style Duras" », sur Le Monde, .
    4. (en) Silvia Kolbowski, « After Hiroshima Mon Amour », Art Journal, no 66:3,‎ , p. 80-84.
    5. (en) James Monaco, Alain Resnais, New York, Oxford University Press, (ISBN 0-19-520037-3).
    6. Suzanne Liandrat-Guigues et Jean-Louis Leutrat, Alain Resnais : Liaisons secrÚtes, accords vagabonds, Cahiers du cinéma, , p. 219-220.
    7. Francine Laurendeau, « Tu n'as rien vu Ă  Hiroshima - La modernitĂ© absolue », SĂ©quences, no 262,‎ septembre - octobre 2009, p. 16 - 16 (ISSN 1923-5100).
    8. (en) Donald Richie, Japan Journals : 1947-2004, Berkeley, Stone Bridge Press, (ISBN 0-19-520037-3), p.126, entrée du 25 janvier 1960.
    9. Fiche du film sur le site du festival de Cannes.
    10. (en) Jordan Brooks, « Review: Hiroshima mon amour (4K Restoration) », sur The Focus Pull, (consulté le ).
    11. https://fresques.ina.fr/festival-de-cannes-fr/parcours/0002/1952-1959-mondanites-politique-et-cinema.html
    12. Hiroshima mon amour, rottentomatoes.com, consulté le 2 mars 2012.
    13. Hiroshima mon amour, IMDb, consulté le 24 janvier 2017.
    14. Hiroshima mon amour, cineclubdecaen.com, consulté le 2 février 2012.
    15. Hiroshima mon amour, Les Cahiers du cinéma, consulté le 2 mars 2012.
    16. Figaroscope, 9 novembre 2009.
    17. cité dans Jean-Michel Frodon, Le Cinéma français, de la Nouvelle Vague à nos jours, Paris, Cahiers du Cinéma, , p. 29
    18. Edgar Schneider, « Bataille à Cannes autour d'Hiroshima mon amour », France-Soir, 10 mai 1959.
    19. Frodon 2010, p. 81
    20. Bertrand KeraĂ«l, « Michel Ciment, directeur de publication du magazine Positif : une cinĂ©mathĂšque imaginaire », La BibliothĂšque du film,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
    21. Michel Mourlet, « RĂ©ponse Ă  une enquĂȘte sur Hollywood », dans Michel Mourlet, Sur un art ignorĂ© : La mise en scĂšne comme langage, Ramsay, coll. « Ramsay Poche CinĂ©ma », , p. 78
    22. Frodon 2010, p. 48
    23. (en) « Restoring Hiroshima mon amour », sur arri.com, (consulté le ).
    24. Le rapport entre la tondue de Nevers et le film Hiroshima mon amour
    25. Christophe Carlier, Marguerite Duras, Alain Resnais : Hiroshima mon amour, Paris, PUF, .
    26. « Analyse de François Thomas au Forum des images à Paris en février 2011 »
    27. Correspondance d’Alain Resnais en 1958 dont les principaux passages sont retranscrits dans le livret du support dvd du film aux Ă©ditions Arte vidĂ©os ; mais Ă©galement dans l’ouvrage collectif Tu n'as rien vu Ă  Hiroshima, Sous la direction de Marie-Christine de Navacelle, avec la collaboration de Sylvette Baudrot, Alain Resnais, Dominique Noguez et Chihiro Minato. Photos d'Emmanuelle Riva : Editions Gallimard, coll. "Haute Enfance", 2009.
    28. Luc Houllet, Filmer dit-elle. Le cinĂ©ma de Marguerite Duras, Paris, BibliothĂšque du Centre Georges Pompidou, Caprico, , « Le texte parlĂ© d'Hiroshima constitue une sorte de dĂ©fi. Il faut un certain gĂ©nie pour le faire passer, et mieux, le magnifier. Ce qui fait qu'on peut se moquer de ses rĂ©pliques Ă  l'emporte-piĂšce (type : « Tu n'as rien vu Ă  Hiroshima ») quand on les cite au cours d'une conversation dans un cafĂ©. Il n'empĂȘche que leur intrusion dans la rĂ©alitĂ© du film trouble le spectateur, l'Ă©meut, crĂ©e une certaine rĂ©sonance en lui, une rĂ©sonance durable puisque cinquante ans aprĂšs, on s'en souvient trĂšs bien. »
    29. Luc Lagier, Hiroshima mon amour, Paris, Cahiers du CinĂ©ma, Les petits cahiers, , Évoquant les premiers mots Ă©changĂ©s par les deux amants dans leur chambre d'hĂŽtel Ă  Hiroshima, Resnais indique que "le texte ne reprĂ©sente pas un dialogue rĂ©el entre l'homme et la femme mais une espĂšce de rĂȘve, de voix qui vient de l'inconscient". Ainsi, les deux personnages donneront souvent l'impression non seulement de ne pas se regarder dans les yeux, mais Ă©galement de ne jamais vraiment s'Ă©couter, comme s'ils parlaient tout seuls ou pour eux-mĂȘmes. Ni commentaires, ni vĂ©ritables dialogues, le texte imaginĂ© par Resnais et Duras a donc un statut flottant, littĂ©ralement entre-deux, idĂ©al pour raconter une histoire finalement proche de la rĂȘverie ou de l'hallucination.
    30. Robert Beneyoun, Alain Resnais arpenteur de l'imaginaire, Citation de Resnais p.64
    31. Paul RicƓur, La mĂ©taphore vive, Paris, Edition du Seuil, , p.251.
    32. Florence Bernard de Courville, « Hiroshima mon amour : la mémoire de l'oubli, problématique d'un récit cinématographique » dans De mémoire et d'oubli : Marguerite Duras, PIE Peter Lang,

    Annexes

    Bibliographie

    Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

    Film

    Ouvrages

    • Christophe Carlier, Marguerite Duras, Alain Resnais : Hiroshima mon amour, Presses universitaires de France, , 128 p. (ISBN 978-2-13-046265-1)
    • Luc Lagier, Hiroshima mon amour, Cahiers du cinĂ©ma, coll. « Les petits cahiers », , 96 p. (ISBN 978-2-86642-490-9)
    • Jean-Louis Leutrat, Hiroshima mon amour, Armand Colin, coll. « 128 », , 2e Ă©d., 128 p. (ISBN 978-2-200-35360-5)
    • Sylvette Baudrot, Chihiro Minato, Marie-Christine de Navacelle, Dominique Noguez et Alain Resnais, Tu n’as rien vu Ă  Hiroshima, Gallimard, , 128 p. (ISBN 978-2-07-012298-1 et 2-07-012298-0)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

    Articles critiques

    • (en) Wolfgang Luchting, « Hiroshima, Mon Amour, Time, and Proust », The Journal of Aesthetics and Art Criticism, Wiley-Blackwell, vol. 21, no 3,‎ , p. 299-313 (lire en ligne)
    • Marie-Françoise Grange, « Paysage resnaisien ou variations autour de la mise en espace du temps », CinĂ©mas, vol. 5, nos 1-2,‎ , p. 135–146 (lire en ligne)
    • StĂ©phane Bouquet, « Rejoindre la rencontre : Hiroshima mon amour (Alain Resnais, 1959) », dans Jacques Aumont (dir.), La rencontre, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 9782753526921, lire en ligne), p. 215-230

    Articles connexes

    Liens externes

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