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Grottes de la rivière Klasies

Les grottes de la rivière Klasies sont un groupe de grottes situĂ©es Ă  l'est de l'embouchure de la rivière Klasies, sur la cĂ´te de Tsitsikamma, dans le district de Humansdorp, dans la province du Cap-Oriental, en Afrique du Sud. Les trois grottes principales accompagnĂ©es de deux abris sous roche se trouvent Ă  la base d'une haute falaise. On y a dĂ©couvert des traces d'occupation humaine datĂ©es d'environ 125 000 Ă  60 000 ans avant le prĂ©sent. Les dĂ©pĂ´ts, Ă©pais de 20 mètres, se sont accumulĂ©s pendant 65 000 ans.

Grottes de la rivière Klasies
Localisation
Coordonnées
34° 06′ 29″ S, 24° 23′ 25″ E
Pays
Province
District
Aire protégée
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique
(Voir situation sur carte : Afrique)
GĂ©olocalisation sur la carte : Cap-Oriental
(Voir situation sur carte : Cap-Oriental)
GĂ©olocalisation sur la carte : Afrique du Sud
(Voir situation sur carte : Afrique du Sud)

Historique

Les artéfacts et les ossements fossiles furent signalés en premier par Paul Haslem et Ludwig Abel. En 1960, Ray Inskeep et Ronald Singer attribuèrent les outils lithiques au Middle Stone Age. En 1967 et 1968, Ronald Singer et John Wymer commencèrent des fouilles intensives[1] - [2], dont les premiers résultats furent publiés en 1972 par l'University of Chicago Press[3]. Depuis 1984 les recherches ont été poursuivies par Hilary Deacon[4].

Dès 1960, Ronald Singer, Ray Inskeep, John Wymer, Hilary Deacon, Richard Klein et d'autres suggérèrent que les grottes recelaient les plus anciens restes connus d'Homo sapiens présentant le comportement d'humains modernes. Des analyses ultérieures montrèrent que cette affirmation devait être nuancée[5] - [6].

En 2015, le gouvernement sud-africain a soumis une demande pour que ces grottes rejoignent la liste des sites du patrimoine mondial[7].

Morphologie des fossiles

Les restes humains comprennent des fragments crâniens, des mandibules avec des dents, et des fragments de squelette : des cubitus et cinq os métatarsiens[5].

L'analyse de quatorze dimensions d'os cubitaux, comparées à celles de fossiles d'Homo sapiens d'Afrique, du Proche-Orient et d'Europe, et d'humains modernes d'Afrique suggèrent un profil morphologique archaïque. « Les humains du KRM (Klasies River Mouth, embouchure de la rivière Klasies), de l'époque du MSA (Middle Stone Age), ne sont peut-être pas aussi modernes que ce qui a pu être affirmé à partir du matériel craniofacial[6]. »

Comportements humains au Pléistocène supérieur

Des dĂ©pĂ´ts sĂ©dimentaires de 20 mètres d'Ă©paisseur, Ă  l'intĂ©rieur des grottes ainsi qu'Ă  l'extĂ©rieur, contre la falaise, montrent, par leur contenu, que les personnes qui vivaient près de l'embouchure de la Klasies savaient chasser le petit gibier, pĂŞcher, rĂ©colter les plantes et les racines. Elles savaient aussi cuisiner sur des foyers de la viande de manchot et d'antilope par exemple[8], et gĂ©rer leurs terres par Ă©cobuage[4]. Il existe de nombreuses preuves qu'elles ramassaient des coquillages marins et on a trouvĂ© de nombreux artefacts en pierre du Middle Stone Age[4]. Il semble que la prĂ©sence en ces lieux Ă©tait saisonnière. Il existe aussi des signes de cannibalisme : des os humains calcinĂ©s et entaillĂ©s, jetĂ©s avec d'autres restes alimentaires[9].

