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General Electric J47

Le General Electric J47 (dĂ©signation de la compagnie TG-190) est un turborĂ©acteur qui fut dĂ©veloppĂ© par General Electric Ă  partir de leur prĂ©cĂ©dent J35[1]. Il vola pour la première fois en . Le J47 fut le premier turborĂ©acteur Ă  flux axial validĂ© pour une utilisation commerciale aux États-Unis. Il fut employĂ© dans un grand nombre d'appareils, et plus de 36 500 exemplaires furent assemblĂ©s, avant l'arrĂŞt de sa production en 1956. Il effectua un service ininterrompu dans l'armĂ©e amĂ©ricaine jusqu'en 1978.

General Electric J47
(caract. J47-GE-25)
Vue du moteur
Un General Electric J47 préservé, en exposition. Le cône de nez est démonté et laisse entrevoir des éléments du démarreur.

Constructeur General Electric Aircraft Engines
Premier vol
Utilisation • B-47 Stratojet
• B-36 Peacemaker
• F-86 Sabre
Caractéristiques
Type Turboréacteur monocorps avec postcombustion
Longueur 7 200 mm
Diamètre 1 000 mm
Masse 1 590 kg
Composants
Compresseur Axial Ă  11 Ă©tages
Chambre de combustion Annulaire
Turbine Axiale Ă  2 Ă©tages
Performances
Poussée maximale à sec 32,47 kN
Poussée maximale avec PC 48,49 kN
Taux de compression 5,2 : 1

Conception et développement

La conception du J47 se basa sur l'expérience du TG-180/J35, qui fut décrit par le magazine Flight International en 1948 comme le turboréacteur de conception américaine le plus largement utilisé [2].

La durĂ©e de vie globale entre rĂ©visions pour le J47 oscillait entre seulement 15 heures (en 1948) et un thĂ©orique 1 200 heures en 1956. En pratique la valeur Ă©tait en moyenne de 625 heures de fonctionnement[3]. Par exemple, le J47-GE-23 Ă©tait tarĂ© pour tourner 225 heures entre deux rĂ©visions (en anglais MTBO : Mean Time Between Overhauls). En 1955 le moteur avait dĂ©jĂ  accumulĂ© 9 millions d'heures de fonctionnement[3]. InstallĂ© sur un F-86F, il n'a subi en moyenne qu'une seule coupure moteur en plein vol toutes les 33 000 heures de vol (!), entre 1955 et 1956[3].

Il est de très loin le principal rĂ©acteur utilisĂ© par l'USAF avec officiellement (hors programmes secrets) en inventaire en janvier 1957 29 174 exemplaires sur un total de 118 946 moteurs d'aĂ©ronefs contre janvier 1959, 24 098 exemplaires sur 98 739 moteurs d'aĂ©ronefs[4].

Caractéristiques

Changement d'un réacteur J47 sur un F-86E en Corée du Sud, en 1952.

Le J47 est une très grosse Ă©volution du premier turborĂ©acteur axial de General Electric, le J35, qui fut ensuite transfĂ©rĂ© Ă  Allison en 1946. Le dĂ©veloppement de ce moteur fut basĂ© sur trois familles principales de moteurs[1] : Les moteurs C, d'une poussĂ©e de 23,13 kN, les moteurs D Ă  32,03 kN de poussĂ©e et les moteurs E Ă  25,80 kN[1]. De ces moteurs, le type C, qui propulsait les premiers Sabres et B-36s, fut le premier Ă  quitter le service. Le moteur porte-drapeau de la sĂ©rie D Ă©tait le J47-GE-17, pour le F-86D. Il s'agissait d'un moteur tout-temps Ă©quipĂ© d'une postcombustion « Hotstreak »[3] de General Electric et d'un remarquable système de contrĂ´le Ă©lectronique, lui-aussi conçu par General Electric[1]. Il Ă©tait aussi dotĂ© d'un plus gros compresseur et employait moins d'alliages stratĂ©giques que ses prĂ©dĂ©cesseurs. La famille E, très Ă©tendue, prĂ©sentait pas moins de 3 000 diffĂ©rences avec les moteurs des premières sĂ©ries, parmi lesquelles une totale refonte du dessin des tubes Ă  flamme[1]. Dans les annĂ©es 1950, de nombreux types de moteurs de la sĂ©rie E furent produits Ă  très grande Ă©chelle, surtout pour les F-86 et B47s, le J47-25 ayant Ă©tĂ© produit par Studebaker Ă  South Bend, et Packard, Ă  DĂ©troit et Utica[1]. Tous Ă©taient de type « nez chaud » (hot nose)[1] - [3] et tout-temps, possĂ©daient 10 % de poussĂ©e supplĂ©mentaires, un compresseur plus efficace, des surfaces d'entrĂ©es d'air chauffĂ©es, des Ă©crans protecteurs rĂ©tractables, des systèmes de combustion et de carburant adaptĂ©s aux hautes altitude et bĂ©nĂ©ficiant d'une meilleure consommation spĂ©cifique. Un système d'allumage Ă  polaritĂ©s opposĂ©es Ă©tait Ă©galement installĂ©, procurant des redĂ©marrages facilitĂ©s Ă  haute altitude[1].

