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Francis Chateauraynaud

Francis Chateauraynaud est un sociologue français né en février 1960 à Périgueux. Il est connu pour avoir créé la notion de lanceur d'alerte à partir de la sociologie pragmatique appliquée aux questions de risques sanitaires et environnementaux.

Francis Chateauraynaud
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Biographie

Directeur d'études en sociologie à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, où il a fondé le Groupe de sociologie pragmatique et réflexive (GSPR)[1], Francis Chateauraynaud anime des séminaires de recherche comme «Pragmatisme et conflictualité», « Controverses environnementales et anthropologies de la nature » (à Paris et à Marseille avec Jean-Michel Fourniau), ou encore « Outils socio-informatiques pour l’analyse des controverses » (avec Josquin Debaz).

Travaux

Dans les ouvrages qu'il a publiés, Francis Chateauraynaud propose de substituer aux conflits de doctrines sociologiques une logique et un parcours d'enquêtes, au sens que donnait à ce terme John Dewey, un des pères fondateurs du pragmatisme (voir bibliographie infra)[2].

En 1999, les Éditions de l'EHESS publient Les Sombres précurseurs. Une Sociologie pragmatique de l'alerte et du risque, ouvrage dans lequel est développée la notion de « lanceur d'alerte », créée quelques années plus tôt par Francis Chateauraynaud[3].

Chateauraynaud est le coconcepteur, avec l'informaticien Jean-Pierre Charriau, de logiciels scientifiques au service de la sociologie des alertes et des controverses, notamment « Prospéro » et « Marlowe[4] ». C'est fin 1999, début 2000 que Chateauraynaud et Charriau infléchissent leur programme de recherche dit de « socio-informatique », en donnant naissance au logiciel Marlowe, présenté comme un « sociologue électronique ». Il s'agit d'une forme d'intelligence artificielle capable de mener des enquêtes sur les corpus rassemblés par les chercheurs et de dialoguer avec eux. Ce logiciel a défrayé la chronique en juillet 2003 en signant la pétition électronique diffusée sur Internet pour la libération de José Bové[5].

On trouve dans la revue Matériaux pour l'histoire de notre temps (numéro 82 de 2006), la trace d'une controverse entre Francis Chateauraynaud et Carlo Ginzburg à propos de l'attitude à adopter face aux outils de l'Internet, et en particulier du moteur de recherche Google[6].

Engagements connus dans la vie publique

Dans les années 1996-1998, Francis Chateauraynaud accompagne la lutte de plusieurs collectifs de sans-papiers. En 2007, on le trouve mobilisé contre l'abus des recours à la garde à vue, engagement motivé par une mésaventure qu'il retrace dans un texte de blog intitulé "Phénoménologie de la garde à vue. Une enquête par immersion", et reproduit un peu plus tard par le media indépendant Reporterre[7].

Depuis 2009, il est membre du conseil scientifique du GIS DĂ©mocratie & Participation[8].

En 2017, il fait partie des intellectuels qui appellent Ă  voter pour le programme L'Avenir en Commun de la France insoumise en signant notamment le texte Un autre monde est possible avec Jean-Luc MĂ©lenchon[9].

En janvier 2018, il est intervenant au cours de la troisième édition du festival Caméras Rebelles organisé par l'ONG Amnesty International Rennes. Au cours de cette édition consacrée aux lanceurs d'alerte, il intervient et anime le débat, en aval de la projection du film Promised Land de Gus Van Sant, autour des lanceurs d'alerte écologique[10].

En septembre 2018, il participe, en tant que spécialiste européen des risques et des controverses, à plusieurs événements en Colombie en appui à des associations de victimes de l'amiante soutenues par l'Observatoire des Réseaux de l'Action collective (ORAC) dirigé par Juan Carlos Guerrero Bernal, professeur à l'université du Rosario à Bogota, un des lieux d'utilisation du logiciel Prospéro. L'objectif est d'obtenir l'interdiction de l'exploitation du minéral en Colombie, pays minier qui est resté longtemps en dehors des radars internationaux du fait de la guerre civile. La sortie de l'amiante est engagée au cours de l'année 2019[11].

