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Gottfried Semper

Gottfried Semper, né le à Hambourg (Saint-Empire) et mort le à Rome (Italie), est un architecte et professeur d'architecture allemand.

Gottfried Semper
Fonction
Professeur
Académie des beaux-arts de Dresde
-
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  75 ans)
Rome
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
PĂšre
Christian Gottfried Emanuel Semper (d)
Fratrie
Johann Carl Semper (d)
Enfants
Manfred Semper (d)
Anna von Sickel (d)
Hans Semper (d)
Emanuel Semper (d)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Genres artistiques
Distinction
Ordre Pour le MĂ©rite pour les sciences et arts (d)
Vue de la sépulture.
Gottfried Semper
Portrait par Franz von Lenbach (1879).

Biographie

Il entreprit de nombreux voyages, dont un en Italie avec Ernst HĂ€hnel. Il utilisait avec parcimonie les formes de construction historiques et travaillait sur le modĂšle des proportions harmonieuses de l'architecture italienne de la Renaissance.

Durant sa pĂ©riode Ă  Dresde (1834–1849), il est un professeur autoritaire mais aussi un architecte considĂ©rĂ© rĂ©volutionnaire mais controversĂ©, ce qui va le contraindre Ă  fuir Ă  Paris (en 1826) oĂč il va reprendre son discours sur la polychromie.

Il publie Der Stil en 1860. Pour Semper, l'art est d'abord une technique appliquée à un matériau pour l'accomplissement d'une fonction. Il est par ailleurs le premier à étudier l'art primitif en tant que tel, notamment en se penchant sur le cas d'un village māori et d'une hutte cérémonielle Carib. C'est une perspective évolutionniste qu'il développe par le biais d'une histoire comparée des styles, sans pour autant se réduire à une recherche des origines de la représentation artistique. Selon lui, chaque style n'est pas le témoin d'une évolution culturelle (« on ne trouve pas d'enfance dans les styles »), mais synthétise plutÎt des techniques soumises à l'évolution et certaines formes mentales que toute représentation suppose. Semper veut associer les aspects techniques et constructifs à l'aspect artistique, tentant de rendre l'art et la technique indissociables. Il considÚre en outre la « parure » ou l'habillage comme nécessaire, car la forme doit se manifester comme un symbole signifiant et comme une création humaine autonome. Il souligne ainsi deux aspects de la forme architecturale que sont la forme constructive et la forme symbolique, lesquelles sont pour lui indissociables et doivent s'exprimer à travers la façade.

Il traite la polychromie dans la sculpture et ensuite dans l’architecture. Ses pensĂ©es sont opposĂ©es Ă  celles de Viollet-Le-Duc. Il considĂšre que la couleur est un ajout ornemental qui possĂšde une qualitĂ© narrative lorsqu’il s’associe au dessin. Le tissage et le textile sont des revĂȘtements.

L'opposition entre Hegel et Semper va délimiter tout un espace de pensée au XIXe siÚcle.

Mort à Rome il est enterré au cimetiÚre du Testaccio.

« Antiquité multicolore », les sources archéologiques et ethnographiques de Semper

Les Ă©crits de Semper prouvent sa connaissance de l'encyclopĂ©die et dĂ©montrent une vision unique en termes d'art, d'archĂ©ologie et d'ethnologie. Il dĂ©peint de maniĂšre originale L’antiquitĂ© et plus gĂ©nĂ©ralement l’histoire culturelle. Dans son Ă©crit Le Style de Gottfried Semper. Une esthĂ©tique globale ? CĂ©line Trautmann-Waller qualifie cette vision « d’AntiquitĂ© multicolore » faisant rĂ©fĂ©rence au dĂ©bat sur la polychromie[1].

Dans la biographie de Semper, Harry Francis Mallgrave met en Ă©vidence de nombreux ouvrages qui ont fortement influencĂ© et inspirĂ© sa pensĂ©e. Lorsqu’il Ă©tudie de 1823 Ă  1825 Ă  Göttingen, Semper a notamment suivi un cours avec l’archĂ©ologue Karl Otfried MĂŒller et l’historien Arnold Hermann Ludwig Heeren. MĂŒller transmit Ă©normĂ©ment d’élĂ©ments Ă  Semper sur l’antiquitĂ©, la mythologie et la religion grecque, la technique des formes et des objets de l’art antique. Heeren lui s’intĂ©ressait plus Ă  l’histoire Ă©conomique et Ă  l’histoire europĂ©enne, notamment celle des transports et du commerce.

Par la suite Semper travailla dans l’atelier d’architecture de Franz Christian Gau Ă  Paris en 1826 ou il apprit sur l’antiquitĂ© Ă©gyptienne, surtout au travers de son ouvrage majeur “ AntiquitĂ©s de la Nubie ou Monumens inĂ©dits des bords du Nil ”.

Pour terminer, Semper pris connaissance des publications de Paul-Émile Botta et de Austen Henry Layard qui changĂšrent profondĂ©ment les questions de chronologie des civilisations antiques. Layard pour sa part transmit Ă  Semper son savoir sur l’archĂ©ologie et les excavations assyriennes qu’il fit en MĂ©sopotamie. Quant Ă  Botta, Semper ne prit pas seulement connaissance de ces publications mais il put aussi Ă©tudier les monuments de prĂšs que Botta avait rapportĂ©s de Khorsabad au musĂ©e du Louvre[2].

Théorie de la cabane primitive

La thĂ©orie de la cabane primitive de Marc-Antoine Laugier fait appel au rationalisme du siĂšcle des lumiĂšres. Il tente de sauver l’essence vitruvienne dans son Essai sur l’architecture.

