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Giardini Margherita

Les giardini Margherita (« jardins Marguerite » en français) sont un parc public de Bologne, en Italie, inauguré en 1879. C’est le parc urbain le plus étendu et le plus fréquenté de la ville.

Giardini Margherita
Image illustrative de l’article Giardini Margherita
Les giardini Margherita en 2014.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Émilie-Romagne
Province Ville métropolitaine de Bologne
Commune Bologne
Quartier Santo Stefano
Superficie 26 ha
Histoire
Ouverture 6 juillet 1879
Ancien(s) nom(s) Passeggio Regina Margherita
Caractéristiques
Type parc public
Gestion
Propriétaire commune de Bologne
Ouverture au public oui
Lien Internet https://www.giardinimargherita.com/
Accès et transport
Stationnement parking payant via Sabbioni
Bus 30 101
Localisation
CoordonnĂ©es 44° 28′ 57″ nord, 11° 21′ 09″ est

Histoire

1868-1879 : de la conception à l’inauguration

En 1868, la commune de Bologne achète pour 150 000 lires italiennes un terrain au comte Angelo Tattini, qui avait auparavant Ă©tĂ© occupĂ© par un couvent de l’ordre des Clarisses, depuis dĂ©truit, dans le but d’en faire un parc public[1]. Le plan des jardins est dessinĂ© par Ernesto Balbo Bertone, comte de Sambuy, expert de jardins et maire de Turin, dĂ©jĂ  connu pour le parc du Valentino Ă  Turin[1] - [2].

Le plan s’inspire des grands espaces verts des principales villes italiennes et des jardins à l’anglaise[2]. Il suit une typologie de parc en vogue au XVIIIe siècle dans laquelle l’espace n’est pas divisée géométriquement à l’aide de haies, arbres et structures artificielles comme dans le jardin à l'italienne, mais laissé ouvert avec une juxtaposition d’éléments naturels (arbrisseaux, arbres, ruisseaux) et artificiels (ruines et petits temples)[1]. Le comte de Sambuy choisit les plantes et les arbres (cèdres, magnolias, platanes, tilleuls, marronniers et chênes), ainsi que la disposition des éléments à l’intérieur de l’espace. Le plan comporte de longues allées ombragées par les arbres principaux et secondaires ; un petit lac avec une île artificielle surmontée d’un chalet en bois accessible par un petit pont, entouré de faux rochers en sélénite et alimenté par le canale di Savena ; des bosquets naturels et des champs[1]. Le parc d’aujourd’hui respecte encore en grande partie ce plan[1].

L’architecte officiel de la ville Giuseppe Tubertini supervise les travaux[2], qui dĂ©butent en 1874[3] ou 1875[4]. En 1876, pendant les travaux, une grande nĂ©cropole Ă©trusque est dĂ©couverte sur le site. La plupart des 172 tombes trouvĂ©es lors des fouilles sont dĂ©placĂ©s dans le musĂ©e archĂ©ologique de Bologne[1]. Plusieurs tombes en marbre sont laissĂ©es dans le parc et sont encore visibles aujourd’hui[3].

Les giardini sont inaugurés quatre ans plus tard, en 1879[4]. Leur nom initial est « Passeggio Regina Margherita » (« promenade reine Marguerite »), en honneur de la reine Marguerite de Savoie, venue avec son mari Umberto Ier visiter la ville l’année précédant l’inauguration[1].

De 1879 à la fin du XIXe siècle : un parc animé

À son ouverture, le parc est fréquenté aussi bien par les nobles et les haut-bourgeois, qui y viennent en carrosses, que les classes plus pauvres[1]. Les premiers participent aux ballets tenus dans le chalet tandis que les seconds préfèrent les tours en barque sur le lac, rendus possibles par un service de location aujourd’hui disparu, ou assistent aux concerts de l’orchestre municipal[1] - [3].

En 1888, les giardini accueillent l’Esposizione emiliana d'agricoltura e d'industria (« Exposition Ă©milienne d’agriculture et d’industrie »), une foire consacrĂ©e Ă  deux secteurs fondamentaux de l’économie de la rĂ©gion, qui accueille environ 500 000 visiteurs. Pour cette occasion, le parc est dĂ©corĂ© de nouvelles fontaines et statues[1]. L’une de ces fontaines est dĂ©montĂ©e après la foire pour ĂŞtre remontĂ©e dans le jardin de la Montagnola[3]. Les giardini accueillent les pavillons des entreprises locales, des restaurants et des spectacles. Deux autres Ă©vènements se dĂ©roulent Ă  Bologne au mĂŞme moment : l’Esposizione Nazionale di Belle Arti (« Exposition nationale des beaux-arts ») dans le complexe San Michele in Bosco, reliĂ© aux giardini par un funiculaire et une ligne de tramway ; et la cĂ©lĂ©bration des 800 ans de l’universitĂ© de Bologne[1]. La mĂŞme annĂ©e est inaugurĂ© sur la Piazza Maggiore le monument dĂ©diĂ© Ă  Victor-Emmanuel II de Giulio Monteverde, qui sera dĂ©placĂ© dans le parc en 1944 par la RĂ©publique sociale italienne, hostile Ă  la maison de Savoie[4].

