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Gilles Fabre

Gilles Fabre, né le à Blùmont (Meurthe-et-Moselle) et décédé le à Repaix (Meurthe-et-Moselle), est un peintre français.

Gilles Fabre
Gilles Fabre Ă  Repaix en 1989
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  73 ans)
Repaix
Nationalité
Activité
DĂ©corateur, peintre, publicitaire, professeur d'Ă©tat de dessin d'art
Formation
MaĂźtre
Camille Hilaire, Daniel Meyer, André Wahl
Mouvement

Biographie

NĂ© Ă  BlĂąmont (Meurthe-et-Moselle) le , Gilles Fabre affirme trĂšs tĂŽt sa volontĂ© d’ĂȘtre peintre et rien d’autre. Il n’a qu’une douzaine d’annĂ©es quand il reçoit en cadeau son premier chevalet confectionnĂ© par un prisonnier allemand. À seize ans, il obtient une dispense et rĂ©ussit le concours d’entrĂ©e de l’École nationale supĂ©rieure d'art et de design de Nancy. Camille Hilaire est son maĂźtre dans la classe de dessin. Il suit ensuite les cours Corlin Ă  l'École nationale supĂ©rieure des arts dĂ©coratifs de Paris, puis fait un dĂ©but de carriĂšre dans la publicitĂ© avant de prendre la direction d’un bureau d’études parisien[1].

En Mars 1965, Nicolas Karjensky, accroche pour la premiĂšre fois une toile de Gilles Fabre aux cimaises de la Galerie Cardo[2]. En novembre 1966, pour sa premiĂšre grande exposition personnelle Ă  la maison des jeunes et de la culture de Saint-Cloud, Fabre prĂ©sente comme un dĂ©fi cinquante-deux toiles consacrĂ©es au vieux Paris. Toutes les Ɠuvres trouvent preneur en moins d’une semaine. Fabre dĂ©missionne alors du bureau d’études fin dĂ©cembre 1966[3].

Sa vĂ©ritable vie d’artiste commence alors et dura quatre dĂ©cennies, Ă  Paris tout d’abord, puis dans son pays natal Ă  Repaix (Meurthe-et-Moselle) en 1980, oĂč il restaure une ancienne ferme lorraine de 1724 amĂ©nagĂ©e en cimaises. « La Maison du Peintre »[4] inaugurĂ©e le 7 fĂ©vrier 1993 avec une exposition rĂ©trospective ouvre pĂ©riodiquement chaque annĂ©e au public et prĂ©sente aussi les Ɠuvres des amis artistes comme Jean-Pierre Pophillat, Jean Abadie, MichĂšle Battut, Françoise Baumgarten, Anne Strasberg, Martine Leboeuf.

De son union, en juillet 1956, avec Christiane Aubry Gilles Fabre a quatre enfants : Véronique, Elisabeth, Bertrand et Laurence[5]. Sa seconde fille Elisabeth est également une artiste spécialisée dans les collages à thÚmes[6].

Membre de l'Académie de Stanislas[7] à partir de 1993, il en deviendra le président en 1999.

Artiste emblĂ©matique de Nancy et de sa rĂ©gion, Gilles Fabre est considĂ©rĂ© comme vĂ©ritable « peintre de la Lorraine » jusqu‘à son dĂ©cĂšs brutal le 19 aoĂ»t 2007[8].

ƒuvre

La premiÚre « période » de la carriÚre de Gilles Fabre fut consacrée principalement au vieux Paris, celui des belles en chapeau et robe longue prÚs des ponts de la Seine, des marchandes de quatre saisons, des coins de rues de Montmartre, des quais. Fabre faisait déjà du Fabre, présentant telles quelles les rues sombres de la « ville lumiÚre ».

