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Girolamo Gigli

Girolamo Gigli est un poète et philologue italien, né à Sienne en 1660 et mort à Rome en 1722.

Girolamo Gigli
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonymes
Amaranto Sciaditico, Economico
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Académie d'Arcadie
Accademia degli Accesi (d)
Accademia della Crusca
Accademia degli Intronati
Accademia degli invaghiti. Mantoue, Italie (d)

Biographie

Son père, nommé Giuseppe Nenci était d’une honnête famille de Sienne. Girolamo y naquit le . Il fil de très bonnes études, et s’appliqua surtout à l’éloquence ; mais, jusqu’à l’âge de quatorze ans, il n’annonçait rien d’extraordinaire. Il existait alors à Sienne un vieillard riche et sans héritiers, nommé Girolamo Gigli, parent assez proche du jeune Nenci, du côté de sa mère ; ce Gigli, voyant en lui l’annonce d’une bonne conduite, d’une réunion de qualités peu commune et d’une santé florissante, résolut de l’adopter, de lui donner son nom et tous ses biens, ne doutant point qu’il ne les transmît à une nombreuse postérité. Ce projet fut exécuté dans les formes légales, et avec la plus grande solennité. Le père adoptif, pressé de réaliser ses espérances, trouva promptement pour son fils un parti qui lui parut convenable, et le maria le 29 avril 1675, lorsqu’il il n’avait encore que quatorze et demi. Le vieux Gigli s’était si peu trompé dans ses calculs, que de ce mari, encore enfant, et de sa femme qui, il est vrai, était plus âgée, naquirent dans un certain nombre d’années douze enfants. Il ne vit naitre que les deux premiers, et fut emporté par une maladie, moins de quatre ans après l’adoption qu’il avait faite. Girolamo Nenci ou Gigli se trou va donc, à l’âge de dix-huit ans, possesseur d’un héritage considérable, marié, père de famille, et ne voyant devant lui que la perspective la plus riante. Son amour pour l’étude ne s’était point refroidi. Pendant ces quatre années il avait achevé sa propre éducation, et s’était mis en état de diriger celle de ses enfants. La philosophie, l’histoire, l’astronomie, la musique, l’architecture, l’avaient successivement occupé. Il y joignit l’agriculture, lorsque, maître de sa fortune, il put vérifier les théories par la pratique dans sa belle maison de campagne de Monte-Specchio, qui n’était qu’à trois milles de Sienne. La vivacité, le tour piquant et l’originalité de son esprit s’étaient montrés en même temps dans des poésies soit lyriques, soit dramatiques, tantôt sérieuses, tantôt gaies, et souvent satiriques, genre auquel il était porté par une causticité naturelle, que sa position indépendante ne l'engageait pas à contenir. Les mêmes qualités brillaient dans ses compositions en prose, où l’on trouvait aussi le même penchant à la satire. Il ne tarda pas à se faire beaucoup d’ennemis ; mais le nombre de ses admirateurs augmentait de même tous les jours. Il fut admis dans les académies les plus célèbres de l’Italie, entre autres dans celles des Intronati de Sienne, des Arcades de Rome, où il prit le nom d'Amaranto Sciaditico, et enfin dans l’Accademia della Crusca. Ce fut pour des réunions académiques plus particulières, et principalement pour le collège des nobles de Sienne, qu’il fit ses premiers drames en musique : sa Geneviève, exécutée par six pensionnaires de ce collège, eut un si grand succès qu’elle lui fut demander à Rome, à Brescia, et dans plusieurs autres villes, où elle ne réussit pas moins qu'à Sienne. Son Louis le Pieux, et plusieurs autres drames, ses cantates, ses fêtes théâtrales, composées à la demande des personnes du plus haut rang, pour des occasions d’éclat, et représentées avec toute la pompe que l’on donnait à ces sortes de fêtes, lui acquirent dans ce genre, alors nouveau, une réputation qui précéda celle d'Apostolo Zeno et de Metastasio. Il eut l’ambition de joindre à tant d’avantages ceux dont les nobles jouissaient à Sienne ; et ses amis parvinrent à le faire appeler, en 1684, à l’une des magistratures qui conféraient la noblesse.

