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Georges Hayem

Georges Hayem, de son vrai nom Georges Isaac, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un médecin des hôpitaux de Paris, d'abord spécialiste du système digestif puis considéré comme l'un des pères de l'hématologie[1], professeur à la Faculté de médecine de Paris et membre de l'Académie de médecine.

Georges Hayem
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nationalité
Domicile
Activités
Père
Simon Hayem (d)
Fratrie
Charles Hayem
Anna-Louise Hayem (d)
Armand Hayem
Conjoint
Hélène Javal (d)
Enfant
Paul Hayem (d)
Vue de la sépulture.

Biographie

Georges Hayem est le fils de Flore Abraham (1817-1878) et de Simon Hayem (1811-1895) ; il a pour frères Charles Hayem, Armand Hayem et Julien Hayem (1847-1932). Son père, qui avait créé une grande maison de commerce dans le quartier du Sentier, l'encourage à suivre la voie commerciale pour préparer sa succession. Après ses années de scolarité primaire, il entre au lycée Bonaparte dans le but de poursuivre des études commerciales. Mais il est très rapidement attiré par les sciences : il est reçu Bachelier ès sciences en 1861 et s’inscrit à la Faculté de Médecine.

Major de l’externat, en , il réussit le concours de l’internat en 1863 et il est affecté à Bicêtre. Le , il entre aux Enfants Malades puis à Lariboisière avant de devenir l’interne puis l'assistant d’Alfred Vulpian à l'Hôpital de la Salpêtrière. Sa Médaille d’Or de l’internat lui permet d’effectuer deux années supplémentaires dans le service Auguste Ambroise Tardieu. Il soutient sa thèse de Doctorat en Médecine ayant pour titre Etudes des diverses formes d’encéphalite (Anatomie et physiopathologie), le . En 1872, il est reçu à l'agrégation en soutenant deux thèses : Des bronchites (pathologie générale et classifications) (1869), Des hémorragies intra-rachidiennes (1872). En 1872, il est admis au Bureau Central des hôpitaux. Après un passage à l’Hôpital de la Charité, où il est suppléant de Jean-Baptiste Bouillaud. Enfin, il obtient le poste de chef de service à l’hôpital Saint-Antoine où il restera trente trois ans. Il dirige la Revue des sciences médicales en France et à l'étranger[2]. Il est membre de la Société de biologie[3].

En 1879, à l'âge de 37 ans, il est désigné à la chaire de Thérapeutique et de Matière médicale de la Faculté de médecine de Paris. Pendant 15 ans son enseignement sera fondé sur des recherches expérimentales personnelles et sur des observations cliniques. Ses travaux sur la transfusion sanguine, en 1881, marquent une étape importante dans l’histoire de cette thérapeutique et le nom de Georges Hayem reste attaché à cette méthode.

C’est avec difficulté qu’il réussit à se voir attribuer un laboratoire d’expérimentation digne de ce nom alors que durant de nombreuses années il mène ses recherches dans des conditions précaires. En 1879 et 1880, il poursuit à l’École vétérinaire de Maison-Alfort, avec Gustave Barrier[4] des expériences sur la coagulation sanguine.

En 1893, il obtient la chaire de Clinique Médicale, alors installée à l’Hôpital Necker et il réussit à la faire transférer à Saint-Antoine : « Il attendit plusieurs années les constructions qui en font une clinique modèle, avec ses laboratoires particuliers et son propre amphithéâtre relié aux salles des malades » écrivait Paul Busquet, dans la biographie qu’il lui a consacré.

Le , il est élu membre de l’Académie de médecine à la section de thérapeutique. Le , frappé par la limite d’âge, alors qu’il abandonne son service de Clinique Médicale, ses collègues, ses élèves, ses amis se réunissent à l’amphithéâtre de la Clinique pour lui remettre sa médaille exécutée par Paul Roger-Bloche[5]. En 1917, il devient vice-président de l’Académie puis président l’année suivante.

Il est le premier président et fondateur de la Sociéte Française d'hématologie en 1931.

Tombeau de Georges Hayem au cimetière du Père-Lachaise à Paris.

