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Berrichon du Cher

Le berrichon du Cher est une race ovine française originaire du Berry. C'est une race très ancienne, issue de populations de moutons locales qui ont pu ĂŞtre croisĂ©s au XVIIIe siècle avec des animaux mĂ©rinos, et ont ensuite Ă©tĂ© croisĂ©s avec des races anglaises au XIXe siècle pour amĂ©liorer leurs aptitudes bouchères. C'est un mouton de grande taille Ă  la toison et la peau blanche. Il est surtout rĂ©putĂ© pour ses aptitudes bouchères, et est utilisĂ©e en croisements avec diverses races rustiques pour amĂ©liorer la conformation de leurs agneaux. On compte aujourd'hui environ 140 000 brebis[1].

Berrichon du Cher
Berrichon du Cher
Berrichon du Cher
Région d’origine
RĂ©gion Berry, Drapeau de la France France
Caractéristiques
Taille Grande
Cornes Absentes
Toison Blanche
Peau Blanche
Statut FAO (conservation) Non menacé
Autre
Diffusion Nationale
Utilisation Viande

Historique

L'origine exacte de la race berrichonne du Cher est mal connue. Par contre, on sait que l'élevage ovin est très ancien dans le Berry dont il est originaire, et qu'il représentait à une époque la principale source de revenu pour les éleveurs. Leur présence dans la région pourrait dater de l'époque gauloise selon certains écrits. On pense toutefois que la population qui peuplait alors la région était très différente de la race actuelle. Ainsi, dans la correspondance entre Catherine de Médicis et la duchesse de Guise, la première indique qu'après une chute de cheval, elle s'est retrouvée « marquée au nez comme les moutons du Berry ». Cette expression semble d'ailleurs assez courante autrefois, comme le souligne également André Sanson, ce qui laisse à croire que le phénotype des moutons de l'époque n'était pas entièrement blanc comme aujourd'hui[2].

Au XVIe siècle, des gravures représentant les moutons du Berry montrent des animaux à la laine longue et lisse, avec un toupet sur le front. Une autre description de l'abbé Cartier prête aussi aux moutons berrichons une toison fine tassée et frisée ressemblant à celle du Roussillon, et occupant le sommet de la tête. Ces indices laissent penser certains spécialistes que les populations de moutons locaux ont pu être croisées à cette époque avec des animaux mérinos venus d'Espagne, et qui avaient notamment été importés dans la région par M. de Perce à Chambord en 1752 ou par le marquis de Barbançois dans l'Indre en 1768. Ces importations ont certainement influencé les moutons locaux[2].

Au début du XIXe siècle, la laine connait une chute des cours, notamment à partir de 1825, et les animaux typés mérinos sont de moins en moins recherchés. Dès lors, les éleveurs du Berry importent des races bouchères venues d'Angleterre pour améliorer la conformation de leurs animaux, comme la southdown et la dishley[2]. Tous les éleveurs n'entrent pas dans cette politique de croisements, et conservent inchangés leurs troupeaux de moutons berrichons bien adaptés à leur région. C'est ainsi que la population de mouton berrichons se scinde en deux rameaux. L'un, composé d'animaux améliorés par les croisements avec les races anglaises, aboutira sur le berrichon du Cher, tandis que l'autre, qui reste plus proche de la population d'origine, donnera le berrichon de l'Indre[3].

Vers 1880, ces croisements cessent et une sĂ©lection rigoureuse permet de fixer les caractĂ©ristiques de la race. Le livre gĂ©nĂ©alogique est ouvert en 1934[4]. La sĂ©lection a continuĂ©, visant Ă  amĂ©liorer l'adaptation des carcasses au marchĂ© des agneaux de boucherie: animaux plus trapus aux gigots plus Ă©pais, aux brebis plus prolifiques[3]. Le cheptel est estimĂ© Ă  140 000 brebis et 3 000 bĂ©liers. La semence de 30 bĂ©liers est stockĂ©e Ă  des fins de prĂ©servation de la race[4].