Parmi les autres Ă©volutions, on peut noter que le moteur qui Ă©quipait le F-86D bĂ©nĂ©ficiait aussi d'un carĂ©nage de turbine flottant, de nouveaux guides aĂ©rodynamiques d'entrĂ©e d'air, des revĂŞtements de chambres de combustion en cĂ©ramique et un nouveau type de buses pour l'injection d'eau dans le moteur[3]. La tuyère Ă©tait Ă©galement d'un type Ă  deux positions[3]. Le carburant Ă©tait amenĂ© vers le canal de postcombustion Ă  un dĂ©bit de 325,5 l/h par une turbopompe intĂ©grĂ©e au rĂ©servoir[3].

En raison d'une grosse sous-estimation de la rĂ©elle durĂ©e de vie des moteurs J47, il fut dĂ©couvert en 1953 qu'environ 2 000 moteurs en trop avaient Ă©tĂ© commandĂ©s, et des coupes budgĂ©taires de près de 36 millions de livres durent ĂŞtre pratiquĂ©es, la plupart des consĂ©quences de ces actions Ă©tant retombĂ©es sur les constructeurs automobiles qui participaient alors Ă  la fabrication[1] - [3].

Versions

J47-GE-17 sur son chariot de manutention.

Applications

Sur les B-36, deux turboréacteurs J-47 étaient montés vers les extrémités de chacune des ailes, après les trois Pratt & Whitney R-4360 Wasp Major à pistons. Les moteurs au premier plan ont leurs caches de protection déployés.

Engins terrestres ayant également utilisé ce moteur :

  • « Spirit of America » (en), un vĂ©hicule de records ;
  • M-497 « Black Beetle » (en), une locomotive propulsĂ©e par turborĂ©acteur.

Le X-39 à propulsion nucléaire

Au cours des années 1950, l'intérêt dans le développement d'avions à propulsion nucléaire mena General Electric à expérimenter deux concepts propulsés par des turbines à gaz à combustible nucléaire, l'une basée sur le J47, et une autre, plus récente et beaucoup plus grosse, désignée X211.

Le concept basé sur le J47 devint le programme X39. Ce système consistait en deux J47 modifiés qui, au lieu de brûler du carburant classique, recevaient leur air chaud et sous pression d'un échangeur de chaleur qui faisait partie d'un réacteur nucléaire désigné HTRE (Heat Transfer Reactor Experiment). Le X-39 fut testé avec succès avec trois réacteurs différents, les HTRE-1, HTRE-2 et HTRE-3[7]. Si le programme n'avait pas été abandonné, ces moteurs auraient été utilisés pour propulser le Convair X-6.

Notes et références

  1. (en) « Aero Engines 1954 », Flight International magazine, Flight Global/Archives, vol. 65, no 2359,‎ , p. 456 (lire en ligne [PDF]).
  2. (en) « Foremost American Turbojet : Some Details of the Slim, Axial-flow J-35 », Flight International magazine, Flight Global/Archives, vol. 54, no 2067,‎ , p. 163 (lire en ligne [PDF]).
  3. (en) « Aero Engines 1956 », Flight International magazine, Flight Global/Archives, vol. 69, no 2468,‎ , p. 590 (lire en ligne [PDF]).
  4. (en) Aerospace Industries Association, Aviation Facts and Figures 1959 Edition, American Aviation Publications, , 147 p. (lire en ligne), p. 33-34.
  5. (en) Leonard Bridgman, Jane's all the World's Aircraft 1955-56, Londres (UK), Jane's Publishing Co. Ltd., .
  6. (en) John Pike, « J47 », Globalsecurity.org, (consulté le ).
  7. (en) G. Thornton et B. Blumbeg, « Aircraft Nuclear Propulsion Heat Transfer Reactor Experiments Fulfill Test Goals », Nucleonics, McGraw-Hill, vol. 19, no 1,‎ (ISSN 0096-6207).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Bill Gunston, World encyclopedia of aero engines, Phoenix Mill, Gloucestershire, England, UK, Sutton Publishing, , 5e Ă©d. (ISBN 1-85260-163-9).
  • (en) Anthony L. Kay, Turbojet : History and development 1930–1960, vol. 2 : USSR, USA, Japan, France, Canada, Sweden, Switzerland, Italy, Czechoslovakia and Hungary, Marlborough, Wiltshire (England), Crowood Press, , 1re Ă©d., 240 p. (ISBN 978-1-86126-939-3).
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