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Henry Lossier

Henry Lossier est un ingénieur civil suisse né à Genève le et mort à Paris 18e le [1].

Henry Lossier
Autres informations
A travaillé pour
Société Pelnard, Considère et Caquot (d) (-)
Conflit
Ĺ’uvres principales
Hangar à dirigeables d'Écausseville
Hangars Lossier du Bourget
Pont de Villeneuve-le-Roi

Biographie

Henry Lossier suit les cours de l'École polytechnique fédérale de Zurich dont il sort major de sa promotion. Il est professeur agrégé deux ans plus tard dans cet établissement, et professeur à l'université de Lausanne en 1903[2].

En 1908, il s'associe avec Armand Considère pour travailler dans son bureau d'études.

Ensemble, en 1908-1909, ils conçoivent trois ponts en arc pour la ligne de tramway des Alpes-Maritimes vers Saint-Martin-Vésubie à partir de Levens-Vésubie dans les Alpes-Maritimes. Les ponts en béton armé ont été construits par la Société Thorrand et Cie qui exploitait les brevets de Considère[3].

Quand, en 1910, Louis Pelnard, ingénieur des Mines, gendre d'Armand Considère, entre dans son bureau d'études, la société prend le nom de Considère-Pelnard et Compagnie[4].

En 1912, Henry Lossier quitte le bureau d'études de Considère et s'établit comme ingénieur conseil à son nom et se spécialise dans les structures en béton. Après son départ, Albert Caquot, polytechnicien et ingénieur des ponts et chaussées, entre dans la Société Considère-Pelnard et Compagnie où il a donné toute la dimension de son talent. La société prend alors le nom de Société Pelnard-Considère-Caquot. Celle-ci ferme ses portes dans les années 1970.

Il s'engage en 1914 pendant la Première Guerre mondiale. Il est blessé en 1916.

Pour la réalisation des projets dont il fait la conception il est souvent associé avec les Établissements Fourré et Rhodes, mais non exclusivement.

Paul Séjourné prévoit la construction d'un pont routier au-dessus des voies ferrées à km au sud de Randan. En , Henry Lossier en fait l'étude de ce pont en forme de poutre Vierendeel, de hauteur constante et de deux travées de 23 m et 17,80 m. Il est réalisé en 1920 par l'entreprise Mallet[5] - [6].

En 1917, il fait les plans du hangar à dirigeables d'Écausseville en béton armé réalisé par les Établissements Fourré et Rhodes et terminé en 1919[7].

Vue d'ensemble de l'aéroport de Paris-Le Bourget avec les cinq hangars Lossier dans l'alignement de l'aérogare.

Il conçoit les cinq hangars aéronautiques de l'aéroport de Paris-Le Bourget, réalisés en 1921-1922. Ils sont agrandis en 1932. Endommagés en 1944, ils sont reconstruits à l'identique[8] - [9] - [10].

En 1921, la Compagnie de chemin de fer du Midi lui confie l'étude du pont de Castelnaudary pour franchir ses voies sans appui intermédiaire. Le pont en arc sous-tendu de type bow-string est réalisé par l'entreprise Mallet en 1921-1922. Il a une portée de 41,40 m[11] - [12].

Il fait les plans du silo à céréales de la gare d'Arenc comprenant 96 cellules de 100 t, réalisé entre et par les Établissements Fourré et Rhodes pour la Société générale de transbordements maritimes de Marseille[13].

En 1927, il fait les plans du pont Louis-Saint ou pont de Souk-el-Arba, rĂ©alisĂ© par FourrĂ© et Rhodes, sur l'oued Mellègue, Ă  Jendouba, en Tunisie. C'est un pont bow-string de 92 m de portĂ©e qui dĂ©tient alors le record du monde de portĂ©e pour ce type de pont[14].

En 1930, associé avec les Établissements Fourré et Rhodes, il présente un projet d'autostrade entre la porte Maillot à la porte de Vincennes à Paris.

En 1935-1937, il conçoit le pont de Pouilly-sous-Charlieu construit par les Établissements FourrĂ© et Rhodes. Il comprend trois arches de 63 m de portĂ©e[15].

Il remporte en 1935 le marché de reconstruction du pont de Villeneuve-Saint-Georges, réalisé par Fourré et Rhodes. Il est dynamité par le Génie français en [16].

