HBsAg
La protéine HBsAg est l'antigène de surface du virus de l'hépatite B. Elle a été découverte en 1965 dans le sérum d'un aborigène d'Australie[1], ce qui lui vaut d'être parfois appelée Australia Antigen dans la littérature anglophone. Sa présence dans le sang est indicatrice qu'une hépatite B est en cours chez la personne examinée. La protéine HBsAg intervient dans le principe actif des vaccins contre l'hépatite B. Les patients possédant les anticorps anti-HBsAg (après séroconversion) sont généralement considérés comme non infectés.
Structure et fonctionnement
L'enveloppe virale de certains virus, comme le virus de l'hépatite B, est formée de protéines, distinctes de celles du reste du virus, qui agissent comme antigènes. Ces derniers sont reconnus par les anticorps du système immunitaire du patient. Chacun de ces anticorps se lie spécifiquement à un antigène particulier, et donc à l'une des protéines de surface de tels virus ; la protéine HBsAg est l'une d'entre elles.
Il s'agit d'une protéine transmembranaire ayant cinq segments membranaires et trois ponts disulfure dans les segments extracellulaires. Elle permet au virus de l'hépatite B de se fixer aux peptidoglycanes ainsi qu'au transporteur SLC10A1 (en) (ou polypeptide de cotransport Na+-taurocholate, NTCP) sur une cellule hôte. Elle agit ensuite comme protéine fusogène (en) permettant la pénétration des particules virales dans le cytoplasme. Elle tend à former spontanément des virosomes dans le sang des patients infectés.
Le diagnostic de l'infection au virus de l'hépatite B peut être réalisé par détermination du taux de protéine HBsAg plasmatique, ainsi que par la méthode immuno-enzymatique ELISA ; des antigènes sont ainsi facilement exprimés par E. coli ou par Saccharomyces cerevisiae[2] à partir d'ADN recombinant. En histopathologie, Il est possible de teindre cette protéine par l'orcéine[3]. Les anticorps anti-HBsAg peuvent être détectés dans le sang jusqu'à environ deux semaines après vaccination, mais normalement pas au-delà [4].
Dans la carte génétique du VHB, la protéine HBsAg est codée par un gène inclus dans celui de l'ADN polymérase virale.
Par ailleurs, le virus de l'hépatite D a besoin de la protéine HBsAg pour devenir pathogène[5].
Notes et références
- (en) Baruch S. Blumberg et Harvey J. Alter, « A "New" Antigen in Leukemia Sera », JAMA, vol. 191, no 7,‎ , p. 541-546 (PMID 14239025, DOI 10.1001/jama.1965.03080070025007, lire en ligne)
- (en) A. Miyanohara, A. Toh-e, C. Nozaki, F. Hamada, N. Ohtomo et K. Matsubara, « Expression of hepatitis B surface antigen gene in yeast », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 80, no 1,‎ , p. 1-5 (PMID 6337369, PMCID 393297, DOI 10.1073/pnas.80.1.1, Bibcode 1983PNAS...80....1M, lire en ligne)
- (en) P. Guarascio, F. Yentis, U. Cevikbas, B. Portmann et R. Williams, « Value of copper-associated protein in diagnostic assessment of liver biopsy », Journal of Clinical Pathology, vol. 36, no 1,‎ , p. 18-23 (PMID 6185545, PMCID 498098, DOI 10.1136/jcp.36.1.18, lire en ligne)
- (en) Carolyn D. Rysgaard, Cory S. Morris, Denny Drees, Tami Bebber, Scott R. Davis, Jeff Kulhavy et Matthew D. Krasowski, « Positive hepatitis B surface antigen tests due to recent vaccination: a persistent problem », BMC Clinical Pathology, vol. 12,‎ , article no 15 (PMID 23006828, PMCID 3515481, DOI 10.1186/1472-6890-12-15, lire en ligne)
- (en) Ning Chai, Ho Eun Chang, Emmanuelle Nicolas, Ziying Han, Michal Jarnik et John Taylor, « Properties of Subviral Particles of Hepatitis B Virus », Journal of Virology, vol. 82, no 16,‎ , p. 7812-7817 (PMID 18524834, PMCID 2519590, DOI 10.1128/JVI.00561-08, lire en ligne)