Frits Philips
Frederik Jacques Philips, dit Frits Philips, né le à Eindhoven (Pays-Bas) et décédé à l'âge de cent ans le dans la même ville, est un industriel néerlandais immensément populaire aux Pays-Bas, particulièrement dans sa ville natale. Il a été le quatrième directeur général de la société Philips.
Naissance | |
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Décès |
(à 100 ans) Eindhoven |
Sépulture |
Cimetière de Woensel d'Eindhoven (d) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père |
Anton Philips (en) |
Mère |
Anne Henriëtte Elisabeth Maria de Jongh (d) |
Conjoint |
Sylvia van Lennep (d) (à partir de ) |
Enfant |
Anton Frederik Philips (d) |
A travaillé pour |
Philips (- |
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Propriétaire de |
Vue sur l'Amstel partir Amsteldijk, Sint Anthonispoort, Former City Gate of Amsterdam (d) |
Distinctions | Liste détaillée Grand officier de l'ordre d'Orange-Nassau () Honorary citizen of Eindhoven (d) () Grand-croix de l'ordre du Mérite civil d'Espagne () Chevalier de l'ordre du Lion néerlandais () Juste parmi les nations () |
Biographie
Frits Philips est l'unique fils d'Anton Philips et de son épouse Anne Henriette Elisabeth Maria de Jongh, et le neveu du fondateur de l'entreprise éponyme, Gerard Philips.
Il a obtenu en 1929 son diplôme d'ingénieur en génie mécanique de l'université de technologie de Delft. Le , il se marie à La Haye avec Sylvia van Lennep (La Haye, - Eindhoven, ). Le couple a eu 7 enfants : Digna (née le ), Anton Frederik (né le ), Anne Jetje (Annejet) (né le ), Sylvia (née le ) , Warner, Frits et Maria.
À partir de 1934, il s'associe publiquement au mouvement des Groupes d'Oxford, un mouvement précurseur du réarmement moral devenu aujourd'hui Initiatives et Changement (I&C). Sa propre autobiographie montre combien cette affiliation a été une source d'inspiration pour lui et pour sa femme. Le , il est nommé directeur-adjoint et membre du conseil d'administration de Philips.
Pendant l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne nazie, Frans Otten et Anton Philips, les deux autres dirigeants de la société, fuirent vers les États-Unis. Frits et sa femme décidèrent de rester aux Pays-Bas, aux côtés de la communauté de l'entreprise Philips, pour essayer de la défendre et de défendre l'outil de production face aux exactions allemandes.
Du au , il fut interné à la prison de Haaren puis au camp de Saint-Michel-Gestel à la suite d'une grève à l'usine Philips[1]. Pendant l'occupation, Frits a pu sauver la vie de 382 juifs du camp de concentration de Vught en indiquant qu'ils étaient indispensables dans le processus de production de Philips. En 1996, il fut reconnu pour cela Juste parmi les nations par le mémorial Yad Vashem et reçut sa médaille des mains de l'ambassadeur d'Israël[2].
En 1961, il succède à Frans Otten en tant que président de Philips. Il reste à ce poste pendant dix ans, étant remplacé par Henk van Riemsdijk en 1971.
Il meurt à l'âge de 100 ans, le , de complications résultant d'une mauvaise chute.
M. Frits
Dès les années de guerre, Frits Philips a été immensément populaire à Eindhoven. Les citoyens d'Eindhoven se réfèrent dès lors communément à lui comme « Meneer Frits » (Monsieur Frits).
Peu sensible aux différences de classe, Frits Philips est souvent aperçu bavardant informellement avec des ouvriers de l'usine, ce qui accentue encore sa popularité.
Son centième anniversaire en 2005 a été magnifiquement célébré par sa ville natale d'Eindhoven, rebaptisée Frits Philips Stad (Frits Philips Ville) pour l'occasion.
Même à l'âge de 100 ans, Frits Philips était assidu aux matchs du PSV Eindhoven. Il n'utilisait pas la tribune VIP mais au contraire un siège ordinaire, toujours le même, section D, rangée 22, siège 43. Le PSV a annoncé que ce siège resterait désormais vide en mémoire de ce supporter extraordinaire, qui, petit garçon de huit ans, avait donné le coup d'envoi symbolique du premier match du PSV. Le soir de sa mort, les supporters du PSV lui ont rendu hommage par une minute de silence en ouverture du match PSV-Fenerbahçe (2-0, ).
L'Evoluon
En 1966, pour le 75e anniversaire de la société Philips, Frits Philips a voulu faire un cadeau à la population d'Eindhoven, un cadeau à la fois beau et utile. Le résultat fut un bâtiment nommé Evoluon, basé sur un croquis fait par Frits et destiné à la vulgarisation scientifique et technologique.
En 1989, au grand regret de Frits, l'Evoluon dut fermer et fut transformé en un centre de conférence. Dans les dernières années de sa vie, Frits Philips essaya malheureusement sans succès de relancer l'Evoluon dans la pureté de ses buts initiaux au service de tous.
La Table ronde de Caux
En 1986, en collaboration avec Olivier Giscard d'Estaing et avec Ryuzaburo Kaku, président de Canon, Frits Philips lançait la Table ronde de Caux (Caux Round Table, ou CRT), un groupe de hauts dirigeants d'entreprises européens, japonais et américains. Pourquoi ? Il avait été effrayé d'apprendre de bonne source que les Japonais pratiquaient le dumping sur le marché des pays industrialisés et il craignait une guerre commerciale dévastatrice. Il voyait donc la nécessité de construire des relations de confiance entre les dirigeants internationaux d'entreprise mais aussi la nécessité de développer les pratiques de responsabilité sociale des entreprises. Les principes de la CRT pour les entreprises ont été publiés en 1994, intégrant les concepts occidentaux (la dignité humaine ...) et japonais ("kyosei", interprétée comme «vivre et travailler ensemble pour le bien commun"). Un tel code international de bonnes pratiques, rédigé par des industriels de niveau aussi élevé et d'origines aussi diverses, reste exceptionnel aujourd'hui. Il a été présenté au Sommet social de l'ONU à Copenhague en 1994 et est depuis devenu un ouvrage de référence, traduit en 12 langues ; il a été utilisé comme base pour leurs évaluations internes de l'éthique par les entreprises internationales telles que Nissan.
Prix et distinctions
- Citoyen d'honneur de la ville d'Eindhoven, pour « sa contribution exceptionnelle au bien-être des citoyens d'Eindhoven » (1965)
- Grand-officier de l'ordre d'Orange-Nassau (1965)
- Chevalier de l'ordre du Lion néerlandais (1970)
- Juste parmi les nations par le mémorial Yad Vashem, ayant sauvé la vie de 382 juifs employés chez Philips (1996)[3]
- Nommé « Entrepreneur néerlandais du siècle » (1999)
- Titres honorifiques dans de nombreux pays, comme le Japon, l'Espagne, le Danemark et la Chine
Hommages
À l'occasion de son 90e anniversaire en 1995, l'auditorium d'Eindhoven devint l'auditorium Frits Philips.
Notes et références
- Frederik Philips, 45 years with Philips, Blanford Press, 1978, p. 111-122
- Biographie de Frits Philips sur le site Initiatives et Changement international
- (en) Frits Philips sur le site Yad Vashem
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (nl + en) RKDartists
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Table ronde de Caux