Il meurt le en son domicile dans le 16e arrondissement de Paris[6] et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (7e division).

Travaux scientifiques

L’œuvre de Georges Hayem est considérable, en particulier dans le domaine de l’hématologie. « Si la naissance de la clinique est contemporaine de l'arrivée des médecins sur la scène de l'hôpital, il faut encore attendre quelques années pour que la méthode expérimentale quitte le laboratoire de physiologie pour devenir l'outil de la compréhension des maladies et de la thérapeutique. C'est à ce moment essentiel de l'histoire de la pensée médicale que sont données Les leçons sur les modifications du sang de Georges Hayem, publiées en 1881. Avec G. Hayem se dessinent une explication des modes d'action de la thérapeutique et une nouvelle discipline, l'hématologie, qui s'organise à partir d'un objet scientifique : le sang »[7].

C’est lui qui, le premier, décrivit en 1877, l’érythroblaste « chez l’adulte, les hématies sont générées par les hématoblastes » écrivait-il[8]; il étudia ensuite la coagulation, qu’il fit connaître dans d’importants mémoires publiés en 1878[9] et 1879 et son nom reste attaché à la physiologie de l’hémostase, avec le « clou plaquettaire de Hayem » ou le temps de coagulation[10]. En 1889, il publia un volume intitulé Du sang et de ses altérations anatomiques : dans cet ouvrage, il écrivait : « L’avenir appartient à l’hématologie : c’est elle qui nous apportera la solution des grands problèmes nosologiques ». Les recherches ultérieures ont confirmé le bien-fondé de ses travaux.

Les travaux sur le système nerveux sont d’ordre expérimental, anatomo-pathologique et clinique : ils portent sur l’encéphalite, le ramollissement cérébral, les myosites, l’atrophie musculaire …

Le système digestif fut aussi l’une des préoccupations de Hayem et de ses élèves : il publia ses observations dans un important ouvrage, qui fut repris dans le Traité de Médecine et de Thérapeutique en 1897, avec la collaboration de son élève Gaston Lion, puis réédité en 1913[11]. Il convient enfin de mentionner ses publications sur les affections du foie : les cirrhoses, les ictères, les hépatites …

Le surnom de "Dr choléra", qui lui fut parfois attribué est lié aux succès inespérés qu’il obtint dans le traitement de cette affection en luttant contre la déshydratation par des injections intra veineuses au moment des épidémies[12].

« Sa vie fut un modèle de labeur, de perspicacité et de conscience scientifique : c’est une des figures les plus originales et les plus remarquables parmi les médecins de notre temps » écrivait le professeur Albert Dastre en 1911 dans son éloge du professeur Hayem.

Le nom de Hayem fut donné en 1935 à la place du Docteur-Hayem dans le quartier de la Muette à Paris. L'Institut de recherche sur les leucémies de l'hôpital Saint-Louis porte son nom depuis 1960.

