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FĂȘte

Une fĂȘte est une pĂ©riode de rĂ©jouissance collective destinĂ©e Ă  cĂ©lĂ©brer quelque chose ou quelqu'un. Une fĂȘte est limitĂ©e dans le temps. C'est un ensemble de personnes qui se rĂ©unissent dans le but de s'amuser et de profiter. Les funĂ©railles ne sont pas considĂ©rĂ©es comme une fĂȘte. La fĂȘte peut devenir un devoir ou une obligation sociale, comme les prĂ©ceptes catholiques (NoĂ«l, PĂąques...) ou les fĂȘtes nationales. Il existe des fĂȘtes publiques, qui engagent une sociĂ©tĂ© tout entiĂšre, et des fĂȘtes privĂ©es limitĂ©es Ă  une famille, Ă  une corporation, Ă  des clients, etc.

Un centenaire de l'IndĂ©pendance (1892), tableau du douanier Rousseau reprĂ©sentant une fĂȘte populaire en France.

Étymologie : du latin festa dies, jour de fĂȘte. Famille du mot : festif, fĂ©riĂ©, festin, festoyer, fĂȘtard


La plupart des fĂȘtes publiques occidentales sont d'origine chrĂ©tienne, ou des fĂȘtes plus anciennes que le christianisme a assimilĂ©es ; certaines fĂȘtes sont d'origine civile. La tradition laĂŻque a introduit le terme de jour fĂ©riĂ© pour dĂ©signer les jours de fĂȘtes publiques reconnus par la loi, qu'ils soient d'origine chrĂ©tienne ou non.

L'hĂ©ortologie est la discipline des sciences humaines qui Ă©tudie les fĂȘtes de tous les points de vue : sociologique, philosophique, historique et thĂ©ologique.

Anthropologie

Selon Jean Duvignaud, la fĂȘte est une parenthĂšse Ă  l'intĂ©rieur de l'existence sociale et du rĂšgne de la nĂ©cessitĂ©. Elle est aussi ce qui peut confĂ©rer une raison d'ĂȘtre Ă  la quotidiennetĂ©, d'oĂč la tentation de multiplier les occasions de fĂȘtes, au point, note Jean Duvignaud, que « certaines nations, certaines cultures se sont englouties dans la fĂȘte[1] ».

Jean Duvignaud propose de dire qu'il y a une fĂȘte vĂ©ritable, d'une grande diversitĂ© et oĂč la spontanĂ©itĂ© peut prendre une place, et qu'il y a une pseudo-fĂȘte, oĂč tout est codifiĂ©. Jean-Jacques Rousseau a Ă©tĂ© d'un avis similaire, et pensait que la premiĂšre se produisait surtout Ă  la campagne, tandis que la seconde se produisait Ă  la ville. Pour la premiĂšre, il parle plutĂŽt de fĂȘte, pour la seconde, de spectacle. C'est que, par delĂ  ses formes, la fĂȘte se comprend Ă  partir de deux tendances : l'une vers la spontanĂ©itĂ©, l'autre vers la codification[2].

Pendant l'ancien rĂ©gime, la fĂȘte pouvait avoir des formes diverses, telles processions religieuses, parades militaires, Ă©vĂ©nements corporatistes, remĂ©morations rituelles. Ces fĂȘtes Ă©taient l'occasion d'exercer une grande crĂ©ativitĂ©. Mais, aprĂšs la RĂ©volution Française, le registre s'appauvrit grandement, et l'on assiste Ă  une plus grande pression de la mise en scĂšne du pouvoir politique, organisant un type de fĂȘte mettant en valeur les clivages en place[2].

La fĂȘte : un moment seulement joyeux ?

Elle est plutĂŽt de l'ordre de ce que Sartre appelait l' « adhĂ©rence ». Tous sont censĂ©s participer d'un mĂȘme Ă©lan, ĂȘtre emportĂ©s. La fĂȘte est un tourbillon qui semble abolir provisoirement les personnalitĂ©s, mais donne pourtant Ă  chacun l'occasion d'exprimer des dĂ©sirs habituellement rĂ©primĂ©s, serait-ce sur le mode de la farce. Ce paradoxe se comprend assez bien si l'on admet que la fĂȘte est sous le signe, non du Moi, mais du Ça. Il va gĂ©nĂ©ralement de soi que ce que l'on fait pendant la fĂȘte demeurera sans consĂ©quences, prĂ©cisĂ©ment parce que l'on n'est pas censĂ© ĂȘtre alors entiĂšrement soi-mĂȘme, il arrive que l'ivresse soit manifeste.

NĂ©anmoins, selon Roger Caillois, c'est parce que sous nos climats l'ivresse et le masque ne vont guĂšre de pair que nos fĂȘtes ne prennent pas un tour plus violent. Personne ne peut alors prĂ©tendre incarner la violence lĂ©gitime d'un dieu dont il porterait le masque. Au contraire, nos fĂȘtes sont Ă©galitaires, elles dĂ©nudent et dĂ©masquent par la dĂ©rision. Ailleurs, plus ritualisĂ©e, la fĂȘte n'est pas Ă©trangĂšre au tremendum, Ă  l'Ă©pouvante caractĂ©ristique de la confrontation au SacrĂ© que l'homme moderne ne connaĂźt plus guĂšre qu'au travers de certains films d'horreur[3].