Quelques annĂ©es plus tard il transcrira de mĂȘme la Lorraine retrouvĂ©e, rude, solide et secrĂšte. Pendant cette « seconde pĂ©riode » Fabre illustrera sans complaisance et d’un couteau rageur et vif des paysages aux fermes dĂ©labrĂ©es, des automnes boueux, des hivers figĂ©s dans des ciels et des eaux aluminium. Les natures dĂ©senchantĂ©es comme les architectures grises trouvĂšrent des amateurs que ce rĂ©alisme virtuose confortait dans leur quotidien.

Ce n’est que dans les annĂ©es quatre-vingt  lors de sa troisiĂšme pĂ©riode que Gilles Fabre devint vraiment « le Peintre de la Lorraine », d’une Lorraine qui avait enfin trouvĂ© des couleurs, des harmonies champĂȘtres gaillardes. Fabre Ă©tala largement toutes les teintes de vert qu’il avait rencontrĂ©es adolescent pendant ses heures d’école buissonniĂšre : le vert de vessie, l’anglais, l’olive, le cinabre vert foncĂ©. Il en fit aussi des camaĂŻeux fidĂšles alors aux profondeurs des forĂȘts tropicales ou aux sĂ©rĂ©nitĂ©s des rives asiatiques.

D’une part les Lorrains reconnaissaient leurs terres, leurs maisons aux larges porches ventrus, les routes bordĂ©es de peupliers, la fontaine et le clocher du village, leurs horizons. Et d’autre part les Cairotes ont achetĂ© les toiles d’Égypte pour y retrouver les nuances de leur ciel, les amoureux de Venise pouvaient contempler le vert profond et sans relief des canaux tandis que les touristes du ViĂȘt-Nam avaient subitement leur salon au milieu de la baie d’Halong. Parce que Fabre a laissĂ© de ses voyages les tĂ©moignages de vies locales authentiques, Ă©purĂ©es de tout exotisme frelatĂ©. Fabre a toujours peint la vĂ©ritĂ© de l’instant dans le parfum du jour et dans cette harmonie qui met le cƓur et l’Ɠil contents.

Son Ă©pouse, Christiane Fabre, est habilitĂ©e Ă  expertiser et dĂ©livrer des certificats des Ɠuvres de l'artiste. Elle s'attache Ă  rĂ©aliser l'Ɠuvre raisonnĂ© du peintre[9].

Toiles et lithographies

Vieux Paris

  • Quartier mĂ©diĂ©val, lithographie 64 Ă— 49 cm[10]
  • Ballade sur les quais Ă  Paris, 65 Ă— 61 cm[11]
  • Pont sur la seine, lithographie[12]
  • Vue de la place de Furstenberg, 45 Ă— 60 cm[13]

Intimisme

  • La fenĂȘtre de la maison fleurie, lithographie 53 Ă— 43 cm[14]
  • La chaise, lithographie 55 Ă— 75 cm[15]
  • Bouquet violet, huile sur toile 50 Ă— 60 cm[16]
  • Voilier sur la plage, huile sur toile 35 Ă— 27 cm[17]
  • Le chemin aux noisettes[18]
  • Fontaine devant une maison lorraine, huile sur toile 33 Ă— 41 cm[19]


Paysage lorrain

  • La Garde. Liocourt, huile sur toile 28 Ă— 36 cm[20]
  • Le clocher, huile sur toile[21]
  • Ferme lorraine, huile sur toile 30 Ă— 60 cm[22]
  • Vue de Nancy[23]
  • Attigny, pont de la SaĂŽne[24]

Souvenir de voyage

  • Strassenpartie in Cologny mit Blumenwagen, huile sur toile[25]
  • Venise, huile sur toile 81 Ă— 100 cm[26]
  • Vue sur le Nil, huile sur toile 27 Ă— 35 cm[27]