Cette thĂ©orie dĂ©termine les fondements et les origines de l’architecture. Elle serait nĂ©e d’un besoin primaire de se protĂ©ger, ce qui aurait menĂ© les hommes Ă  s’abriter sous un arbre. L’arbre n’étant pas assez efficace contre les intempĂ©ries, ils se seraient dĂ©placĂ©s dans les grottes. Les grottes Ă©tant trop insalubres pour y vivre, ils auraient commencĂ© Ă  manipuler la nature en Ă©rigeant quatre troncs d’arbre et en comblant l’espace entre ces troncs par un Ă©lĂ©ment secondaire.

Émergence d'une nouvelle classe

Die Vier Elemente der Baukunst (1851)

Cette thĂ©orie de Semper est fondĂ©e sur ses quatre Ă©lĂ©ments et est en opposition avec celle de Laugier et ses quatre colonnes d’arbres. Il prĂ©tend ne reconnaĂźtre aucune hiĂ©rarchie explicite entre ces Ă©lĂ©ments.

Ces quatre éléments sont : le foyer, représenté par la métallurgie. La terrasse, représentée par la maçonnerie. Le toit, représenté par la charpente. Et la clÎture représentée par le tressage. Ils travaillent ensemble pour protéger le foyer qui est un lieu de rassemblement.

Semper prĂ©tend que la thĂ©orie de Vitruve Ă  induit Laugier en erreur et que Laugier ne l’a pas comprise dans le bon sens. Sa propre thĂ©orique serait « la thĂ©orique parfaite » du fait de la dĂ©marche empirique utilisĂ©e. Il s’inspire tout de mĂȘme de la thĂ©orie de Vitruve et la dĂ©veloppe.

Der Stil (1860-1862), un manuel de projet

Dans ce livre, Semper traite la technique et la tectonique liĂ©es Ă  l’art et le design. On y retrouve ses quatre Ă©lĂ©ments. Cet ouvrage est un aboutissement Ă  sa rĂ©flexion sur le principe de revĂȘtement.

La volonté de Semper est de montrer diverses techniques de projet contemporain. Il développe plusieurs réflexions et techniques philosophiques pour orienter les designers dans leurs projets.

Quatre nouveaux concepts interdépendants vont émerger de ce livre :

1.     Grundformen – Formes basiques

Ce concept représente les constructions de base faites avec des formes simples avec un fort degré de vérité constructive.

2.     Stoffstil – Le style de la matiĂšre

Il dĂ©note un certain dĂ©terminisme matĂ©riel pseudo-lodolien, mais sa volontĂ© d’imitation vitruvienne le libĂšre de ce rigorisme.

3.     Stoffwechsel – Transformation de la matiĂšre

C’est une rĂ©interprĂ©tation de la forme basique. RĂ©interprĂ©tation d’un motif ou d’un ornement dans un nouveau matĂ©riau qui prend une trace de l’ancien. Il est conservĂ© sous sa forme Ă©volutive et ne cherche pas Ă  imiter. La nouvelle forme peut contenir l’empreinte de l’ancien matĂ©riau.  

4.     Hohlkörpertechnik – Construction Ă  corps creux

Se base sur une technique hypothĂ©tique de l’antiquitĂ© grecque pour concilier l’émergence de sa nouvelle technique constructive et sa thĂ©orie.

Certaines de ses Ɠuvres

Bibliographie

  • Anne-Marie ChĂątelet (dir.), Michael Gnehm (contrib.) et LĂ©o BiĂ©ty (trad.), Gottfried Semper, Gollion, Infolio, coll. « Archigraphy », , 381 p. (ISBN 978-2-88474-553-6).
  • Gottfried Semper, Du style et de l'architecture: Ă©crits, 1834-1869, traduction de l'allemand et prĂ©sentation de Jacques Soulillou, Marseille, Éditions ParenthĂšses, 2007.
  • Gottfried Semper, habiter la couleur : Gradhiva, revue du musĂ©e Branly, numĂ©ro 25, janvier 2017, avec des articles de RĂ©mi Labrusse L’ornement Ă  la conquĂȘte de soi. Tectonique, mĂ©taphysique et anthropologie chez Karl Bötticher et Gottfried Semper ; Isabelle Kalinowski Qu’est-ce qu’un mur ? Mur de pierre, enclos et tressage de couleur chez Gottfried Semper ; Michael Gnehm Gottfried Semper et le mĂ©tabolisme du revĂȘtement architectural ; CĂ©line Trautmann-Waller Le Style de Gottfried Semper. Une esthĂ©tique globale ? ; Muriel van Vliet Gottfried Semper et la morphologie : transformations, culture et symbole ainsi qu'Choix de textes originaux de Gottfried Semper, extraits de Der Stil, traduits par Isabelle Kalinowski avec la collaboration d’Estelle Thibaut[3].

Notes et références

  1. CĂ©line Trautmann-Waller, « Le Style de Gottfried Semper. Une esthĂ©tique globale ? », Gradhiva, no 25,‎ , p. 124–151 (ISSN 0764-8928 et 1760-849X, DOI 10.4000/gradhiva.3396, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Mallgrave, Harry Francis., Gottfried Semper : architect of the nineteenth century, Yale University Press, (ISBN 0-300-06624-4 et 978-0-300-06624-1, OCLC 318268600, lire en ligne)
  3. « Gottfried Semper, habiter la couleur », sur https://www.cairn.info,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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