C’était dans ce temps-là même, que ses pièces de théâtre, sérieuses et comiques, se succédaient le plus rapidement, et étaient reçues avec des applaudissements universels. La franchise de son caractère, et sa piété qui, au milieu d’une vie si dissipée, était vive et sincère, lui faisaient surtout prendre à tâche de démasquer les hypocrites, et de les attaquer dans ses comédies sans aucun ménagement. Sa traduction en prose du Tartuffe de Molière, qu’il fit jouer sous le titre de Don Pilone, ou plutôt qu'il joua lui-même sur le grand théâtre de Sienne, prouve assez quel courage et quelle chaleur il mettait dans cette guerre ouverte. Il se chargea du rôle principal, et engagea neuf de ses amis à jouer les autres, chacun selon les conformités physiques qu’il pouvait avoir avec ces divers personnages. Il alla plus loin ; il imita la prononciation, la démarche, les gestes d’un hypocrite fort connu dans la ville, et que le tribunal de l’inquisition, établi à Sienne, avait été forcé de condamner à l’emprisonnement pour des méfaits reconnus et prouvés : il s'habilla comme lui, et fit copier avec la même fidélité, par sa troupe, les personnes qui s’étaient le plus ouvertement déclarées pour ou contre ce sycophante. Que l’on juge des éclats de rire, des applaudissements, des trépignements d’une assemblée nombreuse à l’apparition de chacun des acteurs, à tous ces traits de ressemblance parfaite, et à ce que tous ces rôles de théâtre avaient d'analogue avec ceux qu’on avait vu jouer réellement dans la ville. Quelque temps après, le cardinal Ottoboni, passant à Sienne désira voir cette pièce représentée par les mêmes acteurs ; mais les dévots et les dévotes de Don Pilone se donnèrent tant de mouvement qu’ils parvinrent à empêcher que la représentation eût lieu. Gigli n'en devint que plus animé contre les hypocrites, et plus ardent à les poursuivre. Il les traita sans miséricorde dans un chant de cinquante octaves en style burlesque, qu’il lut publiquement dans une séance académique, tenue au milieu des jardins Piccolomini, devant le prélat Forteguerri, ingénieux auteur du poème de Richardet. Au carnaval suivant, il parut sur la place publique de Sienne, masqué en Don Pilone, porté dans un fauteuil commode, distribuant aux dames, dans leurs carrosses, un madrigal plaisant et satirique, détournant d'elles ses regards hypocrites, et faisant toutes les simagrées d’un vrai Tartuffe. Ces bouffonneries et les cris de ceux qu’elles attaquaient, n'empêchèrent point le grand-duc Cosme III de le nommer professeur de littérature toscane dans l’Université de Sienne. Ses leçons attirèrent bientôt une foule d’auditeurs. Cette affluence et l’avidité avec laquelle elles étaient écoutées, l'engagèrent à les rassembler en un volume, qui a été réimprimé plusieurs fois.

Il entreprit, vers le même temps, un travail difficile, qui paraissait peu analogue à un esprit aussi vif que le sien ; c’était une édition complète des Lettres et des autres œuvres de Sainte Catherine de Sienne, écrites en italien dès XIVe siècle, avec la plus grande pureté. Les manuscrits originaux, conservés chez les dominicains de Sienne, lui servirent pour corriger le texte, altéré dans toutes les éditions précédentes, et pour l’augmenter de beaucoup de pièces inédites. Il fut soutenu dans cette entreprise par son zèle pour langue de sa patrie, et par la dévotion spéciale qu’il avait pour cette sainte. Il allait tous les jours lui rendre hommage dans la chapelle où l’on en conservé la tête saine et entière ; et on l’y avait vu plus d’une fois fondre en larmes. Les travaux préliminaires de cette édition étaient terminés, et il était prêt à en commencer l’impression lorsqu’il reçut ordre de se rendre à Florence, devant le grand-duc, pour répondre à des accusations portées contre lui par des moines qu’il avait trop peu ménagés dans ses satires. Ils avaient tellement prévenu l’esprit du souverain, que Gigli sentit bien qu’il avait tout à craindre : mais il se tira de ce mauvais pas par un trait d’assurance et d’adresse qui lui réussit au-delà de ses espérances. Arrivé devant Cosme III, au lieu d’attendre, comme il le devait, que le grand-duc lui dit pourquoi il avait fait venir, et quel était le sujet de son mécontentement, il prit la parole, protesta de sou empressement à se rendre aux ordres de S. A. R., assura qu’il ne lui en avait rien coûté de quitter le travail dont il était occupé, quelque important que fût ce travail pour l’honneur de sa patrie, pour le bien de la langue toscane, et pour intérêts même de la religion : alors parla de Sainte Catherine, et de sa vie, et de ses ouvrages, et des beautés de son style ; et comme ce sujet ne manquait jamais de l’émouvoir, il se laissa entrainer à son enthousiasme, fut si éloquent, si profondément touché, qu’il émut le prince lui-même ; et celui-ci quittant le rôle de juge irrité, oublia entièrement l’objet pour lequel il avait mandé Gigli, et ne lui fit plus de questions que sur l’objet de son entreprise. L’adroit Gigli fit entendre qu’elle aurait été plus avancée s’il n’avait été retenu par les frais considérables qu’elle exigeait, et que sa fortune, déjà fort dérangée, ne lui avait pas permis de faire. Le grand-duc se chargea de lever cet obstacle ; il autorisa par un ordre exprès l’éditeur de Sainte Catherine à prendre, dans les magasins de l’imprimerie ducale, tout le papier dont il aurait besoin : et Gigli, au grand dépit de ses ennemis, remporta une grâce signalée d’une audience où ils l’avaient fait appeler pour le perdre.