Expositions

Expositions personnelles

Expositions collectives

Musées et collections publiques

Prix et distinctions honorifiques

RĂ©ception critique

« Il y aurait, dans le style du rĂ©cit bien connu d'Alphonse Daudet “la derniĂšre classe”, un joli conte Ă  Ă©crire sur la base d'un souvenir de Gilles Fabre. Il porterait pour titre ces mots qui le rĂ©sument : “Le premier chevalet...”. Nul effort d'imagination ne serait nĂ©cessaire au conteur : il lui suffirait de camper les deux personnages centraux du rĂ©cit et de rapporter un simple fait Ă©mouvant d'une part, symbolique et prophĂ©tique de l'autre. Les deux “hĂ©ros” ?... Un garçonnet de onze ans si fĂ©ru de dessin et si avide Ă  la fois de se fondre, de se griser dans l'univers magique de la couleur, qu'il inspira Ă  un prisonnier allemand l'envie de collaborer Ă  sa maniĂšre Ă  l'incompressible vocation du futur artiste en lui confectionnant Ă  l'aide de bouts de bois ramassĂ©s çà et lĂ  un chevalet... Son premier chevalet ! Gilles Fabre en a utilisĂ©, maculĂ©, usĂ© bien d'autres depuis lors, des rudimentaires et des perfectionnĂ©s, mais aucun qui lui ait procurĂ© plus de joie et l'ai davantage engagĂ© dans son vĂ©ritable destin congĂ©nital. Bien plus certes que les annĂ©es d'Ă©tudes passĂ©es Ă  l'Ă©cole des beaux-arts de Nancy sous la direction du bon peintre qu'est Hilaire, constructeur et coloriste qui sut prolonger et humaniser les recherches du cubisme. Ou bien ensuite Ă  l'Ă©cole Nationale supĂ©rieure des Arts dĂ©coratifs Ă  Paris, sous la direction de Corlin.

Ce n'est point que Fabre tĂ©moigne la moindre ingratitude envers ses maĂźtres de naguĂšre, non, mais il ne leur dut nullement d'avoir Ă©tĂ©, par leur exemple ou leur enseignement, tout entier acquis Ă  la volontĂ© ambitieuse de se rĂ©aliser dans et par la peinture. Evidence qui ressort de la carriĂšre mĂȘme de Gilles Fabre qui, de son apprentissage dans la capitale de Stanislas et rue de la Tombe-Issoire, retint seulement, il est vrai qu'il est essentiel, le solide et vaste viatique de connaissances, de techniques, dont mĂȘme les gĂ©nies ne sont pas dispensĂ©s. Contrairement Ă  ce que tant d'imposteurs, de fumistes et de sophistes essaient de faire accroire aux moutons de Panurge des “avant-garde” saisonniĂšres.

Son adolescence conduisit Fabre au terme qui s'impose Ă  quiconque n'est pas fils de roi ou de magnat hĂ©rĂ©ditaire : le choix d'une carriĂšre, lequel implique souvent maintes Ă©tudes complĂ©mentaires, parfois spĂ©cialisĂ©es : Fabre refusa si peu d'ĂȘtre poly-spĂ©cialiste qu'il devint directeur d'un bureau d'Ă©tudes. Etonnez-vous dont si vous l'entendez parler architecture, acoustique, urbanisme, Ă©lectronique, chimie, arts graphiques avec une Ă©gale ampleur ou prĂ©cision d'information. Pourtant ne tentez pas de le persuader de persĂ©vĂ©rer dans cette voie oĂč il a rĂ©ussi : il ne se veut que peintre. Pour tout dire, il daterait presque sa naissance de 1960, ce qui le ferait aussi jeune que la derniĂšre nĂ©e de ses trois filles et le cadet mĂȘme de son fils. (Avouons Ă  sa place que cet heureux homme ajoute Ă  ses dons celui d'avoir su lier sa vie Ă  celle d'une compagne joignant la noblesse de caractĂšre Ă  la qualitĂ© de sa culture).

