Définition
Soit un mélange de  constituants (pour un corps pur
 constituants (pour un corps pur  ) à pression
) à pression  et température
 et température  , chaque constituant
, chaque constituant  étant représenté par
 étant représenté par  moles, le mélange étant en une seule phase (gaz, liquide ou solide).
 moles, le mélange étant en une seule phase (gaz, liquide ou solide).
Les grandeurs extensives décrivant ce mélange, et en particulier les quatre potentiels thermodynamiques  énergie interne,
 énergie interne,  enthalpie,
 enthalpie,  enthalpie libre et
 enthalpie libre et  énergie libre, sont le plus souvent écrits comme des fonctions des variables
 énergie libre, sont le plus souvent écrits comme des fonctions des variables  pression,
 pression,  température,
 température,  volume,
 volume,  entropie et
 entropie et  quantité de matière. Parmi ces variables, la pression et la température sont des variables intensives, le volume, l'entropie et la quantité de matière sont des variables extensives.
 quantité de matière. Parmi ces variables, la pression et la température sont des variables intensives, le volume, l'entropie et la quantité de matière sont des variables extensives.
Si l'on veut étudier la variation d'une grandeur extensive  d'un mélange en fonction de la seule quantité
 d'un mélange en fonction de la seule quantité  de l'un de ses constituants
 de l'un de ses constituants  , il est nécessaire de fixer toutes les autres variables ayant une influence sur
, il est nécessaire de fixer toutes les autres variables ayant une influence sur  . Cela n'est possible que si l'on fixe les variables intensives pression et température et les quantités des constituants du mélange autres que
. Cela n'est possible que si l'on fixe les variables intensives pression et température et les quantités des constituants du mélange autres que  . En effet, on ne peut par exemple faire varier la quantité de
. En effet, on ne peut par exemple faire varier la quantité de  à température constante sans faire varier le volume ou l'entropie, car ces variables extensives dépendent elles-mêmes de la quantité de
 à température constante sans faire varier le volume ou l'entropie, car ces variables extensives dépendent elles-mêmes de la quantité de  . À contrario, il est possible de travailler à pression et température constantes car ces variables sont intensives.
. À contrario, il est possible de travailler à pression et température constantes car ces variables sont intensives.
La grandeur molaire partielle  d'un corps
 d'un corps  dans le mélange est donc définie par la dérivée partielle de
 dans le mélange est donc définie par la dérivée partielle de  par rapport à
 par rapport à  à pression, température et quantités des constituants autres que
 à pression, température et quantités des constituants autres que  constantes :
 constantes :
| Grandeur molaire partielle :  | 
avec :
 la grandeur molaire partielle du composé la grandeur molaire partielle du composé dans le mélange ; dans le mélange ;
 la grandeur extensive totale du mélange ; la grandeur extensive totale du mélange ;
 la quantité (nombre de moles) du composé la quantité (nombre de moles) du composé dans le mélange ; dans le mélange ;
 la quantité du composé la quantité du composé , autre que , autre que , dans le mélange. , dans le mélange.
La dimension d'une grandeur molaire partielle est celle de la grandeur exprimée par mole, par exemple :
- l'enthalpie  est exprimée en joules (J), l'enthalpie molaire partielle d'un corps est exprimée en joules (J), l'enthalpie molaire partielle d'un corps   en joules par mole (J/mol) ; en joules par mole (J/mol) ;
- l'entropie  est exprimée en joules par kelvin (J/K), l'entropie molaire partielle d'un corps est exprimée en joules par kelvin (J/K), l'entropie molaire partielle d'un corps   en joules par kelvin mole (J K−1 mol−1) ; en joules par kelvin mole (J K−1 mol−1) ;
- le volume  est exprimé en mètres cubes (m3), le volume molaire partiel d'un corps est exprimé en mètres cubes (m3), le volume molaire partiel d'un corps   en mètres cubes par mole (m3/mol). en mètres cubes par mole (m3/mol).
Une grandeur molaire partielle est une grandeur intensive.
La grandeur molaire partielle  est le plus souvent positive, mais il existe de rares cas dans lesquels elle peut être négative. Dans le cas de mélanges liquides de constituants dont les molécules sont de tailles très différentes, le volume molaire partiel
 est le plus souvent positive, mais il existe de rares cas dans lesquels elle peut être négative. Dans le cas de mélanges liquides de constituants dont les molécules sont de tailles très différentes, le volume molaire partiel  de l'une des espèces peut être négatif. Par exemple, lorsque l'on dissout 0,1 mole de sulfate de magnésium MgSO4 dans un litre d'eau, le volume de la solution obtenue est inférieur à un litre : le volume se contracte par addition de MgSO4, son volume molaire partiel est donc négatif[1].
 de l'une des espèces peut être négatif. Par exemple, lorsque l'on dissout 0,1 mole de sulfate de magnésium MgSO4 dans un litre d'eau, le volume de la solution obtenue est inférieur à un litre : le volume se contracte par addition de MgSO4, son volume molaire partiel est donc négatif[1].
La relation  donnée par le théorème d'Euler (voir plus loin) indique que la grandeur
 donnée par le théorème d'Euler (voir plus loin) indique que la grandeur  d'un corps
 d'un corps  constitue la contribution de ce corps à la grandeur
 constitue la contribution de ce corps à la grandeur  du mélange : la grandeur molaire partielle
 du mélange : la grandeur molaire partielle  dépend donc de la nature de ce constituant. D'autre part, par sa définition en tant que dérivée partielle de
 dépend donc de la nature de ce constituant. D'autre part, par sa définition en tant que dérivée partielle de  , la grandeur
, la grandeur  représente l'influence du corps
 représente l'influence du corps  sur le mélange : la grandeur
 sur le mélange : la grandeur  dépend donc, outre de la pression et de la température, de la composition du mélange (fractions molaires
 dépend donc, outre de la pression et de la température, de la composition du mélange (fractions molaires  ) :
) :  .
.
Lorsque le mélange tend vers le corps  pur, la grandeur
 pur, la grandeur  tend vers la grandeur molaire
 tend vers la grandeur molaire  du corps
 du corps  pur, et
 pur, et  tend vers
 tend vers  :
 :
Limite du corps pur :  
Lorsque la quantité du corps  tend vers zéro, la grandeur
 tend vers zéro, la grandeur  tend vers la grandeur molaire partielle
 tend vers la grandeur molaire partielle  du corps
 du corps  à dilution infinie dans le solvant
 à dilution infinie dans le solvant  .
.
Limite à dilution infinie :  
Cette grandeur n'est pas nulle, la contribution  du corps
 du corps  à la grandeur
 à la grandeur  s'annule parce que la quantité de matière
 s'annule parce que la quantité de matière  s'annule. La grandeur
 s'annule. La grandeur  à dilution infinie est souvent très différente de la grandeur
 à dilution infinie est souvent très différente de la grandeur  du corps
 du corps  pur (par ex. : à l'extrême pour le potentiel chimique
 pur (par ex. : à l'extrême pour le potentiel chimique  quels que soient le corps
 quels que soient le corps  et le solvant
 et le solvant  ), l'environnement des molécules de
), l'environnement des molécules de  étant très différent d'un cas à l'autre. De plus, cette grandeur dépend de la nature du solvant
 étant très différent d'un cas à l'autre. De plus, cette grandeur dépend de la nature du solvant  et n'est donc valable que pour le couple
 et n'est donc valable que pour le couple  : si le solvant
 : si le solvant  change, la grandeur à dilution infinie de
 change, la grandeur à dilution infinie de  change.
 change.
 