Ĺ’uvres et publications

Georges Hayem, in: Centenaire de la Faculté de Médecine de Paris 1794-1894, Impr. Nationale, Paris, 1896, p. 354.
  • Contribution Ă  l'Ă©tude histologique du cancer de l'estomac : classement des types, impr. de Mame (Tours), [s.d.], lire en ligne sur Gallica.
  • Études sur le mĂ©canisme de la suppuration, A. Delahaye (Paris), 1870, lire en ligne sur Gallica.
  • Des hĂ©morrhagies intra-rachidiennes, [thèse prĂ©sentĂ©e au concours pour l'agrĂ©gation (section de mĂ©decine et de mĂ©decine lĂ©gale), et soutenue Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine de Paris le ], A. Delahaye (Paris), 1872, Texte intĂ©gral.
  • De la mĂ©ningite dans l'Ă©rysipèle de la face, [leçon de la Clinique mĂ©dicale de la CharitĂ© recueilie par M. Chevallereau], Imp. A. Parent (Paris), 1875, lire en ligne sur Gallica.
  • Leçons cliniques sur les manifestations cardiaques de la fièvre typhoĂŻde, [recueillies par Boudet de Pâris],Progrès mĂ©dical (Paris) , 1875.
  • Notice sur les travaux scientifiques, Impr. Barousse (Paris), 1876, Texte intĂ©gral.
  • Eloge de M. Le Courtois, prononcĂ© Ă  la SociĂ©tĂ© anatomique (), impr. de Cerf et fils (Versailles), 1876, lire en ligne sur Gallica.
  • Recherches sur l'anatomie normale et pathologique du sang, G. Masson (Paris), 1878, lire en ligne sur Gallica.
  • «Recherches sur l'Ă©volution des hĂ©maties dans le sang de l'homme et des vertĂ©brĂ©s», in: Archives de physiologie normale et pathologique, G. Masson (Paris), 1878, tome 5, sĂ©rie 2, p. 693-734; tome 6, sĂ©rie 2, p. 201-262; p. 577-613, Texte intĂ©gral.
  • Leçons sur les modifications du sang sous l'influence des agents mĂ©dicamentaux et des pratiques thĂ©rapeutiques, [par Georges Hayem,recueillies et rĂ©digĂ©es par Lucien Dreyfus-Brisac(1849-1903)], G. Masson (Paris), 1882, lire en ligne sur Gallica.
  • Notice sur les travaux scientifiques, [avec un supplĂ©ment 1879-1882], G. Masson (Paris), 1882, Texte intĂ©gral.
  • Traitement du cholĂ©ra, G. Masson (Paris), 1885.
  • Du Sang et de ses altĂ©rations anatomiques, G. Masson (Paris), 1889, lire en ligne sur Gallica.
  • ExposĂ© des titres et des travaux scientifiques, [Ă©dition de 1887 augmentĂ©e d'une liste complĂ©mentaire des publications de l'auteur de 1887 Ă  1893], G. Masson (Paris), 1893, Texte intĂ©gral.
  • De la valeur clinique du chimisme stomacal, [rapport de M. le professeur G. Hayem], Association typographique (Lyon), 1894, lire en ligne sur Gallica.
  • Leçons de thĂ©rapeutique, [Les agents physiques et naturels], G. Masson (Paris), 1894, Texte intĂ©gral.
  • Des Injections salines intra-veineuses, [Leçon inaugurale faite Ă  l'hĂ´pital Saint-Antoine et recueillie par Lenoble], G. CarrĂ© et C. Naud (Paris), 1896.
  • Leçons sur les maladies du sang, [recueillies par E. Parmentier et R. Bensaude], Masson (Paris), 1900, lire en ligne sur Gallica.
  • Notice sur les titres et travaux scientifiques, Masson et Cie (Paris), 1901, Texte intĂ©gral.
  • Les Ă©volutions pathologiques de la digestion stomacale, Masson (Paris), 1907, lire en ligne sur Gallica.
  • De l'emploi du sous-nitrate de bismuth dans les maladies du tube digestif, [G. Steinheil (Paris)], 1907.
  • De l'application de l'examen du sang pur au diagnostic des maladies infectieuses, [confĂ©rence faite Ă  la SociĂ©tĂ© de mĂ©decine et de climatologie de Nice, le ], impr. de l'"Éclaireur" (Nice), 1915, lire en ligne sur Gallica.
  • De la formation du sang dans les cellules vaso-formatives des oiseaux, impr. de L. Maretheux, [1915].
  • HĂ©matoblaste. Troisième Ă©lĂ©ment du sang, [Avant-propos et annotations, par le docteur L. Rivet, mĂ©decin des hĂ´pitaux], Les Presses Universitaires de France (Paris), 1923, lire en ligne sur Gallica.

Legs scientifique

  • Solution de Hayem[13]
  • Chambre de Hayem
  • Signe de Hayem et Sonneburg
  • Maladie ou syndrome de Hayem-Widal[14]: anĂ©mie hĂ©molytique acquise.
  • Syndrome de Jaksch-Hayem
  • Syndrome de Georges Hayem et Knud Faber.

