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Groupe SMCP

Groupe SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot) est un groupe français regroupant des entreprises de prĂȘt-Ă -porter. BasĂ© Ă  Paris, le groupe est fondĂ© en 2010 et possĂšde un portefeuille de 4 marques : Sandro, Maje, Claudie Pierlot et De Fursac. Le groupe prĂ©tend Ă©voluer dans le secteur du luxe accessible[4] et qualifie ses marques de « parisien chic Â»[5]. Le groupe est dirigĂ© par Daniel Lalonde[6] et est cotĂ© Ă  la bourse de Paris.

Groupe SMCP
logo de Groupe SMCP

Création 2010
Dates clés 1984, 1998, 2007, 2009, 2010, 2019
Personnages clés Evelyne Chetrite, Judith Milgrom, Claudie Pierlot
Forme juridique Société anonyme à conseil d'administration (s.a.i.) (d)[1]
Action Euronext : SMCP
Slogan Inspirer le chic parisien dans le monde
SiĂšge social Paris
Drapeau de la France France
Direction Daniel Lalonde
Actionnaires Glas, fondateurs, flottant

ActivitĂ© PrĂȘt-Ă -porter
Produits Habillement et accessoires
Filiales Sandro, Maje, Claudie Pierlot, De Fursac, SMCP North America, SMCP Asia
Effectif 6 400 fin 2019
SIREN 819816943[1]
Site web http://www.smcp.com

Capitalisation 910 M€ en aoĂ»t 2019
Chiffre d'affaires 1,13 Milliard € (2019)[2]
RĂ©sultat net 50,2 M€ en 2018 [3]

Histoire

Création et expansion

En 1984, Evelyne Chetrite fonde la marque Sandro. Sa sƓur, Judith Milgrom, travaille alors avec elle et crĂ©e sa marque Maje en 1998[7].

Le nom de la marque, « Maje Â», est l'assemblage de quatre lettres chĂšres Ă  la crĂ©atrice de la marque : « m Â» pour Milgrom, « a Â» pour Alain (frĂšre de Judith et travaillant avec elle), « j Â» pour Judith et « e Â» en rĂ©fĂ©rence au prĂ©nom de sa sƓur (Évelyne ChĂ©trite fondatrice de Sandro)[8].

Sandro a ouvert son premier magasin rue Vieille-du-Temple Ă  Paris en 2004, suivant de prĂšs Maje, qui avait ouvert son premier magasin rue du Four en 2002[9].

En 2008, Ilan Chetrite, le fils d'Evelyne, fonde Sandro Homme, une marque de prĂȘt-Ă -porter masculin. En 2009, la marque Claudie Pierlot qui sera placĂ©e sous la direction de Dinah Emsalem, aprĂšs le dĂ©cĂšs de la fondatrice : ceci conduit Ă  la crĂ©ation du groupe SMCP en 2010[10]. Les trois marques restent assez faiblement segmentĂ©es[11].

À partir de 2010, le groupe change plusieurs fois d'actionnaires : L Capital (LVMH) et Florac (famille Louis-Dreyfus) entrent au capital cette mĂȘme annĂ©e avec une participation majoritaire de 51 %[12], les 49 % restants appartenant Ă  Évelyne Chetrite, Judith Milgrom, Élie Kouby et FrĂ©dĂ©ric Biousse.

En 2011, le groupe ouvre son premier point de vente aux États-Unis, suivi en 2012 de Hong Kong. SMCP s’établit tout d’abord Ă  New York puis Hong-Kong en 2013 suivi de Shanghai.

