Gottfried de Hohenlohe-Langenbourg
Gottfried ou Godefroy de Hohenlohe-Langenbourg (allemand : Gottfried zu Hohenlohe-Langenburg), 8e prince de Hohenlohe-Langenbourg, est né le à Langenbourg, dans l'Empire allemand, et mort le à Langenbourg, en Allemagne de l'Ouest. Chef de la maison de Hohenlohe-Langenbourg de 1950 à 1960, c'est un aristocrate allemand un temps lié au régime nazi.
(de) Gottfried zu Hohenlohe-Langenburg
Titre
Prince de Hohenlohe-Langenbourg
–
(9 ans et 5 mois)
Prédécesseur | Ernest II de Hohenlohe-Langenbourg |
---|---|
Successeur | Kraft de Hohenlohe-Langenbourg |
Titulature | Prince de Hohenlohe-Langenbourg |
---|---|
Dynastie | Maison de Hohenlohe |
Nom de naissance | Gottfried Hermann Alfred Paul Maximilian Viktor FĂĽrst zu Hohenlohe-Langenburg |
Naissance |
Langenbourg (Wurtemberg, Allemagne) |
Décès |
Langenbourg (Bade-Wurtemberg, Allemagne de l'Ouest) |
Sépulture | Mausolée des Hohenlohe-Langenbourg |
Père | Ernest II de Hohenlohe-Langenbourg |
Mère | Alexandra de Saxe-Cobourg-Gotha |
Conjoint | Marguerite de Grèce |
Enfants |
Kraft de Hohenlohe-Langenbourg BĂ©atrice de Hohenlohe-Langenbourg Georges de Hohenlohe-Langenbourg Ruprecht de Hohenlohe-Langenbourg Albert de Hohenlohe-Langenbourg |
Religion | Luthéranisme |
Famille
Gottfried est le fils aîné d'Ernest II de Hohenlohe-Langenbourg (1863-1950), prince de Hohenlohe-Langenbourg (1913-1960) et régent du duché de Saxe-Cobourg-Gotha (1900-1905), et de son épouse la princesse Alexandra de Saxe-Cobourg-Gotha (1878-1942). Par son père, il descend d'Hermann de Hohenlohe-Langenbourg (1832-1913), prince de Hohenlohe-Langenbourg (1860-1913) et gouverneur d'Alsace-Lorraine (1894-1907), et de son épouse la princesse Léopoldine de Bade (1837-1903). Par sa mère, il a pour grands-parents le duc Alfred Ier de Saxe-Cobourg et Gotha (1844-1900) et la grande-duchesse Maria Alexandrovna de Russie (1853-1920).
Le , Gottfried épouse, à Langenbourg, la princesse Marguerite de Grèce (1905-1981), fille aînée du prince André de Grèce (1882-1944) et de sa femme la princesse Alice de Battenberg (1885-1969). De ce mariage naissent six enfants :
- Une fille (mort-née le ) ;
- Kraft de Hohenlohe-Langenbourg (1935-2004), prince de Hohenlohe-Langenbourg, qui Ă©pouse, en 1965, la princesse Charlotte de CroĂż (1938), avant de divorcer, en 1990, et de se remarier, en 1992, Ă Irma Pospesch (1946) ;
- BĂ©atrice de Hohenlohe-Langenbourg (1936-1997), princesse de Hohenlohe-Langenbourg ;
- Andreas de Hohenlohe-Langenbourg (1938-2021)[1], prince de Hohenlohe-Langenbourg, qui s'unit, en 1969, à la princesse Louise de Schönbourg-Waldenbourg (1943). Ils ont deux filles :
- Katharina de Hohenlohe-Langenbourg (1972), princesse de Hohenlohe-Langenbourg, qui Ă©pouse, en 2002, le prince Nikolaus de Waldeck-Pyrmont ;
- Tatiana de Hohenlohe-Langenbourg (1975), princesse de Hohenlohe-Langenbourg, qui Ă©pouse, en 2010, Hubertus Christian Stephan (1970-2018) le 10 septembre 2010.
- Rupprecht de Hohenlohe-Langenbourg (1944-1978), prince de Hohenlohe-Langenbourg ;
- Albrecht de Hohenlohe-Langenbourg (1944-1992), prince de Hohenlohe-Langenbourg, qui Ă©pouse, en 1976, Maria-Hildegard Fischer. Ils ont un fils:
- Ludwig de Hohenlohe-Langenbourg (1976), prince de Hohenlohe-Langenbourg.