    Relations entre grandeurs molaires partielles
Les grandeurs molaires partielles sont liées entre elles par les mêmes relations que les grandeurs extensives.
    
    Potentiels thermodynamiques
Si l'on considère par exemple l'enthalpie libre  :
 :
 
on peut écrire, en dérivant par la quantité de matière  de n'importe quel constituant, à
 de n'importe quel constituant, à  et
 et  constantes :
 constantes :
 
 
Or, puisque les dérivées partielles se font à  et
 et  constantes, on a :
 constantes, on a :
 
 
soit, avec :
 , enthalpie libre molaire partielle ; , enthalpie libre molaire partielle ;
 , énergie interne molaire partielle ; , énergie interne molaire partielle ;
 , volume molaire partiel ; , volume molaire partiel ;
 , entropie molaire partielle ; , entropie molaire partielle ;
pour l'enthalpie libre molaire partielle :
Enthalpie libre molaire partielle :  
On aura de même pour les autres potentiels thermodynamiques :
Enthalpie molaire partielle :  Énergie libre molaire partielle :
Énergie libre molaire partielle :  
 
    Équations d'état et relations de Maxwell
En appliquant le théorème de Schwarz aux équations d'état et relations de Maxwell, on aura par exemple pour le volume :
 
 
d'où :
 