Gilles Fabre donc, le peintre, est en sa huitiÚme année... Pas mal, pas mal, l'enfant prodige. (Ne parlons pas de sa prestance de jeune premier ! mais uniquement de sa production.)

Des annĂ©es 60-64, nous avons vu (mais il les garde seulement Ă  titre de souvenirs) des toiles que tout biographe classerait dans sa pĂ©riode satirique. Je n'Ă©cris pas : expressionniste, car son â€œĂ©criture” Ă©tait celle d'un caricaturiste apte Ă  illustrer de compositions incisives, maints romans modernes. Je l'imagine aisĂ©ment donnant visage et corps et attitudes aux personnages de Courteline, de Jules Renard, de Mirabeau. Je prise si fort sa Fanfare, ses FrĂšres 4 bras, ses Blousons noirs, son 14 Juillet, que je regretterais qu'il ait abandonnĂ© la facture incisive, Ă©loquente qu'il leur donna si...

... Si, aprĂšs eux il n'avait peint certaine humble marchande de fleurs “Fleurs de trottoir”, non plus en Ă -plat ou en glacis, mais dĂ©jĂ  dans une matiĂšre plus modulĂ©e dont les rapports de nuances dĂ©signaient en lui le coloriste trĂšs sensible qui se complut Ă  reflĂ©ter sur une toile le plumage d'un Faisan, dont chaque touche est une gemme (Collection privĂ©e de Madame Fabre !).

Et puis Fabre a peint la Lorraine, sa Lorraine dont il conjugue la forte imprégnation à lui léguée par ses ascendants maternels avec l'héritage occitane qu'il tient du terroir montalbanais de ses aïeux paternels. La Lorraine des alentours de Lunéville, Blùmont son bourg natal, sont pays graves qui le prédisposÚrent à bien sentir La Bretagne granitique, mais Nancy avait grùce à Daum et Galle, paré d'arabesques et de couleurs subtiles l'art du verre : Fabre en a conservé le goût d'enclore en ses tableaux, des verreries, des céramiques à la fois précises et colorées qui offrent aux fleurs qu'il aime d'une attentive ferveur, de précieux supports. Des fleurs vivantes, des poteries, Fabre en pose donc devant les vieilles pierres auxquelles il voue une tendresse d'amant du passé.

Et voilĂ  ce qui nous livre la clef de la pĂ©riode actuelle oĂč Gilles Fabre se plaĂźt volontiers Ă  l'Ă©vocation des demeures anciennes, et mĂȘme des humbles maisons qui composent le dĂ©cor des quartiers populeux de Paris. Le pittoresque dĂ©dale de la Cour de Rohan la place de FĂŒrstenberg, les escaliers de la Butte (qui sont durs aux misĂ©reux, selon une complainte rĂ©cente), telle cour lĂ©preuse anonyme de banlieue ou de faubourg, lui permettent d'exprimer ce qu'il y a de plus humain en lui, mais en peintre autant qu'en optimiste dynamique d'aujourd'hui, il en conjure la mĂ©lancolie par l'Ă©clat d'un bouquet, voire par la joie d'un minuscule jardinet posĂ© sur la fenĂȘtre d'une soupente...

Dans quel style ces Ɠuvres-ci ?... Figuratif certes ! Fabre est trop intelligent pour ne pas se vouloir serviteur de l'art intelligible. Un aristarque de chef-lieu de canton lui a reprochĂ© son “habiletĂ© excessive”... (reproche Ă  ne pas adresser Ă  nombre de vedettes des tendances nouvelles). C'est vrai Fabre peut tout se permettre : le paysage, la nature morte, la figure, la composition. Il dispose d'une facilitĂ© spontanĂ©e d'un graphisme cursif et exact d'une vision aiguĂ« qui expliquent la montĂ©e brillante d'une carriĂšre qui en trois, quatre ans, a accumulĂ© les succĂšs, les prix, les distinctions. En sorte que ses amis sincĂšres souhaitent que ses rĂ©ussites ne jugulent pas le geyser de moyens qui est en lui, et que sa possession du “mĂ©tier” ne le dissuade pas de remettre s'il le faut sur le mĂ©tier vingt fois son ouvrage. Mais quiconque a vu ses tableaux sait qu'il est vraiment un peintre, un artiste dont rien de ce qu'il rĂ©alisera ne sera indiffĂ©rent au regard ni muet envers l'esprit et sentiment du spectateur. »

