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Hippolyte Bellangé

Hippolyte Bellangé, né le [1] à Paris, et mort dans la même ville le , est un peintre, dessinateur, graveur et lithographe français.

Hippolyte Bellangé
Hippolyte Bellangé par Émile Lassalle, Paris, 1840.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Joseph Louis Hippolyte Bellangé
Nationalité
Domicile
Activités
Enfant
Autres informations
Membre de
Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen ()
Société des amis des arts de Rouen (d)
Maître
Genre artistique
Distinction

Élève de Gros, Bellangé s’est fait un nom pour la peinture des batailles et des scènes militaires. Plusieurs de ses toiles sont exposées au musée de l'Histoire de France à Versailles.

Biographie

Joseph-Louis-Hippolyte Bellangé est né à Paris au no 11 de la rue Saint-Denis. Il est issu de l'union de Pierre-Antoine Bellangé, menuisier et Marie-Anne Agnès Quenet, ouvrière en mode. Son père était fabricant de meubles à une époque où l’ébénisterie était considérée comme un art. Après de courtes études au collège du lycée impérial Bonaparte, Hippolyte Bellangé est placé dans une maison de commerce, puis en 1816, entre dans l’atelier du peintre Antoine-Jean Gros. Parmi ses condisciples figurent Richard Parkes Bonington, Eugène Lami, Camille Roqueplan et Paul Delaroche. Il se lie d’une amitié durable avec Nicolas-Toussaint Charlet, de huit ans son aîné ; tous deux s’enthousiasment pour l’œuvre de Théodore Géricault. Bellangé débute par des dessins, des aquarelles, des sépias. Sous l’influence de Charlet, il se tourne vers la lithographie, une technique encore nouvelle et réputée séduisante. De 1823 à 1835, il publiera chez Gihaut quinze albums lithographiques consacrés à des sujets militaires et patriotiques qui lui attirent la faveur populaire.

Cependant, son goût le porte de plus en plus vers la peinture militaire. Il expose pour commencer au Salon de 1822, puis il est remarqué au Salon de 1824 où il obtient une médaille de seconde classe. La consécration officielle arrive dix ans plus tard au Salon de 1834 avec Napoléon au retour de l'île d'Elbe, qui lui vaut la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Le succès est énorme. L’œuvre est gravée et lithographiée par Bellangé lui-même. Elle est suivie des grandes toiles qui ont assis sa réputation de peintre militaire. Avec Charlet et Auguste Raffet, il deviendra « l’un des trois artistes qui entendent le mieux la reproduction des troupiers de l’Empire » (V. Thoré). Il présente aussi des scènes de genre liées à la vie militaire, comme La Maîtresse-femme (1838) et Départ du cantonnement (1855), dans lesquelles transparaissent l’humour ou la drôlerie.

Épisode de la retraite de Russie (fragment), 1862.

Entre-temps, en 1837, il s’était installé avec son épouse qui vient de lui donner un fils Eugène Bellangé (1837-1895) à Rouen où il fut nommé conservateur du musée[2]. De retour à Paris en 1853, il trouve un nouvel élan dans la représentation des guerres du Second Empire, notamment les campagnes d’Orient et d’Italie : Bataille de l'Alma (1855), Prise de Malakoff (1858), Combat dans les rues de Magenta (1861), Les Deux Amis (1861) ; après le succès particulier obtenu par ce dernier tableau, il fut promu au rang d’officier de la Légion d'honneur[3]. Il revient à la lithographie pour créer une série de scènes de la guerre de Crimée (Les Zouaves avant et après l’action, Revenants de Sébastopol). Dans les dernières années de sa vie, il renoue avec l’épopée napoléonienne (Épisode de la retraite de Russie, Salon de 1863, Les Cuirassiers de Waterloo, 1865) et connaît un triomphe avec son dernier tableau, La garde meurt (1866), une œuvre emblématique terminée la veille de sa mort. Il est inhumé au cimetière de Montmartre.

Il a habité au no 57 rue de Douai à Paris.