En 2013, Kohlberg Kravis Roberts & Co. devient actionnaire du groupe SMCP avec une participation de 70 %[13]. Daniel Lalonde est le PDG du groupe en 2014. Trois ans plus tard au printemps, alors que le groupe a en projet d'entrer en bourse[14], SMCP est acquis majoritairement par European TopSoho, holding luxembourgeoise de Shandong Ruyi Technology Group (groupe chinois intĂ©grĂ©) pour environ 1,3 milliard d'euros[15]. Ce conglomĂ©rat implantĂ© Ă  Jining emploie 30 000 personnes, possĂšde plus d'une dizaine d'usine de confection, 3 000 points de vente et rĂ©alise quatre milliards de dollars de chiffre d'affaires ; il est spĂ©cialisĂ© en sous-traitance[16] - [17]. Bien que privatisĂ© en 2001, ce conglomĂ©rat reste « contrĂŽlĂ© par des fonds publics et le Parti communiste »[13]. SMCP est alors endettĂ© de plusieurs centaines de millions d'euros[11]. Le pĂŽle « crĂ©ation » reste en France, avec une trentaine de personnes[11]. Depuis ce rachat d'une partie du groupe en 2016 par European TopSoho et les possibilitĂ©s de financement du groupe asiatique, l'expansion continue. En 2017, un an aprĂšs le rachat, un tiers du groupe est introduit Ă  la bourse Euronext Paris[18] - [19] - [20]. La sociĂ©tĂ© est alors Ă©valuĂ©e entre 1,7 milliard d'euros et presque 2 milliards[13]. En 2017, le groupe annonce son lancement sur le marchĂ© optique, en proposant des lunettes de soleil et de vue Sandro et Maje, en collaboration avec le lunetier Mondottica.

En , Isabelle Allouch prend la direction gĂ©nĂ©rale de Sandro aprĂšs le dĂ©part de Jean-Philippe Hecquet, et Jean-Baptiste Dacquin lui succĂšde au poste de Directeur GĂ©nĂ©ral de Claudie Pierlot[21]. Le groupe annonce fin 2019 l'acquisition de De Fursac, marque française de prĂȘt-Ă -porter pour hommes fondĂ©e en 1973[22]. Au milieu de l'annĂ©e 2021 Daniel Lalonde, prĂ©sent depuis sept ans Ă  la tĂȘte du groupe, dĂ©missionne[13].

Bataille d'actionnaires

L'expansion du groupe chinois se fait Ă  marche forcĂ©e depuis quelques annĂ©es, telle une fuite en avant, multipliant les rachats, ouvertures (et Ă©galement divers prĂȘts se chiffrant en centaines de millions d'euros), sans qu'une rĂ©elle synergie se crĂ©Ă©e entre toutes les entitĂ©s[23]. La pandĂ©mie vient, par dessus tout cela, compliquer la situation du prĂȘt-Ă -porter et de la confection[23]. Vers 2021, le groupe est en difficultĂ© financiĂšre et « nĂ©gocie sa survie » auprĂšs de ses crĂ©anciers[24] ; les problĂšmes financiers de son propriĂ©taire chinois Shandong Ruyi, fragilisĂ© entre-autres par la crise immobiliĂšre chinoise, viennent Ă©galement s'additionner au difficultĂ©s de SMCP. Dans son besoin de refinancement, le groupe chinois multiplie depuis un moment dĂ©fauts de paiement, non tenue de ses engagements et faillites de certaines marques[23]. Le groupe affirme en septembre ne pouvoir rembourser une dette obligataire de 250 millions d'euros ; cette dette est transformĂ©e en actions, ouvrant ainsi la porte aux fonds crĂ©anciers pour prendre la tĂȘte de l'entreprise[15] - [25] - [26] - [27] qui obtiennent ainsi 29 % du capital vers octobre[13].

En novembre, 16 % du capital de SMCP est vendu par European TopSoho Ă  un ou des investisseurs inconnus[28] ; les actions sont transfĂ©rĂ©es avec l'aide de BNP Paribas Securities dans le paradis fiscal des Îles Vierges[29] - [13]. European TopSohose se dĂ©siste ainsi de pratiquement tout ce qu'il lui reste comme actions de SMCP et qui restait sous la menace de rachat par les fonds d'investissements crĂ©anciers (regroupĂ©s sous l’appellation GLAS), ces derniers Ă©tant en droit de les rĂ©clamer[30]. Par la suite, Glas informe que les actions misent Ă  l’abri ont Ă©tĂ© vendues Ă  Dynamic Treasure, sociĂ©tĂ© qui est la propriĂ©tĂ© de Chenran Qiu, pour un euro[31].