— Guy Dornand, critique d'art Ă  LibĂ©ration, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du prix de la critique, et auteur de biographies d'artistes et Gerard Klopp, Gilles Fabre 50 ans de passion 1946-1996, Woippy, Gerard Klopp, , 91 p. (ISBN 2-906535-08-7), p. 20-22-25-26

« Gilles Fabre,

L'Enfant sur la place qui dessinait des soleils sur les trottoirs et “des roses qui ne se fanent pas” sur les murs, est aujourd'hui un homme sans lois, ni modes, ni bruit qui accroche des pans de lumiĂšre dans les maisons sombres. »

— FĂ©lix Leclerc, Texte amical au peintre (mars 1969)

« Il existe tout un domaine de la peinture oĂč l'artiste, bien Ă  l'Ă©cart de la dĂ©clamation “historique” ou de l'imagination romantique, cherche Ă  s'exprimer par un contact Ă©troit avec le rĂ©el : je veux parler de l'Intimisme. Il y a des Intimiste du portrait : voyez EugĂšne CarriĂšre ; il y a des Intimistes de la nature morte : voyez Chardin ; des Intimistes de l'ambiance quotidienne : voyez Vermeer.

Il y a aussi, mais ils sont bien plus rares, des Intimistes du paysage : voyez Pissaro. Or, je revendique ce titre pour Gilles Fabre.

C'est par des touches minuscules et harmoniquement sĂ©parĂ©es que Pissaro, l'un des premiers, l'un des plus grands de l'Impressionnisme, rendait au spectateur l'Ăąme intime et profonde d'un paysage. C'est une toute autre technique que Gilles Fabre met en Ɠuvre. Mais il vise le mĂȘme rĂ©sultat et, par ses propres moyens l'atteint Ă  chaque coup, l'atteint avec le sourire. Voyez ces jeunes arbres au bord d'un ruisseau : leurs branches dĂ©pouillĂ©es se divisent et s'articulent sans la moindre raideur ; les roseaux au bord du ru sont autant d'ĂȘtres vivants se dressant vers le ciel ; quelques cailloux Ă©pars dans le courant font chanter l'eau, vous l'entendez et cependant, il reste un espace au loin pour le clocher qui pointe au-dessus du village.

Si Gilles Fabre s'intĂ©resse aux “fabriques”, Ă  la cour d'un ferme, Ă  la ruelle d'une banlieue, Ă  une impasse du vieux Paris, vous verrez les pierres se colorer aux nuances du souvenir, l'herbe pousser naĂŻvement entre les pavĂ©s, brin par brin, vous verrez un seuil usĂ© se souvenir du passĂ©, des volets branlants s'ouvrir dans un sourire fleuri oĂč se fermer sur de menus mystĂšres.

Rien lĂ -dedans de la technique pseudo-enfantine des NaĂŻfs ; tout au contraire un mĂ©tier sĂ»r, une vision fine, une conscience exacte de ce qu'il fait au moment oĂč il le fait : mais au-dessus et au-delĂ  de tout cela, une communion fervente avec le monde tel qu'il est.

Son talent Ă©vocateur est tel que tout son Ɠuvre est profondĂ©ment imprĂ©gnĂ© de fraternitĂ© humaine. »

— Emile de Bongnie, 1969, Toutes les nouvelles de Versailles

« Paysagiste, Gilles Fabre sait traduire une atmosphĂšre ; dessinant juste, aimant les pĂątes sensuellement travaillĂ©es, donnant Ă  ses toiles une sorte de fondu, mĂȘlant la prĂ©cision Ă  la suggestion. »

— Jean DalevĂšze, 1970, Les Nouvelles LittĂ©raires

« Peintre de la Lorraine, Gilles Fabre a su rendre la sévÚre beauté et la prenante austérité des images de son pays.

