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Glaucium flavum

La GlauciÚre jaune (Glaucium flavum), le Pavot cornu jaune[1] ou Pavot jaune des sables[2] est une plante à fleurs jaunes appartenant au genre Glaucium et à la famille des Papavéracées.

Outre ses Ă©lĂ©gantes fleurs jaunes, on la reconnaĂźt Ă  ses feuilles glauques aux lobes nombreux et irrĂ©guliers, et Ă  ses longs fruits Ă©troits, semblables Ă  des tiges. Elle est parfois abondante sur les plages et les dunes des rivages mĂ©diterranĂ©ens ou sur les laisses de mer des plages de galets atlantiques et baltiques. C’est une espĂšce originaire du bassin mĂ©diterranĂ©en et des pays d’Europe ayant une façade maritime ainsi que du Caucase et de l’Iran. Elle a Ă©tĂ© introduite dans de nombreux autres pays de climat tempĂ©rĂ©.

Toutes les parties de la plante, graines comprises, sont toxiques. À dose contrĂŽlĂ©e, elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e dans les mĂ©decines traditionnelles contre les maladies pulmonaires et comme agents laxatifs, sĂ©datifs, antidiabĂ©tiques et anti-dermatites.

Nomenclature et Ă©tymologie

L’espĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite et nommĂ©e Glaucium flavum par Henri Crantz, un botaniste et mĂ©decin autrichien, en 1763, dans Stirpium Austriarum Fasciculus 2: 133.

Le nom de genre Glaucium est la forme latinisĂ©e du grec ÎłÎ»Î±Ï…Îșός / glaukos « bleu-vert, glauque » en rĂ©fĂ©rence Ă  la couleur de son feuillage.

L’épithĂšte spĂ©cifique flavum est une dĂ©clinaison de l’adjectif latin flāvus, a, um, « jaune » en rĂ©fĂ©rence Ă  la couleur de sa fleur.

Synonymes

Selon Powo[3], le nom valide Glaucium flavum Crantz possĂšde 32 synonymes dont 4 synonymes homotypiques

  • Chelidonium glaucium L. in Sp Pl.: 506 (1753)
  • Glaucium corniculatum var. flavum (Crantz) Kuntze in Trudy Imp. S.-Peterburgsk. Bot. Sada 10: 149 (1887)
  • Glaucium glaucium (L.) H.Karst. in Ill. Repert. Pharm.-Med. Bot.: 649 (1886), not validly publ.
  • Glaucium luteum Crantz in Inst. Rei Herb. 2: 549 (1766), nom. illeg.

et 28 synonymes hétérotypiques (cf. POWO).

Description

Glaucium flavum est une plante bisannuelle ou vivace hĂ©micryptophyte[4], Ă  latex jaune, Ă  tiges glabrescentes (lĂ©gĂšrement velues dans la partie infĂ©rieure), pouvant atteindre 90 cm de haut, mais le plus souvent beaucoup plus basses, robustes, et ramifiĂ©es[5].

Les feuilles sont nombreuses Ă  la base, avec un limbe densĂ©ment pubescent, Ă©pais, glauque, pĂąle, bleu-vert ; les feuilles basales et proximales sont Ă  limbe pennatipartite, lyrĂ© (le limbe terminal est le plus grand), Ă  7-9 lobes irrĂ©guliĂšrement dentĂ©s, pĂ©tiolĂ©es, pouvant atteindre jusqu'Ă  30 cm ; les feuilles caulinaires supĂ©rieures, plus petites, sont gĂ©nĂ©ralement embrassantes.

Les fleurs sont portĂ©es par un pĂ©dicelle robuste, glabre, mesurant jusqu’à cm de long ; elles comportent 2 sĂ©pales de 20–30 mm, glauques, couverts de poils et caducs, de 4 pĂ©tales, jaune dorĂ© (parfois orangĂ©s, parfois avec une tache basale rougeĂątre Ă  violette), obovales, fripĂ©s, de nombreuses Ă©tamines entiĂšrement jaunes, un pistil Ă  2 carpelles, et un stigmate Ă  2 lobes jaunes.

Le fruit est une longue capsule cylindrique, linĂ©aire, de 15-30 cm de long sur 0,2-0,5 cm[4], le plus souvent longuement incurvĂ©e, glabres, tuberculeuses et scabres[5], se fendant longitudinalement Ă  maturitĂ© et contenant de nombreuses graines oblongues et noires.

Sa floraison a lieu d'avril[6] ou mai à août-septembre[7] - [1].

  • Fleur, 2+2 pĂ©tales jaunes, nombreuses Ă©tamines et stigmate
    Fleur, 2+2 pétales jaunes, nombreuses étamines et stigmate
  • Longues capsules
    Longues capsules
  • Capsules s'ouvrant longitudinalement
    Capsules s'ouvrant longitudinalement

Écologie et habitat

Selon POWO[3], la glauciĂšre jaune est originaire des pays du bassin mĂ©diterranĂ©en et des pays d’Europe ayant une façade maritime (Irlande, RU, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Pologne, NorvĂšge, SuĂšde), et hors UE, Caucase, Transcaucasie, Iran. En France, elle croit dans le Midi, l’Ouest et le Centre jusqu’au Pas de Calais, mais reste trĂšs rare dans l’Est[1].

Elle a Ă©tĂ© introduite aux États-Unis, Argentine Sud, TchĂ©coslovaquie, Nouvelle-ZĂ©lande, Australie-MĂ©ridionale, Suisse, Tasmanie[3].