Malheureusement pour lui, au lieu de devenir plus sage, il crut, après une telle épreuve, pouvoir se tout permettre impunément. La tête échauffée par l’étude continuelle des écrits de la sainte siennoise, il conçut l’idée de joindre à leur publication celle d’un vocabulaire formé des seules expressions dont elle y avait fait usage ; il se proposa d’y démontrer que dans la langue toscane, le dialecte de Sienne était préférable à celui de Florence pour la grâce, l’élégance et la pureté, malgré les prétentions des Florentins. On le lui aurait peut-être pardonné, s’il avait unis dans cette discussion délicate les précautions, les ménagements et les égards qu’elle exigeait ; mais il fit précisément le contraire. Il assaisonna ses critiques de mots piquants et dérisoires contre les Florentins et leur académie ; de sarcasmes offensants et de traits satiriques les plus aigus. Cette espèce de fureur n’avait, dit-on, d’autre cause que le refus que lui avait fait l’Accademia della Crusca d’admettre, dans son édition de 1692 quelques mots qu’il croyait suffisamment autorisés, puisqu’ils avaient été employés par la sainte. Il en avait toujours conservé un ressentiment qu’il voulut enfin rendre public en faisant imprimer Rome, en 1717, son vocabulaire en tête du deuxième volume des œuvres de Sante Catherine ; trente-quatre feuilles étaient déjà tirées, et l’on en était à lettre R quand son secret fut éventé par l’infidélité des imprimeurs. Aussitôt un décret du maitre du sacré palais arrêta l’impression, prohiba l’ouvrage ; et l’auteur fut exilé, par ordre du souverain pontife, à quarante milles de Rome. Le même décret fut réimprimé à Florence par ordre de l’inquisiteur général, et y fut publié le 1er septembre. Le lendemain les académiciens de la Crusca s'étant assembles, rayèrent Gigli de leur liste par un décret enregistré dans les actes de l’Académie, et revêtu de l’approbation du grand-duc. Le 9, ils firent brûler solennellement, par la main du bourreau et au son de la cloche du palais de justice, le livre dont on avait envoyé de Rome des exemplaires, et dont l’édition presque entière avait été saisie. La vindicte académique, secondée auprès du souverain par les jésuites, qui avaient alors un grand crédit dans cette cour, n'en resta pas là. Un ordre émané de la Secrétairerie d'État fit effacer de même le nom de Gigli du rôle des professeurs de l’université de Sienne ; le ministre y ajouta, peu de temps après, la défense de rentrer dans sa ville natale. Il reçut cette nouvelle sentence à Viterbe, où il s’était retiré. Là, il réfléchit enfin sur ses imprudences et sur leurs suites ; il se vit menacé d’une ruine entière, et sentit qu’il n’avait d’autre moyen de la prévenir que d’obtenir du grand-duc son rappel, mais qu’il le solliciterait inutilement si le Pape ne lui accordait d’abord la permission de retourner à Rome.

Heureusement il trouva un puissant appui auprès du Saint-Père dans le prélat gouverneur de Rome, Alessandro Falconieri ; mais il fallut écrire et publier une rétractation générale de ce qu’il avait écrit, puis des rétractations particulières, puis encore d’autres rétractations ; il s’humilia plus qu’on ne l’aurait attendu d’un caractère tel que le sien, et plus qu’on ne le doit faire quand il ne faut que choisir entre la honte et le malheur. Il ne réserva enfin d’autres droits que ceux du dialecte de sa patrie, et déclara qu’en désavouant les formes qu’il avait employées pour le défendre, il maintenait la question de prééminence dans toute son intégrité ; trait de zèle et de fermeté philologique qu’il n’est pas indifférent d’observer. Les désaveux eurent l’effet qu’il en avait espéré ; son exil de Rome fut levé, et peu de temps après celui de Sienne. Il y trouva porté au comble le désordre qui s’était mis depuis longtemps dans sa fortune, et que rendaient inévitable sa libéralité presque sans bornes, son goût pour la dépense, pour les fêtes, les spectacles, la bonne chère, et le défaut total de surveillance sur la conduite de ses affaires et sur la gestion de ses biens.

