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Francesco Crispi (destroyer)

Le Francesco Crispi (fanion « CR ») était un destroyer italien de la classe Sella lancé en 1925 pour la Marine royale italienne (en italien : Regia Marina).

Francesco Crispi
illustration de Francesco Crispi (destroyer)
Type Destroyer
Classe Sella
Histoire
A servi dans Regia Marina
Kriegsmarine Ă  partir de septembre 1943
Commanditaire Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Constructeur Cantieri Navali Pattison
Chantier naval Naples - Italie
Quille posée 21 février 1923
Lancement 12 septembre 1925
Commission 29 avril 1927
Statut Capturé par les Allemands à l'armistice, incorporé à la Kriegsmarine, coulé par avion le 12 octobre 1944
Équipage
Équipage 9 officiers et 144 sous-officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 84,9 m
Maître-bau 8,6 m
Tirant d'eau 3,55 m
DĂ©placement 1 279 tonnes (standard)
Port en lourd 1 480 tonnes (pleine charge)
Propulsion 2 turbines Ă  vapeur Ă  engrenages Parsons
3 chaudières Thornycroft
2 hélices
Puissance 36 000 ch (27 000 kW)
Vitesse 32 nœuds (59,26 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 1 canon jumelé et 1 canon simple de 120/45 mm Odero-Terni-Orlando Mod. 1926
2 canons simples "pom-pom" 40/39 Vickers-Terni 1917
2 mitrailleuses jumelées de 13,2/76 mm
2 doubles tubes lance-torpilles de 533 mm
2 lanceurs pour 52 mines
Rayon d'action 1 800 milles nautiques (3 330 km) Ă  14 nĹ“uds (26 km/h)
Carrière
Indicatif CR

Conception et description

Les destroyers de la classe Sella Ă©taient des versions agrandies et amĂ©liorĂ©es des classes prĂ©cĂ©dentes Palestro et Curtatone[1]. Ils avaient une longueur totale de 84,9 mètres, une largeur de 8,6 mètres et un tirant d'eau de 2,7 mètres. Ils dĂ©plaçaient 970 tonnes Ă  charge normale, et 1 480 tonnes mĂ©triques Ă  pleine charge. Leur effectif Ă©tait de 8 Ă  9 officiers et de 144 sous-officiers et marins[2] s.

Les Sella Ă©taient propulsĂ©s par deux turbines Ă  vapeur Ă  engrenages Parsons , chacune entraĂ®nant un arbre d'hĂ©lice et utilisant la vapeur fournie par trois chaudières Thornycroft. La puissance nominale des turbines Ă©tait de 36 000 chevaux-vapeur (27 000 kW) pour une vitesse de 33 nĹ“uds (61 km/h) en service[1], bien que les navires aient atteint des vitesses supĂ©rieures Ă  37 nĹ“uds (69 km/h) lors de leurs essais en mer alors qu'ils Ă©taient lĂ©gèrement chargĂ©s[3]. Ils transportaient suffisamment de fuel pour avoir une autonomie de 3 600 milles nautiques (6 700 km) Ă  une vitesse de 14 nĹ“uds (26 km/h)[4].

Leur batterie principale Ă©tait composĂ©e de trois canons de 120 millimètres dans une tourelle Ă  deux canons Ă  l'arrière de la superstructure et une tourelle Ă  un canon Ă  l'avant[2]. La dĂ©fense antiaĂ©rienne (AA) des navires de la classe Sella Ă©tait assurĂ©e par une paire de canons AA de 40 millimètres "pom-pom" dans des supports simples au milieu du navire et une paire de mitrailleuses Breda Model 1931 de 13,2 millimètres. Ils Ă©taient Ă©quipĂ©s de quatre tubes lance-torpilles de 533 millimètres (21 pouces) dans deux supports jumelĂ©s au milieu du navire. Les Sella pouvaient Ă©galement transporter 32 mines[2].

Construction et mise en service

Le Quintino Sella est construit par le chantier naval Cantieri Navali Pattison à Naples en Italie, et mis sur cale le . Il est lancé le et est achevé et mis en service le . Il est commissionné le même jour dans la Regia Marina.

Nom

Le navire tire son nom de Francesco Crispi, patriote et homme d'État italien du royaume d'Italie.

Histoire du service

En 1928, le Crispi heurte l'écueil de Meloria et est endommagé[5].

Lors de l'entrée de l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale, il forme, avec le navire de tête de la classe: le Sella, le IVe escadron de destroyers, basé à Rhodes.

Pendant ce conflit, étant l'un des plus anciens destroyers en service, il est employé dans la mer Égée, plus calme, comme escorte de convoi et destroyer anti-sous-marin[5] - [6].

Au début de 1941, il subit des travaux d'adaptation, en même temps que le Sella, afin d'être employé comme unité de soutien pour les embarcations d'assaut: au milieu du navire, on installe des supports sur lesquels on pouvait placer 6 "barchini esplosivi", (bateaux explosifs) ainsi que de petites grues, actionnées électriquement, afin de soulever ces embarcations et de les mettre à l'eau; l'équipage est entraîné à ces manœuvres, arrivant à employer pour leur exécution seulement 30-40 secondes[7].

En , avec le Sella, il part pour une première mission d'approche de barges explosives pour une mission contre Souda, mais il doit revenir car il est informé du départ de navires du port crétois[8].

En février, il quitte à nouveau la base, toujours en compagnie du Sella, pour une deuxième tentative d'attaque contre Souda, mais on le fait revenir au port car le nombre et le type de navires amarrés à Souda font qu'une attaque semble peu importante[8].