On a par conséquent, entre autres :
 
 
 
 
 
    Relation de Gibbs-Helmholtz
En appliquant le théorème de Schwarz à la relation de Gibbs-Helmholtz on aura pour les enthalpie et enthalpie libre molaires partielles :
Relation de Gibbs-Helmholtz :  
On a également la relation équivalente pour les énergie interne et énergie libre molaires partielles :
 
 
    Capacités thermiques
La capacité thermique isochore  et la capacité thermique isobare
 et la capacité thermique isobare  sont respectivement définies par :
 sont respectivement définies par :
 
 
En appliquant le théorème de Schwarz, on a donc :
Capacité thermique isochore molaire partielle :  Capacité thermique isobare molaire partielle :
Capacité thermique isobare molaire partielle :  
 
 
    Autres relations
    
    Le potentiel chimique
Le potentiel chimique  d'un constituant
 d'un constituant  dans un mélange est, par définition, la variable intensive conjuguée de la variable extensive « quantité de matière de
 dans un mélange est, par définition, la variable intensive conjuguée de la variable extensive « quantité de matière de  »,
 »,  . Dans le cas particulier de l'enthalpie libre
. Dans le cas particulier de l'enthalpie libre  , le potentiel chimique du corps
, le potentiel chimique du corps  correspond à l'enthalpie libre molaire partielle du corps
 correspond à l'enthalpie libre molaire partielle du corps  ,
,  :
 :
Potentiel chimique :  
Le potentiel chimique est également lié à d'autres grandeurs molaires partielles selon :
 , volume molaire partiel : , volume molaire partiel : , selon l'une des équations d'état ; , selon l'une des équations d'état ;
 , entropie molaire partielle : , entropie molaire partielle : , selon l'une des équations d'état ; , selon l'une des équations d'état ;
 , enthalpie molaire partielle : , enthalpie molaire partielle : , selon la relation de Gibbs-Helmholtz ; , selon la relation de Gibbs-Helmholtz ;
 , énergie libre molaire partielle : , énergie libre molaire partielle : , selon , selon ; ;
 , énergie interne molaire partielle : , énergie interne molaire partielle : , selon , selon . .
 
    Théorème d'Euler
Le théorème d'Euler sur les fonctions homogènes du premier ordre lie toute grandeur extensive  aux grandeurs molaires partielles
 aux grandeurs molaires partielles  , définies aux mêmes
, définies aux mêmes  ,
,  et composition, selon :
 et composition, selon :
| Théorème d'Euler :  | 
Démonstration
Pour toute grandeur extensive  nous pouvons écrire la différentielle en fonction de la pression
 nous pouvons écrire la différentielle en fonction de la pression  et la température
 et la température  , même si ces deux variables ne sont pas les variables naturelles de la grandeur :
, même si ces deux variables ne sont pas les variables naturelles de la grandeur :
 
 
À pression et température constantes, nous pouvons écrire :
- (1)  
Si la quantité de chacun des constituants est multipliée par un même nombre positif quelconque  , avec
, avec  infiniment petit, on peut écrire pour chacun des constituants du mélange la variation de quantité :
 infiniment petit, on peut écrire pour chacun des constituants du mélange la variation de quantité :
 
 
En substituant dans la première expression (1) de la différentielle :
 
