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ĂŽle-de-France (race ovine)

L'Île-de-France est une race ovine sélectionnée à partir de 1840, près de Paris, à partir de croisements entre des brebis de race mérinos de Rambouillet et de béliers importés d'Angleterre de race Dishley (en) (appelée New Leicester dans les pays anglo-saxons) qui s'est répandue ensuite dans les élevages annexés aux exploitations agricoles du bassin parisien.

ĂŽle-de-France
Brebis ĂŽle-de-France
Brebis ĂŽle-de-France
Région d’origine
RĂ©gion Maisons-Alfort puis ĂŽle-de-France, Drapeau de la France France
Caractéristiques
Taille Grande
Toison Blanche
Autre
Diffusion Internationale
Utilisation Viande, Laine

Origine

Cette race fut sélectionnée à partir de 1840 à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, près de Paris, par différents éleveurs, guidés par les recherches de Charles-Auguste Yvart, inspecteur général des écoles vétérinaires et des bergeries de l'État, introducteur de bovins anglais de race Durham et de moutons Dishley en France[1]. Appelée d'abord race d'Alfort[2] puis race de Grignon après le transfert du troupeau souche dans l'école d'agronomie de même nom, ou race Dishley-Mérinos, elle prit son nom définitif de race d'Île-de-France en 1922 à la suite de sa diffusion dans les fermes du bassin parisien.

Description

À noter les détails de diagnose : la conformation parallèlèpipédique, l'encolure courte, la face blanche dépourvue de laine, le nez dépigmenté, le toupet blanc sur le front, les oreilles portées horizontales à semi dressées, la toison fermée (mèches carrées d'égale longueur)

Standard officiel

  • TĂŞte : longueur moyenne, orbites en saillies, lèvres Ă©paisses et nez large, profil droit ou très lĂ©gèrement busquĂ© chez le bĂ©lier, chanfrein arrondi transversalement, oreilles moyennes ou grandes, horizontales ou lĂ©gèrement dressĂ©es, couvertes de poils fins et courte nuque large
  • Corps : ample et long, poitrine ouverte et descendue, sternum proĂ©minent et Ă©pais, cĂ´tes rondes formant un plein cintre, dos et reins droits et larges, croupe horizontale et longue, queue attachĂ©e haut, cuisse musclĂ©e.
  • Gigot : descendu et bien dĂ©veloppĂ© tant dans sa partie interne que dans la rĂ©gion de la fesse.
  • Membres : aplombs rĂ©guliers, solides, canon bien vertical et jarret fort, jamais fermĂ© ni pointe renvoyĂ©e en haut.
  • Toison : Ă©tendue, couvrant la tĂŞte jusqu'Ă  la ligne passant par les orbites, lĂ©gèrement au-dessus, garnissant les ganaches et s'arrĂŞtant Ă  quelques centimètres au-dessus du genou, revĂŞtant la poitrine et le ventre, descendant aux membres postĂ©rieurs jusqu'au jarret, en recouvrant les parties supĂ©rieures et latĂ©rales de celui-ci et le haut du tendon arrière.
  • Laine : fine, souple, onctueuse, pourvue d'un suint de couleur beurrĂ©e (le suint blanc est recherchĂ©).
  • Poids : BĂ©lier, 110 Ă  150 kg ; brebis, 70 Ă  90 kg
Brebis île-de-france.

Zones d'Ă©levage

Répartition départementale des brebis Île-de-France soumises au contrôle des performances[3]

Son effectif en France est d'environ 250 000 brebis (entre 200 000 et 300 000) en 2005[4] auxquelles on peut ajouter 100 000 Ă  150 000 brebis issues de croisement de bĂ©liers ĂŽle-de-France avec des brebis d'autres races. Cette race est Ă©levĂ©e surtout dans le nord et le centre de la France : Picardie, Champagne-Ardenne, Bourgogne et Centre. La carte ci-jointe livre la rĂ©partition des brebis soumises au contrĂ´le des performances dans les Ă©levages de sĂ©lection. Elle a fait l'objet d'exportation dans de nombreux pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale[5], l'ĂŽle-de-France est ainsi prĂ©sente dans 32 pays Ă  travers le monde.

Aptitudes

La race Île-de-France est classée parmi les races ovines à viande améliorées (par opposition aux races ovines rustiques).
En tant que telle, l'Île-de-France associe une très bonne conformation bouchère, une bonne prolificité, et une bonne valeur laitière pour l'allaitement des agneaux. Elle possède de surcroît une excellente qualité lainière et une aptitude au désaisonnement[6] héritées du Mérinos. En outre elle est très adaptable à des conditions d'élevage diversifiées : bergerie, semi-plein air ou plein air.

