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Quai de BĂ©thune

Le quai de Béthune est un quai situé le long de la Seine sur l'île Saint-Louis dans le 4e arrondissement de Paris.

4e arrt
Quai de BĂ©thune
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Le quai de BĂ©thune vu du pont de Sully.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 4e
Quartier Notre-Dame
DĂ©but Pont de Sully et
1, boulevard Henri-IV
Fin Pont de la Tournelle et
2, rue des Deux-Ponts
Morphologie
Longueur 365 m
Largeur 7,80 m
Historique
Création 1614 à 1646
Ancien nom Quai du Dauphin
quai des Balcons
quai de la Liberté
GĂ©ocodification
Ville de Paris 0944
DGI 0940
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Quai de BĂ©thune
GĂ©olocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 4e arrondissement de Paris)
Quai de BĂ©thune
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Situation et accès

Le quai de BĂ©thune longe la Seine sur un peu moins de 400 mètres entre les ponts de Sully (amont) et celui de la Tournelle (aval). Deux rues, orientĂ©es sud-nord, le rejoignent quasiment Ă  angle droit : la rue de Bretonvilliers et la rue Poulletier[1].

Cette voie est bordée d'un côté par un trottoir arboré qui jouxte en surplomb la Seine et de l'autre par d'anciens hôtels particuliers datant du XVIIe siècle et figurant pour la plupart sur la liste des monuments historiques[2].

Comme le quai d'Orléans qu'il prolonge à l'orient, le quai de Béthune est un lieu résidentiel privilégié dans lequel habitent ou habitèrent de nombreuses personnalités, en particulier l'ancien président de la République, Georges Pompidou.

Ce site est desservi par la station de métro Sully - Morland.

  • Quai de BĂ©thune vu depuis le pont de la Tournelle.
    Quai de BĂ©thune vu depuis le pont de la Tournelle.
  • Quai de BĂ©thune au niveau de la rue de Bretonvillers.
    Quai de BĂ©thune au niveau de la rue de Bretonvillers.
  • Quai de BĂ©thune entre le pont de Sully et le pont de la Tournelle en arrière-plan (Paris 4e).
    Quai de Béthune entre le pont de Sully et le pont de la Tournelle en arrière-plan (Paris 4e).
  • Quai de BĂ©thune vu depuis le pont de la Tournelle.
    Quai de BĂ©thune vu depuis le pont de la Tournelle.

Origine du nom

Maximilien de BĂ©thune.

Ce quai porte le nom de Maximilien de BĂ©thune, duc de Sully (1559-1641), ministre de Henri IV.

