Guepinia helvelloides
Phlogiotis helvelloides, Tremiscus helvelloides ⹠Guépinie en helvelle
RĂšgne | Fungi |
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Sous-rĂšgne | Dikarya |
Division | Basidiomycota |
Sous-division | Agaricomycotina |
Classe | Agaricomycetes |
Sous-classe | Auriculariomycetidae |
Ordre | Auriculariales |
Famille | Exidiaceae |
Genre | Guepinia |
La GuĂ©pinie en helvelle (Guepinia helvelloides) est une espĂšce de champignons basidiomycĂštes de la famille des Exidiaceae. C'est un champignon gĂ©latineux et tenace de couleur rose orangĂ©, en forme d'entonnoir fendu. Elle est associĂ©e aux conifĂšres et apparaĂźt en Ă©tĂ© et en automne dans tout l'hĂ©misphĂšre nord. Elle est comestible, mĂȘme crue, mais n'a pas beaucoup de goĂ»t. On l'apprĂȘte parfois en salade.
DĂ©nominations et taxinomie
L'espĂšce est citĂ©e pour la premiĂšre fois en 1778 par le botaniste nĂ©erlandais Nikolaus Joseph von Jacquin sous le nom de Tremella rufa. En 1805, Augustin Pyrame de Candolle dĂ©crit indĂ©pendamment Tremella helvelloides, la « Tremelle helvelle », Ă partir d'un spĂ©cimen trouvĂ© en automne, « dans un bois de hĂȘtres assez humide, non loin du pied du Jura »[1]. Elias Magnus Fries transfĂšre l'espĂšce en 1828 dans le genre Guepinia, crĂ©Ă© en l'honneur du botaniste français Jean-Baptiste-Pierre GuĂ©pin, « grand expert de la flore, qui a dĂ©couvert des champignons rarissimes »[alpha 1]. S'il note l'antĂ©rioritĂ© de la description de von Jacquin, il la dĂ©clare incomplĂšte et sanctionne le nom choisi par De Candolle pour la nouvelle combinaison Guepinia helvelloides [2].
L'Ă©pithĂšte spĂ©cifique rufa continue nĂ©anmoins d'ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e par certains de ses successeurs : ainsi, Lucien QuĂ©let en fait l'espĂšce type du genre Phlogiotis sous le nom Phlogiotis rufa en 1886, et Julius Oscar Brefeld celle de Gyrocephalus (Gyrocephalus rufus), en 1888. En 1936, George Willard Martin (en) note que le nom Guepinia n'est pas valide, car utilisĂ© avant Fries par Toussaint Bastard en 1812 pour un genre de Brassicaceae. Il valide ainsi la crĂ©ation de QuĂ©let et le nom Phlogiotis helvelloides[3]. Finalement, Marinus Anton Donk propose en 1958 le transfert dans le genre Tremiscus[4]. Si la nomenclature reconnait aujourd'hui la validitĂ© de Guepinia helvelloides (DC.) Fr., les noms Phlogiotis helvelloides (DC.) G.W. Martin, et Tremiscus helvelloides (DC.) Donk sont encore trĂšs souvent rencontrĂ©s dans la littĂ©rature spĂ©cialisĂ©e[5].
En plus des noms français issus de son histoire taxinomique, comme « Guépinie en helvelle[6] » ou « Guépinie rousse[7] », le champignon est parfois cité sous le nom « Oreille-de-veau »[8]. Dans le Nord-Ouest Pacifique, il est en outre connu comme « gelée abricot » (en anglais : apricot jelly)[9].
Description
Le champignon forme un basidiome dressé, de 3 à 12 cm de diamÚtre[7]. Il a une forme d'oreille, de spatule ou d'entonnoir, fendu sur un cÎté. Le bord supérieur est en éventail, avec une marge ondulée[6]. Il est cartilagineux, translucide et un peu visqueux, de couleur rose orange à roux-incarnat[7]. La face interne est lisse et mate, parfois pruineuse, et la face externe, qui constitue l'hyménium, est souvent ridulée ou veinée avec l'ùge[6]. Le stipe est court et excentré, blanchùtre vers la base. La chair est gélatineuse et élastique, à saveur et odeur indistinctes. La sporée est blanche[6].
EspĂšces proches
La Guépinie en helvelle est assez facile à reconnaßtre. Certaines espÚces du genre Otidea sont morphologiquement identiques, mais se distinguent par leurs colorations et certains caractÚres microscopiques[6].
Distribution et habitat
C'est une espÚce saprotrophe qui pousse sur sols calcaires, surtout en zones montagneuses, souvent en relation avec du bois pourrissant ou enfoui de conifÚres[7]. Elle apparaßt en milieux humides et ombragés, dans l'humus, les mousses ou l'herbe des bords de sentiers, des buissons et des coupes de bois[6]. Elle croßt isolée ou en groupes, parfois cespiteux ou fasciculés[7].
