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Groupe CĂ©moi

Le groupe CĂ©moi rassemble plusieurs entreprises agroalimentaires françaises spĂ©cialisĂ©es dans la production de chocolat et de confiseries. Il trouve son origine dans une fabrique de chocolat construite en 1814 par Jules Pares Ă  Arles-sur-Tech, dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales. Il a portĂ© le nom de Cantaloup-Catala de 1887 Ă  1962, puis de Cantalou jusqu'en 1981. À cette date, il a repris le nom de l'ancienne chocolaterie grenobloise CĂ©moi.

Groupe CĂ©moi
logo de Groupe CĂ©moi

Création
Forme juridique Société par actions simplifiée
Slogan CĂ©moi, le chocolat c'est nous!
SiĂšge social Perpignan
Drapeau de la France France
Activité Agroalimentaire
Société mÚre SWEET PRODUCTS
SociĂ©tĂ©s sƓurs baronie
Effectif 3200 dont 2200 en France
SIREN 330275355[1]
Site web cemoi.fr

Chiffre d'affaires 750 millions d'euros (2020)

Le groupe CĂ©moi possĂšde 15 usines, 4 entrepĂŽts et 3 bureaux commerciaux dans le monde. Sa filiale Ă  destination des professionnels, DIPA Industries, emploie plus de 715 personnes[2] pour un chiffre d'affaires annuel de plus de 414 millions d'euros en 2019[2]. Son siĂšge social se trouve Ă  Perpignan.

En 2021, le groupe familial belge Sweet Products rachĂšte le groupe CĂ©moi.

Histoire

Les origines : de la fabrique de Jules Pares Ă  l'avĂšnement de Cantalou

En 1814, le chocolatier Jules Pares bĂątit Ă  Arles-sur-Tech (PyrĂ©nĂ©es-Orientales) une des premiĂšres fabriques de chocolat de France[3]. En 1872, une usine est construite Ă  Arles-sur-Tech. En 1887, la sociĂ©tĂ© prend le nom de ses deux directeurs : Joseph Cantaloup et Emile Catala[4].

L'usine d'Arles-sur-Tech est dĂ©truite par un incendie en 1927. LĂ©on Cantaloup en fait reconstruire une plus grande qui atteint la production de 8 tonnes par jour en 1939. Cette nouvelle usine est elle-mĂȘme dĂ©truite par l'Aiguat de 1940 qui provoque de nombreux dĂ©gĂąts.

Une nouvelle usine est construite entre 1941 et 1946 sur le site d'Orle[Note 1], qui bĂ©nĂ©ficie d'un accĂšs ferrĂ©. Cette construction plus moderne n'est donc terminĂ©e qu'aprĂšs la guerre : la chocolaterie Cantaloup–Catala emploie alors 150 personnes et produit 12 tonnes par jour, distribuĂ©es dans le Sud de la France, mais aussi en Afrique du Nord, en Angleterre et en Allemagne.

Le grand développement

En 1962, l'homme d'affaires Georges Poirrier rachĂšte la chocolaterie. À cette occasion, la sociĂ©tĂ© Cantaloup-Catala est renommĂ©e Cantalou. Au cƓur des Trente Glorieuses et du dĂ©veloppement de la sociĂ©tĂ© de consommation, la chocolaterie Cantalou adapte son modĂšle Ă©conomique et se spĂ©cialise Ă  cette Ă©poque dans la fabrication de tablettes de chocolat sous marque de distributeur pour les rĂ©seaux de grandes surfaces alors naissants[5]. Par ailleurs, elle commence Ă  racheter des concurrents : Frankonia Ă  Wurtzbourg en Allemagne en 1977, puis Phoscao[3], premier producteur français de petits dĂ©jeuners en 1979[6]. La mĂȘme annĂ©e, le groupe Cantalou s'implante en Espagne avec la reprise de la chocolaterie Olle Ă  Vallirana (province de Barcelone)[7].