Sa femme était d’une humeur toute opposée, économe jusqu’à l’avarice, difficile à vivre, dévote, acariâtre, et d’un âge dont la disproportion avec le sien s’était fait sentir de plus en plus ; Gigli commençait à éprouver aussi les incommodités de la vieillesse, et se trouvait tout à la fois assailli par le malaise de sa situation, par des infirmités habituelles, et par des orages domestiques qui se renouvelaient les jours. Peu de temps après son retour de Rome, des symptômes d’hydropisie qui l’y avaient menacé augmentèrent ; il s’occupa depuis ce ment de mettre ordre à ses affaires spirituelles. Malgré l’empire que ses passions avaient pris sur lui, sa piété avait toujours été très-fervente ; elle reprit tout son ascendant. Les progrès rapides de l’hydropisie lui inspirèrent la résolution d’aller finir ses jours à Rome ; il quitta Sienne pour la dernière fois ; arrivé dans la capitale du monde chrétien, il n'y vit presque plus que son confesseur, qui était son compatriote et son ancien ami ; il se fit apporter tous ses écrits satiriques encore inédits, et qu’il avait fait venir de Sienne ; il y mit le feu de sa main, et exigea de ce bon religieux la promesse d’en faire autant de tous ceux que l’on découvrirait après sa mort. Elle arriva le . On ne trouva pas chez lui de quoi le faire enterrer avec un peu de décence ; mais l’admiration qu’on avait à Rome pour un littérateur de son mérite était telle, que des maisons religieuses se réunirent pour lui faire gratuitement des funérailles honorables, et que ses restes furent accompagnés jusqu’à la sépulture par un cortège nombreuse. Il lui fut aussi rendu de grands honneurs dans sa patrie. L’académie des Rozzi, dont le théâtre avait souvent été enrichi de ses productions, se distingua par une pompe funèbre à laquelle les lettres et les arts s’empressèrent de contribuer. On oublia les torts qu’il s’était donnés par chaleur de tempérament, par imprudence, par une haine involontaire contre tout ce qui lui paraissait blesser la vérité dans la morale comme dans les productions de l’esprit, mais où il n’entrait ni haine personnelle, ni envie, ni malveillance ; car il était au fond d’un commerce très-sûr et très-doux.

Ĺ’uvres

Ses ouvrages, de genres très divers entre eux, mais tous marqués au coin du vrai talent et du bon goût, prirent dès-lors, dans l’estime des connaisseurs, une place qu’ils ont conservée. Ils étaient beaucoup trop nombreux : l’expédition qu’il fit avant de mourir, y porta remède. On ne s'est rappelé aucun écrit important qu’il ait alors détruit ; les malices et les personnalités satiriques méritent peu d'être regrettées ; et sa réputation y a gagné sans doute dans plus d’un sens en échappant aux édition posthumes. Nous joindrons ici aux titres des principaux ouvrages qui se sont conservés de lui, des détails qui n’ont pu entrer dans la notice de sa vie.

Drames en musique, sacres et profanes

  • Santa Genevieffa, dramma per musica, recitato nel collegio Tolommei, Sienne, 1689, in-12 ; Venise, 1700, in 12.
  • Giuditta, dramma sacro per musica, Sienne, 1693, in 12.
  • La madre de' Maccabei, oratorio per musica, Sienne, in 12, sans date.
  • Il martirio di S Adriano, idem, Sienne, in-12.
  • Le spose de' Cantici, idem, 1701, Sienne, in-4°.
  • Fede ne' tradimenti, dramma recitato nel collegio Tolomei, carnevale 1689, Sienne in-12, rĂ©pĂ©tĂ© sur plusieurs théâtres, Ă  Mantoue, 1689, Ă  Bologne, 1690, Ă  Venise, 1705, etc., musique de Carlo Francesco Pollarolo, et encore ailleurs avec d'autre musique.
  • Amore fra gl'impossibili, Sienne et Rome, 1693, in-12 ; Venise, 1700 in-12 ; Padoue, 1707, 1708, in-12 ; musique de Carlo Campelli.
  • Forza del sangue e della pietĂ , dramma per musica, Venise, 1700, in-12.
  • Ludovico Pio, dramma eroico per musica, Sienne et Venise, in-12.
  • Dirindina, farsetta postuma per musica, Sienne et Venise, 1729, in-8°, etc. Presque toutes ces pièces font partie du Recueil intitulĂ© : Scelta delle poesie drammatiche di Girolamo Gigli, Venise, 1700, 1704, deux volumes in-12.