En Grande-Bretagne, oĂč il Ă©tait enregistrĂ©e comme relativement rare, le champignon est rĂ©apparu loin de son habitat naturel d'altitude. Si on a cru d'abord Ă une introduction, il semblerait qu'il soit simplement descendu en plaine en relation avec la perturbation des sols, comme cela avait Ă©tĂ© observĂ© pour l'Ăpilobe en Ă©pi (Chamerion angustifolium) au XIXe siĂšcle[10].
La Guépinie en helvelle est largement distribuée dans tout l'hémisphÚre nord[11] : en Amérique du Nord[12], en Europe[13] jusqu'en Turquie[14] et en Iran[15], et dans certaines régions de Chine[16]. Elle a également été rapportée au Brésil et à Porto Rico[17]. Le champignon fructifie de juillet à octobre[6], parfois jusqu'en hiver sous les climats plus doux[12].
Comestibilité
C'est un champignon comestible, mais jugĂ© sans valeur[7]. Un auteur français l'aurait dĂ©crit comme « un morceau de fruit confit, mais sans l'enrobage de sucre glace ». Il est parfois consommĂ© cru en salade, par exemple avec des Ćufs durs, de la ciboulette et des cĂąpres[9]. Il peut aussi ĂȘtre conservĂ© au vinaigre[8]. Sa chair en elle-mĂȘme est insipide[9].
Notes et références
Notes
- Exprimé en latin : totius rei herbariae peritissimo, qui rarissimos Fungos detexit.
Références
- Jean-Baptiste de Lamarck et Augustin-Pyramus de Candolle, Flore Française : Ou Descriptions succinctes de toutes les plantes qui croissent naturellement en France, disposées selon une nouvelle méthode d'analyse, et précédées par un Exposé des Principes élémentaires de la Botanique, vol. 2, , 600 p., p. 93.
- (la) Elias Magnus Fries, Elenchus Fungorum, vol. 2, Mauritius, (lire en ligne), p. 31
- (en) George Willard Martin, « THE APPLICATION OF THE GENERIC NAME GUEPINIA », American Journal of Botany, vol. 23, no 9,â , p. 627â629 (DOI 10.1002/j.1537-2197.1936.tb09037.x, lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) Marinus Anton Donk, « The Generic Names Proposed for HymenomycetesâVIII: Auriculariaceae, Septobasidiaceae, Tremellaceae, Dacrymycetaceae », Taxon, vol. 7, no 8,â , p. 236â250 (ISSN 0040-0262 et 1996-8175, DOI 10.2307/1217280, lire en ligne, consultĂ© le ).
- V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 14 avril 2020
- Roland Labbé, « Guepinia helvelloides / Guépinie en helvelle », sur Mycoquébec.org, (consulté le ).
- Christian Deconchat et Jean-Marie PolĂšse, Champignons : l'encyclopĂ©die, ArtĂ©mis Ăditions, , 607 p. (ISBN 2-84416-145-6 et 978-2-84416-145-1, OCLC 424011070, lire en ligne), p. 99.
- « Guépinie en helvelle, guépinie rousse, oreille de veau », sur Carpophore.ch (consulté le ).
- (en) Alan Davidson, The Oxford Companion to Food, Oxford, Oxford University Press, , 960 p. (ISBN 978-0-19-104072-6 et 0-19-104072-X, OCLC 1119636257, lire en ligne), p. 370-371.
- (en) Alick Henrici, « Notes and records », Field Mycology, vol. 9, no 1,â , p. 28â30 (DOI 10.1016/S1468-1641(10)60398-2, lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) Michael A. Castellano, Efrén Cåzares, Bryan Fondrick et Tina Dreisbach, Handbook to Additional Fungal Species of Special Concern in the Northwest Forest Plan, Portland, U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Pacific Northwest Research Station, , 144 p. (lire en ligne), p. 105.
- (en) Michael Kuo, « Phlogiotis helvelloides », sur MushroomExpert.com, (consulté le ).
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- (en) Bernard Lowy, « Tremellales », Flora Neotropica, vol. 6,â , p. 1â153 (JSTOR 4393669).
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Tremiscus helvelloides (DC.) Donk (Syn. de Guepinia helvelloides) (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Guepinia helvelloides (DC.) Fr. (consulté le )
- (en) Référence Index Fungorum : Guepinia helvelloides (DC.) Fr. 1828 (+ MycoBank) (consulté le )
- (en) Référence MycoBank : Guepinia helvelloides (DC.) Fr. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Guepinia helvelloides (DC.) Fr. 1828 (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023