Productions bouchères

Tête de jeune mouton île-de-france.

Elle est spĂ©cialisĂ©e pour la production d'agneaux d'excellente conformation bouchère mis sur le marchĂ© en hiver et au printemps (pĂ©riode de l'annĂ©e oĂą le prix de vente est le plus Ă©levĂ©). Il s'agit d'agneaux prĂ©coces de boucherie (dits agneaux de lait, agneaux de 100 jours, agneaux de Paris, agneaux blancs et agneaux de bergerie)[7].
Le fait que cette production d'agneaux ait lieu en bergerie, par opposition à la production d'agneaux produits en herbage (agneaux d'herbe, agneaux de plein air, agneaux gris) la fait souvent ranger parmi les races dites de bergerie, par opposition aux races de plein air spécialisées pour la production d'agneaux à l'herbe (comme la race Texel). Mais la race Île-de-France peut aussi, selon les systèmes d'élevage, être utilisée pour la production d'agneaux d'herbe.

Elle est aussi très utilisée en croisements (bélier Île-de-France sur brebis de races rustiques principalement) dans le sud de la France, soit en croisement dit de 1re génération (les agneaux métis mâles et femelles sont engraissés pour la production de viande), soit en croisement dit de 2e génération : les agnelles métisses sont conservées comme reproductrices pour un croisement avec un bélier de race à viande spécialisée (Île-de-France, Berrichon du Cher...).

RĂ©sultats fournis par le contrĂ´le des performances[3]

La race ĂŽle-de-France qui possède un schĂ©ma de sĂ©lection performant[5] est aussi une de celles qui ont le pourcentage le plus Ă©levĂ© de brebis soumises au contrĂ´le des performances par rapport au nombre estimĂ© de brebis : 24 874 brebis agnelĂ©es dans 184 troupeaux en 2009.

  • La majoritĂ© des agnelages se situe en octobre, novembre dĂ©cembre, ce qui est en rapport avec une lutte en de printemps et de dĂ©but d'Ă©tĂ©.
(Répartition mensuelle des agnelages 2009, élaboration graphique par Wikipédia)
  • La prolificitĂ© lors de mise-bas après Ĺ“strus naturel a Ă©tĂ© de 155,2 % pour des mises bas de brebis jusqu'Ă  19 mois, 169,7 % pour des mises bas de brebis de plus de 19 mois, dans les Ă©levages de sĂ©lection.
  • Le Gain moyen quotidien des mâles simples, entre 30 et 70 jours, a Ă©tĂ© de 360 g sur un effectif de 1 787 agneaux contrĂ´lĂ©s (Ă©cart-type : 101 g), dans les Ă©levages de sĂ©lection.
  • Le poids Ă  âge-type de 30 jours (PAT 30 j) qui est un indicateur du potentiel laitier des brebis estimĂ© au travers du croĂ®t des agneaux sur cette pĂ©riode est livrĂ© dans le tableau suivant :

PAT 30 j des agneaux exprimé en kg dans les élevages en organisme de sélection en 2009

simples doubles triples
et plus
mâles femelles mâles femelles
moyenne 14,0 13,2 11,8 11,2 10,5
effectif 2 822 2 788 5 234 5 412 696
Ă©cart-type 3,6 3,3 2,9 2,6 2,6

Notes et références

  1. Louis Leouzon, Agronomes et éleveurs, (Yvart), pp. 259-270, J.-B. Baillière et fils, Paris, 1905
  2. Bernard DENIS : L’École vétérinaire d'Alfort et le mouton Mérinos
  3. Institut de l'Elevage, département génétique : Bilan du contrôle de performances ovins allaitants - Campagne 2009, 105 pp, juillet 2010.
  4. BRG ĂŽle-de-France
  5. Site officiel de la race ovine ĂŽle-de-France
  6. En rapport avec le photopériodisme et la reproduction : c'est le fait d'organiser la lutte (nom donné à la reproduction chez les ovins) au printemps, donc à contre saison car à durée de jours croissante, plutôt qu'à l'automne (durée de jour décroissante qui est la saison naturelle de reproduction des moutons dans l'hémisphère nord, au moins au nord de l'Europe et dans la moitié nord de la France)
  7. Production d'agneaux de bergerie

Voir aussi

Liens externes

Race ovine ĂŽle-de-France sur le site d'AgroParisTech
Site officiel de la race ovine ĂŽle-de-France

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