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Gnouni

La famille Gnouni (en armĂ©nien ÔłŐ¶ŐžÖ‚Ő¶Ő«) est une famille de la noblesse armĂ©nienne, prĂ©tendant descendre des rois d'Urartu. Selon l'historien armĂ©nien MoĂŻse de KhorĂšne, ils descendraient d'anciens rois d'Assyrie, prĂ©tention qu'ils partagent avec la famille Arçrouni. À la cour des rois d'ArmĂ©nie, ils possĂšdent la charge hĂ©rĂ©ditaire de hazarapet (« sĂ©nĂ©chal Â»)[1].

Histoire

La maison Gnouni en Arménie

Peu d'historiens se sont intéressés à cette maison arménienne, mais il existe néanmoins quelque listes des princes Gnouni :

  1. Gnel Gnouni, au début du IVe siÚcle, dont une fille épouse l'arsacide Tiridate, frÚre du roi Ashark II et pÚre d'un autre Gnel, le premier mari de la future reine Pharantzem[2] - [3].
    « Ensuite le roi va sur le versant opposĂ© du Massis, chasser dans son canton de prĂ©dilection, Ă  Gokaiovid. La chasse fut si abondante qu’aucun roi jusqu’alors n’avait tuĂ© tant de gibier en une heure. Et lui, dans les joies du vin, s’en glorifiait. C’est pourquoi Dirith et Vartan renouvelĂšrent leurs perfidies, en disant que Knel en ces jours-ci abat un bien plus grand nombre de piĂšces sur sa montagne de Schahabivan qui lui vient de son aĂŻeul maternel, Knel KĂ©nouni » — Movsēs Xorenac‘i, Histoire de l'ArmĂ©nie, volume 3, chapitre XXIII.
  2. Aba Gnouni, seigneur des Gnouni en 342[3].
    « Le roi ChosroĂšs Ă©tant mort, son fils Diran lui succĂ©da dans le royaume de la Grande ArmĂ©nie. En mĂȘme temps le saint et bienheureux jeune homme Iousig occupa le siĂšge des patriarches d’ArmĂ©nie. Alors le roi Diran manda Vagharsch, prince d’Andzith, grand intendant de l’ArmĂ©nie et rĂ©unit chez Iousig, comme c’était l’usage, les grands satrapes dont les noms suivent : (...) et Apa, prince de la famille de Kenouni » — PÊżawstos BiwzandacÌŁi, Histoire de l'ArmĂ©nie, livre 3, chapitre XII.
  3. Atat Gnouni, prince arménien qui choisit de rester dans la partie byzantine, aprÚs le partage de l'Arménie, probablement en 387[3].
    « Les satrapes armĂ©niens qui avaient leurs domaines dans les cantons de la partie du pays appartenant aux Perses, ayant appris que Sapor leur avait donnĂ© un roi chrĂ©tien et arsacide, et voyant l’édit dĂ©jĂ  mis Ă  exĂ©cution, abandonnĂšrent Arsace et retournĂšrent dans leurs propres domaines, exceptĂ© trois jeunes gens qui avaient Ă©tĂ© Ă©levĂ©s avec le roi, et Ă©taient ses plus proches parents. C’étaient Tara, fils de Papig, seigneur de Siounie et beau-frĂšre d’Arsace, Kazavon, fils de Sbantarad, seigneur de Schirag et d’Arscharouni, BĂ©rose (Pirouz) de la race des Kartananatzi, avec leurs partisans, Adad de la race des Kenouni, GĂ©nan de la race des Amadouni, Soura de la race de Mog, Resdom AravĂ©nian et d’autres qui sont inconnus. En consĂ©quence, ChosroĂšs rĂ©unit leurs domaines Ă  la couronne par ordre de Sapor, sans laisser au pĂšre les possessions du fils, ni au frĂšre celles du frĂšre » — Movsēs Xorenac‘i, Histoire de l'ArmĂ©nie, volume 3, chapitre XLIII.
  4. Atom Gnouni, grand prince des Gnouni, envoyé en ambassade à Byzance auprÚs de l'empereur Théodose II (449), général de Vardan II Mamikonian avec son frÚre Aratom Gnouni (451), accusateur de Vasak de Siounie (452) puis emmené en captivité chez les Perses (452)[3].
    « Dans le mĂȘme temps, ils envoyĂšrent dans le pays des Occidentaux un des grands satrapes, Adom, de la maison des KĂ©nouni, pour donner avis de toutes les perfides rĂ©solutions du roi d’Orient, et aussi pour dĂ©clarer que dans leur ferme rĂ©solution, ils avaient, par leurs actes, foulĂ© aux pieds l’ordre odieux du roi et mis Ă  mort un grand nombre de mages. Ils imploraient aussi leur secours efficace et promettaient de se soumettre Ă  eux s’ils le dĂ©siraient » — ÉlisĂ©e, Histoire de Vardan et de la guerre armĂ©nienne, chapitre 3.