on obtient :
- (2)  
Par définition une grandeur extensive totale  du mélange est proportionnelle à la quantité de matière du mélange à pression
 du mélange est proportionnelle à la quantité de matière du mélange à pression  et température
 et température  données. Aussi, si la quantité de chacun des constituants est multipliée par
 données. Aussi, si la quantité de chacun des constituants est multipliée par  , la grandeur
, la grandeur  est elle-même multipliée par
 est elle-même multipliée par  . Si l'on note
. Si l'on note ![{\displaystyle \left[n_{1},n_{2},\cdots ,n_{N}\right]}](https://img.franco.wiki/i/2ac34a53acba35630bffc2eedc57e451a19ba115.svg) le vecteur des quantités des constituants du mélange, on peut écrire pour la grandeur
 le vecteur des quantités des constituants du mélange, on peut écrire pour la grandeur  :
 :
![{\displaystyle X\!\left(P,T,\left[\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{1},\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{2},\cdots ,\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{N}\right]\right)=\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot X\!\left(P,T,\left[n_{1},n_{2},\cdots ,n_{N}\right]\right)}](https://img.franco.wiki/i/f4c06497be1e08eb8dffbd4c25f649b4b456aeeb.svg) 
d'où :
![{\displaystyle X\!\left(P,T,\left[\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{1},\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{2},\cdots ,\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{N}\right]\right)-X\!\left(P,T,\left[n_{1},n_{2},\cdots ,n_{N}\right]\right)=X\!\left(P,T,\left[n_{1},n_{2},\cdots ,n_{N}\right]\right)\,\mathrm {d} \epsilon }](https://img.franco.wiki/i/8d38aeb39f8173dddf3e32ec59f4586e075c5357.svg) 
Avec  la variation de
 la variation de  due à la variation de la quantité de matière :
 due à la variation de la quantité de matière :
![{\displaystyle \mathrm {d} X=X\!\left(P,T,\left[\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{1},\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{2},\cdots ,\left(1+\mathrm {d} \epsilon \right)\cdot n_{N}\right]\right)-X\!\left(P,T,\left[n_{1},n_{2},\cdots ,n_{N}\right]\right)}](https://img.franco.wiki/i/824dda80afb424d8462724b80fbfbf62e6d8c1ac.svg) 
on a alors :
- (3)  
En identifiant terme à terme les expressions (
2) et (
3) de la différentielle, on démontre le 
théorème d'Euler sur les fonctions homogènes du premier ordre.
 
 
 
En divisant par  la quantité totale de matière dans le mélange, on a également la relation :
 la quantité totale de matière dans le mélange, on a également la relation :
| Grandeur molaire du mélange :  | 
avec :
 la grandeur molaire du mélange ; la grandeur molaire du mélange ;
 la fraction molaire du corps la fraction molaire du corps dans le mélange. dans le mélange.
En particulier pour l'enthalpie libre  on peut écrire, étant donné l'identité des enthalpies libres molaires partielles
 on peut écrire, étant donné l'identité des enthalpies libres molaires partielles  et des potentiels chimiques
 et des potentiels chimiques  :
 :
Enthalpie libre :  Enthalpie libre molaire :
Enthalpie libre molaire :  
 
    Relation de Gibbs-Duhem générale
Toute grandeur extensive  peut être exprimée en fonction de la pression
 peut être exprimée en fonction de la pression  , de la température
, de la température  et des quantités de matière
 et des quantités de matière  :
 :  , même si
, même si  et
 et  ne sont pas ses variables naturelles. Aussi peut-on écrire la différentielle totale de toute grandeur extensive sous la forme :
 ne sont pas ses variables naturelles. Aussi peut-on écrire la différentielle totale de toute grandeur extensive sous la forme :
 
Le théorème d'Euler sur les fonctions homogènes du premier ordre lie toute grandeur extensive  aux grandeurs molaires partielles
 aux grandeurs molaires partielles  , définies aux mêmes
, définies aux mêmes  ,
,  et composition, selon :
 et composition, selon :
 
En différentiant cette expression il vient :
 
En identifiant terme à terme les deux expressions de  , nous obtenons la relation de Gibbs-Duhem générale :
, nous obtenons la relation de Gibbs-Duhem générale :
| Relation de Gibbs-Duhem générale :  | 
Cette relation permet, entre autres choses, la détermination des grandeurs molaires partielles d'un mélange binaire selon une méthode graphique détaillée dans l'article Relation de Gibbs-Duhem.
Cette relation est particulièrement utilisée avec l'enthalpie libre  parce qu'elle implique les potentiels chimiques et qu'elle peut ainsi être déclinée aux fugacités, coefficients de fugacité, activités chimique et coefficients d'activité. C'est cette relation en particulier qui est appelée relation de Gibbs-Duhem :
 parce qu'elle implique les potentiels chimiques et qu'elle peut ainsi être déclinée aux fugacités, coefficients de fugacité, activités chimique et coefficients d'activité. C'est cette relation en particulier qui est appelée relation de Gibbs-Duhem :
Relation de Gibbs-Duhem :  
 
    Relations avec les grandeurs molaires
On peut écrire, puisque par définition de la grandeur molaire  et
 et  :
 :
|  | 
La grandeur molaire peut être écrite aussi bien en tant que fonction des quantités que des fractions molaires des constituants du mélange :
 
Le théorème de dérivation des fonctions composées permet d'écrire :
 
Les quantités de matière et les fractions molaires étant liées par la définition  , on a :
, on a :
- si  : : ; ;
- si  : : . .
Par conséquent :
 
et finalement :
|  | 
En particulier, dans le cas de l'enthalpie libre, avec  le potentiel chimique et
 le potentiel chimique et  l'enthalpie libre molaire :
 l'enthalpie libre molaire :
 