En 1937, associé avec l'architecte Georges Wybo, il conçoit le pont Cornudet, en béton armé, pour franchir l'Oise entre Neuville-sur-Oise et Jouy-le-Moutier. Il est inauguré le . Le , il est dynamité par le Génie français.

Après les premiers brevets d'Eugène Freyssinet sur la précontrainte, il va mettre au point ce qu'il a appelé la « précontrainte réglable », technique proche de ce qui a été plus tard appelé la précontrainte extérieure. La première application de cette technique est faite sur le deuxième pont de Villeneuve-le-Roi/Villeneuve-Saint-Georges, en 1948-1950[17].

Pont en arc de Saint-Julien-sur-Garonne.

En 1950, il Ă©tudie le pont de Saint-Julien-sur-Garonne, rĂ©alisĂ© par les Établissements FourrĂ© et Rhodes, permettant de franchir en une seule arche de 101 m la Garonne[18].

Il a fait la promotion de l'utilisation de ciments expansifs qu'il a utilisé sur le pont ferroviaire de Laroche.

Il a conçu un nombre considérable de projets de ponts, hangars, chalands de type Lossier (plus d'une centaine)[19], silos à blé et à ciment, centrales thermiques et barrages.

Expert pour les ouvrages en béton, il est aussi appelé comme consultant sur des projets mais aussi sur des ouvrages accidentés. Il intervient aussi auprès de groupes industriels.

Il est l'auteur de très nombreuses publications techniques de référence en France dont certaines ont été traduites.

