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Noire du Velay

La brebis Noire du Velay est une race ovine française originaire du plateau volcanique du Velay, de la région Auvergne. On connaît mal ses origines exactes, mais on sait qu'elle est implantée depuis très longtemps dans la région. Après avoir manqué disparaître au début du XXe siècle, elle s'est bien reprise et les effectifs sont toujours en augmentation aujourd'hui.

Noire du Velay
Brebis noire du Velay.
Brebis noire du Velay.
Région d’origine
RĂ©gion Bains, Drapeau de la France France
Caractéristiques
Taille Moyenne
Robe Marron foncé, peau noire
Statut FAO (conservation) Non menacé
Autre
Diffusion RĂ©gionale
Utilisation Viande

La noire du Velay, à la peau noire et la laine de couleur noire-brunâtre, est une brebis rustique, excellente pour ses qualités maternelles. Elle est précoce, assez prolifique et avec une bonne production laitière, permettant une bonne croissance des agneaux. Ceux-ci produisent des carcasses à la conformation modeste, c'est pourquoi on croise souvent la race avec des béliers à bonnes aptitudes bouchères. C'est également une brebis facilement désaisonnable, ce qui permet la production d'agneaux à contre-saison et l'intensification de la production, avec un système comportant trois agnelages en deux ans qui est majoritaire dans cette race.

On rencontre principalement cette brebis dans la Haute-Loire, dans son terroir d'origine, mais également dans d'autres territoires de montagne et moyenne montagne comme l'Ardèche, la Loire, la Savoie ou le Jura.

Origine

Cette race est une des plus anciennes races ovines connues, très rustique, élevée par les Celtes. Elle semble être arrivée en France vers 1500 av. J.-C. lorsque les peuplades celtiques se sont installées dans le Massif central. Un autre hypothèse est que cette race est venue du Moyen-Orient.

Peu touchée par les croisements avec d'autres races au XIXe siècle, la race est considérée comme une brebis du plateau volcanique du Velay en 1914. Elle manque disparaître en ce début de XXe siècle avec l'arrivée de races mieux conformées. En 1931 est créé le Syndicat d'élevage du Mouton Noir de Bains qui vise à améliorer la race et fixer son standard. De noir de Bains, faisant référence à la ville dans laquelle siège le syndicat, sa dénomination passe à Noire du Velay en 1950[1].

Depuis les annĂ©es 1970, un important travail dĂ©butĂ© au Puy-en-Velay, dit de « redĂ©veloppement Â», est menĂ© par les Ă©leveurs. La Noire du Velay est maintenant visible dans la plupart des rĂ©gions montagneuses de France, sans pour autant que l'on observe de gros troupeaux (100 tĂŞtes environ), et elle est en pleine expansion.

Description

Brebis noires du Velay.

Comme son nom le laisse supposer, la noire du Velay est une race à la peau noire avec des reflets ardoises, ne présentant aucune tache. Sa toison en carapace de couleur noir délavé à brune laisse voir des mèches de laine ondulées. Elle ne recouvre pas la tête, la gorge, les pattes et les aines. Le squelette est particulièrement fin[2].

La couleur noire-chocolat de la laine de la brebis noire du Velay est généralement appelée burel[3].

Il s'agit d'une brebis de taille moyenne. Les bĂ©liers pèsent entre 70 et 100 kg et les brebis entre 50 et 70 kg.

Aptitudes

Brebis de race Noire du Velay.

La noire du Velay est une race rustique pouvant s'adapter à des conditions climatiques variées. Elle évolue traditionnellement sur les hauts plateaux volcaniques du Velay, et y a acquis des qualités de bonne marcheuse, capable de valoriser des surfaces peu productives et des terrains difficilement accessibles[1].

Les brebis sont de nature calmes, et ont un très bon instinct maternel. Elle est moyennement prolifique avec en moyenne 1,5 agneau par portĂ©e, et a une bonne production laitière, qui assure Ă  ses agneaux une croissance Ă©levĂ©e. Les agnelles sont prĂ©coces et peuvent ĂŞtre mises Ă  la reproduction dès l'âge de 7 mois. La saison de reproduction est très peu marquĂ©e chez cette brebis, qui peut se reproduire toute l'annĂ©e sans intervention humaine ni traitement hormonal[1]. Cette race Ă  des aptitudes bouchères assez moyennes, c'est pourquoi les femelles sont frĂ©quemment croisĂ©es avec des bĂ©liers de race Ă  forte conformation et potentiel de croissance Ă©levĂ© pour amĂ©liorer les agneaux produits[2].

