Accueil🇫🇷Chercher

HĂ´tel d'Hesselin

L’hôtel d'Hesselin était un hôtel particulier du XVIIe siècle situé sur l'île Saint-Louis, à Paris, détruit en .

HĂ´tel d'Hesselin
Emplacement de l'ancien hĂ´tel d'Hesselin.
Présentation
Type
HĂ´tel particulier
Destination initiale
Habitation
Architecte
Construction
1640-1644
DĂ©molition
Propriétaire
Patrimonialité
Remplacé par
Immeuble du 24 quai de BĂ©thune (d) ()
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
Emplacement
Coordonnées
48° 51′ 03″ N, 2° 21′ 27″ E
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Paris
voir sur la carte de Paris

Localisation

Il était situé au no 24, quai de Béthune, dans le 4e arrondissement de Paris.

Historique

Plan du rez-de-chaussée dans L'Architecture française de Jean Marot (1686).
L'immeuble de nos jours.

L'hôtel est élevé entre 1640 et 1644 par Le Vau pour Louis Hesselin, maître de la Chambre aux Deniers, intendant des Plaisirs du Roi et ordonnateur des Ballets de la Cour. Les panneaux du portail furent sculptés de deux têtes de bélier par Étienne Le Hongre.

En 1669, son successeur sera François Molé, seigneur de Charonne, conseiller du roi, abbé de Sainte-Croix à Bordeaux. Il le revendit en 1719 à Monerat, lequel le revendit en 1787 à d'Ambrun de Moûtalets, intendant d'Auvergne.

Il fut ensuite acheté par Le Brochant, dont la veuve eut pour héritier Jean Michel Le Chanteur, conseiller au parlement de Paris, dont la fille épousa Alexandre Parent du Châtelet, qui fut l’auteur d’un ouvrage sur la prostitution[1]. Elle fit élever un immeuble de deux étages et compta parmi ses locataires un nonce du pape et Loquet, maire de l’arrondissement.

En 1932, l'industrielle de la cosmĂ©tique Helena Rubinstein rachète Ă  JosĂ© Maria Sert l'hĂ´tel d'Hesselin et le fait dĂ©molir en 1934, alors qu'il est classĂ© aux monuments historiques depuis 1927. Elle charge l'architecte-dĂ©corateur Louis SĂĽe de concevoir un nouvel immeuble, oĂą elle emmĂ©nage dans un triplex en 1937. Louis Marcoussis, Max Ingrand, Paule Marrot, Richard Georges Desvallières comptent parmi les collaborateurs de Louis SĂĽe Ă  travailler Ă  ce projet[2]. Parmi son mobilier se mĂŞlent des meubles anciens et des pièces contemporaines signĂ©es Louis Marcoussis ou Jean-Michel Frank, ainsi que des tapis Myrbor rĂ©alisĂ©s Ă  partir de dessins de Jean Lurçat et de Pablo Picasso. Helena Rubinstein reçoit le « Tout-Paris Â» lors de soirĂ©es organisĂ©es sur la terrasse de 300 m² de l'Ă©difice[3]. Durant la Seconde Guerre mondiale, des Allemands occupent l'appartement, le quittant en laissant des meubles criblĂ©s de balles, qu'Helena Rubinstein conserva pour illustrer leur barbarie. Plus tard, elle louera son appartement Ă  Georges et Claude Pompidou, dont elle dira : « ils Ă©taient sages »[4].

Georges Pompidou y mourut en 1974. Son épouse Claude y mourut à son tour en juillet 2007. Le comédien Louis de Funès y posséda un appartement. L’homme de lettres Claude Mauriac, fils de François Mauriac, y demeura jusqu’à sa mort.

Parmi les rares éléments conservés de l'hôtel initial, on compte le balcon en fer forgé du premier étage, qui fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [5], quelques peintures de la cage d'escalier, la fontaine de la cour et un décor à arcature.

Description

L'hôtel était composé d'une juxtaposition de pavillons qui allaient le long de la rue Poulletier en partant du quai. Le pavillon principal le long de la Seine était prolongé par une aile simple sur la gauche formant la façade associé à l'hôtel de Sainctot au no 26, formant un ensemble architectural selon le désir de son architecte Louis Le Vau. À droite dans la cour s'étendait le logis, puis venait le jardin. Une fontaine ornait la cour.

Le rez-de-chaussée se divisait en deux parties, de chaque côté de la remise et de la cour. Du côté du fleuve, se situaient les appartements d'hiver, disposés autour d'un grand escalier, du côté du jardin se trouvaient les appartements d'été, composés de trois pièces juxtaposées. Dans cet ensemble se trouvait le cabinet de curiosités de Louis Hesselin, ainsi que sa bibliothèque.

Le premier étage comprenait un double appartement d'apparat disposé autour du grand escalier de façons à se déplacer de l'un à l'autre. Louis Hesselin y exposait les plus belles pièces de ses collections de tableaux, meubles, sculptures et orfèvrerie. Le Vau aménagea à cet étage sa première chambre à l'italienne et à alcôve, à moins que ce ne fut dans la maison de campagne d'Hesselin au château de Chantemerle à Essonnes. Au deuxième étage se trouvent ses appartements privés. Les sculpteurs Gilles Guérin, Gérard van Opstal, Jacques Sarrazin et le peintre Michel Dorigny ont œuvré à la décoration de sa demeure.

  • L'hĂ´tel d'Hesselin photographiĂ© par Eugène Atget en 1899
  • Façade.
    Façade.
  • Cour.
    Cour.
  • Cour.
    Cour.
  • Fontaine dans la cour.
    Fontaine dans la cour.

Notes et références

  1. https://archive.org/details/delaprostitutio00poirgoog/page/n12
  2. Mathilde Dion, Fiche biographique de Louis Süe, dans Notices biographiques d’architectes français, Paris:Ifa/Archives d'architecture du XXe siècle, 1991. 2 vol.
  3. « mahJ / "Helena Rubinstein. L'aventure de la beauté" », sur culture.gouv.fr, (consulté le ).
  4. « Helena Rubinstein : sur les traces d’une grande dame », sur elle.fr, (consulté le ).
  5. Notice no PA00086333, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Sources primaires

  • Procès-verbal de pose de scellĂ©s après le dĂ©cès de Louis Hesselin, archives nationales : Y 11111, .
  • Inventaire après dĂ©cès de Louis Hesselin, archives nationales, Minutier central: XX, 310, .

Bibliographie

  • Henri Sauval, Histoire et recherches des antiquitĂ©s de la ville de Paris, Paris, C. Moette, 1724, 3. p. 14. (rĂ©digĂ© vers 1655-65)
  • Germain Brice, Description de la ville de Paris, N. Le Gras, 1684, 1. p. 239-240, et 1752, 2.p. 340-341.
  • Dietrich Feldman, Maison Lambert, Maison Hesselin und andere Bauten von Louis Le Vau auf der Ile Saint-Louis, Hambourg (thèse)
  • (de) Dietrich Feldman, « Das HĂ´tel de La Vrillière und die RaĂĽme Ă  l'italienne bei Louis Le Vau Â», Zeitschrift fĂĽr kunstgeschichte, n°4, 1982, pp. 395-422.
  • Collectif, Jacques Sarrazin, sculpteur du Roi 1592-1660, [catalogue d'exposition], Noyon, musĂ©e du Noyonnais, Paris RĂ©union des musĂ©es nationaux, 1992, p. 51-52.

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.