Front de libération des nains de jardin
Le Front de libération des nains de jardin (FLNJ) est un réseau de groupes informels dont l'objectif « vise à rendre la liberté des nains de jardin » en les transportant depuis les jardins de leurs propriétaires vers des lieux où ils sont considérés comme libres (par exemple des forêts, qui sont dans les légendes les habitats des nains).
Objectifs
D'après les membres du FLNJ, c'est la farce en elle-même (introduction dans un jardin en groupe et de nuit, prise des nains puis fuite, et enfin dépôt des nains au lieu de libération) qui est valorisée et non la fin, c'est-à-dire l'expropriation des nains. En effet, les membres du FLNJ prennent soin de déposer dans la boite aux lettres de leurs victimes une missive contenant une présentation du groupe ainsi que l'emplacement des nains, pour que les propriétaires puissent les récupérer[1].
Historique
Cette organisation secrète est née en juin 1996 en France, à Alençon dans l'Orne[2]. Le premier groupe (ou canal) du FLNJ est resté actif jusqu'en janvier 1997[3]. Bien que ce premier groupe ait rapidement cessé ses activités, quelques articles dans la presse ont suscité des vocations : « Le mouvement a déjà pris, partout en France. Des FLNJ surgissent ici ou là, sans concertation »[3]. En , à Grigny (Essonne), en avril dans le Sud sous le nom de « FLNJ-Canal hystérique » et en Aquitaine, en juin à Aixe (Haute-Vienne, pas moins de 119 nains retrouvés) et à Pont-l'Abbé (Finistère), en juillet Neuland (Haut-Rhin) et à Firminy (Loire), en août à Arc-sur-Tille (Côte-d'Or, à Saint-Groux (Charente, 127 nains), à Metz, et à Béthune (Pas-de-Calais, 182 nains retrouvés)[3].
Le mouvement s'étend en France, en Europe et sur le continent américain. Une liste des « canaux » publiée sur le site www.flnjfrance.org en 2006 mentionne 165 groupes en France, trois en Belgique, cinq au Québec, deux en Espagne, trois en Allemagne et cinq en Suisse[4] ; il y aurait 192 groupes actifs inscrits sur ce site, avec 1 086 membres « qui ont libéré en tout 4 246 nains[1] ». Même si ces informations ne sont pas vérifiables, elles témoignent d'une activité qui s'est étendue de 1996 à 2009. Le forum du site compte des centaines de personnes inscrites en 2006[5].
En 2011, encore 71 nains sont découverts dans un hangar désaffecté à Saint-Germain-du-Corbéis (Orne)[6]. Au fil des années, de nombreuses plaintes ont été déposées et dans certains cas, certains individus soupçonnés ont dû comparaître devant le tribunal[7] et expliquer leurs actes.
Bibliographie
- Frédérique Crestin-Billet, Les Nains de jardin : Nous voici, nous voilà, Éditions de Borée, , 96 p. (lire en ligne), p. 44-45.
Notes et références
- « Le site officiel du Front de Libération des Nains de Jardins ! », site www.flnjfrance.org du 13 juin 2006 sur Internet Archive.
- Rachel Knaebel, « Sur les traces du Front de libération des nains de jardin », sur www.franceculture.fr, (consulté le )
- David Dufresne, « Les voleurs de nains de jardin aussi ont commencé petits...En juin 1996, les premiers nains de jardin étaient enlevés à Alençon. Depuis, le mouvement explose et les ventes de figurines aussi. », Libération, 11 septembre 1997.
- Un article témoigne de cette présence en Suisse : « Reportage exclusif chez les libérateurs de nains de jardin : Après la France, le Front de libération des nains de jardin (FLNJ) a fait des petits en Suisse romande. Rencontre à Fribourg », Emmanuelle Robert, 20 minutes, 3 janvier 2007.
- « Les Forums du FLNJ », site forum.flnjfrance.com du 13 juin 2006 sur Internet Archive.
- « Le combat oublié du Front de libération des nains de jardins (et de Blanche-Neige) », La Dépêche du Midi, 3 mars 2011.
- « Qu'est-ce que le front de libération des nains de jardin », sur https://royaume-des-jardins.com/,