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Francesc Boix

Francesc Boix i Campo (en catalan) ou Francisco Boix Campo (en espagnol), né le à Barcelone et mort le à Paris, est un photographe et un républicain espagnol exilé en France en 1939.

Francesc Boix
Dachau 1946, Boix témoigne au procès américain intenté contre 61 criminels nazis de Mauthausen.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  31 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nationalités
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Conflit
Lieu de détention
signature de Francesc Boix
Signature
Vue de la sépulture.

Biographie

Enfance

Francesc Boix naît à Barcelone le [1].

Son père, tailleur, nourrit une passion pour la photographie qu'il lui transmet[2].

Il adhère à l'âge de 16 ans aux Jeunesses socialistes unifiées de Catalogne[3].

Guerre civile espagnole

Engagé aux côtés des républicains espagnols lors de la Guerre d'Espagne entre 1936 et 1939, il est photographe pour la revue Juliol et combat dans la 30e division de l'Armée populaire de la République espagnole.

Il se rĂ©fugie finalement en France après la dĂ©faite et rejoint la Ve armĂ©e française afin de combattre l'invasion nazie lors de la bataille de France. Dans la nuit du au , Boix est fait prisonnier dans les Vosges, lors de son repli vers Belfort. Il est emprisonnĂ© avec plus de 7 000 autres Espagnols Ă  Mulhouse. En fonction de leur passĂ© rĂ©publicain et de leur engagement contre le franquisme en Espagne, alliĂ© du Troisième Reich, ils sont alors considĂ©rĂ©s comme des prisonniers politiques.

Emprisonnement Ă  Mauthausen

Francisco Boix et ses camarades sont déportés au camp de concentration de Mauthausen le : deux tiers d’entre eux vont y laisser la vie. En tant que photographe de métier, Boix est affecté au service d'identification du camp.

Au camp, tous les prisonniers, mais également tous les gardiens, sont pris en photo : la photographie sert à documenter les activités du camp tout en enregistrant les caractéristiques physiques des individus qui y sont détenus. Boix, par sa connaissance de cet art, aide au développement en laboratoire. Ayant fait preuve de ses compétences, il a une autonomie supérieure à ses compagnons de captivité, et ses faits et gestes sont moins surveillés. Cela lui permet de dérober une grande part des photographies effectuées : entre 1943 et la fin de la guerre, ordre est donné de détruire le fonds photographique. Boix, chargé de cette tâche, arrive à en subtiliser un tiers[4]. Il en cache une partie dans le camp et charge d'autres prisonniers espagnols d'aller en cacher une autre partie à l'extérieur du camp, lorsqu'ils en sortent pour aller travailler dans une carrière proche. Ceux-ci parviennent à confier les négatifs à une habitante du village de Mauthausen, Anna Pointner, qui les cache dans le mur extérieur de sa maison[5].

Après la guerre

Francisco Boix témoigne le matin du au procès de Nuremberg[6], puis à celui de Mauthausen.

À Nuremberg, il est appelé par l'accusation française. Boix intervient juste après le témoin Marie-Claude Vaillant-Couturier et répond aux questions du procureur français Charles Dubost. Au cours de sa déclaration, quelques photos sont produites qui montrent la réalité de Mauthausen et l'implication de responsables nazis tels que Kaltenbrunner et Speer.

Après 1945, Boix travaille comme reporter photographe dans la presse communiste française : Ce soir, L'Humanité, Regards.

Mort et postérité

Il meurt prématurément à trente ans, le , de la tuberculose contractée à Mauthausen[7]. Il est alors enterré au cimetière parisien de Thiais.

Marina Rossell chantant au cimetière du Père-Lachaise.

En 2017, ses restes sont transférés au Père-Lachaise[8] lors d'une cérémonie présidée par la maire Anne Hidalgo, au cours de laquelle la chanteuse Marina Rossell a chanté l’Emigrant et El Cant dels ocells[9] - [10].

Un roman graphique racontant l'histoire de Francisco Boix intitulé Le Photographe de Mauthausen a été publié en 2017 par l'éditeur belge Le Lombard ; il a été écrit par Salva Rubio (es) et dessiné par Pedro J. Colombo[11] - [12].

Plusieurs films ont été tournés sur la vie de Francisco Boix :

Galerie

Notes et références
  1. Benito Bermejo, Francesc Boix, el fotògraf de Mauthausen, Barcelona, La Magrana, 2002, (ISBN 9788482643854).
  2. (es) Matias Nieto König, « El horror, desde dentro: El preso español de Mauthausen Francisco Boix fue clave en la acusación contra altos jerarcas nazis en el juicio de Nuremberg », ABC, Madrid,‎ , p. 60.
  3. « Hommage. La dépouille de Francesc Boix transféré au Père-Lachaise », sur humanite.fr, (consulté le ).
  4. Jean Bernatchez, « Benito Bermejo, Le photographe de Mauthausen : L’histoire de Francisco Boix et des photos dérobées aux SS », Lectures,‎ (lire en ligne).
  5. « Mauthausen rend hommage à Anna Pointner. », sur L'histoire en rafale..
  6. (en) Déclaration de Boix à Nuremberg Nuremberg Trial Proceedings vol. 6 (sur le site de l'université Yale).
  7. www.ara.cat.
  8. La tombe de Boix au cimetière du Père-Lachaise.
  9. (es) Cuartopoder, « París rinde homenaje a Boix, el fotógrafo español del infierno de Mauthausen », Cuartopoder,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) EL PERIÓDICO / PARÍS, « París honra al fotógrafo republicano Francesc Boix », El Periódico,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Le Photographe de Mauthausen sur le site de P.Colombo.
  12. Annonce de S.Rubio sur son site.
  13. « « Les Résistants de Mauthausen », sur Arte : des photos cachées par des déportés, preuves des crimes perpétrés par les nazis », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Bibliographie
  • (fr) Benito Bermejo, Francisco Boix, le photographe de Mauthausen. L’histoire de Francisco Boix et des photos dĂ©robĂ©es aux SS, Territoires de la MĂ©moire, Liège, 2017 (ISBN 978-84-7901-847-4).
  • (fr) JosĂ© Jornet (dir.), RĂ©publicains espagnols en Midi-PyrĂ©nĂ©es : exil, histoire et mĂ©moire, Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 2005 (nouvelle Ă©d. revue et augmentĂ©e), p. 146-148 (ISBN 2-85816-809-1).

Liens externes
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