Les annĂ©es 1980 confirment cette tendance aux acquisitions. Entre 1981 et 1984, le groupe rachĂšte six chocolateries en Europe : les trois marques françaises Aiguebelle, Pupier et surtout CĂ©moi, dont il emprunte le nom commercial pour se rebaptiser en 1981[Note 2], ainsi que la chocolaterie de l'Abbaye de Tinchebray en 1982, laquelle est fusionnĂ©e avec la chocolaterie Suisse Normande de Paris en 1983 lors du rachat de cette derniĂšre. Enfin, la sociĂ©tĂ© espagnole Elgorriaga est absorbĂ©e en 1984 apportant au groupe ses deux Ă©tablissements d'Irun (chocolaterie) et d'Ávila (biscuiterie). Le dĂ©veloppement du nouveau groupe CĂ©moi se fait aussi au travers de construction d’usines Ă  Sorbiers (Loire) en 1981, et en Allemagne pour Frankonia en 1982.

Cémoi se diversifie, soit en lançant de nouveaux produits, comme la gaufrette Quadro en 1986, soit par le biais d'une intégration horizontale accrue : les sociétés Coppelia[Note 3], Dolis[Note 4], Foullon[Note 5], OP Chocolate[Note 6] et Cheval Blanc Distribution sont rachetées entre 1987 et 1991. Toujours en 1991, le groupe s'enrichit de trois nouvelles unités de production : la Chocolaterie d'Aquitaine à BÚgles, la Confiserie Saint Siffrein à Carpentras et la Chocolaterie Cheval Blanc à La Tour-du-Pin.

De 1993 à aujourd’hui

Usine Bouquet d'or Ă  Ascq, en 2014.

En 1996, afin de décongestionner ses usines de transformation, le groupe investit dans la construction d'une usine de trituration des fÚves de cacao en CÎte d'Ivoire[8]. En 2003, le groupe rachÚte à Cadbury la chocolaterie Bouquet d'or à Villeneuve-d'Ascq, spécialiste du praliné et du Petit Ourson guimauve[9] qui deviendra le produit phare de la chocolaterie Cémoi. En effet, depuis 1962 ces spécialités à base de guimauve séduisent de génération en génération[10].

En 2007, le groupe crĂ©e Moreuil Distribution qui regroupe les entrepĂŽts d'Arras et de MĂącon et acquiert l'usine Gryf en Pologne, spĂ©cialisĂ©e dans la torrĂ©faction des fĂšves et les produits industriels. Cette mĂȘme annĂ©e, le groupe CĂ©moi prend le contrĂŽle de la sociĂ©tĂ© Jacquot, basĂ©e Ă  Troyes[11].

En 2008, une nouvelle chocolaterie est inaugurĂ©e Ă  Perpignan, sur le site dit Torremilla[12]. Elle remplace celle du site historique devenue trop exigĂŒe pour la production. En 2010, la production ayant Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e dans la nouvelle chocolaterie, la fabrique historique de Perpignan d'Orle est rĂ©amĂ©nagĂ©e en siĂšge social qui accueillera les nouveaux laboratoires du centre de R&D (Cacao, Chocolat, Aromatique), ainsi qu'une boutique-musĂ©e.

Le groupe CĂ©moi lance en 2009 une gamme de six tablettes de chocolat bio-Ă©quitable bĂ©nĂ©ficiant du label Agriculture biologique (qui lui est dĂ©livrĂ© par Écocert, un des organismes certificateurs), dont chacune est fabriquĂ©e avec un cacao en provenance d'un seul pays producteur[13].

Depuis 2012, l'ancienne chocolaterie Cémoi a été transformée en boutique, revendeur officiel des produits Cémoi. Le site propose des visites dans l'ancienne usine du groupe ainsi qu'une dégustation détaillée et expliquée des produits[14].

En 2015, est lancĂ© le Programme Transparence Cacao dont l'objectif est de maĂźtriser l’ensemble de la filiĂšre du chocolat, depuis le planteur jusqu’au consommateur[12].

En 2017, l'entreprise acquiert la société américaine Chris Candies (Pittsburg-Pennsylvanie), spécialisée dans la production pour les supermarchés et grossistes[15].