En , une assemblée générale à huis clos est organisée pour décider de la nouvelle gouvernance des marques Sandro, Maje et Claudie Pierlot[25]. Le groupe est en proie à une lutte interne entre les actionnaires chinois (surtout Yafu Qiu, propriétaire de Shandong Ruyi et jusque là président du conseil d'administration de SMCP) et des créanciers anglo-saxons[32] qui détiennent environ un quart des droits de vote[25]. Yafu Qiu, ainsi que cinq administrateurs chinois dont Chenran Qiu sa fille, sont révoqués par le fonds BlackRock associé à Boussard et Gavaudan, Anchorage ainsi que Carlyle[15] - [29] en moins d'une heure.

SMCP prĂ©cise que ces bouleversements pour la prise de pouvoir ne changent en rien son activitĂ©, « c'est une tempĂȘte au-dessus de l'entreprise » prĂ©cise la directrice gĂ©nĂ©rale du groupe[15] - [27], soulignant une bonne reprise commerciale sur l'annĂ©e 2021[30]. Pourtant, la presse souligne que les prĂ©cĂ©dentes batailles menĂ©es en France par les fonds d'investissements, comme Vivarte ou CamaĂŻeu, pour prendre la tĂȘte des groupes textiles ont toutes mal fini[30].

Activité

Pour l'annĂ©e 2019, SMCP fait un chiffre d'affaires de 1,13 milliard d'euros[33] avec plus de 1 578 points de vente dans 41 pays diffĂ©rents. En 2019, SMCP rĂ©alise que 65 % de ses ventes Ă©taient faites Ă  l'international[34]. En dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, le groupe SMCP avertit qu’il ne tiendrait pas en 2019 son objectif de rĂ©sultat opĂ©rationnel, principalement en raison de la forte dĂ©tĂ©rioration du marchĂ© Ă  Hong Kong, provoquĂ©e par une baisse du trafic et par des fermetures temporaires de points de vente au cours des derniĂšres semaines[35]. Les investissements promis n'ont pas eu lieu depuis le rachat en 2016[15].

Affaires et polémiques

Plainte pour recel de crimes contre l'humanité

En , Sherpa, le collectif Ethique sur l’étiquette, l’Institut ouĂŻgour d’Europe et une OuĂŻgoure portent plainte en France contre « quatre multinationales de l’habillement, accusĂ©es de tirer profit du travail forcĂ© imposĂ© aux OuĂŻghours » au Xinjiang, une rĂ©gion au nord-ouest de la Chine[36]. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) ouvre une enquĂȘte en « notamment contre Zara, Uniqlo, Maje, Sandro et Claudie Pierlot, pour recel de crimes contre l’humanitĂ© »[37]. AprĂšs le classement sans suite en avril 2023, Sherpa, le collectif Ethique sur l’étiquette, l’Institut ouĂŻgour d’Europe et une OuĂŻgoure deposent une nouvelle plainte avec constitution de partie civile visant les infractions de recel de quatre crimes – crimes contre l’humanitĂ©, gĂ©nocide, rĂ©duction en servitude aggravĂ©e et traite des ĂȘtres humains en bande organisĂ©e – et doit permettre d’obtenir la dĂ©signation d’un juge d’instruction[38].

