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Galipea trifoliata

Galipea trifoliata est une espèce d'arbuste, sud-américaine, et appartenant à la famille des Rutaceae (familles des agrumes). Il s'agit de l'espèce type du genre Galipea Aubl..

Galipea trifoliata
Description de cette image, également commentée ci-après
Galipea trifoliata : Planche 269 accompagnant la description du genre Galipea par Aublet (1775)
1. jeune bouton de fleur. - 2. Bouton de fleur prit a épanouir. - 3. Fleur épanouie. - 4. Calice. Corolle ouverte. Piſtil. Étamines. - 5. Calice ouvert. Piſtil. - 6. Ovaire. Style. Stigmate. - 7. Feuille de grandeur naturelle.[1]

Espèce

Galipea trifoliata
Aubl., 1775

Classification APG III (2009)

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Synonymes

  • Galipea fissa Miq.[2]

En Guyane, elle est appelée weti messa ou kofi messa (Aluku)[3].

Étymologie

Le nom du genre Galipea vient vraisemblablement du nom de la nation amérindienne guyanaise appelée « Galipons », citée par Fusée-Aublet dans le protologue. L'épithète spécifique trifoliata se réfère évidemment aux feuilles trifoliolées de cette plante.

Description

Galipea trifoliata est un arbrisseau à petits rameaux rougeâtres, à feuilles alternes, pétiolées, trifoliolées, membraneuses, précocement glabres, oblongues, elliptiques, brièvement acuminées, inégales. La foliole médiane est plus grande, et les folioles latérales ont la base oblique. Les inflorescences sont des panicules plus ou moins corymbiformes, terminaux ou axillaires, à pédoncule plus court que les feuilles. Les fleurs sont hermaphrodites. Le petit calice cupuliforme à 5 dents courtes. La corolle verdâtre a un tube 3-4 fois plus long que le calice et comporte 5 lobes imbriqués. On compte 5-8 étamines, sont unies en un tube adné à celui de la corolle. Parmi ces dernières, 2 (ou plus) sont stériles (dépourvues d'anthère). Les étamines fertiles présentent un connectif appendiculé à la base. L'ovaire est inclus dans le disque cupuliforme, à 5 lobes profonds et 5 loges biovulées. Le style est long avec un stigmate à 3-5 lobes. Les carpelles mûrs sont cohérents à la base et au sommet, carénés sur 2 côtés, et contiennent une unique graine[4].

Répartition

Galipea trifoliata est une espèce largement et inégalement répartie dans les Guyanes, au Venezuela, en Colombie, au Pérou, en Équateur, au nord du Brésil, et en Bolivie[5].

Utilisation

Galipea trifoliata aurait des propriétés anti-inflammatoires[6].

Chimie

Galipea trifoliata contient des flavonoïdes (C-glycosylflavoness[7] - [8] et O-glycosyl-C-glycosylflavones[9] - [10]) et une coumarine originale baptisée Galipeine[11].

Protologue

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant[1] :

« GALIPEA trifoliata. (Tabula 269.)

Frutex caules plurimos ramoſos, ſex-pedales , è radice emittens. Folia alterna, trifoliata ; foliolis lanceolatis, glabris, integerrimis, intermedio longiore & latiore, omnibus petiolo oblongo, ſubtùs convexo, ſupernè ſulcato, utrinque marginato, ſuffultis. Flores virides, corymboſi, exigui, pedunculo communi, longo, innexi, axillares & terminales.

Florebat Septembri.

Habitat propè ripam fluvii Orapu.

Nomen Caribæum INGA.
»

« LE GALIPIER de la Guiane. (PLANCHE 269.)

Cet arbrisseau pouſſe pluſieurs tiges branchues & rameuſes, qui s'élèvent de cinq à ſix pieds. Elles ſont grêles, cylindriques, couvertes d’une écorce liſſe & verte. Leur bois eſt blanc & caſſant. Elles ſont chargées de feuilles digitées, à trois folioles liſſes, vertes, ovales, terminées par une longue pointe mouſſe. La foliole du milieu a, dans les plus grandes, trois pouces de longueur, ſur un pouce de largeur ; ces folioles ſont portées à l'extrémité d'un pédicule long d'un pouce & demi, convexe en deſſous, creuſé en deſſus en gouttiere, bordée d'un petit feuillet.