Les assemblages du Middle Stone Age sont associĂ©s Ă  des fossiles d'Homo sapiens, mais il y a toujours un dĂ©bat quant Ă  savoir le moment Ă  partir duquel ceux-ci manifestèrent un comportement moderne[9]. Il y a une nette diffĂ©rence entre la technologie de taille de pierre palĂ©olithique utilisĂ©e il y a 125 000 ans et celle de la pĂ©riode du Howiesons Poort, datant de 65 000 Ă  60 000 ans, qui utilisa des matĂ©riaux rĂ©cupĂ©rĂ©s vingt kilomètres plus loin Ă  l'intĂ©rieur des terres. Il y a aussi une diffĂ©rence lorsque les dĂ©tritus alimentaires accumulĂ©s dans les grottes il y a 125 000 ans, furent dĂ©placĂ©s par les occupants aux alentours de 75 000 ans, lesquels constituèrent des amas coquilliers Ă  l'extĂ©rieur des grottes. Cette capacitĂ© « Ă  faire le mĂ©nage » indique qu'« au moins la moitiĂ© des reprĂ©sentants de notre espèce » avait acquis un comportement moderne au PlĂ©istocène supĂ©rieur[10] - [11].

Emplacements

Les cinq sites se situent le long de la côte à l'est et à environ deux kilomètres de l'embouchure de la Klasies[12] et l'ensemble de la pointe Druipkelder est un site du patrimoine national d'Afrique du Sud[4].

GĂ©olocalisations :

  • Embouchure de la Klasies : 34° 06′ 22,32″ S, 24° 23′ 13,42″ E
  • Site principal, grottes 1 & 2 : 34° 06′ 29,17″ S, 24° 23′ 24,5″ E
  • Grottes 3 & 4 : 34° 06′ 39,55″ S, 24° 23′ 43,83″ E
  • Grotte 5 : 34° 06′ 52,63″ S, 24° 24′ 03,31″ E

Protection

Le site est désormais sous la protection de la South African Heritage Resources Agency (SAHRA) et du Department of Environmental Affairs and Tourism (South Africa)[13].

Références

  1. (en) H.J. Deacon, « Elandsfontein and Klasies River revisited », dans John Wymer, Nick Ashton, Paul Pettitt et Frances Healy (éds.), Stone Age Archaeology: Essays in honour of John Wymer, Oxford, Oxbow Books, (ISBN 1-900188-66-X), p. 23–28.
  2. (en) « The J J Wymer Archive », Archaeology Data Service (consulté le ).
  3. (en) R. Singer et John Wymer, The Middle Stone Age at Klasies River Mouth in South Africa, Chicago, University of Chicago Press, , 234 p. (ISBN 0-226-76103-7).
  4. Deacon 2001, p. 5.
  5. (en) G.P. Rightmire, H. J. Deacon, J.H. Schwartz et Ian Tattersall, « Human foot bones from Klasies River main site, South Africa », Journal of Human Evolution, vol. 50, no 1,‎ , p. 96–103 (ISSN 0047-2484, PMID 16242755, DOI 10.1016/j.jhevol.2005.08.010)
  6. (en) S.E. Churchill, O. M. Pearson, F.E. Grine, E. Trinkaus et T.W. Holliday, « Morphological affinities of the proximal ulna from Klasies River main site: archaic or modern? », Journal of Human Evolution, vol. 31, no 3,‎ , p. 213 (DOI 10.1006/jhev.1996.0058).
  7. (en) « The Emergence of Modern Humans: The Pleistocene occupation sites of South Africa », UNESCO (consulté le )
  8. (en) K. Kris Hirst, « Klasies River Caves », sur archaeology.about.com (consulté le )
  9. Deacon 2001, p. 10.
  10. Deacon 2001, p. 12.
  11. Deacon 2001, p. 8.
  12. Deacon 2001, p. 3.
  13. Deacon 2001, p. 11.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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