Groupe de Steinberg (K-théorie)
Dans le domaine mathématique de la K-théorie algébrique, le groupe de Steinberg St(A) d'un anneau unitaire A est un groupe défini par générateurs et relations, à partir de certaines relations vérifiées par les matrices élémentaires de transvections. Il est nommé d'aprÚs Robert Steinberg[1] et est relié aux premiers groupes de K-théorie, en particulier K2 et K3.
Relations de Steinberg
Les matrices Ă©lĂ©mentaires de transvections epq(λ) pour p â q â avec des 1 sur la diagonale, un coefficient λ en position (p, q), et des 0 partout ailleurs â vĂ©rifient les relations suivantes, appelĂ©es relations de Steinberg :
Le groupe de Steinberg « stable » St(A) est dĂ©fini par les gĂ©nĂ©rateurs xij(λ) (i, j â â*, i â j, λ â A), soumis Ă ces relations. C'est la limite inductive des groupes de Steinberg « non stables » Stn(A), dĂ©finis de mĂȘme mais pour i, j †n.
Le groupe gĂ©nĂ©ral linĂ©aire « stable » GL(A) est dĂ©fini comme la rĂ©union croissante des GL(n, A), via l'identification de toute matrice carrĂ©e M de taille n Ă la matrice diagonale par blocs diag(M, 1), de taille n + 1. Par construction, il existe un unique morphisme de groupes Ï : St(A) â GL(A) qui envoie les xij(λ) sur les eij(λ).
D'aprĂšs le lemme de Whitehead, l'image de Ï est le groupe dĂ©rivĂ© de GL(A), c'est-Ă -dire que les matrices Ă©lĂ©mentaires de transvections engendrent, dans GL(A), le mĂȘme sous-groupe que les commutateurs. Ce sous-groupe est notĂ© E(A).
Liens avec la K-théorie
K1
Le groupe K1(A) est dĂ©fini comme l'abĂ©lianisĂ© de GL(A), c'est-Ă -dire le quotient de GL(A) par son sous-groupe dĂ©rivĂ© E(A). Autrement dit, c'est le conoyau de Ï.
K2
Milnor[2] - [3] a défini K2(A) comme le centre de St(A).
C'est aussi le noyau du morphisme Ï : St(A) â GL(A), de sorte qu'on a une suite exacte
Cette suite est en fait l'extension centrale universelle du groupe parfait E(A). Autrement dit, K2(A) est le multiplicateur de Schur de E(A). Il s'Ă©crit donc aussi comme un groupe d'homologie : K2(A) = H2(E(A), â€).
K3
Gersten[4] a dĂ©montrĂ© que K3(A) = H3(St(A), â€).
Notes et références
- (en) Robert Steinberg, Lectures on Chevalley Groups, Yale University, (lire en ligne).
- (en) John Willard Milnor, Introduction to algebraic K-theory, PUP, coll. « Annals of Mathematics Studies » (no 72), (lire en ligne)
- Voir aussi : K-théorie de Milnor.
- (en) S. M. Gersten, « K3 of a Ring is H3 of the Steinberg Group », Proc. Amer. Math. Soc., vol. 37, no 2,â , p. 366-368 (lire en ligne)