Publications

  • Henry Lossier, « De l'arc Ă©lastique continu sur appuis rigides Â», Bulletin technique de la Suisse romande, novembre- (bibliographie)
  • Henry Lossier, Calcul des ponts en maçonnerie. MĂ©thode de M. Ritter, p. 153-156, "Le GĂ©nie civil", no 1073, (lire en ligne), remarques sur l'application de la mĂ©thode (voir)
  • Henry Lossier, Calcul des ponts en maçonnerie Ă  plusieurs arches, p. 268-272, "Le GĂ©nie civil", no 1366, (lire en ligne), planche XVI (voir)
  • Henry Lossier, Le calcul des rĂ©servoirs circulaires, Éditions "Le GĂ©nie civil", Paris, 1910 ; p. 16
  • Henry Lossier, Étude de la solidaritĂ© des pièces de pont, p. 336-340, "Le GĂ©nie civil", no 1576, (lire en ligne)
  • Henry Lossier, Maurice Pernollet, RĂ©sistance des matĂ©riaux: Note sur le calcul des ponts suspendus rigides, Ă  haubans et poutre de rigiditĂ©, p. 263-269, "Le GĂ©nie civil", no 1599, (lire en ligne)
  • Henry Lossier, Maurice Pernollet, RĂ©sistance des matĂ©riaux: Note sur le calcul des ponts suspendus rigides, Ă  haubans et poutre de rigiditĂ© (suite et fin), p. 285-288, "Le GĂ©nie civil", no 1600, (lire en ligne)
  • Henry Lossier, Le bĂ©ton armĂ© et le "ciment fondu". Construction des ouvrages en bĂ©ton armĂ© Ă  grande portĂ©e, p. 79-83, "Le GĂ©nie civil", no 2059, (lire en ligne), planche III (voir)
  • Henry Lossier, RĂ©sultats d'expĂ©riences sur les ciments Ă  durcissement rapide, p. 204-207, "Le GĂ©nie civil", no 2142, (lire en ligne)
  • Henry Lossier, Coupoles et voĂ»tes en bĂ©ton armĂ©, p. 564-566, "Le GĂ©nie civil", no 2391, (lire en ligne)
  • Henry Lossier, Le flambement des arcs et des membrures comprimĂ©es des poutres droites, p. 269, "Le GĂ©nie civil", no 2483, (lire en ligne)
  • Henry Lossier, La Valeur des formules de battage des pieux en bĂ©ton armĂ©, Éditions Le GĂ©nie civil, Paris, 1930 ; p. 12
  • Henry Lossier, Ponts Ă  poutres en bĂ©ton armĂ© de grandes dimensions, p. 367-384, Rapport prĂ©liminaire du Premier congrès de l'Association internationale des ponts et charpentes (IABSE), Paris, -, Zurich, 1932
  • Henry Lossier, OĂą les progrès de la technique actuelle conduisent-ils le bĂ©ton armĂ© ?, p. 445-446, "Le GĂ©nie civil", no 2673, , (lire en ligne)
  • Henry Lossier, Les limites actuelles de la hauteur des tours, p. 555-560, "Construction et Travaux Publics", , no 12
  • Henry Lossier, L'Avenir du bĂ©ton armĂ© et du mĂ©tal pour les ponts de très grande portĂ©e, SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils de France, Paris, 1934 ; p. 34
  • Henry Lossier, Un laboratoire français d'Ă©tude du sol et des fondations, Éditions Le GĂ©nie civil, Paris, 1934 ; p. 11
  • Henry Lossier, Planchers champignons, dalles rectangulaires, dalles continues; dispositions d'armature, p. 122-137, "Travaux", , no 27
  • Henry Lossier, Évolution et tendances actuelles des couvertures et des ponts en bĂ©ton armĂ© de grande portĂ©e, p. 24-41, "L'architecture d'aujourd'hui", 1936, novembre, no 11
  • Henry Lossier, Les Fissures du bĂ©ton armĂ©, Éditions Le GĂ©nie civil, Paris, 1936 ; p. 27
  • Henry Lossier, RĂ©alisations de ponts, p. 97, "Travaux", , no 63
  • Henry Lossier, Les Fondations des chemins de roulement du nouveau portique de manutention du charbon de la Centrale de Grand-Quevilly: près de Rouen, Éditions Le GĂ©nie civil, Paris, 1938 ; p. 19
  • Henry Lossier, Le dĂ©veloppement cyclique du bĂ©ton armĂ©. Hasard ou intuition?, p. 41-49, "Le GĂ©nie civil", n°3025-3026, 1- (lire en ligne), avec remarques complĂ©mentaires d'Eugène Freyssinet
  • Henry Lossier, Les viaducs en arcs Ă  plusieurs travĂ©es solidaires, p. 244-245, "Le GĂ©nie civil", n°3043-3033, 7- (lire en ligne)
  • Henry Lossier, Les Viaducs en arcs Ă  plusieurs travĂ©es solidaires: M. Henry Lossier. ExposĂ© du , SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs civils de France, Paris, 1941 ; p. 12
  • Henry Lossier, La reconstruction du pont en bĂ©ton armĂ© de Villeneuve Saint-Georges, sur la seine, près Paris, p. 253-257, "Le GĂ©nie civil", n°3045-3046, 21- (lire en ligne)
  • Henry Lossier, La reconstruction du pont de Pouilly-sous-Charlieu, sur la Loire, p. 77-79, "Le GĂ©nie civil", n°3053-3054, 16- (lire en ligne)
  • Henry Lossier, Ciment sans retrait et expansifs: I. ExposĂ© prĂ©liminaire, p. 203, "Travaux", , no 108
  • Henry Lossier, Hangar de 150 mètres d'ouverture pour hydravions transocĂ©aniques de 60 tonnes, Chaix, Paris, 1943 ; p. 11
  • Henry Lossier, Les prototypes de la prĂ©contrainte du bĂ©ton, artificielle, rĂ©glable ou automatique, p. 171, "Travaux", , no 121
  • Henry Lossier, Albert Caquot, Les Ciments expansifs et leurs applications, autocontrainte du bĂ©ton, Chaix, Paris, 1944 ; p. 19
  • Henry Lossier, Le clavage des voĂ»tes du viaduc sous voies de la SNCF Ă  Laroche, sur l'Yonne, Ă  l'aide de voussoirs en bĂ©ton expansif, p. 269, "Travaux", , no 152
  • Henry Lossier, Visite du pont de Villeneuve-Saint-Georges, p. 210, "Travaux", , no 196
  • Henry Lossier, L'Autocontrainte des bĂ©tons par les ciments expansifs, SociĂ©tĂ© des ingĂ©nieurs et scientifiques de France, Paris, 1952 ; p. 37
  • Henry Lossier, La pathologie du bĂ©ton armĂ©, Dunod, Paris, 1952 ; p. 100
  • Henry Lossier, Pathologie et thĂ©rapeutique du bĂ©ton armĂ©, Dunod, Paris, 1955 ; p. 156
  • Henry Lossier, Construction par encorbellement, sans cintre fixe, de ponts en bĂ©ton prĂ©contraint. Pont de Worms sur le Rhin, Institut technique du bâtiment et des travaux publics, Paris, 1955