Comèdies

  • Don Pilone, ovvero il Bacchettone falso, commedia in prosa tradotta dal Tartuffe di Molière, Lucques, 1711, in-8° ; Bologne, 1717, in-12, etc. Nous avons donnĂ© une idĂ©e de la reprĂ©sentation et de l'effet de cette comĂ©die. Le traducteur avait ajoutĂ© quelques scènes Ă  l’auteur original, dans le second et le troisième acte : on ne s’aperçoit pas qu’elles manquent dans notre Tartuffe ; mais il eut raison de les ajouter, puisqu'elles rĂ©ussirent dans son pays. Il y joignit aussi des intermèdes, ornement qui Ă©tait alors indispensable dans les comĂ©dies italiennes : quoique Ă©trangers Ă  l’action, ils ne le sont pas au sujet ; ce sont des pantomimes et des entrĂ©es mĂŞlĂ©es de chant, toutes dirigĂ©es contre l’hypocrisie et les hypocrites.
  • La Sorellina di don Pilone commedia recitata in Siena da gli accademici Rozzi, 1721, in-12. Cette pièce appartient toute Ă  l'auteur, et lui appartient d’autant mieux, que lui, sa femme, sa servante, sa famille en un mot, ont fourni le sujet et les principaux personnages. Elle peut donner une idĂ©e de ce que Gigli se croyait permis sur le théâtre, et de l’espèce de cynisme comique qui faisait un des caractères de son talent. Sa femme y est mise en scène avec son humeur scabreuse, sa sordide avarice, et son aveugle crĂ©dulitĂ©. Il s’y peint lui-mĂŞme, Ă  peu près tel qu’il Ă©tait, bon homme au fond, mais malin, goguenard insouciant, dissipateur, toujours occupĂ© de vers ou de prose, jamais de ses affaires, et, au milieu des plus grands embarras, tendant des pièges Ă  l’hypocrisie, et triomphant quand il l'y a fait tomber. De peur qu'on ne se trompât au rĂ´le de l’hypocrite D. Pilogio, qui est le fourbe de la pièce et un second D. Pilone, il le dĂ©signe, dans sa prĂ©face, par l’initiale de son nom. C’était, dit-il, le signor Ambrogio S..., chevalier par sa naissance et hypocrite par Ă©tat, qui allait tous les jours tantĂ´t chez une veuve, et tantĂ´t chez une femme mariĂ©e, diriger les affaires d’intĂ©rĂŞt, choyer les procès, semer des anecdotes scandaleuses : mais, ajoute-t-il plaisamment, ce personnage est quelquefois trop chargĂ© dans D. Pilogio ; car, Ă  parler vrai, si vous en exceptez un peu d’amour platonique pour quelque veuve, et un peu de gloutonnerie, le signor S... ne pouvait nullement ĂŞtre le sujet de cette comĂ©die. Du reste, l’intrigue de la pièce est vive, le dialogue soutenu ; les caractères sont vrais, Ă  une certaine exagĂ©ration près, et bien contrastĂ©s entre eux : mais plusieurs traits, et mĂŞme des scènes entières, sentent plus la farce que la bonne comĂ©die ; et, comme l’a dit un habile critique siennois[1], on ne sait ce qu’on doit penser d’un homme qui s’amuse Ă  livrer ainsi sur le théâtre, Ă  la risĂ©e publique, sa propre famille et lui-mĂŞme.
  • Avant ces deux comĂ©dies il avait donnĂ© I litiganti ovvero il giudice impazzato, imitĂ©e et presque traduite des Plaideurs de Racine, imprimĂ©e Ă  Venise, 1704, in- 12 ; et quelques autres qui ne le furent qu'après sa mort.
  • Ser Lapo, ovvero la moglie giudice e parte, tirĂ©e de la pièce française de Montfleury, Sienne, 1751, in-8°.
  • I Vizj correnti all'ultima moda, tirĂ©e d’une pièce peu connue de Palaprat, que nous croyons ĂŞtre la dernière de son théâtre, intitulĂ©e la Prude du temps, Florence, 1745, in-8°.
  • Le Furberie di Scapino, tirĂ©e de la pièce très connue de Molière, Bologne, 1755, in-8°.
  • Il Gorgoleo, ovvero il governatore delle isole natanti, Sienne, 1753, in-8°, etc.

