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Hervé Cristiani

Hervé Cristiani, né le à Neuilly-sur-Seine et mort le dans le 15e arrondissement de Paris[1], est un auteur-compositeur-interprète français.

Hervé Cristiani
Description de cette image, également commentée ci-après
Hervé Cristiani en concert à Juan-les-Pins, en 2012.
Informations générales
Nom de naissance Hervé François René Cristiani
Naissance
Neuilly-sur-Seine
Décès
15e arrondissement de Paris
Activité principale Chanteur
Activités annexes Auteur, compositeur
Genre musical Chanson française
Instruments Guitare, piano
Années actives 1975 - 2013

Il est surtout connu pour son succès populaire de 1981 : Il est libre Max.

Biographie

Hervé Cristiani naît à Neuilly-sur-Seine le . Au collège Sainte-Marie de Monceau à Paris, il est cancre de la 11e à la terminale. Sa présence indispensable à la chorale a pesé en sa faveur pour ne pas être renvoyé. Il aime à dire que ses véritables études ont commencé le jour où elles se sont terminées.

Durant son adolescence, quand il ne joue pas de la guitare, Hervé Cristiani lit beaucoup et s’intéresse à la physique théorique, à l’histoire, aux religions et à la littérature. Il joue également au tennis et fait même de la compétition. Influencé par le blues et le folk dès ses débuts, il est réfractaire à la chanson française de l'époque et n'apprécie guère les yéyés tels que Claude François, Johnny Hallyday ou Sylvie Vartan mais est fasciné par la soul de Ray Charles, Marvin Gaye et Aretha Franklin.

Ă€ 25 ans, il frĂ©quente l'American Center de Paris, un creuset de la contre-culture et plateforme d'expĂ©rimentations inter-artistiques[2] oĂą s’exprime notamment toute une sĂ©rie d'artistes amĂ©ricains de passage[3]. Bon guitariste, il partage alors la scène avec ses amis Marcel Dadi, Dick Annegarn, Bill Deraime, Jacques Higelin, Maxime Le Forestier et consorts, tous Ă  cette Ă©poque aussi inconnus que lui.

En parallèle, HervĂ© Cristiani frĂ©quente aussi Le Petit Conservatoire de la chanson de Mireille. Une forte complicitĂ© s'installe entre ces deux perfectionnistes, qui durera jusqu’à la mort de cette dernière. Cette pĂ©riode sera celle des premières apparitions tĂ©lĂ© et radio et dans la foulĂ©e, il sort son premier 45 tours chez AMI Records, Quand j'ai peur d'aimer / Le palais du roi, bientĂ´t suivi d'un second avec Dick Annegarn : La femme fleur, chanson humoristique inspirĂ©e par Georges Wolinski.

Contrairement Ă  ce qui est mentionnĂ© dans son livre, pour satisfaire les Ă©diteurs et protĂ©ger la personne intĂ©ressĂ©e, c'est en remportant un pari dans une partie de poker contre un directeur artistique de la maison de disque Polydor qu'il obtient de ce dernier la promesse de pouvoir enregistrer un premier 33 tours. Ce sera Au pays de MĂ©lodie (1975), premier album concept d'HervĂ© Cristiani dans la lignĂ©e de cette Ă©poque (Pink Floyd, Genesis, etc.). On retrouve dĂ©jĂ  son monde fait de petits riens, qu'il dĂ©veloppera au fil des ans. Parmi les titres : Dans les Ă©toiles noires, Au pays de MĂ©lodie, Flapie la dĂ©fonce… Les albums et les tournĂ©es — souvent en compagnie de Francis Cabrel — s'enchaĂ®nent ensuite avec des fortunes diverses. La semi-rĂ©ussite commerciale de Au pays de MĂ©lodie pousse Polydor Ă  produire un second album concept l'annĂ©e suivante : Campanules (1976) dont le succès sera confidentiel.

En 1979, Hervé Cristiani quitte Polydor pour WEA et sort un nouveau disque, Récréation, qui comprend entre autres Madame Michu, Marylou et Le plombier, mais qui ne se vendra malheureusement pas mieux que le précédent[4].

Hervé Cristiani était membre de la Grande Loge nationale française.

