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Texel (race ovine)

Le texel est une race ovine originaire de l'île du même nom aux Pays-Bas. C'est une race très ancienne améliorée au fil du temps du point de vue des aptitudes bouchères, par apport de sang de moutons britanniques et par sélection. Elle appartient au groupe flamand de la classification des races ovines de France.

Texel (race ovine)
Bélier Texel, né sur l'île.
Bélier Texel, né sur l'île.
Région d’origine
RĂ©gion ĂŽle de Texel, Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Caractéristiques
Taille Grande
Robe Blanche
Statut FAO (conservation) Non menacé
Autre
Diffusion Internationale
Utilisation Laine, Viande;

Le texel est un mouton à la laine blanche, dense et assez longue, de laquelle s'extrait une tête nue au nez marqué de noir. C'est un mouton très rustique, traditionnellement élevé en plein air intégral avec un agnelage de printemps et des agneaux engraissés au champ avec leurs mères. Aujourd'hui, sa bonne prolificité et sa production laitière combinées avec sa conformation et le peu de gras que déposent les agneaux en font une race prisée dans le monde entier, en race pure comme en croisements. La race Texel comprend aujourd'hui quatre variétés, liées à quatre pays : le Texel anglais (ou British Texel), le Texel français, le Texel belge (ou Beltex) et le Texel hollandais.

Origine

Localisation de l'île de Texel.

Le texel est originaire de l'île éponyme, située au large des Pays-Bas. C'est une race très ancienne, dont l'origine pourrait remonter à l'époque romaine. Au cours du XVIIIe siècle, on cherche à améliorer les moutons de l'île en apportant du sang de moutons anglais de race leicester, lincoln et kent[1]. Les standards de la race sont très rapidement fixés sur son île d'origine lors de concours et d'exhibitions[2].

La race devient vite populaire pour la qualitĂ© de sa viande et surtout sa très faible teneur en gras. Cette caractĂ©ristique en fait une race très intĂ©ressante pour le reste de l'Europe continentale, oĂą l'on recherche des agneaux peu gras[2]. Le texel est ainsi introduit en France Ă  partir de 1933, et son livre gĂ©nĂ©alogique est crĂ©Ă© dès 1935. Les Ă©leveurs français ont depuis lors beaucoup travaillĂ© sur la conformation de cette brebis. Les effectifs actuels, en augmentation, sont de 75 000 brebis de race pure et près de 300 000. Ils laissent prĂ©sager d'un bon avenir pour la race[1].

Description

Mouton de race texel.

Morphologie

Le texel est un mouton à peau et à laine blanche, dense et bien frisée. Cette dernière forme une toison particulièrement épaisse, pesant en moyenne 5 kg pour les femelles et 7 kg pour les mâles, qui ne permet pas de distinguer les formes du corps. Elle ne recouvre ni les jambes, ni la tête. Celle-ci se caractérise par son chanfrein plutôt large plat, le sommet du crâne plat et le nez de couleur noir. Elle porte des oreilles de petite taille légèrement dressées. Le tronc est de forme cylindrique et la croupe horizontale[1]. Le bassin est large et légèrement incliné. Le corps se termine par une queue assez courte implantée haut, et est portée par des membres forts se terminant par des onglons noirs[3]. La mamelle porte des poils blancs soyeux caractéristiques.

Il s'agit d'une race de bonne taille, relativement lourde. Ainsi, le bélier mesure environ 80 cm au garrot pour 130 kg tandis que la brebis mesure environ 70 cm pour 80 kg[4].

Comportement

Contrairement à la plupart des moutons, le texel est peu grégaire. Il aime bien pâturer seul, et est souvent élevé au pâturage avec d'autres animaux, notamment des bovins, de façon à utiliser au mieux la ressource fourragère[5].

Aptitudes

Les brebis texels sont réputées pour leurs qualités maternelles.