Biographie
Jeunesse et formation
Fils aîné du prince Ernest II de Hohenlohe-Langenbourg et de la princesse Alexandra de Saxe-Cobourg-Gotha, Gottfried naît le au château de Langenbourg. Il passe néanmoins la majeure partie de son enfance et de son adolescence à Cobourg, où son père est régent du duché de 1900 à 1905[2].
Engagé dans l'armée allemande en 1915, Gottfried y reste jusqu'en 1919. Après la Première Guerre mondiale, le prince étudie l'économie pendant deux semestres à l'Université de Heidelberg. Il réalise ensuite un apprentissage commercial à Berlin (1920-1921) avant de faire un stage dans une banque à Munich (1922-1923). Pendant les années qui suivent, il travaille pour diverses entreprises et banques internationales.
Relations sentimentales
Parti aux États-Unis avec sa tante, la reine Marie de Roumanie, en 1926, il y fait la connaissance de Gloria Morgan Vanderbilt, veuve du millionnaire Reginald Claypoole Vanderbilt. Les deux jeunes gens tombent amoureux et Gottfried obtient la bénédiction de ses parents pour épouser l'héritière américaine. Cependant, Gloria risquant de perdre la garde de sa fille en se remariant, le projet est bientôt abandonné et le couple se sépare, tout en conservant des relations amicales[3] - [4].
Finalement, Gottfried épouse, en 1931, la princesse Marguerite de Grèce, qui descend comme lui de la reine Victoria du Royaume-Uni[5]. Au fil des années, le couple donne naissance à cinq enfants, dont des jumeaux[6].
Gloria Morgan Vanderbilt ne tarde cependant pas à refaire surface dans la vie du prince. En 1934, la jeune femme est poursuivie par sa belle-famille, qui réclame la garde de sa fille. Accusé d'avoir eu une attitude inconvenante avec Gloria Morgan Vanderbilt, Gottfried retourne à New York avec sa femme pour y témoigner de la moralité de son ancienne compagne[3] - [7]. Gottfried et Marguerite font alors la une de la presse américaine[4], mais leur notoriété n'empêche pas Gloria Morgan Vanderbilt de perdre son procès[8].
Sous le Troisième Reich
Suivant l'exemple de son père, qui a adhéré au parti national-socialiste en 1936, Gottfried rejoint le mouvement fondé par Adolf Hitler en même temps que son épouse, deux de ses sœurs (Irma et Maria-Mélita de Hohenlohe-Langenbourg), deux beaux-frères (Georges-Donatus de Hesse-Darmstadt et Frédéric de Schleswig-Holstein) et une belle-sœur (Cécile de Grèce) le [9]. Par la suite, Gottfried utilise ses connexions familiales pour favoriser le rapprochement du Troisième Reich et du Royaume-Uni[10]. Enrôlé dans la Wehrmacht, Gottfried le prince participe également à l'invasion de l'Autriche en 1938[11].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gottfried sert comme commandant d'une unité de reconnaissance sur le front de l'Est, où il est grièvement blessé. Démis de l'armée à la suite du « décret sur les personnes internationalement connectées », en 1944, le prince revient à Langenbourg, où il transforme le château familial en hôpital, avant d'y accueillir des réfugiés[2]. La théorie qui circule régulièrement dans la presse anglo-saxonne selon laquelle Gottfried aurait été renvoyé de l'armée à cause de sa participation au complot organisé contre Hitler en 1944[12] - [13] - [14] n'est par contre pas avérée[N 1].
Chef des Hohenlohe-Langenbourg
Après la Seconde Guerre mondiale, Gottfried exerce provisoirement la fonction de landrat de Crailsheim[2] - [15].
En , le prince Ernest II trouve la mort et Gottfried lui succède à la tête de la maison de Hohenlohe-Langenbourg[16]. Le prince hérite alors d'une fortune conséquente, composée de terres agricoles et de forêts, mais aussi de deux châteaux (Langenbourg et Weikersheim) très coûteux à entretenir[17]. Désireux de diversifier ses revenus, Gottfried s'associe à plusieurs aristocrates pour fonder une société d'importation de bois[18]. Le prince cherche en outre à développer le tourisme dans l'ancienne principauté de Hohenlohe-Langenbourg[2]. Après avoir ouvert une cafétéria dans les jardins du château de Langenbourg, il transforme une aile de celui-ci en chambres d'hôtes pour étrangers fortunés[2] - [19].