Il est libre Max

En 1980, Ă  l'issue d'un spectacle minimaliste donnĂ© Ă  la cour des Miracles au pied de la tour Montparnasse Ă  l'occasion de la sortie de son 45 tours Rock 'n roll star/J'peux pas m'en empĂŞcher, il interprète pour la première fois une chanson dans laquelle il compose le portrait d'un ĂŞtre imaginaire regroupant toutes les qualitĂ©s qu'il affectionne et qu'il prĂ©nomme « Max ». Cette chanson, Il est libre Max[5], est très apprĂ©ciĂ©e par le public et Cristiani la rode quelque temps lors d'un tour de chant donnĂ© au Théâtre de la Potinière[6]. Elle deviendra d'ailleurs le titre d'un nouvel album publiĂ© cette fois chez RCA en 1981. Mais ce succès ne suffit pas Ă  convaincre sa maison de disques qui prĂ©fère promouvoir Attila le Hun et L'igloo pour un premier single. Il rĂ©ussit nĂ©anmoins Ă  imposer ce titre pour le 45 tours suivant qui connaĂ®tra un succès retentissant et le chanteur rencontre enfin le grand public. Cette chanson aurait d'ailleurs Ă©tĂ© reprise par les manifestants lors de la chute du rĂ©gime CeauČ™escu en Roumanie en . HervĂ© Cristiani raconte avoir Ă©tĂ© rĂ©veillĂ© en pleine nuit par l'appel tĂ©lĂ©phonique d'un journaliste qui dĂ©sirait lui faire entendre en direct sa chanson chantĂ©e par les manifestants[7].

Chanson emblĂ©matique de l'artiste, ce 45 tours s'est vendu Ă  plus de 500 000 exemplaires[8] et a connu d'innombrables adaptations, notamment par GĂ©rard Lenorman, Vincent Delerm, Antoine, les EnfoirĂ©s, une reprise reggae par R.I.C. (Roots Intention Crew), une Urban Mix par le duo Da One, etc.[9] Après ce succès et la sortie d'albums qui ne rencontrent pas la mĂŞme fortune, HervĂ© Cristiani vit sa vie d'artiste avec flegme et discrĂ©tion et continue rĂ©gulièrement Ă  produire livres et albums. Comme Annegarn et tant d'autres, il prise peu la vie mĂ©diatique et se contente d'amitiĂ©s vraies : Souchon, Cabrel, Jonasz, Milteau, Noah[10]…

En 1983, sa maison de disques lui fait sortir un nouvel album, son cinquième : Salve Regina, qui comprend notamment Vermine et choléra, Beaucoup de toujours et Ma claque, mais Cristiani n'arrive pas à imposer la chanson titre.

Il sortira dans les annĂ©es suivantes trois 45 tours au rythme d'un single (et d'une nouvelle maison de disques !) par an :

  • 1984 Hey money – Boomerang (BMG)
  • 1985 Emmenez-moi – Royal Albert HĂ´tel (Vogue)
  • 1986 Le tango bleu – Ti amo (Apache)

En 1989, confronté à l’éducation de ses propres enfants, Hervé Cristiani se lance dans la chanson pédagogique pour les tout petits et publie l'album La Multiplicato (1989) destiné à leur apprendre en musique les tables de multiplication. La SACEM le couronne du Prix du disque pour enfants.

L'année 1990 voit la sortie de l'album Antinoüs, cette fois sur BMG, qu'Hervé Cristiani considère comme étant le plus abouti. La chanson titre est inspirée des Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar. Malchance : sa maison de disques fait faillite le jour de la sortie du disque, qui sera très mal distribué.

En 1991, sortie de L’Alphabet, un nouveau disque pédagogique pour enfants. Voyage inattendu au pays des lettres, un petit garçon curieux apprend à lire alors qu'il est encore trop petit.

Entre 1992 et 1993, Hervé Cristiani collabore à deux films musicaux dédiés à Roland-Garros réalisés pour la télévision par Martine Bureau, Le temps d’un rêve et À chacun son regard, pour lesquels il compose une dizaine de chansons à la gloire du tennis et de ses héros du moment.

De 1994 à 2000, il diversifie sa production : réalisation de publicités, concerts, écriture de chansons qui seront publiées plus tard et sorties de diverses compilations.

En 2001, il publie Bébé chante, un nouveau disque pour enfants où Hervé Cristiani met cette fois en chanson les premiers gazouillis d'un bébé de huit mois[10].

