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Grivette

La grivette est une brebis originaire de la rĂ©gion RhĂ´ne-Alpes, qui a failli disparaĂ®tre dans des croisements avec des races Ă  viande mais a finalement Ă©tĂ© sauvĂ©e par une poignĂ©e d'Ă©leveurs. Cette race de gabarit moyen Ă  la toison blanche et Ă  la tĂŞte marquĂ©e de taches brun-noir se caractĂ©rise surtout par ses qualitĂ©s maternelles. En effet elle a l'avantage de pouvoir se dĂ©saisonner facilement, prĂ©sente une très bonne prolificitĂ© et de bonnes aptitudes laitières permettant d'assurer une bonne croissance Ă  ses agneaux. Tout cela a permis Ă  cette brebis de trouver sa place dans un système d'Ă©levage avec des croisements Ă  double Ă©tage, permettant de valoriser ses qualitĂ©s maternelles tout en amĂ©liorant la conformation des agneaux par l'apport de races bouchères. On compte aujourd'hui environ 15 000 brebis reproductrices.

Grivette
Région d’origine
RĂ©gion RhĂ´ne-Alpes, Drapeau de la France France
Caractéristiques
Taille Moyenne
Toison Blanche
Peau Blanche Ă  taches brunes-noires
Prolificité 190 %
Statut FAO (conservation) Non menacé
Autre
Diffusion Locale
Utilisation viande

Origine

Grivettes tondues

La grivette est originaire du Bas-DauphinĂ©, rĂ©gion oĂą elle est rĂ©pandue au dĂ©but du XXe siècle. Elle manque de disparaĂ®tre dans des croisements d'absorption avec des bĂ©liers Ă  fortes aptitudes bouchères, mais est sauvĂ©e dans les annĂ©es 1960 par une poignĂ©e d'Ă©leveurs, et notamment grâce Ă  l'intervention de la famille Fournier. Un livre gĂ©nĂ©alogique est alors crĂ©Ă©, et des croisements sont pratiquĂ©s avec la race rava pour retrouver les caractĂ©ristiques de rusticitĂ© de la race. Certain que la grivette avait un rĂ´le Ă  jouer dans l'Ă©levage de la rĂ©gion, Paul Lièvre, ancien technicien, milite alors pour sa rĂ©habilitation, notamment dans les petites exploitations de la Loire et du RhĂ´ne, et parvient Ă  relancer la race qui voit dès lors ces effectifs augmenter. Un schĂ©ma de sĂ©lection est mis en place en 1981, et depuis les annĂ©es 1990 un système de croisement Ă  double Ă©tage donne un intĂ©rĂŞt Ă  la grivette, qui apporte sa capacitĂ© de dĂ©saisonnement et sa prolificitĂ©[1]. Les effectifs atteignent aujourd'hui 15 000 brebis reproductrices, dont la moitiĂ© inscrites au contrĂ´le de performance.

Description

La grivette est une race de gabarit moyen : les brebis pèsent environ 65 kg contre 150kg pour les béliers. Elle possède une toison blanche qui laisse la tête nue. Celle-ci est marquée de taches brun-noir. Les cornes ne sont pas présentes chez cette race, ni chez le mâle ni chez la femelle. Les membres, eux aussi dépourvus de laine, présentent les mêmes pigmentations que la tête[2].

Aptitudes

La grivette est une brebis rustique, capable de valoriser au mieux son alimentation et de puiser dans ses réserves en cas de pénurie, si cela ne dure pas trop longtemps bien sûr, et que ses besoins sont limités aux besoins d'entretien. C'est également une brebis qui se désaisonne facilement, ce qui signifie que l'on peut avoir des agnelages à n'importe quelle période de l'année sans avoir à pratiquer de traitements hormonaux. Cela donne une certaine souplesse aux éleveurs[1]. Un autre atout majeur de la grivette est sa prolificité. En effet, celle-ci varie entre 160 et 230 %, avec une moyenne de 190 % pour les brebis inscrites au contrôle de performance. Couplée à la facilité de désaisonnement qui permet d'accélérer le rythme de reproduction, cette prolificité permet à la grivette d'atteindre des niveaux de productivité de 2,3 agneaux par brebis et par an.