Les fleurs naiſſent à l'extrémité des branches & des tiges, ſur un long pédoncule qui ſe partage vers ſon ſommet en pluſieurs rameaux, garnis de petites fleurs, la plupart ſeſſiles.

Leur calice eſt d'une ſeule pièce, vert, arrondi par ſa baſe, & enſuite il eſt à quatre ou cinq angles obtus, qui chacun ſe terminent par une dentelure.

La corolle eſt d'une ſeule pièce. Son tube eſt fort court & s'ouvre par le haut en quatre ou cinq lobes verdâtres, aigus.

Les étamines ſont au nombre de quatre, placées dans la partie moyenne & inférieure du tube ; deux plus grandes, & deux plus courtes. Les filets des deux courtes n'ont point d'anthère ; ceux des deux grandes portent une anthère longue & à deux bourſes.

Le piſtil eſt un ovaire arrondi, à quatre ou cinq côtes, ſurmonté d'un style long, vert, terminé par un stigmate obtus, & marqué de deux ſillons qui ſe croiſent.

Je n'ai pas vu cet ovaire dans ſa maturité.

J'ai trouvé cet arbriſſeau ſur les bords de la rivière d'Orapu.

II étoit en fleur dans le mois de Septembre.

II eſt appelle INGA par les Galipons. »

Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références

  1. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 662-663
  2. (en-US) « Galipea trifoliata Aubl. - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. Marie Fleury, "BUSI-NENGE" - LES HOMMES-FORÊT : Essai d'etnobotanique chez les Alukus (Boni) en Guyane Française, université de Paris 6, coll. « thèse de doctorat », (lire en ligne)
  4. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome II - Podostémonacées à Sterculiacées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALlER, , 398 p., p. 183
  5. (en) J.R. Pirani et J.A. Kallunki, « Two new species of Galipea (Rutaceae, Galipeae) from Bolivia, Ecuador, and Peru », Brittonia, vol. 59, , p. 343–349 (DOI 10.1663/0007-196X(2007)59[343:TNSOGR]2.0.CO;2)
  6. (en) E. Bakhtiar, C. Declume, J. Gleye et I. Fouraste, « Anti-inflammatory activity of C-Glycosyflavon from Almeida guyanensis and Galipea trifoliata (Rutaceae) », dans Jacques FLEURENTIN, Ethnopharmacologie: sources, méthodes, objectifs: actes du 1er Colloque européen d'ethnopharmacologie, Metz, Centre Internationale des Congrès, 23-25 mars 1990., IRD Editions, , 404-405 p. (lire en ligne), chap. 29
  7. Amri Bakhtiar et Isabelle Fourasté-Roy (Dir.), « C-glycosylflavones de Galipea trifoliata Aublet et Raputia paraensis Ducke (Rutaceae) », Thèse de doctorat en Bases physicochimiques en innovation pharmaceutique de l'Université de Montpellier I. UFR des sciences pharmaceutiques et biologiques,
  8. (en) Amri Bakhtiar, Jacqueline Gleye, Claude Moulis, Isabelle Fouraste et Edouard Stanislas, « C-glycosylflavones from Galipea trifoliata », Phytochemistry, vol. 29, no 4, , p. 1339-1340 (DOI 10.1016/0031-9422(90)85461-N)
  9. (en) Amri Bakhtiar, Jacqueline Gleye, Claude Moulis et Isabelle Fouraste, « O-glycosyl-C-glycosylflavones from Galipea trifoliata », Phytochemistry, vol. 35, no 6, , p. 1593-1594 (DOI 10.1016/S0031-9422(00)86902-2)
  10. (en) Maurice Jay, « C-Glycosylflavonoids », dans The Flavonoids, Routledge, , 38 p. (ISBN 9780203736692)
  11. (en) K.R. Wirasutisna, J. Gleye, C. Moulis, E. Stanislas et C. Moretti, « Galipein, a coumarin from Galipea trifoliata », Phytochemistry, vol. 26, no 12, , p. 3372 (DOI 10.1016/S0031-9422(00)82516-9)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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