Notes et références

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 18e, n° 3042, vue 6/31.
  2. « Société vaudoise des Ingénieurs et des Architectes », Bulletin technique de la Suisse romande, no 29,‎ (lire en ligne)
  3. Jean-Bernard Lacroix, Les ponts des Alpes-Maritimes du Moyen Âge au XXe siècle, Nice-Historique, année 2005, no 446, p. 265 (texte en ligne).
  4. Archives nationales du Monde du Travail, Pôle du document numérique, MRSH, Université de Caen Normandie (lire en ligne)
  5. « Pont-route de Randan (Puy-de-DĂ´me), Ă  poutres droites sans triangulation Â», 'Le GĂ©nie civil, no 2100, , p. 447 (en ligne).
  6. Bernard Marrey, p. 93.
  7. G. Espitallier, « Les voĂ»tes en bĂ©ton armĂ© dans la couverture des bâtiments. Le hangar de Montebourg pour ballons dirigeables Â», Le GĂ©nie civil, no 1934, , p. 213-218(en ligne), planche II (en ligne), remarques sur les calculs de bĂ©ton armĂ© faits par Henry Lossier (en ligne).
  8. Ch. Dantin, « Constructions civiles:Les nouveaux hangars Ă  avions du port aĂ©rien du Bourget, près Paris Â», Le GĂ©nie civil, no 2076, , p. 465-468 (en ligne), planche IX (en ligne).
  9. Inventaire culturel : série de cinq hangars aéronautiques dit hangars du Bourget, dits aussi hangars Lossier.
  10. Patrimoine 93 : Hangars du Bourget, dits hangars Lossier.
  11. Paul Thomann, « Pont en bĂ©ton armĂ©, Ă  Castelnaudary (Aude) Â», Le GĂ©nie civil, no 2090, , p. 217-218 (en ligne).
  12. Bernard Marrey, op. cit., p. 89-90.
  13. Le GĂ©nie civil, no 2655.
  14. Marcel Prade, Les grands ponts du monde hors d'Europe, p. 35, ancienne librairie Brissaud, Poitiers, 1992 (ISBN 2-90217068-8).
  15. Bernard Marrey, op. cit., p. 68.
  16. Bernard Marrey, op. cit., p. 72.
  17. Bernard Marrey, op. cit., p. 144-145.
  18. Bernard Marrey, op. cit., p. 159-160.
  19. Robert Sauser, « Les chalands de mer en bĂ©ton arme, système Henry Lossier, construits aux chantiers Dufour, Ă  Harfleur Â», Le GĂ©nie civil, no 2013, , p. 225-230 (en ligne).

Annexes

Bibliographie

  • Sous la direction d'Antoine Picon, L'art de l'IngĂ©nieur. Constructeur, entrepreneur, inventeur, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 1997, p. 267 (ISBN 2-85850-911-5).
  • Bernard Marrey, Les ponts modernes XXe siècle, Paris, Picard Ă©diteur, 1995, p. 68, 72, 89, 93, 144-145, 160,276 (ISBN 2-7084-0484-9).
  • (en) Leonardo Fernández Troyano, Bridge engineering. A global perspective, Londres, Thomas Telford, 2003, p. 189, 217, 413 (ISBN 0-7277-3215-3).
  • Ch. Dantin, « Chalands mĂ©talliques de 700 tonnes, type H. Lossier, pour la navigation sur la Seine Â», Le GĂ©nie civil, no , , p. 351-352 (lire en ligne), courrier de correction de Henry Lossier (lire en ligne).
  • Ch. Dantin, « Hangar en bĂ©ton armĂ© pour deux dirigeables, Ă  Luçon (VendĂ©e) Â», Le GĂ©nie civil, no 2009, , p. 145-148 (lire en ligne)
  • L. Fèvre, Le silo Ă  cĂ©rĂ©ales de la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale de transbordements maritimes, Ă  Marseille, p. 1-7, Le GĂ©nie civil, no 2655, (lire en ligne).

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