Les bonnes aptitudes laitières des brebis permettent de bien valoriser cette prolificité. D'ailleurs, les croissances des agneaux entre 10 et 30 jours sont plutôt bonnes, puisqu'elles varient entre 265 g/j et 310 g/j, suivant le sexe et le nombre d'agneaux de la portée. Les mères ont un bon instinct maternel et s'occupent bien de leurs agneaux, et sont assez dociles. De plus, elles agnèlent sans difficultés[1]. Par contre, on reproche souvent à la grivette sa conformation. Les agneaux menés en race pure fournissent des gigots longs et peu rebondis peu appréciés de la distribution. C'est pourquoi les croisements avec des races à bonnes aptitudes bouchères sont fréquents.

Élevage

Les élevages sont de taille modeste, avec en moyenne 240 brebis par éleveurs au sein de la base de sélection. Du fait de la facilité de désaisonnement de cette race, les éleveurs pratiquent fréquemment un rythme d'agnelage accéléré avec trois agnelages en deux ans.

Depuis les années 1990, la race est intégrée à un système de croisements à double étage. C'est-à-dire que l'on trouve trois catégories d'élevages. Tout d'abord, les sélectionneurs maintiennent leur troupeau en race pure, car il s'agit de la base de sélection de la race, et vont pouvoir fournir des brebis rustiques, facilement désaisonnables et à forte prolificité. Celles-ci sont ensuite croisées par d'autres éleveurs avec des béliers île-de-France. Les brebis F1 obtenues associent les qualités maternelles de la grivette et les qualités bouchères de l'île-de-France. Ce sont celles-ci qui sont ensuite utilisées pour produire les agneaux destinés à la boucherie, après avoir été croisées avec des mâles à bonnes aptitudes bouchères. Ainsi, les agneaux obtenus sont bien conformés, et présentent l'avantage de pouvoir être produits à contre saison grâce à l'utilisation en amont de la grivette, ce qui leur permet de bénéficier de prix de vente plus intéressants[1]. Les agneaux peuvent être valorisés sous divers labels de qualité parmi lesquels l'Agneau de l´Adret, Terre d´Agneaux, Grillonnet et le label rouge Agneau Fermier des Pays d'Oc[2].

SĂ©lection

Logo de l'UPRA Races Ovines des Massifs.

Le schéma de sélection de la race est géré par l’UPRA Races Ovines des Massifs, une structure qui s’occupe conjointement de six races ovines rustiques du Massif central : la blanche du Massif central, la limousine, la grivette, la rava, la noire du Velay et la bizet. La création de la section grivette au sein de cette UPRA date de 1993. Avant cela, la race était gérée par deux associations, l'Association Grivette fondée en 1982, et l'association pour la défense et la promotion de la Grivette de l'Isère fondée en 1984. Ces deux associations fusionnèrent en 1988 pour former l'Union des producteurs de la race Grivette[3].

La base de sĂ©lection est constituĂ©e de 37 troupeaux inscrits au contrĂ´le de performance et regroupant 7 500 brebis[4]. Pour faciliter la sĂ©lection, l'insĂ©mination artificielle est pratiquĂ©e pour cette race.

RĂ©partition

Originaire du Bas-Dauphiné, la grivette est essentiellement présente dans les départements de la Loire et du Rhône, mais l'intérêt qu'elle présente en croisement lui a permis de s'exporter également en dehors de son berceau dans les départements limitrophes.

Notes et références

  1. « La Grivette, une race originaire de l´Isère en plein développement », Pâtre,‎ (lire en ligne)
  2. « Grivette - Race rustique allaitante » (consulté le )
  3. Annick Audiot, Races d'hier pour l'élevage de demain, Paris, Editions Quae, coll. « Espaces ruraux », , 230 p. (ISBN 978-2-7380-0581-6 et 2738005810, lire en ligne)
  4. « Grivette » (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, Paris, France Agricole Editions, , 1re Ă©d., 302 p. (ISBN 978-2-85557-054-9, lire en ligne), p. 171-174


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