Historique

Le quai a été construit de 1614 à 1646, et fut baptisé successivement « quai du Dauphin », « quai des Balcons » (en raison d'une proposition de Louis Le Vau qui suggérait que toutes les façades en bordure de Seine des hôtels de l'île soient ornées de balcons), et de « quai de la Liberté » (pendant la Révolution), pour finalement prendre le nom de « quai de Béthune ». Il ne possède pas de berges basses.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Les nos 2 Ă  12 et le square situĂ© Ă  la pointe amont de l'Ă®le : emplacement de l'ancien hĂ´tel de Bretonvilliers, Ă©difiĂ© de 1637 Ă  1640, sur les plans de Jean Androuet du Cerceau pour le comte Claude Le Ragois de Bretonvilliers, secrĂ©taire au Conseil des Finances, et dĂ©moli en 1840. Tallemant des RĂ©aux Ă©crira que cette maison et son jardin constituaient l'ensemble au monde le mieux situĂ©, après le sĂ©rail de Byzance.
  • No 14 :
  • Façade du no 14.
    Façade du no 14.
  • No 16 : hĂ´tel de Richelieu, avec le 18, propriĂ©tĂ© construite en 1647 pour Louis-François-Armand de Vignerot de Richelieu (1696-1788)[c'est impossible, il n'Ă©tait pas nĂ©].
  • No 18 : hĂ´tel de Comans d'Astry ou « hĂ´tel de Richelieu », parfois attribuĂ© Ă  Louis II Le Vau ou Ă  Pierre Le Muet, Logo monument historique Inscrit MH (1926) et Logo monument historique Inscrit MH (1999) (porte sur rue, façades sur cour et sur rue, grand vestibule). Le portail sur rue est de style Louis XVI. En 1643, il est achetĂ© par Thomas de Comans, maĂ®tre d'hĂ´tel du Roi[3]. Il devient en 1729 la rĂ©sidence du duc de Richelieu, Louis François Armand de Vignerot du Plessis, petit-neveu du cardinal de Richelieu. L'Ă©crivain Francis Carcopino, dit Francis Carco, a vĂ©cu Ă  cette adresse de 1948 Ă  sa mort en 1958[4].
  • Nos 20 et 22 : hĂ´tels Lefèvre de la Barre et Lefèvre de Malmaison. Les parcelles furent acquises en 1643 et 1644 et les bâtiments sont construits en 1645 pour Antoine Lefèvre de la Barre, conseiller au Parlement[5]. Les deux portes cochères sont divisĂ©es par un bandeau sur les battants inĂ©gaux de celles-ci. Elles sont ornĂ©es de bois en damier et revĂŞtues de gros clous Ă  tĂŞte ronde. Une chimère aux ailes dĂ©ployĂ©es surplombe celles-ci. Cour commune avec le no 22. Charles Baudelaire demeura au no 22 de mars 1842 Ă  juin 1843.
  • Porte du no 20.
    Porte du no 20.
  • Porte du no 22.
    Porte du no 22.
24, quai de BĂ©thune, Paris.
Plaque au no 24.
  • No 24 : immeuble construit par l'architecte M. L. Sue, signĂ© en façade. Derniers vestiges de l’ancien hĂ´tel d'Hesselin Ă©levĂ© du dĂ©but de l'Ă©tĂ© 1640 et celui de 1642[6] par Le Vau pour Louis Hesselin, maĂ®tre de la Chambre aux deniers, intendant des Plaisirs du roi et ordonnateur des ballets de la Cour avec, en particulier, le portail, dont les panneaux sont sculptĂ©s par Étienne le Hongre de deux tĂŞtes de bĂ©lier. Son successeur est en 1669, François MolĂ©, seigneur de Charonne, conseiller du roi, abbĂ© de l'abbaye Sainte-Croix de Bordeaux. Il revendit en 1719 Ă  Monerat, lequel revendit en 1787 Ă  d'Ambrun de MoĂ»talets, intendant d'Auvergne. AchetĂ© ensuite par Brochant dont la veuve eut pour hĂ©ritier Jean Michel Le Chanteur, conseiller au Parlement de Paris[n 1]. Elle fit Ă©lever l'immeuble de deux Ă©tages et compta parmi ses locataires un nonce du pape et Loquet, maire de l'arrondissement. Bien que partiellement classĂ© aux monuments historiques, il fut dĂ©truit en Ă  la demande de l'industrielle des cosmĂ©tiques Helena Rubinstein et sera remplacĂ© par un nouvel immeuble dessinĂ© par Louis SĂĽe. Le prĂ©sident de la RĂ©publique Georges Pompidou et son Ă©pouse Claude y habitèrent[7] - [8] et y moururent. Le comĂ©dien Louis de Funès y possĂ©da un appartement[9]. L'homme de lettres Claude Mauriac, fils de François Mauriac, y demeura jusqu'Ă  sa mort[10].
  • No 26 : hĂ´tel Nicolas Sainctot, ou hĂ´tel de Binanville au XVIIIe siècle construit par Louis Le Vau Ă  partir de 1640, pour Nicolas Sainctot, maĂ®tre d'hĂ´tel du Roi et introducteur des Ambassadeurs[11]. Perducet, marchand de vin, puis banquier, adjoint au maire d'arrondissement, en fit l'acquisition de Mme Dufour de Villeneuve, la maison Ă©tant en ruine. Il fut restaurĂ© en 1839. Elle a appartenu Ă  Gilet, banquier Ă  la fin du XIXe siècle.
No 28 : hĂ´tel Claude Aubert-Perrot avec deux des trois bas-reliefs.
  • No 28 : hĂ´tel Claude Aubert-Perrot, construit par Louis Le Vau père et Louis Le Vau, entre 1640 et 1643. Claude Aubert Ă©tait contrĂ´leur des rentes de l'hĂ´tel de ville. Bâtiment restaurĂ© en 1770 pour le nouveau propriĂ©taire Pierre Perrot, prĂ©sident de la Cour des Comptes. De cette pĂ©riode datent les trois bas-reliefs reprĂ©sentant les allĂ©gories de La Sculpture, La Peinture et de La Musique.
  • No 30 : hĂ´tel Potard, Ă©difiĂ© par Louis Le Vau père de 1640 Ă  1641 pour Louis Potard, commissaire des Guerres. DĂ©corĂ© de mascarons, guirlandes et instruments de musique sculptĂ©s sur la façade au-dessus des ouvertures au XVIIIe siècle. Le dernier Ă©tage et les combles furent rajoutĂ©s plus tard. Six consoles de pierre Ă  rouleaux dĂ©corĂ©s soutiennent le balcon du premier Ă©tage. La porte cochère est surmontĂ©e par un masque fĂ©minin encadrĂ© de feuillage et ouvre sur un vestibule communiquant Ă  la cour. Monsieur Tiercelin en est propriĂ©taire en 1875 et, avant lui, le frère du ministre Turgot, ainsi que Martin Le Roy, sieur de Gomberville et du Parc aux chevaux, secrĂ©taire du Roi et romancier, marguillier de Saint-Louis-en-l'ĂŽle. Cet hĂ´tel particulier fait l'objet d'un arrĂŞt prĂ©fectoral de pĂ©ril d'immeuble en date du .
  • No 32 : hĂ´tel Gruyn de Bordes, construit par Le Vau, père et fils, de 1640 Ă  1642 pour Philippe de Gruyn, receveur des finances Ă  Alençon. Le grand balcon est portĂ© par six consoles mĂ©talliques[11]. En 1875, les nos 32, 34 et 36 appartiennent aux mĂŞmes propriĂ©taires, messieurs Carpentier et Monvoisin et madame la marquise du Sandat.
  • No 34 : hĂ´tel Gontaut Biron, construit dans les annĂ©es 1640[11] (de 1640 Ă  1642 ?) pour Simon Huguet, procureur aux comptes. Dans la cour, un corps de bâtiment avec un escalier conduit aux appartements qu'occupaient les deux sĹ“urs Élisabeth de la Rochefoucault et Françoise Biron. L'hĂ´tel porte le nom de Louis Antoine de Gontaut, duc de Biron, propriĂ©taire dans la première moitiĂ© du XVIIIe siècle. Deux corps de logis, l'un face au quai, le second au fond de la parcelle. Bel escalier en bois Ă  balustres carrĂ©s avec une cage dĂ©corĂ©e en trompe-l'Ĺ“il[11].
No 36 : hôtel où habitèrent Marie Curie, puis René Cassin.
Plaque en hommage Ă  Marie Curie.
  • Nos 26 Ă  36 : hĂ´tels construits de 1639 Ă  1640.
  • No 36 : hĂ´tel de Pierre Viole, construit de 1640 Ă  1642 pour Pierre Violle, prĂ©sident aux enquĂŞtes Ă  partir du . Il y eut dans cet hĂ´tel beaucoup d'activitĂ©s pendant la Fronde. Le propriĂ©taire fut exilĂ© comme meneur de la rĂ©volte. En 1661, la famille Violle vend le bâtiment Ă  Pierre Forest, maĂ®tre d'hĂ´tel et premier valet de chambre du Roi. Il reste dans cette famille jusqu'en 1762. Il est achetĂ© cette annĂ©e-lĂ  par Pierre Thomas Perrot, conseiller du Roi qui le cède Ă  ses neveux en 1770. RestĂ© inhabitĂ© pendant de nombreuses annĂ©es, il subit des restaurations au XVIIIe siècle par Gailleton, propriĂ©taire, et au XIXe siècle par Jules Jaluzot, propriĂ©taire, fondateur des magasins du Printemps. Il ne reste plus de l'Ă©poque de sa construction qu'un escalier tournant. Y rĂ©sidèrent de 1912 Ă  1934 Marie Curie[11], et RenĂ© Cassin de 1952 Ă  1976.
  • No 38 : haute maison percĂ©e de petites fenĂŞtres, propriĂ©tĂ© de M. Beuron, marchand de bois en 1875, l'ensemble des lieux ayant appartenu Ă  Lambert de Thorigny.