 
 
    Calcul des grandeurs molaires partielles
    
    Cas d'un corps pur ou d'un mélange
Pour un corps pur, les grandeurs molaires partielles se confondent avec les grandeurs molaires :
 
avec :
 , grandeur extensive du corps , grandeur extensive du corps pur ; pur ;
 , grandeur molaire du corps , grandeur molaire du corps pur ; pur ;
 , quantité de , quantité de . .
Si l'on considère un mélange comme un corps pur, on peut de même assimiler les grandeurs molaires du mélange à des grandeurs molaires partielles :
 
avec :
 , grandeur extensive du mélange ; , grandeur extensive du mélange ;
 , grandeur molaire du mélange ; , grandeur molaire du mélange ;
 , quantité totale de matière dans le mélange. , quantité totale de matière dans le mélange.
 
    Cas des solutions idéales
Dans une solution idéale, pour chaque constituant  , l'écart entre la grandeur molaire partielle en solution idéale
, l'écart entre la grandeur molaire partielle en solution idéale  et la grandeur molaire du corps pur
 et la grandeur molaire du corps pur  est appelé grandeur molaire partielle de mélange idéale, notée
 est appelé grandeur molaire partielle de mélange idéale, notée  , toutes ces grandeurs étant définies aux mêmes pression, température, composition et phase :
, toutes ces grandeurs étant définies aux mêmes pression, température, composition et phase :
Grandeur molaire partielle de mélange idéale :  
Certaines grandeurs molaires partielles  s'identifient avec les grandeurs molaires des corps purs
 s'identifient avec les grandeurs molaires des corps purs  , notamment pour :
, notamment pour :
- le volume :
 ; ;
 ; ;
 
- l'enthalpie :
 ; ;
 ; ;
 
- et l'énergie interne :
 ; ;
 ; ;
 
Toutefois, cela n'est pas vrai pour :
- l'entropie :
 ; ;
 ; ;
 
- l'enthalpie libre :
 , soit , soit , relation qui définit la solution idéale ; , relation qui définit la solution idéale ;
 ; ;
 
- et l'énergie libre :
 ; ;
 ; ;
 
avec  la fraction molaire du corps
 la fraction molaire du corps  dans le mélange.
 dans le mélange.
 
    Cas des mélanges réels
Une grandeur molaire partielle  d'une solution réelle est calculée à partir de la grandeur molaire partielle équivalente d'une solution idéale
 d'une solution réelle est calculée à partir de la grandeur molaire partielle équivalente d'une solution idéale  à laquelle on ajoute une grandeur molaire partielle (selon le cas grandeur molaire partielle résiduelle
 à laquelle on ajoute une grandeur molaire partielle (selon le cas grandeur molaire partielle résiduelle  ou grandeur molaire partielle d'excès
 ou grandeur molaire partielle d'excès  ) représentant l'écart à l'idéalité.
) représentant l'écart à l'idéalité.
 
    Cas d'un mélange gazeux
La solution idéale prise comme référence est un mélange de gaz parfaits dont les propriétés sont calculées à partir des propriétés des corps purs à l'état de gaz parfaits aux mêmes pression et température que le mélange gazeux réel. Selon le théorème de Gibbs, un mélange de gaz parfaits est une solution idéale.
Les grandeurs molaires partielles  du mélange gazeux réel sont obtenues selon :
 du mélange gazeux réel sont obtenues selon :
| Grandeur molaire partielle dans un mélange gazeux réel : 
  | 
avec :
 , grandeur molaire du corps , grandeur molaire du corps à l'état de gaz parfait pur aux mêmes à l'état de gaz parfait pur aux mêmes et et que le mélange gazeux réel ; que le mélange gazeux réel ;
 , grandeur molaire partielle de mélange idéale ; , grandeur molaire partielle de mélange idéale ;
 , grandeur molaire partielle résiduelle calculée à partir d'une équation d'état. , grandeur molaire partielle résiduelle calculée à partir d'une équation d'état.
La grandeur molaire partielle idéale d'un corps en mélange de gaz parfaits vaut :
 
on lui ajoute la grandeur molaire partielle résiduelle pour obtenir la grandeur molaire partielle réelle :
 