Entre 1953 et 1960, Gottfried préside l'Automobile-club d'Allemagne (de). Il participe en outre à différentes organisations liées au territoire de l'ancienne principauté de Hohenlohe-Langenbourg.
À la fin des années 1950, l'état de santé de Gottfried se dégrade et il meurt le [19], faisant du prince Kraft le nouveau chef de la maison de Hohenlohe-Langenbourg[20]. Gottfried est enterré au mausolée des Hohenlohe-Langenbourg[21].
Bibliographie
- (en) Arturo E. Beéche et Ilana D. Miller, The Grand Ducal House of Hesse, Eurohistory, (ISBN 1944207082).
- (en) Barbara Goldsmith, Little Gloria... Happy at Last, Dell, (ISBN 0-440-15120-1, lire en ligne).
- (de) Alma Hannig et Martina Winkelhofer-Thyri, Die Familie Hohenlohe : Eine europäische Dynastie im 19. und 20. Jahrhundert, Cologne, Verlag Böhlau, (ISBN 978-3-41222201-7).
- (es) Ricardo Mateos Sainz de Medrano, La Familia de la Reina SofĂa : La DinastĂa griega, la Casa de Hannover y los reales primos de Europa, Madrid, La Esfera de los Libros, , 573 p. (ISBN 84-9734-195-3).
- (en) Jonathan Petropoulos, Royals and the Reich : The Princes von Hessen in Nazi Germany, Oxford University Press, , 524 p. (ISBN 978-0-19-533927-7, lire en ligne).
Presse en ligne
- (de) « In guter Erinnerung », Hohenloher Tagblatt,‎ (lire en ligne).
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
Notes
- L'historien Jonathan Petropoulos n'identifie ainsi aucun individu de sang royal parmi les conjurés de 1944 (Petropoulos 2006, p. 277).
Références
- Seth B. Leonard, « Eurohistory: Prince Andreas zu Hohenlohe-Langenburg (1938-2021), Nephew of the Duke of Edinburgh », sur Eurohistory, (consulté le )
- (de) « In guter Erinnerung », Hohenloher Tagblatt,‎ (lire en ligne).
- Mateos Sainz de Medrano 2004, p. 293-294.
- Goldsmith 1981, p. 452-453.
- Mateos Sainz de Medrano 2004, p. 292.
- Beéche et Miller 2020, p. 164.
- Goldsmith 1981, p. 396 et 417.
- Goldsmith 1981, p. 613.
- Petropoulos 2006, p. 382 et 386.
- Petropoulos 2006, p. 93, 160 et 199.
- Petropoulos 2006, p. 93.
- (en) « Prince Hohenlohe-Langenburg of German Noble Family Dies », The New York Times,‎ (lire en ligne).
- (en) Harry Mount, « Philip at a Nazi funeral and the day his sister had lunch with Hitler: TV documentary reopens painful chapter of duke's family past », Daily Mail,‎ (lire en ligne).
- (en) Dina Kraft, « Prince William's Visit - The British Royal Family’s Complicated History With Nazi Germany », Haaretz,‎ (lire en ligne).
- (de) Wolfram Angerbauer, Die Amtsvorsteher der Oberämter, Bezirksämter und Landratsämter in Baden-Württemberg 1810 bis 1972, Theiss, Stuttgart, Arbeitsgemeinschaft der Kreisarchive beim Landkreistag Baden-Württemberg, (ISBN 3-8062-1213-9), p. 323.
- Mateos Sainz de Medrano 2004, p. 294.
- Mateos Sainz de Medrano 2004, p. 294 et 295.
- (de) « Kolonial Projekte: Das Fürsten Konsortium », Der Spiegel,‎ (lire en ligne).
- Mateos Sainz de Medrano 2004, p. 295.
- Mateos Sainz de Medrano 2004, p. 296.
- (nl) Marianne van Dam, « Langenburg Familienfriedhof », sur Royaltyguide, (consulté le ).