Élevage

Une des caractéristiques majeures de cette race est sa faculté au désaisonnement. Ainsi, dans les systèmes traditionnels, le bélier reste en permanence avec les brebis et les agnelages s'étalent sur toute l'année. Cela permet notamment la production d'agneaux à contre-saison, lorsque le marché est porteur[1].

Dans les élevages de semi-montagne, où elle est principalement élevée, cette capacité à se reproduire tout au long de l'année est utilisée pour intensifier le rythme de production, avec pour chaque brebis trois agnelages en deux ans, avec des périodes d'agnelage en mars-avril, août-septembre et novembre-décembre. Cela permet d'améliorer la productivité annuelle de brebis, qui produisent donc en moyenne deux agneaux par an. Les agneaux ainsi produits sont sevrés vers deux mois, et le plus souvent engraissés en bergerie, notamment ceux nés en fin d'été ou en fin d'automne[1].

SĂ©lection

Logo de l'UPRA Races Ovines des Massifs.

Depuis 1972, la sélection de la race est à la charge de l'UPRA Races Ovines des Massifs qui fixe notamment les objectifs de sélection de la race. Ainsi on cherche notamment à améliorer la production laitière, pour assurer une bonne croissance des agneaux, et la prolificité, ainsi que les aptitudes bouchères qui sont le principal point faible de la race. Par ailleurs, des efforts sont menés pour améliorer la résistance de la race à la tremblante du mouton. Pour cela, tous les reproducteurs sont genotypés et ceux présentant des allèles responsables de la sensibilité à la tremblante sont retirés de la reproduction[2].

Actuellement, environ 13 000 brebis, provenant de 36 Ă©levages, sont inscrites au livre gĂ©nĂ©alogique de la race. Ces brebis font l'objet de contrĂ´les en ferme afin de dĂ©terminer leur valeur gĂ©nĂ©tique pour les caractères de prolificitĂ© et de valeur laitière. Les meilleures d'entre elles sont destinĂ©es Ă  produire des bĂ©liers pour la reproduction. Ainsi, une centaine d'agneaux mâles nĂ©s en aoĂ»t-septembre de ces brebis sont regroupĂ©s en station de contrĂ´le individuel, de façon que l'on puisse comparer leurs performances sans que le milieu n'intervienne, et les 30 Ă  40 % meilleurs d'entre eux du point de vue des qualitĂ©s bouchères sont rĂ©partis dans les Ă©levages pour devenir bĂ©liers reproducteurs[2].

Diffusion

La noire du Velay est principalement concentrĂ©e dans la Haute-Loire, dans sa rĂ©gion d'origine du Velay. Elle s'est Ă©galement Ă©tendue rapidement aux dĂ©partements de la Loire, de l'HĂ©rault, du Jura et de l'Ardèche, puis plus rĂ©cemment Ă  ceux du Puy-de-DĂ´me et de la Savoie. Sa rusticitĂ© et ses qualitĂ©s de marcheuse ont facilitĂ© son implantation dans ses rĂ©gions de moyenne montagne oĂą on la recherche pour ses qualitĂ©s maternelles. Ce dĂ©veloppement a permis l'augmentation des effectifs qui atteignent 22 000 brebis en 2003[2]. La race est Ă©galement exportĂ©e hors de France, au Maroc et en Suisse, mais dans des proportions qui restent modestes.

La noire du Velay dans la culture populaire

Cette brebis est bien ancrĂ©e dans la culture de sa rĂ©gion d'origine, comme peuvent par exemple en tĂ©moigner les festivitĂ©s qui tournent autour d'elle comme « La NĂ©ira des Volcans d'Allègre Â» dĂ©but aoĂ»t chaque annĂ©e Ă  Allègre (43) et comme « Lou Pastre dĂ© la NĂ©igre », organisĂ© en mai au Monastier-sur-Gazeille et rendant hommage Ă  la noire du Velay et aux transhumances d'antan[4]. Par ailleurs, un concours spĂ©cial de la race noire du Velay se tenait dans la Haute-Loire tous les 4 ou 5 ans.

Notes et références

  1. « La race Noire du Velay, une brebis maternelle par excellence », Pâtre (consulté le )
  2. « Noire du Velay » [PDF], UPRA ROM (consulté le )
  3. « Laine Bizet, Burel, et Blanche du Massif Central », LANDMADE,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « La Noire du Velay rassemble les foules à Allègre et au Monastier » (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • NĂ©vine Place-Verghnes, La race ovine noire du Velay, UniversitĂ© Paris Val de Marne, , 87 p.

Articles connexes

Liens externes

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