Le texel est un excellent producteur de viande et de laine. C'est une race bien conformĂ©e et qui comporte peu de gras et a un excellent rendement de carcasse. C'est pourquoi elle est apprĂ©ciĂ©e en croisements pour amĂ©liorer les aptitudes bouchères de brebis Ă  la conformation moindre. Les femelles sont prolifiques (en moyenne 1,73 agneaux par portĂ©e) et bonnes laitières. Elles permettent d'assurer aux agneaux une bonne croissance, de l'ordre de 300 g par jour entre 10 et 30 jours[5]. Les brebis sont prĂ©coces, et agnellent parfois avant 12 mois. Par contre elles ont une saison de reproduction bien dĂ©limitĂ©e, de mi-septembre Ă  mi-janvier, et sont difficilement dĂ©saisonnables, mĂŞme avec des traitements hormonaux[3].

Le texel est en outre une race très rustique, bien adaptée à l'élevage en plein air, qui résiste bien aux intempéries et aux maladies liées aux terrains humides[1].

Élevage

Le texel est typiquement une race d'herbage, que l'on utilise souvent en plein air intĂ©gral du fait de sa bonne rusticitĂ©, parfois en association avec des bovins laitiers ou Ă  viande pour valoriser au mieux l'herbe (le mouton pâture plus ras que les bovins). Les troupeaux sont souvent de bonne taille : 50 % comptent entre 20 et 200 brebis et 18 % entre 100 et 200 brebis[5]. Classiquement les brebis agnellent en mars, et les agneaux sont engraissĂ©s Ă  l'herbe au printemps et en Ă©tĂ©. Ils sont abattus entre 40 et 50 kg Ă  l'âge de 6 mois[3]. Classiquement, les Ă©leveurs ne font faire qu'un agnelage par an.

SĂ©lection

À l'origine, le texel est une race de brebis laitière, mais la sélection l'oriente rapidement vers la production de viande. Cette longue sélection est à l'origine des animaux bien conformés que l'on connaît aujourd'hui[3].

Le livre gĂ©nĂ©alogique français est crĂ©Ă© dès 1935, et est aujourd'hui gĂ©rĂ© par Texel GĂ©nĂ©tique France depuis 1993. Les objectifs de sĂ©lection actuels sont Ă  la fois les qualitĂ©s de reproduction (prolificitĂ©, valeur laitière) et les aptitudes Ă  produire de la viande (vitesse de croissance, dĂ©veloppement, conformation, qualitĂ© de carcasse...). Pour cela, on pratique le contrĂ´le de performances en ferme sur environ 14 000 brebis, et les 220 meilleurs mâles observĂ©s parmi les descendants de ces brebis sont contrĂ´lĂ©s en station d'Ă©valuation, de façon que l'on puisse comparer leurs performances dans des conditions similaires. La station d'Ă©valuation de la race texel se situe Ă  Epieds, dans l'Aisne. Les 15 bĂ©liers ayant montrĂ© les meilleures performances sont mis Ă  la reproduction pour que l'on observe les performances de leurs descendants afin de connaĂ®tre avec encore plus de prĂ©cision leur valeur gĂ©nĂ©tique. Ils sont ensuite proposĂ©s aux Ă©leveurs comme bĂ©liers d'insĂ©mination artificielle[5].

Diffusion

Cette race est élevée surtout dans le Nord-Est de la France, notamment dans les Ardennes et dans l'Aisne, mais elle tend à se développer ailleurs dans le pays et notamment dans le Centre et le Centre-Ouest[5].

Par ailleurs, les qualités importantes de la race lui offrent des perspectives à l'étranger. Elle est ainsi exportée en Allemagne, au Luxembourg, en Belgique et en Europe de l'Est, et plus récemment au Royaume-Uni, en Irlande, au Brésil et en Espagne[5]. Récemment, elle a également commencé à se développer aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Photographies

  • Mouton texel (type belge) lors d'un concours.
    Mouton texel (type belge) lors d'un concours.
  • Deux brebis texel.
    Deux brebis texel.
  • BĂ©lier Texel (type belge/hollandais) âgĂ© de deux ans.
    Bélier Texel (type belge/hollandais) âgé de deux ans.

Notes et références

  1. Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, Paris, France Agricole, , 1re éd., 302 p. (ISBN 978-2-85557-054-9 et 2-85557-054-9, lire en ligne).
  2. (en) « Texel » (consulté le ).
  3. « La race Texel » [PDF] (consulté le ).
  4. « Étude de la race ovine: Texel », BRG (consulté le ).
  5. « race ovine TEXEL », France Upra Sélection (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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