Les grandeurs résiduelles correspondent donc aux écarts entre un mélange de gaz parfaits et un mélange de gaz réels aux mêmes pression, température et composition.
Les grandeurs molaires partielles de mélange pour le mélange gazeux réel valent :
 
la grandeur molaire partielle réelle est donc calculée à partir de la grandeur molaire du corps à l'état de gaz parfait pur selon :
 
Les grandeurs de mélange correspondent aux écarts entre les propriétés des corps purs à l'état de gaz parfait et celui du mélange gazeux réel aux mêmes pression et température.
- Exemple - l'enthalpie libre
En particulier pour l'enthalpie libre molaire partielle  , en introduisant la fraction molaire
, en introduisant la fraction molaire  et le coefficient de fugacité
 et le coefficient de fugacité  , on a pour chaque constituant
, on a pour chaque constituant  :
 :
 , enthalpie libre molaire du corps , enthalpie libre molaire du corps à l'état de gaz parfait pur aux mêmes à l'état de gaz parfait pur aux mêmes et et que le mélange gazeux réel ; que le mélange gazeux réel ;
 , enthalpie libre molaire partielle de mélange idéale ; , enthalpie libre molaire partielle de mélange idéale ;
 , enthalpie libre molaire partielle idéale ; , enthalpie libre molaire partielle idéale ;
 , enthalpie libre molaire partielle résiduelle ; , enthalpie libre molaire partielle résiduelle ;
 , enthalpie libre molaire partielle de mélange ; , enthalpie libre molaire partielle de mélange ;
Enthalpie libre molaire partielle dans un mélange gazeux réel : 
 
ou, en notant  la fugacité du constituant
 la fugacité du constituant  :
 :
 
 
    Cas d'un mélange liquide ou solide
Pour une phase liquide, la solution idéale prise comme référence est un mélange dont les propriétés sont calculées à partir des propriétés des corps purs liquides aux mêmes pression et température que le mélange liquide réel.
Les grandeurs molaires partielles  du mélange liquide réel sont obtenues selon :
 du mélange liquide réel sont obtenues selon :
| Grandeur molaire partielle dans un mélange liquide réel : 
  | 
avec :
 , grandeur molaire du corps , grandeur molaire du corps liquide pur à la liquide pur à la du mélange liquide réel ; du mélange liquide réel ;
 , grandeur molaire partielle de mélange idéale ; , grandeur molaire partielle de mélange idéale ;
 , grandeur molaire partielle d'excès calculée à partir d'un modèle de coefficient d'activité. , grandeur molaire partielle d'excès calculée à partir d'un modèle de coefficient d'activité.
La grandeur molaire partielle idéale d'un corps en mélange liquide vaut :
 
on lui ajoute la grandeur molaire partielle d'excès pour obtenir la grandeur molaire partielle réelle :
 
Les grandeurs d'excès correspondent donc aux écarts entre un mélange liquide idéal et un mélange de liquide réel aux mêmes pression, température et composition.
Les grandeurs molaires partielles de mélange pour le mélange liquide réel valent :
 
la grandeur molaire partielle réelle est donc calculée à partir de la grandeur molaire du liquide pur selon :
 
Les grandeurs de mélange correspondent aux écarts entre les propriétés des corps liquides purs et celui du mélange liquide réel aux mêmes pression et température.
- Exemple - l'enthalpie libre
En particulier pour l'enthalpie libre molaire partielle  , en introduisant la fraction molaire
, en introduisant la fraction molaire  et le coefficient d'activité
 et le coefficient d'activité  , on a pour chaque constituant
, on a pour chaque constituant  :
 :
 , enthalpie libre molaire du corps , enthalpie libre molaire du corps liquide pur à la liquide pur à la du mélange liquide réel ; du mélange liquide réel ;
 , enthalpie libre molaire partielle de mélange idéale ; , enthalpie libre molaire partielle de mélange idéale ;
 , enthalpie libre molaire partielle idéale ; , enthalpie libre molaire partielle idéale ;
 , enthalpie libre molaire partielle d'excès ; , enthalpie libre molaire partielle d'excès ;
 , enthalpie libre molaire partielle de mélange ; , enthalpie libre molaire partielle de mélange ;
Enthalpie libre molaire partielle dans un mélange liquide réel : 
 
ou, en notant  l'activité chimique du constituant
 l'activité chimique du constituant  :
 :
 
La même approche est appliquée aux solides, la solution idéale solide étant basée sur les propriétés des corps purs solides aux mêmes pression et température que le mélange réel. Il est alors nécessaire de disposer d'un modèle de coefficients d'activité pour les solides.