    « Ils prĂ©cipitĂšrent leur marche et arrivĂšrent tous sur le lieu du combat, d’abord [les Vartaniens] et ceux qui Ă©taient restĂ©s fidĂšles, avec chaque corps de troupe, et ayant fait tous leurs prĂ©paratifs. [C’étaient :] Nerschapouh Ardzrouni ; KhorĂšne Khorkhorouni, qui Ă©tait gĂ©nĂ©ral ; Ardag Balouni ; Vahan Amadouni, et la troupe des VahĂ©vouni ; Thathoul Timaksian ; Arschavir Arscharouni ; Schmavon AntzĂ©vatzi ; Dadjad Kentouni ; Adom Kenouni ; Khosrov KapĂ©ghian ; GarĂšn Saharouni ; HemaĂŻag Timaksian et Kazrig, aussi Timaksian ; NersĂšh KhadchpĂ©rouni ; Pharsmane Mantagouni ; ArsĂšne EntzaĂŻatzi ; Aroug Selgouni ; VrĂšn Daschiratzi ; Abersam Ardzrouni ; Schah, Ă©cuyer du roi ; Khours Serouantzdiank et les Khoghiankh ; les AgĂ©atzikh ; les Derbadouni ; les troupes des Reschdouni et tous les officiers royaux avec leurs troupes particuliĂšres » — ÉlisĂ©e, Histoire de Vardan et de la guerre armĂ©nienne, chapitre 5.
    « Ă  l’aile droite, se trouvaient les deux Kenouni, Adom, prince des Kenouni, et Arasdom, son frĂšre » — Ɓazar PÊżarpecÌŁi, Histoire de l'ArmĂ©nie, chapitre 60.
    « S’étant avancĂ© Ă  son tour, Adom, de la race des Kenouni, qui avait Ă©tĂ© envoyĂ© par Vasag en qualitĂ© d’ambassadeur en GrĂšce, lui fit des reproches en prĂ©sence du grand tribunal, [en lui montrant] le document qu’il lui avait remis muni de son sceau. Mouschgan Niousalavourd porta aussi son accusation et tĂ©moigna, avec ses compagnons de l’armĂ©e, comment, aprĂšs la fin du combat, Vasag avait fait rĂ©pandre beaucoup de sang, comment il avait fait sortir les assiĂ©gĂ©s des chĂąteaux-forts, en les trompant par un faux serment, comment il avait mis Ă  mort quelques-uns des sujets et des sujettes du roi et en avait envoyĂ© d’autres en captivitĂ©. Enfin, pour comble d’infamie, on l’accusait de s’ĂȘtre appropriĂ© les tributs du pays qui auraient dĂ» ĂȘtre versĂ©s au trĂ©sor » — ÉlisĂ©e, Histoire de Vardan et de la guerre armĂ©nienne, chapitre 7.
    « Noms des satrapes qui spontanĂ©ment et pour l'amour du Christ se rendirent en captivitĂ© Ă  la cour du roi [de Perse] : de la race de Siounie, les deux frĂšres PapkĂšn et Pagour ; de la race des Ardzrouni, Nerschapouh, Schavasb, Schenkin, MĂ©hroujan, Barkev et Dadjad ; de la race des Mamigoniens, Hamazasb, Ardavazi et Mouschegh ; de la race des Gamsaragan, Arschavir, Thathoul, Vartz, NersĂšh et Aschod ; de la race des Amadouni, Vahan, Arantzar et Arnag ; de la race des Kenouni, Adom ; de la race des Timakhsian, Thathoul et Sad avec deux autres compagnons ; de la race des AntzĂ©vatzi, Schmavon, ZovarĂšn et Aravan ; de la race des AravĂ©lian (Orientaux), Phabag, VaraztĂšn et Tagh ; de la maison des Ardzrouni, Abersam ; de la maison des Mantagouni, Sahag et Pharsman ; de la race des Daschiratzi, VrĂšn ; de la famille des Raphsonian, Papig et Ioukhnan » — ÉlisĂ©e, Histoire de Vardan et de la guerre armĂ©nienne, chapitre 8.
  5. Vahan Gnouni, tué en 451 lors de la défaite de Vardan II Mamikonian[3].
    « Voici les nomades illustres hĂ©ros qui endurĂšrent le martyre dans cette bataille : le hĂ©ros Vartan, de la race des Mamigoniens, avec cent trente-trois hommes ; KhorĂšne, de la race des Khorkhorouni avec dix-neuf hommes ; le brave Ardag, de la race des Balouni avec cinquante-sept hommes ; le puissant Dadjad, de la race des Kentouni avec dix-neuf hommes ; le savant HemaĂŻag, de la race des Timaksian, avec vingt-deux hommes ; l’illustre NersĂšh, de la race des KhadchpĂ©rouni avec sept hommes ; le jeune Vahan, de la race des Kenouni avec trois hommes ; le juste ArsĂšne, de la race des EndzaĂŻetzi avec sept hommes ; le robuste LarĂ©kin, de la race des SĂ©rouantzdian avec ses deux frĂšres et dix-huit hommes » — ÉlisĂ©e, Histoire de Vardan et de la guerre armĂ©nienne, chapitre 5.