Autres Ĺ“uvres

  • Poesie sagre, profane e facete, Padoue, 1736, in-12. Les pièces plaisantes (Facete) de ce Recueil sont les seules qui n’aient pas Ă©tĂ© comprises dans la destruction qu’il fit lui-mĂŞme de celles de ce genre avant sa mort ; elles Ă©taient, comme on l’a vu, presque toutes satiriques. Il paraĂ®t cependant qu'il en est Ă©chappĂ© un certain nombre, mais qui sont encore inĂ©dites, et contenues sous le titre de Frottole, dans un manuscrit de la bibliothèque de Crevenna. Une note du catalogue de cette bibliothèque annonce que, dans ce Recueil très piquant de satires contre les hypocrites, l’auteur les mĂ©nage encore moins qu'il a fait dans aucun autre de ses ouvrages. Il serait intĂ©ressant de savoir en quelles mains ce manuscrit a passĂ©.
  • Relazione del collegio Petroniano delle Balie latine aperto in Siena nel 1719 ; Sienne, la mĂŞme annĂ©e, in-4°. Rien de plus original que l'idĂ©e de cet ouvrage. L’auteur y dĂ©crit un Ă©tablissement qui n'existait pas, dont il feint que la fondation a Ă©tĂ© faite au XIIe siècle par le cardinal Petroni, pour que la langue latine redevĂ®nt, au bout d’un certain temps, Ă  Sienne et de lĂ  en Italie, la langue usuelle et parlĂ©e. DiffĂ©rents obstacles s'Ă©taient jusqu'alors opposĂ©s Ă  l’exĂ©cution des volontĂ©s du cardinal ; mais ils ont Ă©tĂ© levĂ©s : un grand Ă©difice a Ă©tĂ© choisi, accorde par le gouvernement ; de jeunes nourrices, qui ne parlent que latin, y ont Ă©tĂ© appelĂ©es de Pologne, de Hongrie, d’Allemagne ; elles y sont logĂ©es avec des nourrissons des deux sexes et des premières maisons de Sienne. La surveillance et la direction de l’établissement sont confiĂ©es Ă  des dames siennoises, qui sont aussi des plus distinguĂ©es de la ville, et qui forment avec des cavaliers, d’un rang Ă©gal au leur, une sociĂ©tĂ© de personnes instruites, occupĂ©es du succès des vues patriotiques du cardinal Petroni. Les noms et surnoms des hommes et des dames, ainsi que celui des nourrices, sont rapportĂ©s avec exactitude. On a fait avec la plus grande solennitĂ© l'installation des nourrices et du corps d’administration, et l’ouverture des exercices. Cette pompe est dĂ©crite dans tous ses dĂ©tails : les discours latins de la prĂ©sidente et des autres grandes fonctionnaires sont imprimĂ©s en entier. Les jeux succèdent aux cĂ©rĂ©monies, et se terminent par ces jeux d'esprit qui Ă©taient fort Ă  la mode Ă  Sienne dans les veillĂ©es : tous les personnages sont connus dans la ville ; ils parlent et plaisantent suivant leur caractère. Enfin un extrait suivi de ce singulier livre suffirait Ă  peine pour en donner une juste idĂ©e. Rien n’y parait fiction ; tout ressemble Ă  la vĂ©ritĂ©. Le public presque entier y fut trompĂ© : partout en Italie et dans les pays Ă©trangers oĂą l’ouvrage parvint, on tint pour constant qu'il y avait Ă  Sienne un collège latin dont les premiers professeurs Ă©taient des nourrices latines, et destinĂ© Ă  ressusciter, dans toute sa puretĂ©, l’ancienne langue du Latium.
  • C’était dans un genre Ă  peu près pareil, mais encore plus piquant, que l’auteur avait imaginĂ© d’écrire ses Novelle ideali, pendant un assez long sĂ©jour qu’il avait fait Ă  Rome, pour y placer ses deux fils aĂ®nĂ©s, lorsqu'ils furent en âge de prendre un Ă©tat. Il adressait Ă  l’un de ses amis des nouvelles, ou politiques, ou littĂ©raires, qui n’avaient de rĂ©alitĂ© que dans son imagination fantastique. Cet ami Ă©tait un bonhomme fort crĂ©dule, qui prenait tout cela pour vĂ©ritable, et qui le rĂ©pandait comme tel. On cite surtout la première pièce de cette bizarre correspondance. C'Ă©tait une lettre que Gigli disait arrivĂ©e de la Chine pour annoncer au Pape une ambassade de l’empereur : grâce Ă  la crĂ©dulitĂ© de son ami, et Ă  la fidĂ©litĂ© des couleurs sous lesquelles les choses y Ă©taient reprĂ©sentĂ©es, elle passa gĂ©nĂ©ralement pour vraie ; il en courut des copies en Hollande et en Suisse ; elle y fut imprimĂ©e dans les gazettes avec des rĂ©flexions politiques les motifs qui avaient pu engager l’empereur de la Chine Ă  envoyer cette ambassade Ă  Rome. Le pape lui-mĂŞme ClĂ©ment XI lut cette lettre, et en rit de tout son cĹ“ur : sachant qu’un des prĂ©lats de sa maison connaissait l'auteur, il lui fit demander quelques-unes des lettres qui suivirent cette première, et il se dĂ©lassait, par cette lecture amusante, des travaux et des soins de son gouvernement.
