Guia Karkarachvili
Guiorgui (Guia) Karkarachvili (en gĂ©orgien : áááá áá [ááá] á§áá á§áá áášáááá ; nĂ© le ) est un homme politique gĂ©orgien et un ancien major-gĂ©nĂ©ral qui servit comme Ministre de la DĂ©fense de GĂ©orgie de mai 1993 Ă mars 1994. Ancien capitaine dans l'armĂ©e soviĂ©tique, il fut un puissant commandant militaire durant la guerre civile gĂ©orgienne mais aussi lors des guerres contre les sĂ©cessionnistes d'Abkhazie et d'OssĂ©tie du Sud. Une blessure venue d'un tir de pistolet qu'il reçut Ă Moscou en 1995 le laissa partiellement paralysĂ©. Il avait Ă©tĂ© membre du Parlement de GĂ©orgie de 1999 Ă 2004.
Guiorgui Karkarchvili | |
Surnom | « Guia » Karkarachvili |
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Naissance | Tbilissi, Union soviétique |
Origine | GĂ©orgie |
Allégeance | Union soviétique, puis Géorgie |
Grade | Major-général |
AnnĂ©es de service | 1987 â 1993 |
Conflits | Guerre d'Abkhazie |
Faits d'armes | Bataille de Gagra Bataille de Sokhoumi |
Autres fonctions | Ministre de la DĂ©fense de GĂ©orgie (1993-1994) |
DĂ©buts
NĂ© Ă Tbilissi, Ă l'Ă©poque capitale de la RĂ©publique socialiste soviĂ©tique de GĂ©orgie, Karkarachvili fut diplĂŽmĂ© de l'Ăcole d'Artillerie de Tbilissi et servit dans l'armĂ©e soviĂ©tique en Allemagne de l'Est et en Afghanistan, avant de rentrer en GĂ©orgie oĂč il travailla comme capitaine jusqu'en janvier 1991, quand il se rĂ©signa Ă dĂ©missionner de son poste pour recruter des dĂ©serteurs gĂ©orgiens dans le but de fonder un groupe paramilitaire nommĂ© « Aigle Blanc » qui fut bientĂŽt intĂ©grĂ© Ă la Garde nationale de GĂ©orgie. Karkarachvili devint commandant au sein de la Garde Ă Tbilissi et participa aux combats contre les sĂ©paratistes d'OssĂ©tie du Sud durant les premiers mois de 1991, Ă la suite de quoi il fut promu colonel.
En , Karkarachvili rejoignit la faction rebelle de l'armée géorgienne, dirigée par l'ancien chef de la Garde nationale Tenguiz Kitovani, qui luttait contre le président Zviad Gamsakhourdia. C'est lui qui commanda le dernier bombardement du Parlement dans lequel Gamsakhourdia s'était réfugié le 22 décembre, bombardement qui mena le premier président de la Géorgie indépendante à s'exiler en Arménie le . Plus tard, Karkarachvili commanda une force du Conseil militaire (nouveau régime en place) qui opérait contre les supporters de Gamsakhourdia, qui avait par ailleurs rejoint la Géorgie occidentale en février. De là , il opéra une courte démonstration de force en Abkhazie pour calmer les sentiments sécessionnistes de la région et retourna en Ossétie du Sud en , quand les combats recommençaient entre les OssÚtes et les Géorgiens. Dans cette région séparatiste, Karkarachvili contribua au retour de plusieurs villages dans le giron de Tbilissi, ce qui lui permit de gagner le titre de major-général à l'ùge de 26 ans. Toutefois, il renonça encore une fois à son poste pour montrer son mécontentement envers la décision d'Edouard Chevardnadze de signer les Accords de Sotchi avec la Russie, accords qui détruisirent les efforts de Guia Karkarachvili pour accorder trois-quarts des terres contestées aux séparatistes ossÚtes et aux Russes[1].
En Abkhazie
En , les tensions augmentent en Abkhazie et débouchent sur un conflit armé. Karkarachvili fut mis aux commandes des troupes géorgiennes dans la capitale abkhaze Sokhoumi. Il avertit alors les leaders séparatistes à la télévision locale :
« Si 100 000 Géorgiens meurent, alors tous les 97 000 Abkhazes qui vous soutiennent seront tués. »
Cette dĂ©claration apporta maintes controverses quand ces mĂȘmes mots furent utilisĂ©s par Vladislav Ardzinba pour montrer la volontĂ© gĂ©orgienne de nettoyer l'Abkhazie de la populace abkhaze[2]. Plusieurs annĂ©es plus tard, en fĂ©vrier 2009, Karkarachvili, interrogĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision gĂ©orgienne Maestro TV, prĂ©tendit que ses propos avaient Ă©tĂ© dĂ©formĂ©s, acte qui peut mĂȘme ĂȘtre confirmĂ© par Aleksandr Ankvab, actuel Premier ministre de l'Abkhazie et prĂ©sent auprĂšs de Karkarachvili en tant que prisonnier quand celui-ci fit sa dĂ©claration[3].
Karkarachvili commanda les forces gĂ©orgiennes durant le reste de la guerre en Abkhazie. Il connut sa premiĂšre dĂ©faite dans la bataille de Gagra en , quand les troupes abkhazes et leurs alliĂ©s de la ConfĂ©dĂ©ration des Peuples des Montagnes du Nord-Caucase de Chamil BassaĂŻev prirent la ville aprĂšs une attaque surprise. MalgrĂ© une forte rĂ©ponse de la part des GĂ©orgiens (le frĂšre de Guia, Gotcha, mourut durant la bataille), Karkarachvili dut se rabattre pour dĂ©fendre Sokhoumi, oĂč il resta jusqu'Ă la chute de la ville en septembre 1993. Il participa par la suite au retrait des troupes gĂ©orgiennes d'Abkhazie.