En 1893, le chalet en bois est détruit lors d’un incendie[5].

Les décennies suivantes voient le parc accueillir des courses automobiles et hippiques[2].

XXe siècle : nouveaux aménagements

Le nouveau chalet-restaurant, en 2011.

De nouveaux aménagements sont réalisés au XXe siècle, comme une laiterie adossée à une petite étable, aujourd’hui disparue[1]. En 1910, un nouveau chalet-restaurant de style Art nouveau est réalisé par l’architecte Edoardo Collamarini (1863-1928)[5]. En 1917, l’école élémentaire Fernando Fortuzzi est construite au centre du parc. Elle est destinée aux enfants fragiles, basée sur l’idée qu’étudier dans un espace vert en dehors de la ville améliorerait leur santé[3].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, à cause de la pénurie alimentaire qui touche Bologne, les giardini — comme tous les autres espaces verts de la ville — sont transformés en potagers urbains, dit « potagers de guerre »[1].

Un petit zoo est inauguré dans les années 1940, qui accueille des cervidés, des chèvres et deux lions provenant des campagnes coloniales italiennes en Éthiopie[1].

Le , le chalet-restaurant, Ă  l’ambandon depuis plusieurs annĂ©es, est restaurĂ© et transformĂ© en bibliothèque communale pour les enfants. Celle-ci compte initialement 2 800 ouvrages, donnĂ©s par le club bolognais de l’association fĂ©ministe Soroptimist et par le dĂ©partement d’assistance scolaire de la ville[6] - [7]. Le toit du bâtiment est Ă©quipĂ© de transats et parasols pour lire en plein air[7]. Elle est accompagnĂ©e d’un centre rĂ©crĂ©atif dotĂ© de jeux de tables et d’une tĂ©lĂ©vision[6]. En 1956, sa gestion devient indĂ©pendante de la ville[7]. En 1960, un observatoire astronomique est installĂ© sur son toit[6].

La bibliothèque ferme en 1977 pour n’être rouverte qu’en 1988, grâce à des subventions publiques, dans la Villa Mazzacurati[6] - [7]. Le zoo ferme dans les années 1980 après la mort de tous ses animaux, et est remplacé par une reconstitution d’un village étrusque à visée didactique pour les étudiants, ainsi que de grandes serres[2] - [3].

XXIe siècle

Les anciennes serres abritent aujourd’hui un espace de coworking et un potager, et accueillent des événements destinés aux jeunes enfants. L’été, un bar-restaurant y est ouvert ainsi qu’un espace destiné aux concerts[1].

Localisation

Les giardini sont situés en dehors des murs de la vieille ville, entre la Porta Santo Stefano et la Porta Castiglione, dans le quartier Santo Stefano[2] - [8].

Galerie de photographies

  • Vue d’une fontaine sur le lac.
    Vue d’une fontaine sur le lac.
  • Vue du lac.
    Vue du lac.
  • Vue de bancs du parc.
    Vue de bancs du parc.
  • Reconstitution d’une maison Ă©trusque.
    Reconstitution d’une maison étrusque.

Références

  1. (it) Maria Grazia Masotti, « I Giardini Margherita di Bologna », sur ilTurista.info (consulté le ).
  2. (it) Barbara Baraldi, 1001 cose da vedere a Bologna almeno una volta nella vita, Newton Compton Editori, , 540 p. (ISBN 9788822714794, lire en ligne).
  3. (en) « How to visit Giardini Margherita, Bologna », sur www.touremiliaromagna.it (consulté le ).
  4. (it) Touring club italiano, Emilia Romagna: Bologna, le cittĂ  d'arte, il Po e la Riviera adriatica, la pianura e l'Appennino, Touring Editore, , 320 p. (ISBN 9788836523467, lire en ligne), p. 72.
  5. (it) « 1910 - La palazzina liberty ai Giardini Margherita - Cronologia di Bologna dal 1796 a oggi », sur Biblioteca salaborsa (consulté le ).
  6. (it) « 1954 - La biblioteca dei ragazzi ai Giardini Margherita - Cronologia di Bologna dal 1796 a oggi », sur Biblioteca salaborsa (consulté le ).
  7. (it) « Mostra: Da cento anni per tutti. Libri e pubblica lettura a Bologna 1909-2009 », sur badigit.comune.bologna.it (consulté le ).
  8. (it) « I cartigli di bologna », sur Biblioteca salaborsa (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Silvia Cuttin et Adriano Agrillo, I Giardini Margherita: storia, racconti, immagini, Pendragon, , 132 p. (ISBN 9788883426612)

Articles connexes

Liens externes

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