  • Gigli publia en 1712, Ă  Rome, en l’honneur de ce pape, une espèce de poème dithyrambique, oĂą il n'y a pas moins de bizarrerie que d’esprit, intitulĂ© Balzana poetica ; ce qu'on pourrait traduire en français par garniture ou falbala poĂ©tique. C’est, sous une forme que n’ont pas ordinairement les Ă©loges, un Ă©loge des actions de ClĂ©ment XI. L’auteur en avait fait une lecture publique dans des fĂŞtes annuelles de l’AcadĂ©mie des Arcades, et il la fit imprimer in-4° sous son nom arcadien d’Amaranto Sciaditico.Il avait donnĂ© deux ans auparavant, sans nom d’auteur, Ă  Rome, sous le titre de Tivoli, un ouvrage très-sĂ©rieux, mais dont la gravite n’était qu’apparente, Ă  en juger mĂŞme par le seul titre. C'Ă©taient la vie et les prophĂ©ties d’un certain Brandano, qui avait fait beaucoup de bruit en Italie au XVIIe siècle. Ce prophète Ă©tait un paysan nommĂ© Carosi, nĂ© dans les environs de Sienne, Ă  qui l’on avait donnĂ©, dans sa jeunesse, le surnom de Brandano (du mot brando, synonyme de spada, Ă©pĂ©e), parce qu'il Ă©tait fort mauvais sujet et grand ferrailleur. Il s’était converti, et s’était mis Ă  prĂŞcher le peuple de Sienne et Ă  mĂŞler ses sermons de prophĂ©ties. Il faisait des excursions dans les villes voisines, et en fit mĂŞme jusqu'Ă  Rome. Il y prophĂ©tisa tant de malheurs, dont il attribuait la cause aux dĂ©sordres de la cour romaine, qu'il irrita le pape ClĂ©ment VII : celui-ci voulut le faire pĂ©rir, mais il n'y gagna que de lui faire opĂ©rer un miracle et prophĂ©tiser le sac de Rome. Des auteurs graves, et mĂŞme Guichardin, racontent ainsi cette aventure. Le pape fit arrĂŞter Brandano et, sans autre forme de procès, le fit lier dans un sac et jeter dans le Tibre. Le mĂŞme jour ClĂ©ment VII, faisant la visite des sept Ă©glises, le rencontra près de Saint-Paul, tout couvert de boue, et tel qu’il s’était miraculeusement Ă©chappĂ© du sac. Brandano s’avança au-devant de lui, et lui dit de son ton de prophète : Vous m’avez mis dans le sac, et Dieu vous y mettra vous-mĂŞme. Il fit dans la suite des pèlerinages Ă  Saint-Jacques en Galice et dans d’autres lieux saints, prĂŞchant et prophĂ©tisant toujours, presque nu, sans habits, sans chaussure, faisant gloire de sa folie, se donnant lui-mĂŞme le surnom de Pazzo di Cristo, et annonçant partout la colère de Dieu : enfin, de retour Ă  Sienne, il y mourut en odeur de saintetĂ©, en 1554, âge de 66 ans. Sa vie et ses prophĂ©ties, rĂ©putĂ©es presque toutes vĂ©ritables, couraient en manuscrit depuis longtemps, et le texte s'en altĂ©rait de plus en plus : Gigli rassembla les meilleures copies qui se trouvaient dans les bibliothèques de plusieurs maisons religieuses ; il y joignit les traductions les plus authentiques ; et les publia en un volume avec de savantes observations, sous ce titre qui dispense d'examiner les intentions de l'Ă©diteur : Vita e profezie di Brandano Sanese, volgarmente detto il Pazzo di Cristo, novamente publicate e raccolte da i codici piĂą autorevoli, e dedicate a madonna reverendissima la Sibilla Tiburtina, Tivoli, nella stamperia dell'indovino, 1710, in-4°. Apostolo Zeno, en annonçant cette publication dans le premier volume du Giornale de' Letterati ÄŹltalia, ne paraĂ®t cependant former aucun soupçon sur le vrai sens oĂą elle devait ĂŞtre prise. Ce savant critique Ă©tait de si bonne foi, qu'il n’entendait rien Ă  ces sortes de mystifications. Il fut la dupe d’une autre bien plus forte, que Gigli osa lui adresser personnellement. Il lui Ă©crivit qu après la Vie de Brandano, il se prĂ©parait Ă  en publier une encore plus intĂ©ressante pour l'histoire, celle du roi Petit-Jean, Giannino, Ă©crite en latin par ce roi mĂŞme, au XIVe siècle, et restĂ©e inĂ©dite jusqu'Ă  ce