FĂȘtes internationales

FĂȘtes nationales

Amérique

Asie

Europe

FĂȘtes locales

Il existe de trĂšs nombreuses fĂȘtes locales, certaines traditionnelles (carnavals), d'autres inventĂ©es Ă  une pĂ©riode rĂ©cente afin de commĂ©morer un Ă©vĂšnement (par exemple la libĂ©ration de la commune en 1944), relancer le lien social, l'attrait touristique ou l'activitĂ© Ă©conomique d'un lieu. Ces fĂȘtes sont souvent organisĂ©es autour d'un thĂšme particulier ou d'un produit local, et gĂ©nĂ©ralement par les municipalitĂ©s.

Ces fĂȘtes sont appelĂ©es au Japon matsuri, et souvent liĂ©es Ă  une cĂ©lĂ©bration religieuse, shintoĂŻste ou bouddhiste.

Les fĂȘtes Traditionnelles sont aujourd'hui scindĂ©es pour rassurer plusieurs qui ont le doute sur les cĂ©lĂ©brations culturelles et les cĂ©lĂ©brations religieuse. La fĂȘte traditionnelle qui englobe la fraternitĂ© et l'identitĂ© ( danse culturelle, les tenus vestimentaires ) d'un peuple est la culture cependant la fĂȘte religieuse est liĂ©e au religion. Au Malawi les fĂȘtes comme le lake of stars international music festival Sont purement culturelles car les artistes dĂ©montrent leur art[4]. Depuis 1960 la population du BĂ©nin cĂ©lĂšbre la fĂȘte de fraternitĂ© nomĂ© Kotafon, officialisĂ©e par l'ancien prĂ©sident Soglo.

FĂȘtes privĂ©es

FĂȘtes familiales

Janur, tressage de feuilles de palmier qui sert de dĂ©coration pour les fĂȘtes en IndonĂ©sie.

Au-delĂ  des fĂȘtes religieuses, il existe des fĂȘtes familiales fixes (« des partys de famille » au QuĂ©bec), certaines propres Ă  chaque famille, d'autres de caractĂšre universel : anniversaires, anniversaires de mariage, ou fĂȘtes des saints dans les familles chrĂ©tiennes.

Certaines fĂȘtes sont Ă  caractĂšre unique destinĂ©e Ă  cĂ©lĂ©brer un Ă©vĂšnement de la vie : pendaison de crĂ©maillĂšre, succĂšs Ă  un examen, mariage, naissance (souvent de facto cĂ©lĂ©brĂ©e de façon religieuse), etc.

Les fĂȘtes d'anniversaire

Les fĂȘtes d'anniversaires revĂȘtent un caractĂšre particulier: elles cĂ©lĂšbrent les membres d'une famille ou d'une communautĂ©. Elles sont l'occasion de rassemblements donnant lieu Ă  toutes sortes de dĂ©corations. Les fĂȘtes pour enfants sont particuliĂšrement colorĂ©es et joyeuses avec toutes sortes d'accessoires et de dĂ©corations spĂ©cifiques. Sobres de par le passĂ©, la tendance est de donner des fĂȘtes toujours plus colorĂ©es, plus accessoirisĂ©es.

Autres fĂȘtes privĂ©es

Des fĂȘtes privĂ©es sont Ă©galement mises en place dans les institutions comme les entreprises (inaugurations, lancements de produits, fĂȘte de l'entreprise, anniversaire de l'entreprise, dĂ©parts Ă  la retraite, etc.), associations, etc.

Des fĂȘtes privĂ©es sont Ă©galement organisĂ©es, sans la recherche de prĂ©texte, pour le seul but de « faire la fĂȘte ». C'est dans cette catĂ©gorie que se rangent par exemple, la rave party , free party ; l'After party, Ă  la française .

Notes et références

  1. Jean Duvignaud, Le don du rien. Essai d’anthropologie de la fĂȘte, Stock, 1977.
  2. Sylvia Ostrowetsky et Philippe Chaudoir, « L'espace festif et son public. Intervention culturelle en espace public en villes nouvelles et villes moyennes », Les Annales de la Recherche Urbaine, vol. 70, no 1,‎ , p. 78–88 (DOI 10.3406/aru.1996.1930, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Roger Caillois, Les Jeux et les hommes : le masque et le vertige (1958)
  4. « Festivités et jours fériés en Afrique », sur www.afrique.marcovasco.fr

Bibliographie

  • Roger Caillois, Les Jeux et les hommes : le masque et le vertige, 1958.
  • Jean Duvignaud, FĂȘtes et civilisations, Paris, Weber, 1974.
  • Jean Duvignaud, Le don du rien : Essai d'anthropologie de la fĂȘte, Paris, Stock, 1977. RĂ©Ă©dition avec David Le Breton (Avant-propos), Alain CaillĂ© (PrĂ©face) ; Éd. TĂ©traĂšdre, 2007. (ISBN 978-2-912868-43-5)
  • Mircea Eliade, Le mythe de l'Ă©ternel retour, Gallimard / IdĂ©es, 1969.

Voir aussi

Notions

Typologie

Lien externe

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