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Grotte du Visage

La grotte du Visage, ou aven du Charnier[1], ou encore grotte de Vilhonneur, est une grotte ornĂ©e situĂ©e sur le territoire de l'ancienne commune du mĂŞme nom, dans la commune nouvelle de Moulins-sur-Tardoire, en Charente, rĂ©gion Nouvelle-Aquitaine. Elle a Ă©tĂ© renommĂ©e « grotte du Visage Â» pour Ă©viter toute confusion avec la grotte du Placard situĂ©e Ă©galement sur la mĂŞme ancienne commune de Vilhonneur. Cette nouvelle appellation fait rĂ©fĂ©rence Ă  la prĂ©sence d'une peinture pariĂ©tale reprĂ©sentant un visage stylisĂ© qui s'inscrit dans une concrĂ©tion naturelle Ă©voquant une tĂŞte avec sa chevelure.

Grotte du Visage
Représentation d'un visage dans l'aven du Charnier.
Localisation
Coordonnées
45° 41′ 09″ N, 0° 24′ 54″ E
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Vallée
Voie d'accès
D 109
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
125 m
Occupation humaine
Patrimonialité
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Localisation

La grotte du Visage se trouve dans le bois de Vilhonneur, à proximité d'une fosse appelée « aven du Charnier » localement[2] - [3]. Elle a parfois aussi été appelée « cro du Charnier » dans certaines revues[4] - [Note 1].

Circonstances particulières de la découverte

En 2005, un groupe de spéléologues charentais travaille assidûment à la désobstruction de l'aven du Charnier depuis environ deux ans[2]. Ce groupe est composé de Dominique Augier, Bruno Delage, André Louis, Joël Louis, Jean-Michel Rainaud, Pierre Vauvillier, assistés ponctuellement par Alain Binet, Gérard Boudault, Pierre Groulade, Arnaud Louis, André Terrade et Gérard Jourdy dernièrement intégré à l'équipe[5].

Le jeudi , le groupe de spĂ©lĂ©ologues pĂ©nètre enfin dans la grotte et dĂ©couvre des ossements, tout en s'attendant Ă  trouver d'autres vestiges prĂ©historiques. Le lendemain , GĂ©rard Jourdy revient seul sur les lieux pour poursuivre l'exploration de la cavitĂ© ; il descend alors dans la première salle et dĂ©couvre le visage sur les parois de la grotte. Ses camarades apprennent alors sa dĂ©couverte archĂ©ologique dans la presse locale[1].

Gérard Jourdy, par ses actes vis-à-vis du groupe à son profit personnel, sera exclu de la Fédération française de spéléologie par la commission disciplinaire de la fédération[6].

Authentification de la découverte

L'aven du Charnier est connu depuis longtemps des habitants qui y jetaient autrefois des bêtes mortes. Au terme de deux années de travaux de désobstruction, dûment autorisés par le propriétaire du site, la grotte du Visage livre des œuvres pariétales paléolithiques ainsi que d'ossements humains et animaux (). À la suite d'une indiscrétion, cette découverte est rendue publique en par le Ministère de la culture et de la communication[4].

Dans un premier temps, les Ĺ“uvres pariĂ©tales sont attribuĂ©es au PalĂ©olithique supĂ©rieur et plus prĂ©cisĂ©ment au Gravettien (environ 28 Ă  22 000 ans avant le prĂ©sent) sur la base de comparaisons stylistiques. Les Ĺ“uvres sont donc plus anciennes que celles de Lascaux[7] - [8].

Les Ĺ“uvres et les vestiges

Outre un visage peint, la grotte renferme des signes (ponctuations et traits) et une très belle main négative droite sur fond de pigment noir[9] dont le pouce présente la particularité d'un possible dédoublement. Les artistes ont utilisé avec brio le relief naturel de la paroi pour positionner leurs œuvres et ainsi faire ressortir certains éléments et suggérer probablement des représentations animales archaïques : équidé, félin, ours ou renne. Ces découvertes viennent enrichir les connaissances concernant cette période, même si elles ne sont pas aussi spectaculaires que d'autres grottes ornées.

Des ossements humains ont été découverts au milieu d'un éboulis dans la salle à proximité du visage. En outre, on a trouvé un crâne en parfait état mais sans sa mandibule dans une petite grotte à l'extrémité d'un boyau accessible depuis la salle du visage ; compte tenu de son emplacement et de son positionnement ce crâne a forcément été déposé là de manière intentionnelle mais on ne sait évidemment pas encore si ce crâne et les ossements de la grotte du visage appartiennent au même individu. Cinq squelettes de hyènes en connexion anatomique ont également été découverts dans une salle proche de la grotte du Visage mais sont vraisemblablement antérieurs aux peintures.

Des ossements humains et de hyène ont fait l'objet de datations par la mĂ©thode du Carbone 14. Ces datations ont permis d'Ă©valuer l'âge des ossements humains Ă  environ 27 000 ans et ceux de hyènes Ă  28000 ans environ. Ils sont donc vraisemblablement contemporains des peintures[10]. Compte tenu de la marge d'erreur inhĂ©rente Ă  la mĂ©thode de datation utilisĂ©e, il est possible que la grotte du Visage ait donc Ă©tĂ© un lieu de sĂ©pulture pour un personnage particulier et que l'inhumation ait Ă©tĂ© accomplie selon un rituel spĂ©cifique. L'association entre des Ĺ“uvres pariĂ©tales gravettiennes et des ossements humains est Ă©galement connue dans la grotte de Cussac.

Mesures de préservation

Le site est privé et fait l'objet d'une protection pour sa préservation ; son accès est limité à quelques visites par an en très petit nombre organisées par le propriétaire des lieux.

Notes et références

Notes

  1. En référence peut-être au Cro du Charnier situé à Solutré, connu ainsi dès le XIXe siècle.

Références

  1. Laurence Guyon, « Guerre de spéléos pour la grotte de Vilhonneur », Charente libre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. [Boulestin et al. 2006] Bruno Boulestin, André Debénath, J. Gomez De Soto et Jean-François Tournepiche, « Une nouvelle grotte ornée en Charente : l'aven du Charnier à Vilhonneur. Historique d’une découverte », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 103, no 1,‎ , p. 172-174 (lire en ligne [sur persee]).
  3. « Grotte du Visage, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Les distances à vol d'oiseau se mesurent avec l'outil « Mesurer une distance » dans l'onglet « Outils cartographiques » à droite (symbole de petite clé plate).
  4. hominides.com.
  5. Jean-Yves Bigot, « Traces et indices. Enquête dans le milieu souterrain site= lauragais-patrimoine.fr », (consulté le ), p. 28.
  6. Claude Mouret, « Bruits de fond - Vie fédérale - Réunion du Comité directeur des 16 et 17 octobre 2010, Lyon (Rhône) », Spelunca, Paris, Fédération française de spéléologie, no 120,‎ , p. 56-58 (ISSN 0249-0544, lire en ligne, consulté le )
  7. « Découverte en Charente de gravures plus anciennes que celles de Lascaux »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur fr.news.yahoo.com, .
  8. ainsisoisje26, « Découverte en Charente de gravures plus anciennes que celles de Lascaux », (consulté le )
  9. Boulestin et al. 2006, p. 173.
  10. « Communiqué du Ministère de la Culture du 2 juin 2006 », sur culture.gouv.fr, ministère français de la Culture (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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