Glaucium flavum pousse principalement dans le biome tempĂ©rĂ©. C’est en gĂ©nĂ©ral une plante bisannuelle, parfois abondante sur les rivages mĂ©diterranĂ©ens (plages et dunes), au bord des routes et des chemins du Midi, prĂ©sente aussi sur le littoral de l'Atlantique et de la Manche, sur les laisses de mer des plages de galets atlantiques et baltiques[8]. C'est une plante qu'on peut Ă©galement trouver en bordure des champs ou dans les friches anciennement cultivĂ©es. On la rencontre parfois, dans le Midi, sur les coteaux calcaires jusqu'Ă  environ 800 mĂštres d'altitude.

Cette plante est trĂšs prĂ©sente sur les terrils du Nord-Pas-de-Calais, mais uniquement sur les terrils dont le sol est pauvre et sec. PrĂ©sente sur les pentes (Ă©boulis) du VĂ©suve en Italie. C’est une plante pionniĂšre – elle est parmi les premiĂšres Ă  coloniser les terres perturbĂ©es. Elle a une tolĂ©rance pour les sols pauvres et sablonneux et ne semble pas nĂ©cessitĂ© de sols particuliĂšrement riches en azote pour prospĂ©rer.

Elle est signalĂ©e comme envahissante dans certaines rĂ©gions des États-Unis[9].

Utilisation

Composition chimique

Comme chez beaucoup d’espĂšces de Papaveraceae, les principaux marqueurs chimiques de Glaucium flavum sont des alcaloĂŻdes. Au moins 20 de ces composĂ©s Ă  base azotĂ©es ont Ă©tĂ© signalĂ©s avec diffĂ©rents types de squelette et des variations de composition ont Ă©tĂ© observĂ©es dans des spĂ©cimens de G. flavum provenant de diffĂ©rentes rĂ©gions du mĂȘme pays, permettant la distinction de diffĂ©rents chimiotypes.[10]

La glaucine, un alcaloïde isoquinoléique, est le composant principal de Glaucium flavum. Elle a des effets bronchodilatateurs, neuroleptiques et anti-inflammatoires[11]. Elle peut produire des effets secondaires tels que la sédation, la fatigue et un effet hallucinogÚne caractérisé par des images visuelles colorées. Les activités pharmacologiques reconnues de cet alcaloïde donnent à cette plantes des potentialités thérapeutiques intéressantes.

Toxicité

Toutes les parties de la plante, graines comprises, sont toxiques et peuvent produire tout un éventail de symptÎmes allant jusqu'aux lésions cérébrales en cas de consommation[12] et à l'insuffisance respiratoire entraßnant la mort[13]. Elle figure dans la base de données de la Food and Drug Administration sur les plantes toxiques depuis 1959[14].

MĂ©decines traditionnelles

Dans l’aire de distribution de la plante, elle Ă©tĂ© utilisĂ©e traditionnellement pour le traitement d'un large Ă©ventail d'affections telles que des maladies pulmonaires et comme agents laxatifs, sĂ©datifs, antidiabĂ©tiques et anti-dermatites. Au XVe siĂšcle, le philosophe et mĂ©decin Ibn Sina (Avicenne) prescrivait les infusions des parties aĂ©riennes comme narcotique et hypnotique et les graines comme laxatif. En AlgĂ©rie, la glaucienne jaune est traditionnellement utilisĂ©e pour traiter les verrues[15].

Horticulture

La glaucienne jaune est une jolie plante sauvage de rocailles ou de massifs sur graviers. L’espùce est rustique jusqu’à −12 °C.

Notes

    Références

    1. (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Glaucium flavum Crantz
    2. (fr) Référence INPN : Glaucium flavum Crantz, 1763 (TAXREF)
    3. (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Glaucium flavum Crantz
    4. D. Jeanmonod, J. Gamisans, Flora Corsica, Aix-en-Provence, Edisud, (ISBN 978-2-7449-0662-6)
    5. (en) Référence Flora of North America : Glaucium flavum Crantz
    6. David Burnie, Fleurs de MĂ©diterranĂ©e : 500 espĂšces, Éditions Larousse, , 320 p. (ISBN 2-03-560422-2), p. 66
    7. BenoĂźt Larroque et Jean Favennec, Guide de la flore du littoral sableux mĂ©diterranĂ©en : De la Camargue au Roussillon, Éditions Sud Ouest, , 277 p. (ISBN 9782817704487), p. 82
    8. INPN, « Glaucium flavum Crantz, 1763 » (consulté le )
    9. invasive.org, « yellow hornpoppy Glaucium flavum Crantz »
    10. Tsvetelina Doncheva, Iva Doycheva, Stefan Philipov, « Alkaloid chemotypes of Glaucium flavum (Papaveraceae) from Bulgaria », Biochemical Systematics and Ecology, vol. 68,‎
    11. Zetler G., « Neuroleptic-like, anticonvulsant and antinociceptive effects of aporphine alkaloids: bulbocapnine, corytuberine, boldine and glaucine », Archives Internationales de Pharmacodynamie et de ThĂ©rapie., vol. 296,‎
    12. Reader's Digest Field Guide to the Wild Flowers of Britain. Reader's Digest. 1981. p. 31. (ISBN 978-0-276-00217-5)
    13. Cooper, M. R. & A. W. Johnson. 1998. Poisonous plants and fungi in Britain: animal and human poisoning. (Cooper & Johnson ed.2)
    14. https://www.accessdata.fda.gov/scripts/plantox/detail.cfm?id=25494
    15. Toktam Akaberi, Kamran Shourgashti, Seyed Ahmad Emami, Maryam Akaberi, « Phytochemistry and pharmacology of alkaloids from Glaucium spp. », Phytochemistry, vol. 191,‎

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