Sous son pinceau, le sol avare, les maisons basses prennent dans ses paysages toute leur sauvage grandeur.

Mais le caractÚre aimable, enthousiaste, de Gilles Fabre l'a porté aussi vers de plus riantes réalisations.

L'Île-de-France et son charme discret, Paris, non dans sa moderne architecture mais dans l'Ă©vocation de ses vieilles pierres ont retenu son regard et occupĂ© sa palette. D'oĂč ces toiles si remplies de vĂ©ritĂ© oĂč murs couverts de mousse et escaliers de Montmartre s'Ă©clairent Ă  la lueur des rĂ©verbĂšres d'antan.

La sensibilitĂ© de Gilles Fabre, son esprit d'observation lucide devaient le porter Ă  la reprĂ©sentation de la vie. Si ces portraits lui permettent de faire paraĂźtre Ă  la fois les traits et la psychologie de ses modĂšles, ces scĂšnes de la Vie Parisienne, lors de ce qui fut, paraĂźt-il, la “Belle Epoque”, ne peuvent qu'enchanter nos yeux et nos imaginations. Ainsi, nous voyons Ă©voluer parmi fiacres, coupĂ©s et landaus, tous les petits artisans du pavĂ©, dans un rĂ©alisme poignant mais malgrĂ© tout souriant. »

— Marcel Achard de l'AcadĂ©mie française, mars 1973, en prĂ©face du livre, Gilles Fabre, 50 ans de passion : 1946-1996, GĂ©rard Klopp, (ISBN 2-906535-08-7)

« Quand on regarde les toiles de Gilles Fabre, on est tentĂ© de paraphraser le fameux tĂ©lĂ©gramme du romancier naturaliste Paul Alexis, en rĂ©ponse Ă  l'enquĂȘte de Jules Huret, et d'Ă©crire “Art figuratif pas mort. Lettre suit”.

Oui, Fabre n'a pas honte de se présenter comme un artiste figuratif. Bien plus, il revendique l'étiquette et il tire orgueil d'aimer et de vous faire aimer une peinture qui, parce qu'elle n'a pas de date, ne datera jamais et qui conservera dans la nuit des temps tout son sens.

Il sait la beauté d'un geste ou d'un sourire, la grùce d'une feuille ou d'une fleur, le charme de toutes les femmes et parce qu'il est magnanime et sensible, il nous offre avec une prodigalité sans limites une manne inépuisable de beaux fruits pulpeux et duvetés.

Prodigieusement doué, nanti de tous les dons il y compris celui de savoir discipliner, quand il le faut, sa fougue et sa vigueur, il s'attaque à pleine dents aux thÚmes éternels qui se présentent aux peintres : paysages, personnages, natures mortes, et nous les propose, décantés, sublimés, à la fois pareils et dissemblables et marqués, les uns et les autres, du sceau d'un authentique talent et d'un tempérament exceptionnellement riche. »

— AndrĂ© Flament, PrĂ©sident des peintres tĂ©moins de leur temps, 1974

« Certes, Gilles Fabre est figuratif, et il s'en flatte. Mais c'est un figuratif qui a sa patte bien à lui, la patte d'un peintre dont la sensibilité est évidente. Il y a dans ses oeuvre un mélange de vigueur et de légÚreté, voire de délicatesse. Il voit tout avec l'oeil du poÚte et l'on imagine bien Francis Jammes ou Paul Fort se promenant, une fleur à la bouche au milieu de ses prairies verdoyantes, de ses champs de neige ou de son humide Camargue. »