jour. Ce monarque imaginaire Ă©tait fils de notre roi Louis X, dit le Hutin. On sait que Louis, mort Ă  27 ans, laissa un fils posthume, nommĂ© Jean, qui naquit en novembre 1316, et ne vĂ©cut que huit jours. Selon sa prĂ©tendue histoire, il avait Ă©tĂ© changĂ© au berceau, cachĂ© jusqu'Ă  l’âge de neuf ans, transportĂ© ensuite Ă  Sienne, oĂą il avait Ă©tĂ© Ă©levĂ©, puis reconnu, puis enlevĂ©, emmenĂ© prisonnier Ă  Naples, etc. Tous ces Ă©vĂ©nements Ă©taient censĂ©s racontĂ©s par lui-mĂŞme dans cette vie tirĂ©e du manuscrit original, qui devait paraĂ®tre avec des notes et observations du savant Fontanini. Cette dernière circonstance ne pouvait manquer de faire reconnaĂ®tre l’imposture : pour cette fois, le bon Apostolo Zeno, qui avait eu la simplicitĂ© d’annoncer aussi cette nouvelle dans son journal, trouva la plaisanterie un peu forte, et, sans se brouiller entièrement avec Gigli, il en garda toujours un peu de rancune.
  • Vocabolario delle opere di Santa Caterina e della lingua sanese, 1717, in 4°. Nous avons fait connaĂ®tre plus haut cet ouvrage et le sort qu’il Ă©prouva. Les exemplaires Ă©chappĂ©s aux flammes et Ă  la saisie du Saint Office, sont en très-petit nombre et fort rares ; ils n’ont point de frontispice, et ne vont que jusqu'Ă  la lettre R. Gigli en refit depuis le manuscrit, qu'il conduisit jusqu'Ă  la fin de l’alphabet. Il fut imprimĂ© Ă  Lucques plusieurs annĂ©es après sa mort, par les soins d’un de ses disciples, sans date et sous le faux titre de Manilla nell’isole Filippine. Le Vocabolario Cateriniano remplit le 2e et le 3e volumes de l’édition des Ĺ“uvres complètes de Gigli, donnĂ©e Ă  Sienne, sous le titre de la Haye, en 1797, en 6 ou 7 volumes in-8°.
  • Il Pazzo di Cristo vaticinante, poesia fanatica, 1720, Rome, sous le faux titre de Sienne ; espèce de dithyrambe Ă  la louange et sur la nomination du grand-maĂ®tre de Malte Zondadari. L’auteur y fait parler et prophĂ©tiser, en style dithyrambique, ce Brandano dont il avait Ă©crit la vie.
  • Regole per la toscana favella dichiarate per la piĂą stretta e per la piĂą larga osservanza, in dialogo, etc. Rome, 1721, in-8° ; rĂ©imprimĂ© Ă  Lucques, 1754, in-8°, avec d'autres pièces qui ne sont point de notre auteur.
  • Gigli a fait rĂ©imprimer le Trattato della vera origine e del processo e nome della nostra lingua, et le Origini della volgar toscana favella du savant philologue siennois Celso Cittadini, et y a joint quelques opuscules inĂ©dits du mĂŞme auteur, tels que des notes sur les Prose del Bembo et sur la Giunta del Castelvetro, et un Trattato degl'idiomi, sous ce titre : Opere di Celso Cittadini sanese, etc., Rome, 1721, in-8°.
  • Lezioni di lingua toscana, con tre discorsi accademici, pubblicate da Catena, Venise, 1744, 1751, in 8°.
  • Diario sanese, Lucques, 1723, deux vol. in-4° ; ouvrage rempli d’érudition et de recherches sur l’histoire tant profane que sacrĂ©e de Sienne : l’auteur y travaillait encore lorsqu’il fut surpris par la maladie dont il mourut. Ce livre suffirait pour prouver l’étendue de son savoir, et combien de productions utiles il eĂ»t pu laisser après lui, s'il avait donnĂ© en gĂ©nĂ©ral une meilleure direction Ă  ses travaux. Sa Vie a Ă©tĂ© Ă©crite en italien par un Ă©crivain cachĂ© sous le nom arcadien d’Oresbio Agieo, Florence, 1746, in-4° de VIII et 188 pages, avec le portrait de Gigli, la liste (incomplète) de ses ouvrages tant imprimĂ©s qu’inĂ©dits, sa lettre au chevalier A.-F. Marmi, et cinquante-cinq lettres qui furent Ă©crites Ă  Gigli par les principales acadĂ©mies d’Italie, pour son Ă©dition des Ĺ’uvres de Sainte Catherine. Elles sont toutes rĂ©imprimĂ©es en tĂŞte du second volume de l’édition de ses Ĺ’uvres, citĂ©e dessus.

Notes et références

  1. Uberto Benvoglienti, cité dans l'Éloge historique de notre auteur.

Bibliographie

  • « Girolamo Gigli », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]
  • « Girolamo Gigli », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [dĂ©tail des Ă©ditions].

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