Distinctions

Ĺ’uvre

Hippolyte Bellangé a produit une œuvre considérable. Il prit part à toutes les expositions (à l’exception des Salons de 1844 et de 1848) et présenta en tout plus de 120 toiles, dont plusieurs de grandes dimensions. Dans l’ouvrage qu’il lui a consacré, Jules Adeline avance le chiffre de 250 tableaux et près de 1200 dessins et aquarelles. L’œuvre lithographique, très importante, est estimée à 800 lithographies populaires : types et costumes de soldats, scènes de genre, fantaisies, imprimés par Villain et Godefroy Engelmann, puis par Auguste Bry et édités par les frères Gihaut et François Delarue. À cela s’ajoutent les feuilles de croquis éditées par Rittner, ainsi que les pièces publiées dans L’Artiste, les Cent-et-un, La Caricature (Le Mouvement, Le juste Milieu, La Résistance, 1831). Bellangé contribua également à l’illustration d’ouvrages historiques et géographiques, et réalisa des vignettes pour les Chansons de Béranger (1828-1834).

Une des principales qualités reconnues à Bellangé est son art de la composition, dans laquelle il manifeste une capacité remarquable à faire évoluer des masses énormes sur le champ de bataille. Mais il sait aussi dépeindre, dans les aléas de la guerre, les préoccupations de « l’homme intérieur » (F. Wey). Ses eaux-fortes et ses lithographies traduisent une connaissance intime du métier. Le dessinateur se distingue par son « habileté extrême de crayon », qu’il s’agisse des esquisses de ses grands tableaux ou de son travail de vignettiste. Ses feuilles de croquis traitées avec esprit sont intéressantes et constituent l’aspect le moins daté de son œuvre. On a pu lui reprocher le côté conventionnel de sa peinture militaire, mais ce trait n’est pas propre au genre ni à son œuvre. Celle-ci témoigne d’une époque marquée par le souvenir des guerres de la Révolution et de l’Empire ; la vie militaire y jouait un rôle important et sa représentation était propre à recueillir l’adhésion du public.

RĂ©ception critique

« Dans la peinture, (…) Bellangé a porté très loin la préoccupation d’être avant tout vrai, clair, simple de ton, afin de détacher le dessin, l’intention, le relief, et de ne point distraire par des sensations vaines un spectateur appelé à se pénétrer des formes pour saisir l’esprit des compositions. »

— Francis Wey, Exposition des œuvres d’Hippolyte Bellangé à l’École impériale des Beaux-Arts, 1867, p. 29.

Salons

Collections publiques

Aux États-Unis
En France
Au Royaume-Uni
En Russie

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Francis Wey, Exposition des Ĺ“uvres d’Hippolyte BellangĂ© Ă  l’École impĂ©riale des Beaux-Arts, Ă©tude biographique, 1867.
  • Jules Adeline, Hippolyte BellangĂ© et son Ĺ“uvre, Paris, Albert Quantin, 1880 (en ligne sur archive.org).
  • Henri BĂ©raldi, Les Graveurs du XIXe siècle, Guide de l’amateur d’estampe moderne, Paris, L. Conquet, 1885-1892, 12 vol., vol.2, BellangĂ©, p. 5-25.
  • (en) Jane Turner, Dictionary of Art, Londres, McMillan, New York, Grove’s Dictionaries, 1996, vol. 3.
  • AndrĂ© Roussard, Dictionnaire des peintres Ă  Montmartre, Éditions A. Roussard, Roissy-en-Brie, 1999, p.60./640.p.
  • Solène Sazio, Hippolyte BellangĂ© (1800-1866), la lĂ©gende napolĂ©onienne Ă  travers l'Ĺ“uvre d'Hippolyte BellangĂ© mĂ©moire et reprĂ©sentations, Rouen, thèse de doctorat sous la direction de Yannick Marec, UniversitĂ© de Rouen, et SĂ©golène Le Men, UniversitĂ© de Nanterre.
  • Dictionnaire BĂ©nĂ©zit

Iconographie

  • Émile Lassalle, Portrait d'Hippolyte BellangĂ©, 1840, lithographie Ă©ditĂ©e par Aubert, marchand d'estampes, galerie VĂ©ro-Dodat Ă  Paris
  • Anonyme, Hippolyte BellangĂ©, assis Ă  son bureau, Ă©preuve photographique entre 1857 et 1865, Paris, musĂ©e d'Orsay

Liens externes

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