— Pierre Pascaud, Le Parisien libĂ©rĂ©, 1980

« Gilles Fabre qui sait, dans le silence de l'atelier, "se battre" avec la toile, juge celle-ci achevée, seulement quand toute trace d'effort est effacée. »

— Maguy Furhange, Inter-Magazine, 1989

« Une saisissante atmosphĂšre de songe, de rĂȘverie, enveloppe cette promenade Ă©mouvante de vĂ©ritĂ©. Quelle fraicheur dans ses toiles, toujours une facture solide, et quelle joie aussi ! »

— Francis B. Conem, L'Amateur d'Art, 1990

« Avec cet album magnifique "50 ans de passion", Gilles Fabre nous offre le privilĂšge de contempler un panorama de 50 ans de peinture, qui non seulement tĂ©moigne de l'Ă©volution de son art, mais aussi et surtout de sa vision du monde. En effet, ce qui nous apparaĂźt de plus en plus clairement c'est cet accouchement d'une vision du monde que rĂ©alise sa peinture. Et dans cet ouvrage, ce cheminement nous est prĂ©sentĂ© de façon presque didactique. C'est l'odyssĂ©e de quelqu'un qui progressivement dĂ©couvre un monde oĂč Dieu affleure derriĂšre chaque chose. »

— Jean-Pierre Maubert, Maire de Conflans et crĂ©ateur du MusĂ©e Gilles Fabre, mars 1996, dĂ©but de l'introduction du livre, Gilles Fabre, 50 ans de passion : 1946-1996, GĂ©rard Klopp, (ISBN 2-906535-08-7)

« Les "grands classiques" de Fabre, avec les fermes lorraines et les campagnes : les murs ont une Ă©paisseur palpable, les fleurs une vie insolente. Mais cette peinture ne se veut seulement "jolie" : Fabre s'enferme en son jardin, derriĂšre les grilles, les clĂŽtures ou les barriĂšres pour mieux ouvrir Ă  l'Ɠil un lointain, un ailleurs peuplĂ© de nos imaginations. les toiles vont du secret (d'une fenĂȘtre close) Ă  la lumiĂšre de l'horizon et cette respiration picturale qui s'amplifie avec une sorte de dĂ©fi permanent lancĂ© Ă  la fin inĂ©luctable des choses. »

— Paul Leboeuf de L'Est rĂ©publicain, auteur du livre, Gilles Fabre, Serge Domini, (ISBN 9782354750022)

« L'ami Gilles,

Aux expositions ou dans la maison de Repaix, les visiteurs rencontraient le peintre Fabre c'est-Ă -dire un personnage reconnu, respectable et Ă©coutĂ© : le maĂźtre devant son Ɠuvre. Mais cet aspect trĂšs officiel de relations ne doit pas faire oublier l'ami Gilles, le copain, l'Ă©ternel potache, le gamin friand de farces, de bons mots d'histoires grivoises. DerriĂšre sa peinture sereine et rangĂ©e, Gilles Ă©tait restĂ© un enfant turbulent, un joueur des mots comme un arrangeur des couleurs, un amateur de cocasseries comme des plats exotiques raffinĂ©s. Pour ses compositions sur la toile, il ordonnait les pots de fleurs au bord des fenĂȘtres mais dans sa tĂȘte il Ă©tait le lierre qui court sauvage et imprĂ©visible, la vigne vierge et folle ce ruisseau frais qui s'Ă©gare dans les prĂ©s, ce chemin qui disparaĂźt au bord d'un bois et qui mĂšne vers un ailleurs que lui seul pouvait inventer dans sa tĂȘte, cette ferme lorraine si surprenante car si solitaire. Le peintre Fabre ne saurait faire oublier l'ami Gilles, celui qui Ă©tait le plus heureux des hommes Ă  une table entourĂ© d'amis vĂ©ritables, d'amoureux des grands noms de bourgogne, le Gilles qui jamais ne renia les amis d'enfance, les petits qu'on oublie trop facilement, les anciens qui l'aidĂšrent dans sa bohĂšme. L'ami Gilles goĂ»teur de la vie, gĂ©nĂ©reux en rires, en mots, en soutiens, en tout. L'ami Gilles ouvert comme un arc-en-ciel. »