Ministre de la DĂ©fense
Durant la guerre en Abkhazie, le jeune gĂ©nĂ©ral gagna la rĂ©putation d'un commandant Ă©nergique et dynamique, qualitĂ©s pour lesquelles il Ă©tait rĂ©putĂ© dans l'armĂ©e. Il Ă©tait aussi trĂšs critique envers la politique de Chevardnadze et avait tendance Ă agir indĂ©pendamment durant le conflit. MalgrĂ© cela, le chef d'Ătat gĂ©orgien le nomma Ministre de la DĂ©fense en mai 1993, en partie pour dĂ©grader Tenguiz Kitovani, le trop influent et trop indĂ©pendant gĂ©nĂ©ral qui dĂ©pendait de Moscou dans ses actions. Durant son mandat, Guiorgui tenta de rendre l'armĂ©e gĂ©orgienne plus intĂšgre et disciplinĂ©e. Il cita les armĂ©es russe et israĂ©lienne comme des modĂšles pour fonder l'armĂ©e nationale de Tbilissi[1].
D'octobre Ă novembre 1993, Karkarachvili prit le commandement des forces gouvernementales dans la brĂšve guerre civile qui opposa Chevardnadze Ă son prĂ©dĂ©cesseur Ă©vincĂ© Zviad Gamsakhourdia en GĂ©orgie occidentale. En fĂ©vrier 1994, il dĂ©missionna de sa position au gouvernement en raison de la dĂ©cision de Chevardnadze de faire entrer la GĂ©orgie au sein de la CommunautĂ© des Ătats indĂ©pendants, fait qui lĂ©galisait la prĂ©sence de bases militaires russes dans le pays, et de nommer le communiste Igor Guiorgadze au poste de ministre d'Ătat Ă la SĂ©curitĂ©. Il fut plus tard entraĂźnĂ© dans un important scandale et fut accusĂ© de fournir des dossiers militaires classifiĂ©s aux gĂ©nĂ©raux abkhazes et russes durant la guerre[4].
Tentative d'assassinat et retour en politique
En septembre 1994, Karkarachvili alla Ă Moscou et s'engagea dans l'AcadĂ©mie militaire de la fĂ©dĂ©ration de Russie. Mais plus de quatre mois plus tard, un Ă©vĂšnement changea le cours de sa vie. Le , tĂŽt dans la journĂ©e, trois hommes masquĂ©s tirĂšrent sur Karkarachvili et son ancien dĂ©putĂ©-major-gĂ©nĂ©ral Paata Datouachvili. Ce dernier fut tuĂ© et Guia Karkarachvili fut gravement blessĂ© Ă la tĂȘte. Il survĂ©cut, mais resta jusqu'Ă aujourd'hui invalide, circulant dans un fauteuil roulant. L'explication la plus populaire de cette attaque est les intĂ©rĂȘts de ceux qui voulaient alors Ă©liminer tous les tĂ©moins importants du coup d'Ătat de 1991 et de la guerre d'Abkhazie[5].
Retournant en Géorgie, Karkarachvili garda une petite influence et travailla avec le Défenseur public à Tbilissi de 1998 à 1999. En novembre 1999, il fut élu au Parlement de Géorgie pour le parti Nouvelle Droite. En tant que membre du bloc électif pro-Chevardnadze, il se représenta et fut élu une nouvelle fois en novembre 2003. Mais la Révolution des Roses déclara illégitime les résultats de l'élection législative et de nouvelles élections furent tenues en mars 2004, durant lesquelles il fut élu comme représentant du district d'Issani. Il démissionna toutefois en novembre 2005 pour des raisons de santé[6].
Opposition
Karkarachvili revint devant l'attention publique aprÚs la DeuxiÚme Guerre d'Ossétie du Sud entre la Géorgie et la Russie. Il publia un rapport dans lequel il accusa le gouvernement géorgien d'avoir mal mené les opérations militaires. En février 2009, il exprima son soutien au groupe politique d'Irakli Alassania, l'ancien ambassadeur de la Géorgie aux Nations unies qui devint un des leaders de l'opposition anti-Saakachvili[3].
En mai 2009, le nom de Karkarachvili fut impliquĂ© par l'ancien officier Guia Ghvaladze, arrĂȘtĂ© en connexion de la mutinerie du 5 mai de Moukhrovani. L'ancien ministre de la DĂ©fense nia tout lien avec la mutinerie et publia des vidĂ©os de lui parlant avec un certain Melikidze qui essayait de le convaincre de prendre part Ă la mutinerie. Le MinistĂšre gĂ©orgien des Affaires intĂ©rieures le remercia alors pour son aide Ă capturer ledit Melikidze, qui avait pour projet d'assassiner le ministre Vano Merabichvili[7].
Références
- The Georgian Chronicle, May 1993 Caucasian Institute for Peace, Democracy and Development
- The Georgian Commander-in-Chief on TV threatens the Abkhazian nation with genocide YouTube
- Abkhaz War-Time Commander Joins Alasania Team Civil Georgia,
- Transition: Events and Issues in the Former Soviet Union and East-Central and South Eastern Europe, v. 1, nos. 1-4: 64. Open Media Research Institute, 1995
- The Georgian Chronicle, January 1995 Caucasian Institute for Peace, Democracy and Development
- Profil de Karkarachvili Site du Parlement géorgien
- « On the Failed Military Mutiny », sur MinistÚre de l'Intérieur