    « Voici les noms de ceux qui, en ce jour, mĂ©ritĂšrent, avec saint Vartan, d’ĂȘtre appelĂ©s [au sĂ©jour] fortunĂ© et cĂ©leste, et subirent le martyre de la famille Khorkhorouni, le bienheureux KhorĂšne ; de la famille des Balouni, le bienheureux prince Ardag ; de la famille des Kentouni, le bienheureux Dadjad ; de la famille des Timaksian, le bienheureux HemaĂŻag ; de la famille des KadchpĂ©rouni, le bienheureux NersĂšh ; de la famille des Kenouni, le bienheureux Vahan ... » — Ɓazar PÊżarpecÌŁi, Histoire de l'ArmĂ©nie, chapitre 36.
  6. Gnel Gnouni, seigneur des Gnouni en 505, mentionné dans le Girk T'lt'ots (Livre des Lettres)[3].
  7. Mejēj Gnouni, marzban d'ArmĂ©nie de 518 Ă  548[3].
  8. Gnel Gnouni, naxarar en 555, mentionné dans le Girk T'lt'ots (Livre des Lettres)[3].
  9. Mejēj Gnouni (en grec Mezzizios), nommĂ© en 630 gouverneur de l'ArmĂ©nie byzantine par l'empereur HĂ©raclius et assassinĂ© avec son frĂšre Varaz-Gnel Gnouni par Davit' Saharouni en 635[3].
    « Ensuite vint d’ArmĂ©nie le gĂ©nĂ©ral de la rĂ©gion grecque, MzĂȘz Gnuni, qui occupa tout le pays selon les limites susmentionnĂ©es. Il dit au catholicos Ezr d’aller dans la rĂ©gion des frontiĂšres et de communier loyalement avec l’empereur, « sinon, nous nous ferons un autre catholicos, et toi tu exerceras ton pouvoir sur les rĂ©gions perses ». Comme le catholicos ne pouvait quitter le pays oĂč s’exerçait son pouvoir, il demanda au roi une confession de foi et immĂ©diatement on lui envoya le livre Ă©crit de la main du roi anathĂ©matisent Nestorius [310] et les hĂ©rĂ©siarques ; mais le concile de ChalcĂ©doine n’était pas anathĂ©matisĂ© » — SĂ©bĂ©os, Histoire d'HĂ©raclius, chapitre 29.
    « À ce complot avait pris part aussi David Saharuni ; MzĂȘz l’arrĂȘta et l’envoya au palais. En route, il brisa ses fers et tua les hommes qui l’accompagnaient ; il revint et s’attacha les troupes armĂ©niennes. Il attaque MzĂȘz Gnuni, gĂ©nĂ©ral de la province grecque, frappe Ă  mort, lui et Varaz Gnel Gnuni ; puis il revĂȘt la dignitĂ© de gĂ©nĂ©ral avec l’assentiment et la bonne volontĂ© de tous les soldats » — SĂ©bĂ©os, Histoire d'HĂ©raclius, chapitre 29.
  10. Mejēj Gnouni (en grec Mezzizios), patrice et comte de l'Opsikion, puis un usurpateur de l'Empire byzantin, tuĂ© par Constantin IV en 668, selon ThĂ©ophane le Confesseur, peut-ĂȘtre petit-fils du prĂ©cĂ©dent[3].
    « Cependant l’empereur Gosdos, trompĂ© par ses troupes, fut surpris et tuĂ© dans le bain par AtrĂ©as (AndrĂ©), gouverneur militaire de Sirmi (Sirmium). On mit sur le trĂŽne, Ă  sa place, le patrice MĂȘjmĂȘj (Mezzizius), homme brave et habile dans le conseil et dans l’action. Il Ă©tait ArmĂ©nien de nation et pieux. Mais Constantin, fils de Gosdos, ayant rassemblĂ© une armĂ©e, tua MĂȘjmĂȘj et rĂ©gna avec ses frĂšres » — Michel le Syrien, Chronique.
  11. Iohannes Gnouni, fils du précédent, qui se révolte peu aprÚs la mort de son pÚre et est tué par Constantin IV en 669[3].
    « La mĂȘme annĂ©e, le fils de MĂȘjmĂȘj poursuivit Constantin pendant sept mois, pour venger son pĂšre ; mais il fut tuĂ© par Constantin » — Michel le Syrien, Chronique.
  12. Vahan DaĆĄnak (« poignard Â») Gnouni, qui combat Ă  la bataille de BagrĂ©vand en 775 et y est tuĂ©[3].
    « Samuel, seigneur du domaine de la famille de Mamikon, fort rĂ©putĂ© par sa beautĂ©, et dans la fleur de son Ăąge, beau-pĂšre du commandant, Vahan Dachnak de Gnouni » — GhĂ©vond Vardapet, Histoire, chapitre VIII.