Notes et références

  1. SystÚme national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  2. « chiffres clés 2019 du groupe SMCP », sur https://www.groupe-casino.fr (consulté le )
  3. https://www.zonebourse.com/SMCP/fondamentaux/
  4. « Daniel Lalonde (SMCP) : "Il n’y a pas tant de concurrents que cela sur le crĂ©neau du luxe accessible et Ă  Ă©chelle mondiale" », sur FashionNetwork.com (consultĂ© le )
  5. (en) David Moin et David Moin, « SMCP Brings ‘Parisian Chic’ to the World », sur WWD, (consultĂ© le )
  6. « SMCP: Daniel Lalonde prend la tĂȘte du groupe », sur FashionNetwork.com (consultĂ© le )
  7. « Une journée avec Evelyne Chétrite - Elle », sur elle.fr, (consulté le )
  8. Magazine Palace Costes no 22, page 95
  9. (en-US) Rebecca Voight, « 4 Parisian brands -- Sandro, Maje, Manoush and Ba&sh; -- aim for the middle market », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. « L Capital et Florac pilotent Groupe SMCP », sur Capital Finance, (consulté le )
  11. Dromard 2017, p. 53.
  12. Emmanuelle Andreani, « Sandro et Maje, la nouvelle cash-machine du Sentier », sur Capital.fr, (consulté le )
  13. Mitrofanoff, p. 66.
  14. Le Figaro fr avec AFP, « Sandro et Maje lancent leur entrée en Bourse », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  15. Kira Mitrofanoff, « SMCP fait les frais d'une guerre d'actionnaires », Challenges, no 727,‎ , p. 46 (ISSN 0751-4417)
  16. Dromard 2017, p. 52 et 53.
  17. « Le grand bond en avant pour Maje, Sandro et Claudie Pierlot », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. Le Figaro fr avec AFP, « Sandro et Maje lancent leur entrée en Bourse », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  19. Nicole Vulser, « Sandro Maje veut poursuivre son expansion internationale », sur Le Monde,
  20. « En Bourse, les actionnaires de Sandro et Maje briguent un nouveau pactole », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  21. Carole Bellemare, « SMCP: Daniel Lalonde confie Sandro et Claudie Pierlot à deux «talents» maison », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  22. (en-GB) « SMCP Acquires French Men's Label De Fursac », sur The Business of Fashion, (consulté le )
  23. Mitrofanoff, p. 67.
  24. BrĂšve : « SMCP nĂ©gocie sa survie », Challenges, no 710,‎ , p. 5 (ISSN 0751-4417)
  25. « La demande de report de l'AG de SMCP rejetée », sur Investir (consulté le )
  26. AFP, « SMCP : les ex-actionnaires majoritaires veulent un report de l'AG du 14 janvier », sur fashionunited.fr, (consulté le )
  27. AFP, « European Topsoho : le propriétaire de SMCP en défaut de paiement », sur fashionunited.fr, (consulté le )
  28. Laurence Boisseau, « Un mystérieux actionnaire rachÚte 16 % du capital de Sandro, Maje et Claudie Pierlot » AccÚs limité, sur lesechos.fr, (consulté le )
  29. Bénédicte Hautefort, « Sandro et Maje : quand les créanciers font la loi », sur challenges.fr, (consulté le )
  30. Olivier Guyot, « SMCP: dans l'impasse financiÚre, le propriétaire Shandong Ruyi laissera-t-il sa place aux créanciers? », sur fashionnetwork.com, (consulté le )
  31. Juliette Garnier, « Une page se tourne pour les enseignes Sandro, Maje et Claudie Pierlot » AccÚs limité, sur Le Monde, (consulté le )
  32. « Assemblée générale vendredi pour décider du contrÎle de Sandro, Maje et Claudie Pierlot », sur LEFIGARO, (consulté le )
  33. (en-US) « 2019 FY Results », sur SMCP, (consulté le )
  34. « Publications & événements », sur SMCP (consulté le )
  35. Cécile Crouzel, « Les troubles à Hongkong font trébucher Sandro, Maje et Claudie Pierlot », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  36. Agence France-Presse, « Travail forcé des Ouïghours: plainte en France contre quatre multin... », sur Mediapart (consulté le )
  37. « Travail forcĂ© des OuĂŻgours : en portant plainte contre des gĂ©ants du textile, des associations espĂšrent l’émergence d’une jurisprudence », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  38. « Travail forcĂ© des OuĂŻgours : plusieurs associations dĂ©posent une nouvelle plainte contre quatre multinationales de l’habillement », Le Monde,‎ (lire en ligne AccĂšs libre)

Presse

  • ThiĂ©bault Dromard, « Sandro et Maje joue et gagne sur deux tableaux », Challenges, no 507,‎ , p. 52 et 53 (ISSN 0751-4417). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Kira Mitrofanoff, « La vĂ©ritĂ© sur
 les chinoiseries de Sandro et Maje », Challenges, no 731,‎ , p. 66 Ă  67 (ISSN 0751-4417). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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