Le , à la suite de l'occupation britannique de l'îlot de Kastellórizo, il embarque 240 hommes à Rhodes, avec le Sella et les torpilleurs Lupo et Lince, qui débarquent ensuite à Kastellórizo (le débarquement est rendu difficile par la mer agitée, mais l'île revient aux mains des Italiens[9]).

Dans le cadre d'une nouvelle mission contre Souda, il est dĂ©ployĂ© Ă  AstypalĂ©e avec son unitĂ© jumelle. Le commandant du Crispi est le capitaine de frĂ©gate (capitano di fregata) Ugo Ferruta[8]. Entre 16h30 et 17h30 le , les deux unitĂ©s du IVe escadron quittent AstypalĂ©e en direction d'un point Ă©tabli, Ă  6 milles nautiques (11 km) au large de la pĂ©ninsule d'Akrotiri, oĂą elles arrivent Ă  23h30 ce jour-lĂ . En quelques minutes elles mirent Ă  la mer 6 bateaux explosifs et Ă  23h41 elles entament leur route de retour[8]. Les bateaux attaquent les unitĂ©s britanniques Ă  Souda avec un bon succès: le croiseur lourd HMS York (90)[Note 1] et le pĂ©trolier Pericles sont Ă  moitiĂ© coulĂ©s, mĂŞme si ce rĂ©sultat est payĂ© de la capture - d'ailleurs prĂ©vue - des 6 pilotes[8].

Le de la mĂŞme annĂ©e, il escorte avec les torpilleurs Lince, Libra et Lira et deux vedettes-torpilleurs MAS (Motoscafo Armato Silurante) le convoi (les vapeurs Giulio Orsini et Tarquinia, le vapeur Giampaolo, les remorqueurs Aguglia et Impero, les frigorifiques Assab et Addis Abeba, le vapeur fluvial Porto di Roma, les bateaux de pĂŞche S. Giorgio, S. Antonio, Plutonius, S. Antonio, S. Maria, S. Maria, S. Maria). Giorgio, S. Antonio, Plutone et Navigatore, le pĂ©trolier Nera, les barges portuaires CG 89 et CG 167) transportant le contingent italien envoyĂ© en Crète (2 400 hommes du 9e rĂ©giment d'infanterie, 50 marins, 13 chars lĂ©gers, 350 mules, 4 vĂ©hicules[10]). Ă€ 14h00 du , il quitte le convoi et bombarde avec sa propre artillerie le phare et la station du cap SĂ­dheros (Crète), rejoignant le convoi Ă  15h45. De 16h45 Ă  17h20, il assiste au dĂ©barquement dans la baie de SitĂ­a en se tenant prĂŞt Ă  ouvrir le feu contre d'Ă©ventuels noyaux de rĂ©sistance, mais ce ne sera pas nĂ©cessaire[10]. Il prend ensuite le chemin du retour Ă  17h20[10].

Pendant son activité d'escorte dans la mer Égée, il subit plusieurs attaques aériennes. Le , il est touché et endommagé par une bombe[5].

En 1942 également, les 2 canons de 40/39 mm sont remplacées par 4 canons Breda Modèle 35 de 20/65 mm[6].

L'armistice du (Armistice de Cassibile] le surprend au Pirée et c'est là qu'il est capturé par les Allemands[5]. Il a été incorporé à la Kriegsmarine sous le nom de TA 15 (Torpedoboote Ausland[5]).

Il subit des travaux de modification qui voient l'ajout de canons anti-aériens Bofors 40/56 mm et Breda 37/54 mm[6].

Le , il est attaqué par des avions britanniques au nord de la Crète et, touché par des roquettes, il est coulé[5].

Il est récupéré mais, le , il est à nouveau touché par un avion alors qu'il se trouve au Pirée et coule dans le port hellénique[5].

Commandement

  • Capitaine de frĂ©gate (Capitano di fregata) Ugo Ferruta (nĂ© Ă  Florence le ) ( - )
  • Capitaine de frĂ©gate (Capitano di fregata) Gennaro Coppola (nĂ© Ă  Massa Lubrense le ) ( - )

Notes et références

Notes

  1. Dans la marine des forces britanniques (Royal Navy), HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références

  1. Gardiner & Chesneau, p. 298
  2. Fraccaroli, p. 43
  3. McMurtrie, p. 281
  4. Whitley, p. 159
  5. Trentoincina.
  6. Ct classe Sella .
  7. Giorgio Giorgerini, Attacco dal mare. Storia dei mezzi d'assalto della Marina italiana, pp. 110-111.
  8. Giorgio Giorgerini, Attacco dal mare. Storia dei mezzi d'assalto della Marina italiana, pp. 133-134.
  9. Massawa, Red Sea, February 1941.
  10. Aldo Cocchia, Convogli. Un marinaio in guerra 1940-1942, pp. da 136 a 140.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Maurizio Brescia, Mussolini's Navy: A Reference Guide to the Regina Marina 1930–45, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-544-8)
  • (en) Aldo Fraccaroli, Italian Warships of World War II, Shepperton, UK, Ian Allan, (ISBN 0-7110-0002-6)
  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All The World's Fighting Ships 1922–1946, London, Conway Maritime Press, (ISBN 0-85177-146-7)
  • (en) Robert Gardiner et Stephen Chumbley, Conway's All The World's Fighting Ships 1947–1995, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-132-7)
  • (en) JĂĽrgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , Third Revised Ă©d. (ISBN 1-59114-119-2)
  • (en) M. J. Whitley, Destroyers of World War 2: An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-85409-521-8)
  • (it) Giorgio Giorgerini, La guerra italiana sul mare. La Marina tra vittoria e sconfitta, 1940-1943, Mondadori, 2002, (ISBN 978-88-04-50150-3).

Liens externes

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