    Quelques décennies plus tard, les Gnouni abandonnent leur terres ancestrales pour se réfugier dans le Tayk[4].
    « La famille des Gnouni ayant fait appel Ă  AĆĄot pour qu'il les dĂ©livre des IsmaĂ©lites, il va Ă  la tĂȘte de mille hommes dans le canton d'Aliovit, et ayant rĂ©uni autour de lui toute la famille avec les bagages, il l'emmĂšne et l'Ă©tablit au Tayk’ » — Vardan Areveltsi, Histoire Universelle.
  13. Davit' Gnouni et son frĂšre Gourgen Gnouni sont exĂ©cutĂ©s en 915 par les Arabes, selon l’Histoire d'ArmĂ©nie de Yovhannēs Drasxanakertc'i[3].

Les Gnouni Ă  Byzance

Certains seigneurs Gnouni, comme d'autres membres de la plupart des familles féodales arméniennes, se sont réfugiés à Byzance, pour fuir les persécutions perses puis arabes. C'est notamment le cas de :

Notes et références

(ca) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en catalan intitulĂ© « Gnuni » (voir la liste des auteurs).
  1. Hovannisian 1997, p. 78.
  2. Toumanoff 1990, p. 87.
  3. Settipani 2006, p. 325.
  4. Settipani 2006, p. 326
  5. Settipani 2006, p. 104.
  6. Toumanoff 1990, p. 485.
  7. Settipani 2006, p. 324-327.

Bibliographie

  • RenĂ© Grousset, Histoire de l’ArmĂ©nie des origines Ă  1071 [dĂ©tail des Ă©ditions], p. 283-6.
  • (en) Richard G. Hovannisian (dir.), Armenian People from Ancient to Modern Times : vol. I : The Dynastic Periods: From Antiquity to the Fourteenth Century, New York, Palgrave Macmillan, (rĂ©impr. 2004), 372 p. (ISBN 978-1-4039-6421-2)
  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrĂ©tienne de l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siĂšcle : Tables gĂ©nĂ©alogiques et chronologiques, Rome,
  • Christian Settipani, ContinuitĂ© des Ă©lites Ă  Byzance durant les siĂšcles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siĂšcle, Paris, de Boccard, , 634 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8)
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