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Franglais

Le franglais, mot-valise formé des mots « français » et « anglais », désigne une langue française fortement anglicisée, dans l'expression écrite comme orale. Il s'agit d'un ensemble de mots empruntés à l'anglais et de tournures syntaxiques calquées sur l'anglais, introduits dans la langue française[2]. Il est fréquemment évoqué comme repoussoir par les tenants de la « pureté » de la langue française, contre ce qu’ils considèrent être une invasion des anglicismes.

Titre d’un article de France Info paru le [1].

Cette façon de parler peut être comparée à d'autres langues qui connaissent des constructions similaires comme l'allemand avec le denglisch, l'espagnol avec le spanglish, etc[3].

Historique

Selon Maria Teresa Zanola, le terme « Franglais » est créé en 1955 par le journaliste André Rigaud dans le Quotidien de Buenos Aires pour désigner une personne qui utilise de nombreux mots anglais en français[4].

Il est utilisé dans son sens actuel pour la première fois par Maurice Rat dans un de ses « Potins de la grammaire », paru dans France-Soir le , sous le titre « Français ou franglais ? »[5]. Ce grammairien définit le franglais comme étant « ce français émaillé de vocables britanniques, que la mode actuelle nous impose »[6].

Son emploi s'est répandu à la suite du succès en 1964 du livre Parlez-vous franglais ? de René Étiemble et de ses rééditions en 1973, 1984 et 1991. Celui-ci, selon Philip Thody, définit les mots de franglais comme étant des anglicismes et des américanismes qui restent reconnaissables au premier coup d'œil et dont l'origine est à coup sûr étrangère[7].

Depuis cette date, de nouveaux termes de franglais sont apparus : le Dictionnaire franglais-français d'AndrĂ© Gilder[8] en recense, en 1999, plus de 8 000, dont il donne des Ă©quivalents en français.

Références

  1. « Les policiers sont-ils vaccinés à plus de 70% et les enseignants à plus de 80%, comme l’affirme le gouvernement ? », sur franceinfo (consulté le ).
  2. Marie-Éva de Villers, Le Multidictionnaire de la langue française, vol. 5, Montréal, Québec Amérique, , 5e éd., 1736 p. (ISBN 978-2-7644-0623-6), « Franglais », p. 745
  3. (en) Lesson Nine GmbH, « Dictionary Of Glishes: Spanglish, Japanglish, Denglish And More », sur Babbel Magazine (consulté le ).
  4. Maria Teresa Zanola, « Les anglicismes et le français du XXIe siècle : La fin du franglais ? », Synergies Italie, no 4,‎ , p. 87-96 (lire en ligne [PDF]).
  5. Claudine Zevaco, Guide du français pour tous, Paris, Harmattan, , 263 p. (ISBN 978-2-7384-8452-9, lire en ligne), p. 61.
  6. Paul Bogaards, On ne parle pas franglais. La langue française face à l'anglais, De Boeck Supérieur, 2008, 207 pages, p. 13.
  7. Philip Thody, Le Franglais: Forbidden English, Forbidden American: Law, Politics and Language in Contemporary France: A Study in Loan Words and National Identity, A&C Black, 1 déc. 2000, 308 pages, p. 1.
  8. Alfred Gilder, En vrai français dans le texte. Dictionnaire franglais-français, éditions Le Cherche-Midi, 1999.

Annexes

Bibliographie

  • RenĂ© Étiemble, Parlez-vous franglais ?, Gallimard, 1964, essai ; nouvelle Ă©dition revue et augmentĂ©e en 1973, puis en 1980.
  • (en) Clem Robyns, « Defending the National Identity: Franglais and Francophony », dans : Andreas Poltermann, Literaturkanon – Medienereignis – Kultureller Tekst, Berlin, Erich Schmidt, 1995, p. 179–207 [lire en ligne]
  • Yves Laroche-Claire, Évitez le franglais, parlez français !, Albin Michel, 2004, 295 p.
  • Bernard Cerquiglini, « La rĂ©volte des clercs. Estienne, Gourmont, Etiemble contre l’invasion lexicale », dans : Le Point sur la langue française, Bruxelles, Timperman, 2006.
  • Paul Bogaards, On ne parle pas franglais : La langue française face Ă  l'anglais, De Boeck SupĂ©rieur,
  • Alain Borer, Speak White ! : Pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?, Gallimard, , 48 p. (ISBN 9782072951190)
  • Alfred Gilder, Le Petit Dico franglais-français, Éditions FIRST, (ISBN 978-2-75405827-8)

Articles connexes

Liens externes

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