Le Groupe CĂ©moi, qui rĂ©alise 750 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 3 200 employĂ©s[16], est rachetĂ© en juillet 2021 par le groupe familial belge Sweet Products pour environ 500 millions d'euros, soit 10 fois son Ebitda 2020, selon Les Échos[17]. Une fois regroupĂ©e, l'entreprise devrait compter 5 000 salariĂ©s, rĂ©aliser un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros[18] - [16] et devenir « le numĂ©ro un mondial en matiĂšre de chocolats sous marques distributeurs »[18].

Notes et références

Notes

  1. Orle est un lieu-dit de Perpignan.
  2. En effet, la chocolaterie grenobloise Cémoi, créée en 1920 par Félix Cartier-Millon, disparaßt en 1974. Le groupe Cantalou ne rachÚte donc que le nom commercial en 1981.
  3. Leader français des bonbons de chocolat à la liqueur.
  4. Le but étant que ses deux usines de Saint-Florentin et de Bourbourg confortent la place du groupe sur le marché de la confiserie de chocolat.
  5. Numéro 1 français de la dragée au travers des marques Foullon et Festy.
  6. Leader britannique des barres chocolatées.

Références

  1. SystÚme national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  2. « Bilans gratuits de l'entreprise CEMOI CHOCOLATIER 56420216600018 (SiÚge social) sur Manageo.fr », sur manageo.fr (consulté le )
  3. Moulins GwenaĂ«lle, « CĂ©moi, le savoir-faire français du chocolat. », La Croix,‎ , p. 19 (lire en ligne)
  4. Béatrice Vigot-Lagandré, « Le produit de la semaine : le chocolat Cémoi », sur lindependant.fr,
  5. Jacqueline Coignard, « Les bonnes affaires sans étiquettes du dernier fabricant français de chocolat », sur Libération.fr,
  6. « Perpignan : 2014, l’annĂ©e de tous les records pour CĂ©moi », sur lindependant.fr (consultĂ© le ) : « « Dans l'encart "Une saga industrielle" (non disponible en ligne) : 1979 : [...] nombreuses reprises dont celle de Phoscao alors 1er producteur français de petits-dĂ©jeuners. » »
  7. Anne-Isabelle Six, « CĂ©moi, le roi français du chocolat », La Tribune,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. Anne-Isabelle Six, « Cémoi, le roi français du chocolat », sur La Tribune,
  9. Jacques Ramon, « CĂ©moi achĂšte Ă  Cadbury la chocolaterie « Bouquet d'Or » de Villeneuve-d'Ascq », Les Échos, no 18815,‎
  10. « Le Chocolat - CEMOI », sur CÉMOI.fr — (consultĂ© le )
  11. Jacques Ramon, « CĂ©moi fond pour Jacquot, le chocolatier de Troyes », Les Échos,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. « Histoire du groupe Cemoi : Chocolatier français | CĂ©moi », sur [FR] CÉMOI Group (consultĂ© le )
  13. « Cémoi, 1er chocolatier français, lance une gamme bio », sur L'Usine nouvelle,
  14. « Visite de l'entreprise Cémoi », sur WeSavoirFaire (consulté le )
  15. « Made in Perpignan », sur MadeinPerpignan.com
  16. Guinot, DaniÚle, « Le chocolatier Cémoi en passe de devenir belge », sur Le Figaro, , p. 23
  17. « CĂ©moi devrait rejoindre Sweet Products pour environ 500 M€ », sur Capital Finance, (consultĂ© le )
  18. Aroun Benhaddou, « Les chocolats CĂ©moi rejoignent le panier du belge Sweet Products », L'Agefi,‎ , p. 18 (lire en ligne)

Bibliographie

  • Nicolas Marty, « Cantaloup (Joseph, Marie, Henry, Abdon, Sennen) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises 1789-2011, vol. 1 Pouvoirs et sociĂ©tĂ©, t. 1 (A-L), Perpignan, Publications de l'olivier, , 699 p. (ISBN 9782908866414)

Articles connexes

Liens externes

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