Au début de l'année 2021 il signe une tribune dans le journal Le Monde, intitulée « Il faut défendre la liberté de la recherche en sciences humaines et sociales », signée avec plusieurs collègues en défense de Christine Fassert, chercheuse à l'IRSN, et licenciée à la suite de travaux critiques sur la gestion post-catastrophe de Fukushima.

Il fait partie des signataires du Second manifeste convivialiste Pour un monde post-néolibéral, publié chez Actes Sud par l'Internationale Convivialiste[12].

Publications

  • La faute professionnelle. Une sociologie des conflits de responsabilitĂ©, Paris, MĂ©tailiĂ©, 1991 (474 pages).
  • avec Christian Bessy, Experts et Faussaires. Pour une sociologie de la perception, Paris, MĂ©tailiĂ©, 1995 (365 pages).
  • avec Didier Torny, Les Sombres prĂ©curseurs : Une Sociologie pragmatique de l’alerte et du risque, Paris, EHESS, 1999 (476 pages), rĂ©Ă©dition 2013 avec une couverture de Patrick Lanneau et une prĂ©face de Claude Gilbert.
  • ProspĂ©ro : Une technologie littĂ©raire pour les sciences humaines, Paris, CNRS, 2003 (403 pages).
  • Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique, Paris, Ă©ditions PĂ©tra, 2011 (484 pages).
  • avec Ilaria Casillo, LoĂŻc Blondiaux, Jean-Michel Fourniau, et alii, Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, GIS DĂ©mocratie et Participation, 2013
  • avec Yves Cohen (co-direction), Histoires pragmatiques, Raisons pratiques, Paris, EHESS, vol. 25, 2016 (390 pages)
  • avec Josquin Debaz, Aux bords de l'irrĂ©versible. Sociologie pragmatique des transformations, Paris, Ă©ditions PĂ©tra, 2017 (648 pages)
  • Alertes et lanceurs d'alerte, collection Que sais-je?, Paris, Humensis, 2020 (128 pages).
  • avec Fabricio Cardoso de Mello et alii, (co-direction), Sociologia Pragmática das Transformações em Diálog : Riscos e Desastres no Brasil Contemporâneo, Vitoria (Brasil), Editora Milfontes, 2020 (291 pages).

Notes et références

  1. Site officiel
  2. John Dewey, Logique : la théorie de l'enquête, Paris, Puf, 1993
  3. « Entretien avec Chateauraynaud sur les lanceurs d'alerte, la démocratie et le numérique, publié sur un blog de Mediapart en mars 2018 »
  4. Voir Johannes Angermüller, Francis Chateauraynaud, Prospéro. Une technologie littéraire pour les sciences humaines, Mots. Les langages du politique , 81 | 2006, mis en ligne le 01 juillet 2008, URL : http://mots.revues.org/727
  5. Voir Le Canard enchaîné du 30 juillet 2003
  6. C. Ginzburg, Réponse à Francis Chateauraynaud, Matériaux pour l’histoire de notre temps 2006/2 (no 82), p. 119-120
  7. https://reporterre.net/Le-regime-policier-au-quotidien
  8. (it) « Wikipédia | Démocratie et Participation », sur www.participation-et-democratie.fr (consulté le )
  9. « Un autre monde est possible avec Jean-Luc Mélenchon », sur Médiapart,
  10. Ouest France, « Le festival Caméras rebelles engagé auprès des lanceurs d'alerte », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  11. (en) « “Asbestos : A Silent Danger?” Colombia : The Strength of Fighting Together - ADAO - Asbestos Disease Awareness Organization », sur ADAO - Asbestos Disease Awareness Organization, (consulté le ).
  12. https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/second-manifeste-convivialiste

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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