Brebis et son agneau.

Caractéristiques physiques

La berrichonne du cher est une race de grande taille. Les brebis mesurent 68 cm pour 70 Ă  90 kg et les bĂ©liers 73 cm pour 110 Ă  140 kg.

La toison est uniformément blanche et la peau claire. Elle apparait en rose autour des yeux et du mufle. Ni le mâle, ni la femelle ne portent de cornes. La toison de qualité moyenne pèse environ kg[4].

Aptitudes

Mise en évidence des aptitudes bouchères du Berrichon du Cher, Salon de l'Agriculture de Toulouse en 1963

Cette race n'est guère élevée que pour la viande de ses agneaux. Cependant, un marché est en développement, celui de la viande de mouton adulte à destination des consommateurs musulmans.

La brebis berrichonne est Ă©levĂ©e en race pure pour ses qualitĂ©s maternelles. (rusticitĂ©, bonne nourrice de ses agneaux, prolificitĂ© correcte: 1,6 petit par brebis et par an[5]) Elle peut ĂŞtre Ă©levĂ©e en bergerie de façon permanente, en semi plein air ou mĂŞme plein air intĂ©gral. La mère se dĂ©saisonne bien, permettant des naissances de printemps ou d'automne. Les agneaux grandissent vite pour atteindre 25 Ă  30 kg Ă  soixante-dix jours sans excès de gras[3].

Le bélier est recherché en croisement sur des races rustiques longilignes. Il confère à sa descendance une conformation de carcasse bien ronde et bien cotée sur le marché de l'agneau. Des exportations de béliers reproducteurs ont lieu à destination du Royaume-Uni, le Danemark, les pays du pourtour méditerranéen et des pays d'Europe de l'est[3].

SĂ©lection

Brebis

La base de sĂ©lection de la race compte près de 3 000 brebis, soumises au contrĂ´le de performances. Chaque annĂ©e, environ 160 jeunes bĂ©liers choisis sur leur ascendance rejoignent la station de contrĂ´le individuel de Baugy[6] dans le Cher. LĂ  leurs performances sont mesurĂ©es, notamment vis-Ă -vis de leurs aptitudes bouchères, et les 10 meilleurs font l'objet d'un testage sur descendance, ce qui va permettre de mieux connaĂ®tre leur valeur gĂ©nĂ©tique, y compris sur des caractères non mesurables directement sur eux. Cela consiste Ă  rĂ©aliser un certain nombre d'insĂ©minations artificielles sur ces animaux, de façon Ă  obtenir 25 filles pour chacun. Les performances de ces brebis sont ensuite mesurĂ©es, tant au niveau de leur croissance et leur morphologie que de leurs qualitĂ©s maternelles. Ces performances permettent d'Ă©valuer celles de leur père, qui sont connues ensuite avec une bonne prĂ©cision. Ils peuvent ensuite ĂŞtre classĂ©s bĂ©liers amĂ©liorateurs pour les meilleurs. Ce schĂ©ma vise Ă  amĂ©liorer les aptitudes bouchères en conservant de bonnes qualitĂ©s maternelles[3].

Diffusion

Berrichon du Cher.

La berrichonne du Cher est née dans le département du Cher, ancienne province du Berry. Les qualités de cette race lui ont permis de franchir les frontières régionales (elle est aujourd'hui élevée dans le Centre, le Limousin, en Aquitaine et Midi-Pyrénées) et nationales. (Europe de l'Est)[3]

Notes et références

  1. « race ovine BERRICHON DU CHER » (consulté le )
  2. Ranger, « Berrichon de l'Indre - origine de la race » [PDF] (consulté le )
  3. La race berrichonne du Cher sur le site agroparistech.fr, consulté le 31 décembre 2009.
  4. Fiche de la race berrichonne du Cher sur le site des ressources génétiques animales, consulté le 31 décembre 2009.
  5. Fiche de la race sur Geode, organisme de sélection
  6. « La race Berrichonne du Cher », Pâtre,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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