Notes et références

  1. Jean Bernard : «Les journaux et revues de l'hématologie française», in: Hématologie, Volume 1, Numéro 1, 7-8, Janvier - Février 1995,"Note historique", Texte intégral.
  2. Revue des sciences médicales en France et à l'étranger, Archives en ligne
  3. Membres de la Société de biologie de 1848 à 1940.
  4. Gustave Barrier (1853-1945) était professeur à Maisons-Alfort, membre de l’Académie de Médecine - section vétérinaire.
  5. « Les cérémonies médicales. La médaille du Professeur Hayem », in: Paris médical : la semaine du clinicien, 1911, n° 04, partie paramédicale, p. 707-14, Texte intégral.
  6. Archives de Paris 16e, acte de décès no 1554, année 1933 (page 16/31)
  7. P. Triadou: «Quelques éléments d’histoire de l’hématologie biologique», in: Annales de Biologie Clinique, Volume 58, Numéro 1, 19-28, Janvier - Février 2000, Histoire de la biologie clinique, Texte intégral.
  8. Des Hématoblastes et de la coagulation du sang, Paris, O. Doin, 1878 (Érythropoïèse)
  9. Recherches sur l’anatomie normale et pathologique du sang, Masson
  10. les laboratoires d'analyses médicales utilisent le temps de coagulation en tube (ou méthode de l'éprouvette) ou temps de Hayem (ou méthode de Hayem)
  11. Maladies de l'estomac, par Georges Hayem et Gaston Lion, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1913 note: Brouardel et Gilbert. Nouveau traité de médecine et de thérapeutique publié en fascicules, sous la direction de MM. A. Gilbert,... L. Thoinot,...
  12. Traitement du choléra, par Georges Hayem, Paris, G. Masson, 1885
  13. (en) Hayem's solution dans le site who named it
  14. « Sur une variété particulière d'ictère chronique. Ictère infecteux chronique splénomégalique », in: La Presse médicale, 9 mars 1898, 21, p. 121-5, Texte intégral

Annexes

Bibliographie

  • Émile Duval : Concours des prix de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine. M. Hayem, juge et partie l'un de ces concours, Alcan-LĂ©vy (Paris), 1890.
  • «Hayem (Georges)», in: Dictionnaire national des contemporains, [contenant les notices des membres de l'Institut de France, du gouvernement et du parlement français, de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine], sous la dir. de C.-E. Curinier,Office gĂ©nĂ©ral d'Ă©d. de librairie et d'impr. (Paris), 1899-1919, tome 4, p. 28-29, lire en ligne sur Gallica.
  • « Biographie du Professeur Hayem Â», in : Le Rictus : journal humoristique mensuel. tome I, Paris, s. n., 1905 1906, Texte intĂ©gral.
  • Pierre Maurel : Les Professeurs de clinique de la FacultĂ© de MĂ©decine de Paris, Steinheil (Paris), 1907.
  • Hommage au Professeur Georges Hayem, Impr. L. Maretheux, 1911.
  • Paul Busquet : Les biographies mĂ©dicales, J-B. Paris Baillière et fils (Paris), 1930.
  • Paul Carnot : «NĂ©crologie. Le Professeur Hayem (1841-1933)», in: Paris mĂ©dical : la semaine du clinicien, 1933, n° 90, partie paramĂ©dicale, p. 292-3, Texte intĂ©gral.
  • Fernand Bezançon: L'Ĺ“uvre de Georges Hayem (1841-1933), Masson (Paris), 1934.
  • Georges Rosenthal: « Un grand mĂ©decin français, Georges Hayem (1841-1933) Â»,in: Revue d’histoire de la mĂ©decine hĂ©braĂŻque, no 11, .
  • Desgranges G. : La vie et l'Ĺ“uvre de Hayem, [Thèse de mĂ©decine, Paris], 1963.
  • Bastide P.- Th. mĂ©d. Paris Lariboisière. 1971.
  • GĂ©rard Schaison: «La vie et l’œuvre de Georges Hayem», in: HĂ©matologie, Volume n° 6, NumĂ©ro 1, SupplĂ©ment, Janvier-, p. 74-76.
  • Sacha Guitry : Manuscrit intitulĂ© Hayem , datĂ© Évian, 1931 , [avec second titre autographe ( Le Professeur Hayem ) et petit dessin original], 14 p.

Liens externes

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