Au cinéma

Le quai apparaît au début du film de Philippe de Broca L'Homme de Rio (1964) : l'appartement où vit Agnès (Françoise Dorleac), où Adrien (Jean-Paul Belmondo) vient la rejoindre, se trouve au rez-de-chaussée de l'immeuble à l'angle de la rue de Bretonvilliers et du 16, quai de Béthune. Adrien vole une moto de la police devant le no 16 pour tenter de rattraper la voiture des ravisseurs d'Agnès qui s'enfuient par le pont de Sully.

Bibliographie

Notes et références

Notes
  1. La fille de Jean Michel Le Chanteur épousa Alexandre Parent-Duchâtelet qui fut l'auteur d'un ouvrage sur la prostitution (voir l'article « Alexandre Parent-Duchâtelet »).
Références
  1. « Quai de Béthune, carte interactive » sur Géoportail.
  2. « Quai de Béthune vu en caméra de rue depuis le pont de Sully », vue d'oiseau accessible en reculant le zoom, sur google.fr/maps (consulté en ).
  3. « Immeuble (hôtel de Comans d'Astry) », notice no PA00086332, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. François Busnel, Mon Paris littéraire, 2016, p. 48.
  5. « Protections patrimoniales, 4e arrondissement », Règlement du PLU, tome 2 (432 p.), annexe VI (20 p.) [PDF], sur pluenligne.paris.fr (consulté en ), p. 2-3 (p. 102-103).
  6. Alexandre Cojannot, Louis Le Vau, les débuts d'un architecte parisien (1612-1654) (thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe), École nationale des Chartes, (présentation en ligne).
  7. « Helena Rubinstein : sur les traces d’une grande dame », sur elle.fr, (consulté en ).
  8. « Helena Rubinstein. L'aventure de la beauté », exposition 20 mars – 25 août 2019, Musée d’art et d'histoire du Judaïsme, sur culture.gouv.fr, (consulté en ).
  9. « Hôtel d’Hesselin », sur routard.com (consulté en ).
  10. « Biographie de Claude Mauriac », sur claudemauriac.org (consulté en ).
  11. Protections patrimoniales, p. 3.

Liens externes

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