En 2003, il publie un livre chez Balland, Il est libre Max, qui se donne pour défi d’expliciter la philosophie du personnage imaginaire qui l'a rendu célèbre. Reprenant les paroles de la chanson, il évoque ses goûts, retrace son propre parcours, se souvient de ses fans et lève le voile sur ses inspirations. L'ouvrage obtiendra le Prix de la Ville de Toulouse[11] et sera réédité en 2007 par les Presses de la Renaissance[12]. La même année, il publie également un mini-album concept « de remix et réinterprétations[13] » uniquement disponible en téléchargement, Il est toujours libre Max, comprenant treize versions du Max originel allant du reggae au hard rock en passant par le rap, le jazz, le folk, la soul, etc.[13]

En 2008, 17 ans après AntinoĂĽs et 26 ans après Il est libre Max, HervĂ© Cristiani revient avec un nouvel album de 14 chansons : Paix Ă  nos os. Bien accueilli par la critique[14], il est rejoint sur cet album par ses amis de toujours : Souchon, Cabrel, Jonasz, Noah…

En 2013, il révèle sur sa page Facebook qu'il est atteint d'un cancer de la gorge. Il participe jusqu'en à la tournée Stars 80[15] et cesse ensuite de donner des concerts. Il meurt le des suites de ce cancer[16].

Ses obsèques ont lieu le en l'église Sainte-Cécile de Boulogne-Billancourt. Il est ensuite inhumé au cimetière du Père-Lachaise (16e division), face à la tombe de Jim Morrison, dans le 20e arrondissement de Paris.

Discographie

Singles

  • 1972 : Quand j'ai peur d'aimer / Le palais du roi (45 tours AMI Records / Discodis, AMI 86 015)
  • 1973 : La femme fleur / Si on pouvait (45 tours AMI Records / Discodis, AMI 86 048)
  • 1975 : Y fait chaud / Ne nous sĂ©parez pas (45 tours Polydor 2056 342)
  • 1976 : Gigot blues / La forĂŞt de Montdidier (45 tours Polydor 2056 516)
  • 1978 : Les pigeons / Baba au Rhum (45 tours WEA 17 228)
  • 1980 : Rock'n roll star / J'peux pas m'en empĂŞcher (45 tours WEA 17 549)
  • 1981 : Attila le Hun ! / L'igloo (45 tours Challenge Production / RCA PB 8679)
  • 1981 : Il est libre Max / Boogie boum (45 tours Challenge Production / RCA PB 8804)
  • 1982 : Radio bonheur / Kate Bush (45 tours RCA PB 8947)
  • 1982 : Salve Regina / Les futures lĂ©gendes (45 tours Challenge Prod / RCA PB 61034)
  • 1983 : Ma claque
  • 1985 : Hey money / Boomerang (45 tours Challenge Prod. / Polydor 881 706-7) (aussi en version Maxi 45 tours 881 706)
  • 1986 : Royal Albert HĂ´tel / Emmenez-moi (45 tours Vogue 102 143)
  • 1987 : Le tango bleu / Ti amo (45 tours Apache / WEA 248 440-7)
  • 2008 : Florentine

Albums

Pour enfants

Divers

Bibliographie

RĂ©compenses

  • Grand prix SACEM du disque pour enfants pour La Multiplicato (1989)[17].
  • Prix Vincent Scotto pour la chanson Il est libre Max (2002)[17].
  • Grand prix du livre de la ville de Toulouse pour le livre Il est libre Max (2003)[11].

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Jedediah Sklower, Free jazz, la catastrophe féconde, L’Harmattan, , p. 195.
  3. (en) George E. Lewis, A Power Stronger Than Itself : The AACM and American Experimental Music, University of Chicago Press, , p. 246.
  4. Frédéric Zeitoun, Toutes les chansons ont une histoire, , p. 248.
  5. « Il est libre Max » [vidéo], sur ina.fr, diffusée le dans l’émission de télévision Champs-Élysées.
  6. « Cristiani, Hervé », sur le Hall de la Chanson, .
  7. « Hervé Cristiani (Il est libre Max) est mort », sur Télérama.fr, (consulté le ).
  8. « Non, Hervé Cristiani n'a pas chanté que "Il est libre Max" », sur FranceTVinfo.fr, .
  9. « HervĂ© Cristiani : "Il est libre Max" en 6 reprises », sur RTL.fr, .
  10. « Hervé Cristiani, compositeur et interprète », Philippe-Jean Catinchi, Le Monde, rubrique Disparitions, .
  11. « Hommage à Hervé Cristani », sur Maxifans.com, .
  12. « Il est libre Max », sur BnF.fr, .
  13. « Il est toujours libre Max », sur MusicStory.com.
  14. Loïc Picaud, « Paix à nos os », sur MusicStory.com, .
  15. « Grand Stade de Lille : Stars 80 prêt à combler 50.000 personnes ! », sur Le Parisien, .
  16. « Hervé Cristiani, interprète de "Il est libre Max", est décédé », sur rtl.fr, (consulté le ).
  17. « Hommage à Hervé Cristiani », sur Sacem.fr, .

Liens externes

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