— Paul Leboeuf, Ă©loge funĂšbre, 24 aoĂ»t 2007

Notes et références

  1. Biographie de Gilles Fabre sur le site Active-Art.net,en ligne sur
  2. « Peintres et graveurs lorrains (1833-1980) » de Ladislas Harcos sur le site de artlorrain.com, en ligne sur
  3. Le peintre lorrain Gilles Fabre au « musée Gilles Fabre » de Conflans-en-Jarny, en ligne sur
  4. La maison du peintre Gilles Fabre, en ligne sur
  5. Biographie de Gilles Fabre dans le whoswho, en ligne sur
  6. Gille Fabre et sa fille, la parenthÚse enchantée, en ligne sur
  7. « FABRE Gilles », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) (consulté le ).
  8. La Lorraine perd son peintre, Est Républicain du 21 août 2007, en ligne sur
  9. Vidéo - Christiane Fabre à l'exposition de Baccarat, à voir sur www.dailymotion.com
  10. Quartier médiéval, en ligne sur gazette-drouot.com
  11. Ballade sur les quais Ă  Paris, en ligne sur wdartgallery.com
  12. Pont sur la seine, en ligne sur drouot.com
  13. Vue de la place de Furstenberg, en ligne sur invaluable.com/artist
  14. La fenĂȘtre de la maison fleurie, en ligne sur gazette-drouot.com
  15. La chaise, en ligne sur wdartgallery.com
  16. Bouquet violet, en ligne sur catawiki.com
  17. Voilier sur la plage, en ligne sur invaluable.com
  18. Le chemin aux noisettes, en ligne sur https://jcb1
  19. Fontaine devant une maison lorraine, en ligne sur invaluable.com
  20. La Garde. Liocourt, en ligne sur gazette-drouot.com
  21. Le clocher, en ligne sur lefloch-drouot.fr
  22. Ferme lorraine, en ligne sur invaluable.com/artist/fabre-gilles
  23. Vue de Nancy, en ligne sur https://jcb1
  24. Attigny, pont de la SaĂŽne, en ligne sur https://jcb1
  25. Strassenpartie in Cologny mit Blumenwagen, en ligne sur http://www.artnet.fr/artistes/gilles-fabre
  26. Venise, en ligne sur picclick.fr
  27. Vue sur le Nil, en ligne sur invaluable.com/artist
  28. Espace Musée Gilles Fabre, en ligne sur www.conflans-en-jarnisy.fr
  29. Étang au crĂ©puscule Ă  la PrĂ©fecture de Nancy, sur m.facebook.com
  30. Académie nationale de Metz, en ligne sur documents.irevues.inist.fr
  31. Liste des membres en ligne sur documents.irevues.inist.fr

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Jean-Marie Diligent, « Le village a perdu son peintre », Villages lorrains, no 120,‎ , p. 14-15Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Gilles Fabre (prĂ©f. Marcel Achard), 50 ans de passion : 1946-1996, GĂ©rard Klopp, (ISBN 2-906535-08-7, prĂ©sentation en ligne)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Paul LebƓuf, Gilles Fabre, Serge Domini, (ISBN 9782354750022, prĂ©sentation en ligne)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jacques Dubois, « Pour Gilles Fabre : l'aventure artistique a commencĂ© dĂšs l'enfance », Amateur d'art, no 25,‎ , p. 497-498 (OCLC 888102580)
  • (en) « Fabre, Gilles », dans Benezit Dictionary of Artists, Oxford University Press (ISBN 9780199899913, OCLC 5695678717)

Liens externes

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